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Hommage appuyé à François Turretin (1623-1687)

 
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Calvinius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 15:57    Sujet du message: Hommage appuyé à François Turretin (1623-1687) Répondre en citant

Paru dans la Revue Réformée N°227 - 2004/2

http://www.unpoissondansle.net/rr/0403/index.php?i=1

Voir de_même : http://www.vbru.net/src/theologiens/francois_turretin.htm

Et : De la Loi de Dieu (de F. Turretin) : http://www.unpoissondansle.net/rr/0403/index.php?i=2



FRANÇOIS TURRETIN
Théologien de l’orthodoxie classique


Simon SCHARF*


François Turretin est l’auteur de la monumentale Institutio theologiae elencticae, somme de la théologie réformée, parue en trois volumes (1679, 1682, 1685), republiée en 1847 et récemment traduite en anglais1. Turretin fut à Genève le champion de l’orthodoxie calviniste du Synode de Dordrecht contre les partisans de la théologie de Saumur, et un des instigateurs du Consensus helvétique2. Pasteur, professeur de théologie, F. Turretin est, avec son compatriote Bénédict Pictet, l’une des dernières figures de proue de la théologie réformée orthodoxe. Il est, pour ainsi dire à lui seul, représentatif du destin de la Réforme originelle, à l’aube du Siècle des lumières3. Sous sa direction et grâce au poids de son influence personnelle, Genève demeura sa vie durant fidèle aux Canons de Dordrecht4.

«A Genève, le triomphe de la théologie de Saumur, et le surgissement des forces qui accompagna la répudiation de la Formule du Consensus helvétique en 1706 marquèrent la fin du calvinisme scolastique orthodoxe dans la citadelle de Calvin.»5

Autant dire que le terrain était déjà préparé et que les idées subversives avaient déjà progressé, au point que la révolution moderniste n’attendait que la disparition du grand professeur pour ruiner définitivement la structure orthodoxe de la théologie protestante.

A sa mort (1687), non seulement ses ennemis, des gens fort raffinés et sérieux6, soucieux de veiller à l’«entrée en modernité» de Genève et de la théologie, mais encore Jean-Alphonse, son propre fils, se mirent à la réalisation de leur rêve: la modernisation, par voie de séparation de la théologie et de la philosophie; séparation du calvinisme scolastique de Genève du protestantisme moderne et cosmopolite montant; séparation de la culture et de la société genevoise de l’«ancien régime», afin d’embrasser la nouvelle «république des lettres» bourgeoise. Il en résulta… non pas tant un rationalisme strict qu’un christianisme pieux, moralisateur, et le rationalisme.

Le monde de Turretin – c’est-à-dire celui de la Réforme classique – était profondément unitaire, c’est-à-dire qu’il possédait une vision holistique du réel, et n’opposait pas de façon irréductible les diverses composantes de la réalité, comme le feront le piétisme et le rationalisme.

On peut se demander comment il se fait qu’un tel système, si intimement ancré dans la nature des choses, ait pu être balayé par la vague utopiste et optimiste de la nouvelle philosophie… Ce qui est certain, c’est que c’est au nom des choses les plus «bonnes» et «chrétiennes» en apparence que la modernité a réussi à imposer sa vision globale: la «tolérance», l’esprit de «modération» ainsi que la volonté de ne pas «mélanger les genres», résultant dans un dualisme absolu entre le «spirituel» et le «matériel», et à la négation de facto du règne universel de Jésus-Christ.

Si Turretin fut un ennemi irréductible de l’amyraldisme, c’était parce qu’il y avait discerné le danger de l’anthropocentrisme. Sa théologie était théocentrique et christocentrique7: l’homme avait sa place dans le dessein du Dieu souverain. Avec l’hérésie de Saumur, toute la théologie va être recentrée sur l’homme, qui deviendra la «mesure de toutes choses». Dieu sera au service du salut et du bien de l’homme. Même si Amyraut emploie le vocabulaire classique, les notions ont été «recentrées» et perverties. Désormais, ce n’est plus Dieu qui est au cœur de la réalité, mais bien les besoins de l’homme (bientôt ses «droits»), qui feront de Dieu l’Agent du bien de l’homme, et de la théologie une science dépouillée de son «impérialisme» primitif. Tels sont les avantages de la modernité.

L’histoire de Turretin et de la fin de la scolastique réformée donne à penser, car nous vivons actuellement les conséquences de cette apostasie «pieuse» et «soucieuse de maintenir l’actualité de la théologie». Les idées ont une vie; mais il faut tenir compte de l’usure du temps. Cela veut-il dire que tout s’use et que les idées sont condamnées à évoluer sans fin? Nous ne sacrifions pas au mythe du Progrès. Seules changent, seules s’usent, seules varient les idées qui sont fausses. Gustave Le Bon, positiviste notoire et éminent penseur, a consacré un livre, La vie des vérités, dans lequel il énonce quelques constatations d’importance pour nous:

«La notion de vérité était jadis inséparable de celle de fixité. Les vérités constituaient des entités immuables, indépendantes du temps et des hommes. Comment d’ailleurs auraient-elles pu se transformer dans un monde qui ne changeait jamais? La terre, le ciel et les dieux étaient considérés comme éternels. Seuls, les êtres vivants subissaient les lois du temps. Cette croyance à l’immutabilité des choses et les certitudes qu’elles faisaient naître régnèrent jusqu’au jour où le progrès de la science les condamnèrent à disparaître. […]

Devant de pareils résultats, l’idée de vérité s’est trouvée progressivement ébranlée au point de paraître à beaucoup de penseurs une conception dépourvue de sens réel. Certitudes religieuses, philosophiques et morales, théories scientifiques même, se sont alors effondrées successivement, ne laissant à leur place qu’un écoulement continu de choses éphémères.»8

Quels que puissent être par ailleurs les idées et présupposés de cet auteur, il n’en demeure pas moins qu’il met le doigt sur le véritable problème. Le monde antique, traditionnel, dirons-nous, associait vérité et fixité. Avec l’avènement de la Renaissance et sa cohorte, de Galilée, Giordano Bruno et autres «préscientifiques», la vision du monde s’est radicalement modifiée. Le monde s’est fermé alors même qu’il devenait infini; l’homme s’est déifié alors même que Dieu disparaissait des esprits. Mais le mythe fondateur et tenace de la modernité, c’est le Progrès, c’est l’idée que l’histoire a un sens horizontal et que son but ultime est l’avènement du bonheur général. Or, rien n’est plus caricatural du christianisme que cette délétère notion de Progrès.

Pourtant, nombre de théologiens semblent l’intégrer, soit par inconséquence, soit – et c’est pire – par idéologie. Toujours est-il qu’une simple contemplation du panorama chrétien contemporain ne peut que donner l’impression que quelque chose ne va pas.

La question qui se pose, aujourd’hui, est la suivante: comment se fait-il qu’après un siècle de lutte (le XXe siècle), l’orthodoxie biblique ait perdu la bataille? Comment se fait-il que le libéralisme théologique tende de plus en plus à s’imposer, à se répandre, que l’œcuménisme soit devenu une institution, et que la «tolérance» se soit étendue jusqu’au domaine des mœurs? Comment se fait-il, enfin, que le XXIe siècle s’ouvre sur la faillite conjointe du fondamentalisme et du christianisme traditionnel?

C’est qu’aujourd’hui, le débat – le combat, plutôt – ne se situe plus sur la surface, ne concerne plus l’existence du christianisme, mais bien son essence. Non pas, bien entendu, qu’il ait été jusqu’à présent uniquement concerné par les accidents, mais nous sommes arrivés à un point où nous ne pouvons plus distinguer clairement entre le camp des «évangéliques» et celui des «libéraux». Tous deux se sont rapprochés, sous prétexte de «dialogue», de «consensus» et d’«action commune»: il n’y a désormais plus de barrière précise entre eux; en témoignent les diverses et fréquentes marques d’«estime» et de «considération» réciproques, échangées par les deux partis.

A force d’avoir voulu se concentrer sur l’important, les combattants de la foi sont passés à côté de l’essentiel, à savoir les concrétisations, dans le quotidien, des implications des idées et des principes qui sous-tendent la réalité de la vie chrétienne. Ainsi, pour faire sérieux, on ne s’est jusqu’ici intéressé qu’au prétendu «débat de fond», alors que celui-ci ne peut être effectif et réellement efficace que dans la mesure où il met en lumière les conséquences de telle ou telle opinion. Evidemment, pour toucher enfin les vrais problèmes qui gangrènent le monde, il est nécessaire de faire le sacrifice de l’«académicité» et du «sérieux» de la «science» moderne.

Il est clair que, non seulement le système académique moderne n’est pas adapté à l’étude de la théologie, mais encore il est intrinsèquement perverti par les présupposés apostats de la pensée hégélienne. On ne peut parvenir à rien si l’on ne renonce pas à la manie critique de la modernité.

Il ne s’agit pas, en effet, d’être le plus «objectif», le plus «scientifique» possible, mais le plus éveillé possible au monde invisible – éveil et illumination inséparables de la vraie sanctification, qui est entièrement et exclusivement normée par la Parole de Dieu, vraie et inspirée, et dont chacun des mots est oui et amen, inspirée et exhaustivement contraignante pour tous les hommes de toutes les époques.

Comment s’incarne cette lutte à tous les niveaux de l’existence et de la réalité? En remontant de l’accidentel au primordial, du particulier à l’universel et de l’insignifiant à l’important. Le combat pour la Vérité ne se situe plus au niveau du bricolage et de la réparation. Les structures mêmes de la réalité sont ébranlées par l’autonomie-roi, qui est actuellement le premier ennemi.



1* S. Scharf est étudiant en D.E.A. à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence.

J.T. Dennison, «The Life and Career of Francis Turretin», in F. Turretin, Institutes of Elenctic Theology (Phillipsburg: P&R, 1997), t. III, 646. Cf. P. Bolognesi, «Un théologien oublié: François Turrettini (1623-1687)», La Revue réformée, 159 (1989:2), 36-42.

2 «Turrettini», Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Litterature (Grand Rapids: Baker, 1981), t. X, 599.

3 J.T. Dennison, «The Twilight of Scholasticism», in C.R. Trueman & R.S. Clark, Protestant Scholasticism (Carlisle: Paternoster Press, 1999), 244.

4 Ibid., 245.

5 Ibid., 247.

6 Ibid., 251.

7 Ibid., 253.

8 G. Le Bon, La vie des vérités (Paris: AGLB, 1985), 13-14.


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Dernière édition par Calvinius le Sam Nov 10, 2007 16:25; édité 1 fois
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Athanasius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:11    Sujet du message: Re: Hommage appuyé à François Turretin (1623-1687) Répondre en citant

Calvinius a écrit:
Paru dans la Revue Réformée N°227 - 2004/2

http://www.unpoissondansle.net/rr/0403/index.php?i=1

Voir de_même :

FRANÇOIS TURRETIN
Théologien de l’orthodoxie classique


Simon SCHARF*



Si Turretin fut un ennemi irréductible de l’amyraldisme, c’était parce qu’il y avait discerné le danger de l’anthropocentrisme. Sa théologie était théocentrique et christocentrique7: l’homme avait sa place dans le dessein du Dieu souverain. Avec l’hérésie de Saumur, toute la théologie va être recentrée sur l’homme, qui deviendra la «mesure de toutes choses». Dieu sera au service du salut et du bien de l’homme. Même si Amyraut emploie le vocabulaire classique, les notions ont été «recentrées» et perverties. Désormais, ce n’est plus Dieu qui est au cœur de la réalité, mais bien les besoins de l’homme (bientôt ses «droits»), qui feront de Dieu l’Agent du bien de l’homme, et de la théologie une science dépouillée de son «impérialisme» primitif. Tels sont les avantages de la modernité.

.


Quoi, croire que le Dieu révélé par tout l'A.T., les 4 Évangiles, les Actes des apôtres et plusieurs autres passages bibliques comme sainte Trinité, amour vivant et souverain(IJn.4/8 ) n'est pas l'ultime théologie? Si oui, alors comment peut-on répudier aussi facilement l'amyraldisme, en le taxant d'anthropocentrisme? Celui-ci ne tente-t-il pas de concilier amour divin et décret souverain, ITim.2/4 et Rom.9/16, en ne forçant aucune exégèse à cette fin? N'est-il pas, au contraire, tout scripturaire? N'est-ce pas plutôt Turretin qui infiltre le paganisme fataliste, le fatum panthéisant et stoïcien au sein de la Foi, si on veut tomber dans une telle caricature?
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Calvinius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:22    Sujet du message: Répondre en citant

... Le fait est que l'Académie de Saumur , fondée par Du Plessis-Mornay en 1600 - supprimée en 1685 - et représentée entre autre par Moïse Amyrault, Louis Cappel, La Place, n'a pas manqué, à terme, de sombrer dans une forme d'hétérodoxie, teintée de rationalisme, par rapport à la théologie des Réformateurs, à l'inverse de celle de Sedan - représentée par l'illustre Pierre du Moulin ou encore Pierre Jurieu - qui elle est restée fidèle à l'orthodoxie réformée jusqu'à sa fermeture en 1681. Enfin c'est historique ça. Même si, comme c'est souvent le cas, l'amyraldisme - tout comme la barthisme plus tard - est allé plus loin que le fondateur dans sa méthodologie à la limite cartésienne... Moïse Amyrault n'était pas un "libéral", au sens où on l'entend depuis le 19e siècle. Mais il est vrai que certaines de ses options théologiques font qu'il ne peut pas non plus être considéré au même titre qu'un Turretin par exemple, un réformé confessant classique. C'est déjà un théologien moderne, en un sens. Enfin, il me semble...


Pierre Du Moulin (1568-1658)


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Athanasius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:24    Sujet du message: Répondre en citant

Déjà, ce Turretin n'a pas le visage très sympa... Laughing
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Athanasius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:25    Sujet du message: Répondre en citant

Tout de même, il y a du bon dans tout. Faut-il récuser les cappadociens, parce qu'ils donnaient dans l'apocatastase: à telle enseigne que l'Église russe en est encore influencée: Dostoïevsky etc...?
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Calvinius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:32    Sujet du message: Répondre en citant

L'Amyraldien a écrit:
Tout de même, il y a du bon dans tout. Faut-il récuser les cappadociens, parce qu'ils donnaient dans l'apocatastase: à telle enseigne que l'Église russe en est encore influencée: Dostoïevsky etc...?


" Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon". Assurément !
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Athanasius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:34    Sujet du message: Répondre en citant

De toutes façons, n'est-ce pas les confessions de foi de l'Église qui nous unissent et non les théologiens, si grands soient-ils? Donc, ne soyons pas trop sévères les uns envers les autres: nous confessons le même Christ et la même Foi. Amen! Idea
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Calvinius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:37    Sujet du message: Répondre en citant

L'Amyraldien a écrit:
De toutes façons, n'est-ce pas les confessions de foi de l'Église qui nous unissent et non les théologiens, si grands soient-ils? Donc, ne soyons pas trop sévères les uns envers les autres: nous confessons le même Christ et la même Foi. Amen! Idea


Certes cher ami ! Sauf qu'il faut savoir de qui on se réclamme... L'Amyraldien :p
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Athanasius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:38    Sujet du message: Répondre en citant

Avouez qu'il n'y a pas grand'chose disponible sur lui de nos jours... Wink
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Calvinius

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MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 16:49    Sujet du message: Répondre en citant

En effet. En faisant des recherches sur internet, j'ai vu que le grand historien français Richard Stauffer lui a consacré un livre.

J'ai trouvé ça aussi sur : http://www.museeprotestant.org/Pages/Notices.php?scatid=135&noticeid=768&lev=1&Lget=FR


Moyse Amyraut (1596-1664)



Moyse Amyraut occupe une place importante dans l'histoire de la théologie réformée du XVIIe siècle.


Amyraut, figure de l'humanisme réformé de l' « école de Saumur ».


Moïse Amyraut est né à Bourgueil (Touraine) en 1596.

Il fait des études de droit, puis de théologie à Saumur où il sera ministre et dès 1633, nommé professeur à l'Académie protestante.

C'est à Saumur que la majeure partie de sa vie va se dérouler et c'est là qu'il mourra le 13 janvier 1664.

L'Académie de Saumur, créée par Philippe du Plessis-Momay en 1599, est marquée dès son origine par l'influence modérée de son fondateur et, au cours du XVIIe siècle, son rayonnement est grand. Elle est l'expression de ce que l'on pourrait appeler un humanisme réformé, dont Amyraut est un représentant typique. Il est réputé pour sa largeur d'esprit, sa modération et son aptitude à la tolérance.

L'humanisme de l'école de Saumur s'est exprimé dans le domaine théologique, dans le champ de la recherche historique et philologique et dans celui de la réflexion politique.

À la suite de la Paix d'Alès (1629), les protestants, privés de leurs places fortes et de leurs privilèges politiques, sont amenés à développer une grande activité intellectuelle.

Ils tentent, dans leurs écrits, de justifier théoriquement l'Edit de Nantes, de démontrer qu'ils ne sont fauteurs ni de désordre ni de subversion.

Sur le thème de la prédestination, Amyraut ravive une querelle au sein du monde réformé (1634-1644), mais sa position est celle de la conciliation.
Son livre : Brief traitté de la prédestination et de ses principales dépendances (Saumur, Lesnier et Desbordes, 1634) ravive une querelle parmi les réformés sur le thème de la prédestination.

En effet, en 1618-1619, un synode avait été réuni à Dordrecht (Hollande) pour tenter de résoudre le problème posé par les thèses défendues par Arminius (1560-1609) qui remettaient en question la doctrine calviniste officielle affirmant la double prédestination. Face aux arminiens, qui défendaient l'idée d'une responsabilité de la foi individuelle pour le salut, les gomariens, disciples de François Gomar (1563-1641), soutenaient que le décret divin de prédestination ne laisse aucune place à la volonté humaine en matière de salut. À Dordrecht les positions gomariennes ont été approuvées et le système d'Arminius dénoncé. En 1620, le synode d'Alès approuve les décisions de Dordrecht.

Disciple de l'Écossais John Cameron (1580-1625), qu'il rencontre à Saumur entre 1618 et 1620 et dont il suit l'enseignement, Amyraut tente de concilier les positions des uns et des autres.

Il pose le principe d'un salut accessible à tous sous condition de la foi, Dieu veut le salut de tous les hommes, mais ne donne pas à tous la foi au Christ, condition nécessaire au salut.

Cette prise de position suscita des remous au sein du monde réformé. Les pasteurs de Charenton défendaient Amyraut, tandis que des réactions hostiles venaient des Pays-Bas, de Saintonge ou de Sedan, notamment de la part de Pierre Du Moulin (1568-1658), professeur à l'Académie de Sedan.

En 1637, le Synode d'Alençon manifeste à Amyraut sa confiance, et, si au synode de Charenton, de nouvelles plaintes sont portées contre lui, il n'y est pas donné suite et la querelle s'apaise progressivement

La modération, la tolérance et l'ouverture de la pensée d'Amyraut ont permis un renouveau de la théologie réformée.

Son œuvre écrite est abondante et lui vaut une grande notoriété.
L'œuvre écrite d'Amyraut est très vaste et aborde de nombreux domaines : tout d'abord la théologie, mais aussi la morale, l'exégèse, et même la polémique.

Les ouvrages majeurs sont :

Traité des religions contre ceux qui les estiment indifférentes, (Saumur, 1631).
Brief Traitté de la prédestination et de ses principales dépendances, (Saumur, 1634).
Discours sur l'état des fidèles après la mort, (Saumur, 1646), écrit à la suite du décès de sa fille Elisabeth.
Apologie pour ceux de la Religion, (Saumur, 1647), destinée à justifier le comportement politique des réformés français, à démontrer qu'ils ne sont fauteurs ni de désordres ni de subversion, qu'ils ne contestent pas l'autorité du roi et ne trament aucunement de créer un État dans l'État.
Morale chrétienne, 6 vol., (Saumur, 1652-1660).
Du gouvernement de l'Église contre ceux qui veulent abolir l'usage et l'autorité des synodes, (Saumur, 1653), ouvrage dans lequel Amyraut fait l'apologie de la forme la meilleure et la plus sage de gouvernement ecclésiastique : le régime presbytérien-synodal.
Vie de François de La Noue depuis le commencement des troubles religieux en 1560 jusqu'à sa mort (Leyde, 1661).


Bibliographie
Livres
LAPLANCHE François, Orthodoxie et prédication. L'œuvre d'Amyraut et la querelle de la grâce universelle, PUF, Paris, 1965

STAUFFER Richard, Moïse Amyraut, un précurseur français de l'œcuménisme, Librairie protestante, Paris, 1962
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