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Livre noir de la psychanalyse

 
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Calvinius

Administrateur


Inscrit le: 14 Mar 2004
Messages: 377
Localisation: Nîmes

MessagePosté le: Lun Oct 17, 2005 13:45    Sujet du message: Livre noir de la psychanalyse Répondre en citant

Qu'en pensez-vous... ? Trouvé sur le forum de France Catholique http://www.monde-catholique.com/forum/ :

Un “Livre noir de la psychanalyse” (1) dénonce les méfaits du freudisme et accuse la génération 68 de s’être servi de cette idéologie pour conserver ses positions dominantes dans l’université, l’hôpital, les médias. Est-ce une si bonne nouvelle ?

par Roland HUREAUX


Depuis sa création, la psychanalyse a fait l’objet de nombreuses attaques. S’il est inutile de rappeler les polémiques des tout premiers commencements, et celles des différentes écoles d’analyse entre elles, on peut évoquer l’ouvrage aussi sophistiqué que prémonitoire de Gilles Deleuze, L’Anti-Œdipe (2) où le philosophe, dans la foulée de Mai 1968, avait montré avant tout le monde qu’aucune subversion des mœurs n’était possible tant que ne serait pas démolie l’idole du Père freudien, fondement de tous les interdits.
Plus pertinente fut la critique d’Alain Besançon(3), lui-même psychanalyste repenti : la psychanalyse n’a pas, dit-il, de caractère scientifique parce qu’on ne peut pas en démontrer la fausseté ; toujours à même d’interpréter la réalité, quelle qu’elle soit, elle n’est qu’une idéologie. A quoi ses adeptes répondent qu’elle ne prétend pas être un savoir mais une pratique.
Mais malgré ces différentes critiques - et d’autres, aussi imparables parfois que celles de Marie Balmary sur la formation de la théorie du complexe d’Œdipe (4)- la psychanalyse est restée plus ou moins dans le vent tout au long du XXe siècle.
L’offensive qui se dessine aujourd’hui contre elle est d’une toute autre envergure. Dans Le Livre noir de la psychanalyse, ouvrage collectif de près de mille pages, sous la direction de Catherine Meyer, c’est à une attaque sur tous les fronts qu’a droit le vieux Freud : faiseur, mystificateur, machiste suranné et au mieux récupérateur habile, chez qui le peu qu’il y a de valable a été emprunté à Platon, Schopenhauer ou Charcot. Ce pavé , qui prétend régler son compte à Freud et à la psychanalyse comme d’autres l’ont fait à Marx et au communisme, n’est que la pointe émergée d’une offensive multiforme.

Réticences chrétiennes

Avant que les années soixante ne nous aient familiarisés avec la figure du jésuite lacanien Michel de Certeau, ou que Françoise Dolto n’ait revendiqué haut et fort sa double qualité de psychanalyste et de chrétienne – et dont la grande générosité faisait oublier quelques pointes hétérodoxes -, la psychanalyse eut longtemps un relent de soufre dans les milieux chrétiens.
D’abord parce que Freud ne faisait pas mystère d’un positivisme scientiste très dix-neuvième siècle. Ensuite parce qu’il était tenu pour un des pères de la philosophie critique, laquelle prétendait expliquer tout, y compris les aspirations les plus élevées de l’homme comme les élans mystiques, par de basses pulsions. Enfin parce que certains de ses disciples égarés comme Reich et Marcuse, non contents de conjuguer le freudisme et le marxisme (ce qu’avaient déjà fait les Surréalistes), vulgarisèrent une " psychanalyse sauvage" déformant la pensée de Freud et basée sur des thèmes qui n’ont eu que trop de succès depuis lors : principalement que la loi et la morale sont causes de culpabilité, ennemies du plaisir et donc de l’épanouissement de l’homme.
Rappelons-nous aussi que dans l’atmosphère victorienne qui l’a vu naître, la théorie de Freud offusquait les bonnes consciences en remettant en cause l’innocence du nourrisson, ce que pourtant saint Augustin avait fait bien avant lui.
Les chrétiens doivent-ils donc se réjouir de l’attaque frontale qui est menée aujourd’hui contre le freudisme ?
Non, car les réticences qui ont longtemps prévalu à son égard (et dont certaines étaient et restent légitimes) ont empêché de voir les nombreuses convergences entre l’anthropologie chrétienne et le freudisme, plus apparentes aujourd’hui avec le recul du temps :
- l’importance que Freud attache à la sexualité réfute à elle seule l’idée si répandue, que l’Eglise attache trop d’importance à la morale sexuelle et pas assez à l’économie et à la politique ;
- l’idée que l’homme ne se connaît pas spontanément lui-même au travers de sa conscience mais a besoin d’un médiateur pour accéder à la sa propre vérité – sans jamais l’atteindre - rejoint une expérience millénaire de l’Eglise – même si le médiateur, qui pour le croyant est Dieu ou le confesseur, est devenu l’analyste pour Freud ;
- une thérapeutique qui ne passe que par la parole rappelle que l’homme, qui ne vit pas seulement de pain, ne se soigne pas non plus que par les médicaments ;
- l’idée qu’une personnalité accomplie se tourne vers l’autre sexe confirme la morale la plus classique ;
- que le principe du plaisir soit limité par le "principe de réalité" aussi (même si Freud ne va pas jusqu’à prendre en compte la réalité spirituelle) ;
- l’idée que l’instance paternelle ( ce que Lacan appelle le "Père symbolique") et la Loi sont la porte par laquelle l’individu accède au réel - et à autrui , est également légitime ;
- la lutte en tout individu entre l’instinct de vie et l’instinct de mort (Eros et Thanatos), une théorie que Freud avança comme malgré lui parce qu’elle le gênait, a aussi un air connu pour un chrétien ;
- il n’est jusqu’à l’universalité de l’interdit de l’inceste qui ne rappelle qu’il y a quelque chose comme une morale naturelle.
Ces nombreuses convergences ne font certes pas de Freud un Père de l’Eglise. Mais elles suffisent à nous rendre méfiants envers l’offensive qui est lancée contre lui aujourd’hui.
D’autant que ce que celles-ci visent, c’est précisément le soubassement anthropologique commun à la psychanalyse et à l’héritage judéo-chrétien. Ce qui n’a rien d’étonnant : à la base de ces attaques se trouve d’abord le lobby homosexuel, dont la plupart des prétentions sont disqualifiées par les théories freudiennes, ce que les psychanalystes ( à l’exception d’une minorité qui n’hésite pas à trahir Freud pour suivre l’air du temps) ont compris depuis longtemps.
Quel sens peut avoir en effet l’ "homoparentalité" dans une théorie de l’Œdipe tout entière basée sur la différence sexuelle du père et de la mère ? Freud lui-même n’a-t-il pas classé l’homosexualité parmi les régressions à des stades primitifs, immatures de la sexualité (5) ? Le rôle du Père castrateur de la psychanalyse, apparaît également insupportable aux courants ultraféministes qui y voient l’écho d’une phallocratie surannée (on n’est pas encore allé jusqu’à dire que Freud était nazi mais ça viendra…) L’anthropologie freudienne est ainsi devenue pour beaucoup d’idéologues un obstacle à écarter.
Il n’est jusqu’au fondement de l’individualisme moderne, le primat absolu du sujet et de son désir individuel, qui ne se trouve remis en cause par la démarche freudienne toujours prompte à dévoiler les motivations inconscientes, les soubassements amont d’un désir qui se croit libre et qui généralement ne l’est pas.
Même si tous les auteurs du Livre noir ne se rattachent pas aux courants que l’on vient d’évoquer, un certain nombre de signatures qui y figurent montrent clairement d’où vient l’attaque.
Pour toutes ces raisons, l’offensive actuelle contre le freudisme ne saurait susciter que la plus grande méfiance.

Roland HUREAUX

Une réponse trouvée sur ce même forum :

Citation:
Bonjour,

Roland HUREAUX nous a détaillé les raisons qui selon lui devaient inciter à la méfiance à l'égard des récentes attaques contre la psychanalyse.

Donnez-nous, s'il vous plaît, celles qui, selon vous, devraient nous inciter à nous réjouir dans ces attaques.
Puisque vous appelez à la réjouissance.

Pour ma part, je n'ai pas encore pris le temps de lire "le livre noir de la psychanalyse" pour lequel j'éprouvais un préjugé plutôt favorable.

J'ai simplement recueilli sur Internet une trentaine de pages de textes concernant cette controverse.

Il est vrai que les défenseurs de la psychanalyse, tels Elisabeth Roudinesco qui est vite montée aux créneaux, sont généralement un peu insupportables d'intolérance sectaire et d'arrogance.

Mais il est fort possible que les critiques poursuivent des buts détournés (la présence du "Club de l'Horloge" dans les parages - organisation impliquée dans des combats idéologiquement douteux - incite à la plus extrême vigilance). Il faudrait pour cela étudier la question de manière plus approfondie.
Le sujet le mériterait vraiment.

Quant à dire, par exemple, comme E.R. que ces critiques n'obéissent pas à une méthodologie scientifique {"Ce n'est pas un livre scientifiquement sérieux, c'est un réquisitoire fanatique qui se situe dans la tradition de l'école dite «révisionniste»."}, c'est 'l'hôpital qui se fout de la charité' : la psychanalyse est tout ce qu'on veut sauf une science (*)...

*il est d'ailleurs totalement ridicule de prétendre hisser la psychanalyse, ou toute autre psychothérapie, au rang de science (dure ou pas) dans l'intention d'asseoir sa crédibilité.
La science n'est absolument pas une garantie d'efficacité en matière de traitement pshychothérapeutique.
Les thérapies relèvent plutôt, selon moi, d'un "art", pas de la science (au sens moderne et "scientifique" du terme). Ce qui ne les dispense aucunement de l'exigence de rigueur.

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Augustinus

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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2005 21:41    Sujet du message: Répondre en citant

1000 pages Shocked Shocked Shocked Exclamation Question Purée, c'est presque du calibre de l'Institution, ça!

Bon, sur le fond, Freud est-il attaqué pour pouvoir donner du lest aux homosexuels? Je ne m'étonnerais pas de ce que la psychanalise soit combattue par certains pour de tels motifs, aussi sombres que tendancieux Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad. En fait, je verrais même une telle aspiration comme "normale", dans le monde anormal ou nous sommes Confused
Cool Sad .
Cela dit, si ce livre était écrit pour pouvoir relativiser des positions qui sont aussi les notres (bref, si nous étions visés par procuration), devrait-on néanmoins s'en inquiéter?
Je ne pense pas...
Pour moi, la condamnation Biblique de l'homosexualité n'a nul besoin de voir Freud rester debout pour être crédible ou imposer son Autorité.
Si donc on peut réduire à rien (et sans frais!) cet espèce d'obsédé sexuel apostat que fut Freud, pourquoi pas.
Il faut dire aussi que les psychanalistes ont faits grand'tort à nombre de pauvres familles Evil or Very Mad
Par exemple, j'ai pu entendre (sur le: Harmaggeddon est proche repentez vous pécheurs! Mr. Green ) une mère d'un enfant autiste qui disait avoir été mise très mal à l'aise par certaines choses qu'elle avait ouïe chez ces "docteurs".
Il parait qu'on pensait (tenez vous bien, c'est assez indécent, mais c'est typiquement psychanalitique apparement!) que lorsqu'une mère enceinte avait des rapports avec son mari, le foetus voyait la verge de l'homme et la prenait pour un excrément, d'ou un traumatisme, si bien qu'il fallait ramener l'individu autiste à un état primitif pour le faire en quelque sorte "renaître" ensuite et le reconstruire (notez que si la régression était assez facile à opérer, il n'en allait pas forcément de même pour la reconstruction...!) Shocked Shocked Shocked Confused Embarassed Exclamation Exclamation Exclamation (d'après ce que je peux me souvenir, ceci serait répertorié dans le livre noir, justement Wink )...
Rien que pour ça, moi, j'applaudit ce bouquin Laughing Cool Exclamation
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
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Athanasius

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MessagePosté le: Mar Oct 18, 2005 22:39    Sujet du message: Freud, inconsciemment bon... Répondre en citant

Depuis longtemps, Thurneysen(Traité de la cure d'âme-Delachaux et Niestlé) nous avait mis en garde contre le pélagianisme clinique de Freud: seule l'annonce de la rémission des péchés grâce au Christ libère! Ce ne sont certes pas les miettes d'un moi fragilisé par la maladie nerveuse qui vont en reconstituer l'équilibre ,comme par magie, au bout d'un insight aussi improbable que dangereux:"le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison" disait Chesterton... Aussi, seul le Christ est venu sauver ce qui était perdu, même la raison!

Enfin, au plan scientifique et logique, il y a longtemps que les critiques de Sartre,de Popper et de Kuhn ont eu raison des élucubrations du charlatan de Vienne. Aussi, les reliques d'anthropologie chrétienne sont probablement plus dûes à l'esprit du temps de Freud qu'au sien propre... Même le diable, losqu'il veut séduire, se déguise en ange de lumière:il n'en reste pas moins un menteur! D'ailleurs, tout mensonge ne saurait survivre sans la part de vérité qu'il recèle. Donc, même ce que Freud a de bien, il n'en était pas conscient: comme quoi, dans son cas, il était juste de dire que l'inconscient menait la barque... Wink
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Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Mar Oct 18, 2005 23:47    Sujet du message: Répondre en citant

Deux règles à ne pas oublier:

1. Le pire des mensonge est celui qui ressemble le plus à la vérité;

2. N'est pas fou qui veut.

A quoi ça sert que je dise ça?
Ben, pour la première affirmation, elle peut être utile;
la deuxième, c'est juste qu'elle me fait super marer Mr. Green Mr. Green Mr. Green Wink
_________________
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Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
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Calvinius

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MessagePosté le: Mer Oct 19, 2005 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part je partage votre pessimisme à l'égard de la psychanalyse freudienne. Néanmoins il est possible d'avoir une approche moins radicale, comme dans le livre "Transvaluation de la psychanalyse" de je ne sais plus quel auteur, dans lequel celui-ci s'efforce de discerner ce qui lui parraît pouvoir être retenu comme des éléments de vérité dans la psychanalyse tout en les situant dans le cadre de l'anthropologie chrétienne. Cela est toujours possible, d'un point de vue réformé, en vertue de la grâce commune de Dieu et de sa révélation générale. "Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon" !
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Athanasius

Invité





MessagePosté le: Mer Oct 19, 2005 22:39    Sujet du message: Vive la cure d'âme! Répondre en citant

Personnellement, je préfère les livres du Dr Tournier , de Leanne Payne et la" cure d'âme" de Thurneysen. Enfin, je suis gagné à la notion de cure d'âme et je rechigne face à la psychanalyse et à toutes les psycho-thérapies d'origine panthéistique, humaniste ou athée... Confused

Donc, oui à la psychiatrie chrétienne Idea : un traitement pharmacologique et un accompagnement psychologique et clinique relevant des principes de la cure d'âme! Cool
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