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Parabole du bon Samaritain

 
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Jean-Philippe Bru

Novice


Inscrit le: 29 Mar 2004
Messages: 11
Localisation: Montauban

MessagePosté le: Mar Mar 30, 2004 23:16    Sujet du message: Parabole du bon Samaritain Répondre en citant

Luc 10.25 Et voici qu’un docteur de la loi se leva et lui dit, pour le mettre à l’épreuve: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?
26 Jésus lui dit: Qu’est-il écrit dans la loi? Qu’y lis-tu?
27 Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.
28 Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras.
29 Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus: Et qui est mon prochain?
30 Jésus reprit la parole et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à demi-mort.
31 Par hasard, un sacrificateur descendait par le même chemin; il vit cet homme et passa outre.
32 Un Lévite arriva de même à cet endroit; il le vit et passa outre.
33 Mais un Samaritain, qui voyageait, arriva près de lui, le vit et en eut compassion.
34 Il s’approcha et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin; puis il le plaça sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui.
35 Le lendemain, il sortit deux deniers, les donna à l’hôtelier et dit: Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai moi-même à mon retour.
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?
37 Il répondit: C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.

Introduction
Les textes les plus connus ne sont pas les plus faciles à traiter.
Tellement de choses ont été dites sur la parabole du bon Samaritain que trouver la bonne interprétation, celle que Jésus lui-même avait à l’esprit, n’est pas si évident.
Cette parabole a pourtant beaucoup à nous apprendre : elle nous interroge en effet sur le rôle de la loi, sur l’œuvre de Jésus-Christ et sur la place des bonnes œuvres dans la vie chrétienne.

1. Le rôle de la loi
C’est une vraie question que le docteur de la loi pose à Jésus : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?
On aimerait que davantage de nos contemporains se posent ce genre de questions !
Oui mais voilà, cet homme n’est pas sincère : son but est de tendre un piège à Jésus, de lui faire dire des choses qui pourraient être utilisées contre lui.

Jésus décide donc de lui répondre sur son propre terrain : celui de la loi.
Qu’est-il écrit dans la loi? Qu’y lis-tu?
Le docteur de la loi répond parfaitement et Jésus le félicite, mais avec une pointe d’ironie : Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras.

C’est alors que notre docteur éprouve le besoin de se justifier en demandant une précision : Et qui est mon prochain?
La tradition des anciens avait considérablement réduit la portée de ce commandement : un Juif devait aimer ses frères Juifs, mais il lui était permis de haïr ses ennemis, en particulier les Samaritains.
Jésus les avait déjà repris sur ce point dans son sermon sur la montagne : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent !
Ce qui est choquant dans notre parabole, c’est que le beau rôle est tenu par un Samaritain : il fait du bien à un ennemi héréditaire : un Juif !
Il se montre donc meilleur observateur de la loi que le sacrificateur et le lévite qui eux passent outre et laissent leur propre frère dans le dénuement le plus total.

Il faut dire que les Samaritains connaissaient ce deuxième commandement, étant donné qu’ils reconnaissaient l’autorité des 5 premiers livres de la Bible.
Mais à la différence du sacrificateur et du lévite, lui l’avait mis en pratique !
Cette parabole fait donc ressortir l’hypocrisie des chefs religieux d’Israël.
Au lieu d’exercer la miséricorde envers cet homme blessé sur le chemin, ils s’éloignent en utilisant sans doute la loi comme excuse !

Le docteur de la loi, comme beaucoup de ses compatriotes, s’était persuadé qu’il était juste en réduisant la portée du commandement, en minimisant ses exigences.
Jésus par cette parabole lui montre qu’il est grandement dans l’erreur.

2. Jésus, le seul bon samaritain
La bonne action du Samaritain est tout à fait remarquable.
Pour la décrire, Luc utilise 2 séries de 7 verbes chacune, afin d’en souligner la perfection.
Or le seul homme qui ait jamais mené une vie parfaite ici-bas, c’est Jésus lui-même.
C’est pourquoi les pères de l’Eglise voyaient dans ce bon Samaritain une image de Jésus venant porter secours à l’homme blessé par le péché.
Le docteur de la loi est invité à s’identifier avec cet homme blessé, ayant besoin de miséricorde.

Jésus est le prochain de tous ceux qu’il invite à recevoir sa miséricorde.
La Parole s’est faite chair et nous est devenue proche, mais beaucoup ne l’ont pas reçue, parce qu’ils n’étaient pas conscients d’avoir besoin d’être secourus.

Jésus opère un renversement dans cette parabole : le prochain, ce n’est pas celui qui reçoit la miséricorde, mais celui qui l’exerce.
Jésus, la source de toute miséricorde, est le prochain dont nous avons besoin.
Si nous n’avons pas reçu la miséricorde divine, nous ne serons pas capables d’aimer à notre tour notre prochain comme nous-mêmes.

3. La place des œuvres bonnes dans la vie chrétienne
S’il était nécessaire de remettre Christ au centre de cette parabole, on aurait tort de sous-estimer la valeur d’exemple que possède ce récit.
Le docteur de la loi avait besoin de comprendre que nul ne pouvait être justifié par les œuvres de la loi, mais Jésus n’a jamais enseigné que les œuvres n’avaient aucune place dans la nouvelle alliance.
Elles sont le fruit de la grâce reçue.
Celui qui reçoit la miséricorde divine ne peut s’empêcher d’exercer à son tour la miséricorde autour de lui.
S’il ne le fait pas, il montre par là la superficialité de sa foi et ne doit pas s’attendre à être sauvé.
Le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde.
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