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Calvinius

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Inscrit le: 14 Mar 2004
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MessagePosté le: Sam Juil 31, 2004 20:31    Sujet du message: Répondre en citant

Je cite un extrait de l'article qu'il faut avoir lu de Pierre Courthial, "Le mouvement réformé de reconstruction chrétienne", au sujet d'Abraham Kuyper -très bel exemple d'un engagement chrétien responsable dans la Cité, et non seulement dans l'Eglise- et d'une juste compréhension des relations entre l'Eglise et l'Etat d'un point de vue réformé-confessant :

http://www.webjs.net/services/compteur_clics/clic.php?pseudo=vbru&id=508



Citation:
Il est temps, maintenant, de parler d'Abraham Kuyper (1837-1920).

Kuyper fit ses études de lettres et de théologie à l'Université de Leyde, lui aussi. En théologie, il reçut l'enseignement de modernistes déclarés et savants tels L.W. Rauwenhoff, historien de l'Eglise puis philosophe ; Abraham Kuenen, professeur d'Ancien Testament ; et surtout Joannes Henricus Scholten, dogmaticien de grande réputation dont l'autorité hélas ! n'était pas celle de la Sainte Ecriture. "Moi aussi", dira plus tard Kuyper, "j'ai rêvé le rêve du modernisme" -, et il versera des larmes d'amer regret et de honte au souvenir d'avoir, un jour, applaudi, avec ses camarades de cours, Rauwenhoff déclarant qu'il ne pouvait plus admettre, comme un fait historique, la résurrection du Christ.

Le 20 septembre 1862, il obtint le grade de Docteur en théologie (summa cum laude) avec une thèse en latin : J. Calvini et J. a Lasci de Ecclesia sententiarum compositio ("Comparaison des doctrines sur l'Eglise de Jean Calvin et de Jean a Lasco").14

La première paroisse que servit Kuyper, comme pasteur, fut l'Eglise de Beesd, un petit village de Gelderland, à vingt-cinq kilomètres environ au sud d'Utrecht. Dans l'ensemble, les "fidèles" de cette Eglise se satisfaisaient du statu quo, celui d'une sorte d'orthodoxie sans puissance spirituelle et qui ne les faisait pas combattre pour la cause et les besoins du Règne de Dieu. Kuyper prêchait consciencieusement et, avec zèle, visitait les paroissiens. Il y avait cependant à Beesd quelques réformés confessants dont une jeune femme, Pietje Baltus, fille de paysans, dont la foi réformée était profonde et qui, pour cette raison, ne supportant pas les sermons des pasteurs d'alors, puisait ses forces spirituel les dans la méditation de la Bible, la lecture assidue des confessions de foi et celle des auteurs réformés d'autrefois. A une voisine qui lui annonçait que le nouveau pasteur visitait toute la paroisse et allait sûrement bientôt venir la voir, elle répliqua : "Je n'ai rien à en faire ! " ce à quoi la voisine ajoute : "N'oublie pas, Pietronella, que notre pasteur a, lui aussi, une âme immortelle et qu'il a, lui aussi, à se préparer à l'éternité." Aussi, quand Kuyper vint la visiter, Pietje Baltus osa fermement lui parler de Jésus-Christ et l'inviter à recevoir , lui aussi, ce salut.

Peu à peu, selon l'élection souveraine de Dieu, le docteur en théologie de l'Université de Leyde se laissa "évangéliser" par Pietje, l'humble paysanne qui lui ouvrait les trésors de l'Ecriture Sainte et de la Foi re-formée. Il rompit décidément avec le modernisme, reprit, pour la faire sienne parce que biblique, la doctrine des confessions de foi, se rendit inconditionnellement au Dieu trinitaire et à Sa Parole, et devint pour toujours, à son tour,. un chrétien réformé ardent et confessant.

Jamais Kuyper n'oublia Pietje Baltus, sa mère spirituelle en Christ. Et aujourd'hui encore, on peut voir, dans la "Kuyperhuis" à Amsterdam, sur le bureau de Kuyper, la photo de Pietje Baltus, photo qui ne quitta jamais, comme un rappel et un défi, le pasteur, le théologien, le journaliste, l'homme d'Etat, que fut Kuyper.15

Le 10 novembre 1867, en la Domkerk (l'Eglise cathédrale) d'Utrecht, Kuyper était "installé" comme pasteur. Sa prédication sur "La Parole est devenue chair et elle a habité parmi nous" Jn. 1:14), malgré quelques fausses notes encore hégéliennes, quelques "bavures" encore, était un appel en vue de la re-formation de l'Eglise réformée officielle : "Si nous devons entreprendre soit la restauration de l'Eglise, soit la fondation d'une nouvelle Eglise, nous sommes, en tout cas, appelés à construire, que ce soit selon l'ancien plan ou que ce soit selon le style plus pur et le projet architectural plus élevé que l'Esprit de Dieu nous fera connaître".

A cette époque, une fois par an, toute Eglise locale était "visitée", "inspectée", par des représentants de l'Eglise nationale. Mais la chose était devenue une routine et en fait, deux années sur trois, se passait par questionnaires, sans vraie visite "spirituelle". Sur la proposition de Kuyper, le plus jeune des pasteurs d'Utrecht, ceux-ci décidèrent, le 15 avril 1868, de renvoyer les questionnaires sans répondre à une seule question puisque "les questions étaient posées au nom d'un Synode avec lequel les pasteurs n'avaient pas communion de foi et de confession".

Le Synode officiel ne broncha pas. Mais le fait était passé si peu inaperçu que, pour couper court aux folles rumeurs qui commençaient à circuler, Kuyper dut faire paraître, en août, une brochure : La visite d'Eglise à Utrecht en 1868, considérée historiquement dans la vision de la condition critique de notre Eglise.

Kuyper était vraiment entré dans le grand combat spirituel pour la reconstruction chrétienne, combat qu'il poursuivra inlassablement jusqu'à sa mort.

Journaliste remarquable par le caractère tout à la fois clair, vigoureux, populaire et profond de son style, il occupera deux tribunes dont l'importance ira croissant : celle de l'hebdomadaire De Heraut et celle du quotidien De Standaard.

Peu après sa conférence "Appel à la conscience nationale", il publiera, le 8 octobre 1869, son premier article dans De Heraut, dont il deviendra, moins d'un an après, le rédacteur -en -chef. Le peuple réformé des Pays-Bas trouvera chaque semaine, dans ce périodique, des éditoriaux, des méditations, des études bibliques, des exposés de la Foi, des considérations sur la situation des Eglises, signés par Kuyper, qui lui procureront une nourriture solide, et dont beaucoup seront publiés en volumes (par exemple : L'œuvre du Saint-Esprit16 - articles publiés par De Heraut, du 2 septembre 1883 au 4 juillet 1886 ; trois volumes publiés en 1888 et 1889 - et encore : Le miel du Rocher et Jours de joyeuses nouvelles - articles, puis recueils, de méditations).

Le 1er avril 1872 parut le premier numéro d'un quotidien De Standaard, que dirigera longtemps Kuyper et qui sera l'organe du Parti anti-révolutionnaire (ce Parti, fondé par Groen Van Prinsterer, ne deviendra un Parti vraiment organisé qu'à partir de sa première convention nationale tenue le jeudi 3 avril 1879).

Homme d'Eglise, Kuyper, après avoir été pasteur de l'Eglise réformée officielle à Beesd, puis à Utrecht, le sera à Amsterdam de 1870 à 1874. Ses prédications de la vivante Parole de Dieu allaient réveiller tout un peuple de Dieu aux Pays-Bas, car, souvent imprimées après avoir été dites, elles atteignirent les Provinces de tout le Royaume. Devenu homme d'Etat à partir de 1874, Kuyper demanda et obtint de n'être plus que pasteur émérite. Mais il ne cessa pas pour autant, en tant qu'"ancien" ou que fidèle, de prendre une part active à la vie ecclésiale.

Alors que le modernisme sévissait dans l'Eglise officielle, le consistoire d'Amsterdam, dont Kuyper était membre au titre d'ancien, prit l'initiative, en 1883, de demander que nul ne puisse être admis au saint Ministère s'il ne pouvait signer cordialement les trois Formes d'Unité17. La même année, et sur la même lancée, Kuyper publia un volume manifeste de 204 pages sur "La Reformation des Eglises" (c'était alors le 4001 anniversaire de la naissance de Luther).

Toute re-formation de l'Eglise réformée officielle (où en était le semper reformanda ?!) se heurtant à l'appareil moderniste en place, 200 Eglises environ quittèrent, en 1886, leur dénomination dont Kuyper et ses amis venaient d'être exclus. Elles réunirent un premier synode en 1890. Puis, en 1892, ces Eglises réformées, au nombre alors de 300 environ, se réunirent aux Eglises chrétiennes réformées (séparées, elles, de l'Eglise officielle depuis 1834), au nombre alors de 400 environ, pour former "les Eglises réformées aux Pays-Bas".

Théologien, Kuyper est, entre autres, l'auteur de deux ouvrages importants ; un ouvrage savant, en trois volumes : Encyclopaedie der Heilige Godgeleerdheid ("Encyclopédie de la sainte théologie")18 qui définit la nature de la science théologique, sa place dans l'organisme des sciences, et les différentes disciplines qui la composent ; et un ouvrage plus populaire, en quatre volumes : E Voto Dordraceno, qui est une exposition du Catéchisme de Heidelberg.

Homme d'Etat, Kuyper devint député pour la première fois en mars 1874. Il devait être Premier Ministre des Pays-Bas pendant quatre ans, de 190 1 à 1905.

Trois grandes questions ont passionné Kuyper homme politique : la question de l'enseignement, la question coloniale et la question sociale.

La question de l'enseignement. Kuyper, dans la fidélité à la Sainte Ecriture, affirmera intrépidement : en ce qui concerne l'éducation des enfants, le droit prioritaire des parents contre l'absolutisme de l'Etat ; en ce qui concerne l'enseignement tant primaire ou secondaire que supérieur, le droit à la liberté de l'enseignement contre le monopole de l'enseignement d'Etat.

La grande affaire de Kuyper, dans le domaine de l'enseignement, fut l'établissement de l'Université libre d'Amsterdam.

En 1878, les Pays-Bas, avec une population de quatre millions d'habitants, comptaient trois Universités d'Etat (Leyde, Groningue et Utrecht) dont les humanistes, les rationalistes et les modernistes étaient pratiquement les maîtres. Le 5 décembre une "Société pour un Enseignement supérieur sur le fondement des principes réformés" fut établie à Utrecht. Le 7 novembre 1879, par un acte de foi remarquable, A. Kuyper et F.L. Rutgers furent nommés professeur à la Faculté de théologie d'une Université qui n'existait pas encore ! En fait, ils préparèrent activement ce qui suivit.

Le 19 octobre 1880, en l'Eglise cathédrale d'Amsterdam fut célébré un service de prière au cours duquel Ph. J. Hoedemaker donna une prédication sur 1 Samuel 13:19 : "On ne trouvait pas de forgerons dans tout le pays d'Israël car les Philistins avaient dit : Empêchons les Hébreux de fabriquer des épées ou des lances". Et le lendemain, 20 octobre 1880, ce fut le plus beau jour de la vie d'Abraham Kuyper : l'Université libre d'Amsterdam était inaugurée... avec cinq professeurs : Kuyper, Rutgers et Hoedemaker pour la théologie ; D. Fabius pour le Droit ; et F.W.J. Dilloo pour les Lettres. Quarante hommes et femmes faisaient don à la nouvelle Université du capital, nécessaire selon la Loi, pour démarrer.

En 1905, Kuyper, Premier Ministre, devait faire voter la loi qui allait assurer aux Pays-Bas une liberté vraiment plurielle de l'enseignement, l'ouverture de l'enseignement d'Etat à certains cours libres, la possibilité d'étendre tout enseignement supérieur d'Etat à des domaines autres que ceux des Lettres, des Sciences, du Droit et de la Médecine (d'où l'Université technologique de Delft et, bien plus tard, l'Université d'agriculture de Wageningen et les Universités de commerce de Rotterdam et de Tilburg).

La question coloniale. Kuyper, dans la fidélité à la Sainte Ecriture, affirmera intrépidement le droit des peuples colonisés (dans le cas particulier : celui des Indes orientales néerlandaises) à n'être pas exploités, que ce soit par la nation colonisatrice ou par des personnes morales ou physiques, et à recouvrer progressivement leur indépendance. Kuyper et ses amis œuvrèrent pour que les écoles et hôpitaux soient multipliés dans les colonies, pour que des cadres y soient formés, pour que soit mis fin au trafic de l'opium, pour qu'il y ait une administration équitable de la justice, pour que soit préparée la future indépendance par une organisation de conseils locaux et régionaux.

La question sociale. Kuyper, dans la fidélité à la Sainte Ecriture, affirmera intrépidement le droit des travailleurs à leur pleine dignité d'hommes. Il cherchera à éviter, dans les lois qu'il proposera et fera voter, le Scylla du laisser-faire et le Charybde de l'étatisme, en assurant le minimum d'interférence gouvernementale et le maximum d'initiatives et de participation des corps intermédiaires et des travailleurs. Les prises de position de Kuyper contre la politique sociale libérale du libre-échange et du laisser faire provoquèrent l'opposition des libéraux qui l'accusèrent de jouer avec le feu et d'être un démagogue. Et Kuyper déchaîna un véritable tumulte, le 28 novembre 1874, quand il ouvrit sa Bible de poche devant la Seconde Chambre pour lire Jacques 5 : 1 et ss. : "Et maintenant, à vous, riches ! Pleurez et gémissez à cause des malheurs qui viendront sur vous..."

En 1891, Kuyper ouvrit le Premier congrès social chrétien, par une conférence sur "Le Christianisme et la lutte des classes". Citant Eccl. 4:1 ; Jac. 5:1-4 ; 1 Tim. 6: 10, il déclara : "La question sociale est devenue LA question, la question vitale brûlante à la fin du XIXe siècle", et il s'en prit à l'esprit bourgeois de la Révolution française. Dans cette même conférence, Kuyper souligne cinq points :

a) Dieu étant le Créateur du ciel et de la terre, il nous faut écouter et suivre les lois qu'Il a établies pour la Société terrestre ;

b) l'Etat n'est pas la seule sphère sociale établie par Dieu ; les autres sphères sociales (familiale, professionnelle, ecclésiastique, etc ... ) doivent être reconnues elles aussi ;

c) l'humanité étant "d'un seul sang", l'interdépendance et les inter-relations sociales doivent aussi être reconnues ;

d) toute propriété est à Dieu ; les hommes ne sont jamais que les "gérants" de ce qu'ils "possèdent" ; l'usage "responsable" de toute "propriété" privée ou publique est une devoir chrétien ;

e) la fonction divine du gouvernement est de promouvoir la justice ; quand une injustice apparaît dans la vie sociale, il est de la responsabilité de l'Etat d'intervenir par des lois effectives.

Et Kuyper de conclure... "la question fondamentale de tout le problème social est de savoir si les moins fortunés, si les plus pauvres, sont non seulement des créatures en situation misérable mais, pour l'amour du Christ, des frères de votre propre chair et de votre propre sang", ajoutant : -Il n'y a pas de place (dans le Parti anti-révolutionnaire) pour ceux qui voudraient rejoindre nos rangs pour mettre leur portefeuille à l'abri. Car nous sommes sur une terre sainte et quiconque veut marcher sur elle doit d'abord quitter les sandales de son égoïsme".

Quand il fut Premier Ministre, et bien que son gouvernement fût un gouvernement de coalition ne lui laissant pas les coudées franches, Kuyper fit adopter une législation sociale assurant la protection des femmes et des jeunes travaillant dans l'industrie, établissant pour tous les Néerlandais un système d'assurances contre la maladie, l'incapacité et la vieillesse, législation alors à la pointe du progrès nécessaire dans les pays occidentaux.

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" Il n'est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : "c'est à moi"" (Abraham Kuyper)
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Athanasius

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MessagePosté le: Dim Aoû 01, 2004 1:14    Sujet du message: Politique et théologie... Répondre en citant

vbru a écrit:
Quant à la DDHC le professeur Pierre Chaunu -entre autres- a bien montré et démontré le fossé qui existe entre les Révolutions anglo-saxones, d'inspiration calviniste en effet, et la Révolution Française qui elle est le pur produit de la philosophie matérialiste et athée des "Lumières", des encyclopédistes, d'un J.-J. Rousseau, d'un Voltaire, etc. La DDHC utilise un langage commun au chrisianisme - concepts de liberté, d'égalité, de fraternité- tout en le déracinant du terreau évangélique. L'anthropologie sousjaçante à la DDHC n'est pas chrétienne. Aussi je ne suis pas aussi optimiste que vous sur son bien-fondé et son utilité comme transposition du Décalogue pour nos sociétés sécularisées. Même si je suis aussi d'avis qu'il ne faut pas non plus la sousestimer. Mais devons-nous nous en contanter ? Toute la question est là.


Certes,non! Et je voudrais que tous fussent chrétiens(Ac26/28-29)! Mais le monde étant ce qu'il est, à moins de sombrer dans l'intégrisme et de relever les bûchers de l'Inquisition, protestante, catholique, mahométante, marxiste, nazie, ou autres, encore vaut-il mieux se cantonner dans le DROIT et laisser à l'Esprit Saint son rôle(conversion)et à l'Église, le sien(Prédication)et à l'État, le sien(Gestion). Évidemment, le droit peut être influencé par la Foi ou bien y convenir. Alors, en quoi la DDHC, si elle se conforme ,grosso modo, à la seconde table,quelles que soient ses origines, devrait-elle être rejetée et vouée aux gémonies??? Saint Paul n'a-t-il pas utilisé des citations de poètes païens dans ses discours(Tite,Actes17/18-32), pourvu qu'ils soient conformes à l'Évangile? De même, les proverbes n'originent-ils pas ,pour une bonne part, de dictons païens? À ce compte, Dieu n'utilise-t-il pas un langage païen pour témoigner de sa Révélation, J-C,sous la double inspiration: objective(théopneustie)et subjective(illumination)?Enfin, J-C, lui-même, n'a-t-il pas usé d'une chair pécheresse,celle de la vierge Marie, sanctifiée par le Saint Esprit, lors de L'Incarnation divine virginale et de son Immaculée conception à Lui, phénomène unique dans l'Histoire? Donc, l'origine des choses n'importent pas, pourvu que leurs messages ou leur réalité s'accordent à la Bible(Caïphe, Judas et Pilate n'ont-ils pas dit la vérité? Même Satan, lorsqu'il cite l'Écriture, ne montre que le fait qu'il doit, lui aussi, être soumis à l'Écriture, tout menteur qu'il soit, par ailleurs!). Aussi, la DDHC est-elle, selon moi, une bonne transposition de la seconde table:à compléter, certes!

Toutefois, en politique, comme en théologie, il ne faut pas faire "tabula rasa" mais s'occuper à améliorer ce qui est bon mais insuffisant! Donc, ne rejetons pas la DDHC par idéologie ou puritanisme mal placé!... Sola scriptura est norme ultime et non norme unique!

En outre, le calvinisme de Kuyper, tant qu'il est minoritaire, a de bons effets mais que diriez-vous de revenir à l'époque de l'assassinat du Grand pensionnaire de Leyde ,conséquence des fameux canons de Dort???Aussi, cessons de mêler politique et théologie et tâchons plutôt de penser comment la théologie est transposable, laïquement, au plan politique:la DUDH en est un exemple remarquable! Frère Rioux
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Calvinius

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MessagePosté le: Dim Aoû 01, 2004 9:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Alors, en quoi la DDHC, si elle se conforme ,grosso modo, à la seconde table,quelles que soient ses origines, devrait-elle être rejetée et vouée aux gémonies???


Mais s'y conforme-t-elle vraiment ? Je n'en suis pas si sûr pour ma part. Où du moins je m'intéroge. Ne reconnaît-on pas un arbre ses fruits... ? Et quels ont été dans l'histoire des ces deux derniers siècles ceux de l'idéologie droits-de-l'hommiste, pur produit des Lumières et de la Révolution française ? Comprennez ma perplexité.

Citation:
En outre, le calvinisme de Kuyper, tant qu'il est minoritaire, a de bons effets


Minoritaire ? Et pourquoi donc ? Enfin cela n'engage que vous de dire cela. Comme calviniste et même tout simplement chrétien, je préfèrerais, moi, qu'il fusse majoritaire. Le monde s'en porterait bien mieux. Libre à vous de penser le contraire, malgré la faillite évidente de l'humanisme athée -comprennez la religion de l'homme divinisé- de nos sociétés sécularisées depuis plus de deux siècles. Il faudrait tout de même d'autres arguments pour nous convaincre que vos références récurantes aux quelques malheureux accidents de l'histoire -qu'il faut comprendre dans leur époque et avec leur époque- que furent le bûcher de Servet ou des sorcières de Salem, comme si cela était le seul fait de la théologie des Réformateurs, Calvin et Luther confondus, tandis qu'ils n'ont jamais eu d'autre ambition que d'appliquer la Loi de Dieu dans tous les domaines de la vie. Ce type d'argument m'irrite autant que ces athées qui croient pouvoir discréditer le christianisme tout entier par la simple allusion aux Croisades et à l'Inquisition. Je trouve cela profondément malhonnête. Et je ne vois vraiment pas en quoi cela fait avancer le débat. Aucun calviniste contemporain digne de ce nom -Abraham Kuyper en tête- n'a jamais approuvé de près ou de loin ce type de méthode répressive à l'égard des hérétiques. C'est une affaire du 16ème siècle - le pouvoir civil, qu'il soit catholique romain ou protestant (encore que les Pays-Bas protestants-calvinistes ont toujours été reconnus pour la grande liberté qui y régnait), réglait A CETTE EPOQUE-LA assez massivement le compte des troublions de cette façon-là, hélas!-. Mais ça vous le savez tout aussi bien que moi. Alors pourquoi revenir sans cesse là-dessus ? Il ne sert à rien de caricaturer ainsi la position de vos interlocuteurs, cher frère Rioux. Expliquez-vous, oui. Argumentez. Défendez votre position. Mais ne discréditez pas ainsi nos positions en criant au scandale, par la simple référence à tel ou tel évènement malheureux de l'histoire qu'on est bien les premiers à regréter. Sans compter que l'idéologie droits-de-l'hommiste révolutionnaire et ses rejettons multiples de ces deux derniers siècles (dont la Révolution Russe, la pire de toutes) avec ces millions de morts (80 millions quand même rien que pour le communisme), les massacres de 1793 -génocide vendéen et autres décapitations-, ses Goulags, ses camps de concentration, etc. ne me semble pas être en mesure dans ce domaine de donner quelque leçon que ce soit aux calvinistes que nous sommes, pas plus qu'à ce cher Calvin si injustement décrié et son malheureux Michel Servet. Soyons sérieux ! Fraternellement.

EDIT : je propose de revenir sur le sujet du post. On est limite hors sujet là Confused
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Athanasius

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MessagePosté le: Dim Aoû 01, 2004 19:17    Sujet du message: Théocratie et humanité Répondre en citant

vbru a écrit:
Citation:
Alors, en quoi la DDHC, si elle se conforme ,grosso modo, à la seconde table,quelles que soient ses origines, devrait-elle être rejetée et vouée aux gémonies???
Mais s'y conforme-t-elle vraiment ? Je n'en suis pas si sûr pour ma part. Où du moins je m'intéroge. Ne reconnaît-on pas un arbre ses fruits... ? Et quels ont été dans l'histoire des ces deux derniers siècles ceux de l'idéologie droits-de-l'hommiste, pur produit des Lumières et de la Révolution française ? Comprennez ma perplexité.
Citation:
En outre, le calvinisme de Kuyper, tant qu'il est minoritaire, a de bons effets
Minoritaire ? Et pourquoi donc ? Enfin cela n'engage que vous de dire cela. Comme calviniste et même tout simplement chrétien,(..) Il ne sert à rien de caricaturer ainsi la position de vos interlocuteurs, cher frère Rioux. Expliquez-vous, oui. Argumentez. Défendez votre position. Mais ne discréditez pas ainsi nos positions en criant au scandale, par la simple référence à tel ou tel évènement malheureux de l'histoire qu'on est bien les premiers à regréter. Sans compter que l'idéologie droits-de-l'hommiste révolutionnaire et ses rejettons multiples de ces deux derniers siècles (dont la Révolution Russe, la pire de toutes) avec ces millions de morts (80 millions quand même rien que pour le communisme), les massacres de 1793 -génocide vendéen et autres décapitations-, ses Goulags, ses camps de concentration, etc. ne me semble pas être en mesure dans ce domaine de donner quelque leçon que ce soit aux calvinistes que nous sommes, pas plus qu'à ce cher Calvin si injustement décrié et son malheureux Michel Servet. Soyons sérieux ! Fraternellement.
EDIT : je propose de revenir sur le sujet du post. On est limite hors sujet là Confused


Je pense que j'ai bien argumenté:ma thèse consistait à dire que les textes de la DDHC et de la DUDH étaient compatibles avec les exigences de la seconde table, donc constituaient des transpositions politiques valables de celle-ci! En quoi la liberté de conscience, le droit à la vie, l'interdiction de l'esclavage, la liberté de parole,de religion,d'association pacifique sont-ils incompatibles avec la seconde table? Faudra-t-il énumérer les 30 dispositions de la DUDH? Que voulez-vous de plus:la théocratie? JAMAIS, au grand JAMAIS je n'accepterai cette régression:je me battrais plutôt contre cela, tout pro-testant confessant que je sois! Le rôle du Christ, par son Église, est de sauver, au moyen de la prédication et de la conversion, pas de juger, caractéristique première du pouvoir politique(Jn3/17, Lc9/51-56,Rom13/1-6). Donc, n'imposons pas la théologie ni aucune idéologie, fors la liberté, au politique. Car, ce sont justement les idéologies et les religions, pas la liberté/tolérance, qui ont fait les génocides et les massacres:même la Révolution française, lorsqu'elle considéra la liberté comme une vertu , en oubliant qu'elle était essentiellement tolérance, a sombré dans la terreur, comme l'a si bien montré Anatole France, dans son roman, oublié quelque peu, "les dieux ont soif".

De plus, vous retenez bien ce qui vous convient:avant de remettre en question l'extension du calvinisme à l'État, j'avais bien dit que je serais fort aise que tous fussent chrétiens. Or, à ce compte, Dieu reviendrait sur terre(IIpet3/9) et c'est Lui qui exercerait le jugement, ce que je préfère à tous les jugements inhumains des hommes, quels qu'ils soient(IIsam24/14). Donc, prémunissons-nous, autant que faire se peut des hommes et promouvons l'humanitaire, par la proclamation de la tolérance et du droit: ce n'est pas en imposant le calvinisme politique(Ce que je voulais signifier en mentionnant celui de Kuyper, pas le théologique, certes) qu'on y arrivera. Car vous avez beau excuser les bûchers de Genève, de Salem, de l'Inquisition papiste sur l'esprit du temps:vous oubliez Sébastien Castellion qui, tout réformé qu'il fut, reprocha sévèrement ce "bruslement" à Calvin, en disant qu'on ne défend pas sa foi en brûlant les autres mais en se laissant brûler pour elle!.. .Ce qui lui valu l'expulsion de la suisse réformée... Donc, quelque belle et sainte que soit une doctrine, elle ne peut finir qu'en intégrisme et dictature:c'est là la leçon de l'Histoire! Préférons plutôt la tolérance et le droit auxquels ont souscrit :un Tertullien, un Castellion, les révolutions anglaises du 17e siècle, un Roger William, la Révolution américaine. En passant:y a-t-il eu beaucoup de goulags dans l'Empire britannique et aux U.S.A., tous deux États fortements influencés par le calvinisme mais dont le calvinisme ne s'est jamais imposé(autre visage d'une transposition du calvinisme en politique que la théocratie!)??? Voilà la meilleure démonstration des fruits de la démocratie, de la liberté et de la tolérance(tous compatibles avec l'esprit même du calvinisme théologique mais non théocratique) :l'humanité!

Enfin, certes, actuellement, il y a de graves dérives, dues à une mésinterprétation de la DUDH:avortement, euthanasie, mariage sodomite etc... Ce n'est pas en abolissant la DUDH mais en la relevant que nous parviendrons à juguler ces infâmies. Je ne saurais accepter l'alternative:théocratie ou dissolution, car ni l'une ni l'autre, en fin de compte, ne respectent l'homme. Homme que Dieu respecte infiniment en s'Incarnant et en patientant jusqu'au jugement final(Rom9,Jn3/16)! Frère Rioux
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Calvinius

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MessagePosté le: Dim Aoû 01, 2004 20:27    Sujet du message: Répondre en citant

Evidemment il ne s'agit pas d'imposer quoi que ce soit. L'Eglise n'a d'arme que la persuasion. Il en est de même pour le calvinisme politique qui n'est d'ailleurs pas une théocratie comme vous dîtes. Mais ai-je besoin de le dire ? Les pays anglo-saxons se rapprochent davantage de l'idéal politique calviniste que la France où la distinction Eglise/Etat ressemble davantage à une séparation stricte voire à de l'opposition qu'autre chose -d'où l'accusation de laïcisme intégriste car anti-religieux (et non pas neutre), qui lui est souvent adressée-, depuis la Révolution française (antichrétienne), ce qui n'est pas le cas dans les pays anglo-saxons ou le foi chrétienne exerce une influence plus significative, en théorie du moins (exemple de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique, d'inspiration clairement chrétienne tout en garantissant la liberté de chacun)...

Evidemment la Révolution française a surtout pris le contre-pied du cléricalisme abusif de l'Eglise catholique romaine dans un contexte où la liberté religieuse était encore loin d'être acquise après plusieurs décénies de guerres de religion. Mais elle a jetté le bébé avec l'eau du bain.

Nous sommes pour un Etat laïc, respectueux des libertés individuelles, de la liberté religieuse, de la liberté de pensée, etc., et dont le gouvernement est distinct, indépendant de celui de l'Eglise. Mais un Etat laïc n'est pas nécessairement anti-chrétien... Ne peut-on pas d'ailleurs concevoir un Etat laïc et chrétien... ou s'efforçant de l'être en tout cas. On peut concevoir un gouvernement comprennant une forte majorité de chrétiens convaincus et s'efforçant d'être véritablement chrétiens aussi dans leurs responsabilités politiques, ne craignant pas, par exemple, de se référer à l'Ecriture sainte et à la Tradition judéo-chrétienne, comme ce fut le cas pour Abraham Kuyper et son Parti politique anti-révolutionnaire et confessionnel ? Ne devrions-nous pas, en tant que chrétiens -plus qu'en tant qu'Eglise-, engagés dans la Cité, oeuvrer dans ce sens ? Conformément au mandat missionnaire de l'Eglise : "Allez, faites de toutes les nations des disciples" ! (Matthieu 28) Une nation comprennant une forte majorité de chrétiens comme cela était le cas durant l'Age de la Foi - que certains historiens mal intentionnés ont nommé bien injustement "Moyen Age" ou "Age sombre"...- ne devrait-elle pas être considérée comme "chrétienne" tout en garantissant les droits de chacun de façon équitable, chrétiens ou non (laïcité) -ce qui n'a, hélas ! pas toujours été le cas dans l'histoire... et les protestants et les juifs ont été les premiers à en souffrir. C'est ce que j'entends par un Etat laïc et chrétien. Les Pays-Bas du temps d'Abraham Kuyper reste un des meilleurs modèles pour les réformés-confessants. Même s'il n'est pas le seul. La France constitue plutôt un contre-exemple, hélas ! à bien des égards.
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Dernière édition par Calvinius le Dim Aoû 01, 2004 22:36; édité 4 fois
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Athanasius

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MessagePosté le: Dim Aoû 01, 2004 21:31    Sujet du message: Démocratie à l'anglo-saxonne ou à la française... Répondre en citant

Absolument d'accord avec vous,cher Vincent:un État laïc est neutre, ni pour ni contre quelqu'idéologie ou religion que ce soit! Les pays anglo-saxons ont pensé la laïcité en ces termes. C'est pourquoi, à juste titre, ils s'offusquent de la loi sur le voile à l'École comme incompatible avec la liberté religieuse et profondément anti-religieuse, voire:dictatoriale! J'avais déjà mentionné ce fait, à propos de la République française, dans un de mes courriels précédents. La laïcité n'est pas a-religieuse, elle est neutre:pluralisme n'est pas nihilisme! Les distinctions :sphère privée(Religion), sphère publique (a-théisme) ne tiennent pas la route. Autant en revenir à la clandestinité religieuse d'après l'Édit de Fontainebleau(1685)!... Au fond, je suis très content de Waterloo(1815):mieux vaut la démocratie à l'anglo-saxonne(calviniste) qu'à la française(athéiste)! Ce que Dieu fait est bien fait(Rom13/1-6)! Amen. Frère Rioux
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MessagePosté le: Dim Aoû 01, 2004 23:33    Sujet du message: Répondre en citant

Et voici quelques citations fort à propos du fameux Groen van Prinsterer dont il faut lire tout l'article... :

http://perso.club-internet.fr/vbru/src/divers/divers/vbru_groen.htm

« La Réforme a exercé une influence incalculable sur le développement législatif et politique, sur les formes gouvernementales et les garanties de la liberté. »

« Plus qu’aucune autre, l’Eglise Réformée a fondé les gouvernements modèles, où la liberté, loin d’ébranler le pouvoir, l’a établi sur de solides fondements. »

Ainsi en est-il de l’Angleterre, des Etats-Unis et plus particulièrement des Provinces-Unies : « La liberté fleurit à l’ombre de la foi. Hâc nitimur, hane tuemur ; fondés sur la Bible, nous maintenons la liberté ; ce fut la devise et l’histoire de la République. »

« Le protestantisme, dit-on souvent, a l’esprit de liberté, le catholicisme a l’esprit d’autorité. C’est une erreur. On méconnaît ainsi le fondement, le caractère de la Réforme. Elle n’a point opposé la liberté à l’autorité ; elle a renversé une autorité arbitraire et fausse, en rétablissant l’autorité de la Parole et du Saint Esprit. »[112]

C’est ainsi que, contre les prétentions abusives de Rome, la Réforme a fondé l’indépendance du pouvoir civil « non sur des velléités princières, mais sur l’ordre voulu par la loi divine ; non, pour légitimer un pouvoir arbitraire, mais pour rappeler à quiconque exerce le pouvoir sa dépendance de Dieu qui le confie et qui en demandera compte. Le souverain devient ainsi, de subordonné du pape, ministre de Dieu. La souveraineté par la grâce de Dieu, le Droit Divin, opposé sous toutes les formes de gouvernement, monarchiques ou républicaines, aux prétentions ecclésiastiques et au bon plaisir de la majorité des volontés individuelles, est le fondement de la responsabilité de tout souverain au Roi des rois et de la soumission des sujets à l’autorité, pour l’amour de celui dont elle émane. Ainsi, séparation du spirituel et du temporel, distinction de l’Eglise et de l’Etat, non afin de faire du despotisme la loi fondamentale …mais au contraire, afin de soumettre l’Eglise et l’Etat, chacun dans sa sphère, au pouvoir immédiat de celui à qui est donnée toute puissance dans les cieux et sur la terre ; afin de fonder non point l’Etat athée, mais l’Etat laïque ; non point l’absolutisme de l’Etat, mais l’Etat subordonné à la volonté divine, l’Etat chrétien. »

Au sujet de la Révolution française :

« La Révolution, c’est la doctrine politique qui, depuis 1789, pénètre la pensée des peuples et les institutions publiques ; renverse les rapports légitimes et éternels ; fait de l’homme le créateur et le centre de l’univers moral ; prêche la souveraineté du peuple, la liberté illimitée, le nivellement de la société, la suppression des lois traditionnelles et historiques, le sacrifice des droits acquis aux exigences du bien public ; dénonce la propriété comme un vol et tout pouvoir indépendant comme une tyrannie, et n’admet de gouvernement quelconque que comme ministre et serviteur responsable du peuple souverain. »[96]

« Les idées de 1789, irréprochables en elles-mêmes et en rapport avec la source dont toute vérité émane, devaient cependant, dans leur liaison avec l’incrédulité qui prédominait dans les esprits, devenir funestes. Elles devaient, précisément à cause de leur bonté relative, allumer un fanatisme qui se croirait en droit de tout immoler, pour parvenir à réaliser ses conceptions sublimes. Après avoir … produit les forfaits de la terreur, cette obstination sanguinaire devait se briser contre un sceptre de fer. A la dictature de Robespierre devait définitivement succéder le régime arbitraire de Bonaparte. »[76]

Groen oppose au principe révolutionnaire le principe chrétien : « La Révolution, n’étant que le renversement systématique de l’Eglise de Jésus-Christ, la résistance véritablement anti-révolutionnaire est le témoignage perpétuel de la foi, dans la forme qui convient à notre époque ; le principe chrétien, dans son application légitime, nécessaire et opportune. »[100]

A propos de l’idolâtrie démocratique, que la Révolution entend imposer comme un dogme, Groen déclare : « Le christianisme se résigne à la démocratie, comme à tout autre forme de gouvernement ; mais imposée comme condition nécessaire et universelle de l’ordre social, considérée comme dogme révolutionnaire, et opposée au Droit Divin, dont le souverain quelconque, peuple ou roi, doit respecter l’autorité éternelle, la démocratie du contrat social aura toujours contre elle la foi chrétienne. »[101]

Suivent ensuite quelques citations. De de Bonald : « La Révolution … a commencé par la déclaration des droits de l’homme ; elle ne finira que, par la déclaration des droits de Dieu. »[102] De Stahl : « La Révolution en Europe ne saurait finir que par le christianisme, par l’Etat chrétien, par l’école chrétienne. »[103] De M. Guizot : « Si la foi chrétienne était plus puissante, le communisme et le socialisme ne seraient bientôt plus que d’obscures folies. Si le communisme et le socialisme prévalaient, la foi chrétienne périrait. »[104] De de Maistre : « Il y a dans la révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu, et peut-être de tout ce qu’on verra. »[105] De Guizot : « Le XVIIIe siècle est un siècle non seulement de sympathie passionnée, mais d’adulation idolâtre pour l’humanité, et c’est par là surtout qu’il a cessé d’être chrétien. »[106]

« Le principe anti-révolutionnaire n’est autre que le principe chrétien et protestant, le principe de la Réforme, qui peut seul, au nom de la Révélation et de l’Histoire, combattre avec succès un principe anti-religieux et anti-social, et réaliser ainsi par l’Evangile, pour le salut de l’Etat et de l’Eglise, ce qu’il y a de vrai et de salutaire dans les utopies de la Révolution ».[62]

http://perso.club-internet.fr/vbru/src/divers/divers/vbru_groen.htm
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MessagePosté le: Lun Aoû 02, 2004 0:38    Sujet du message: Alain Ier... Répondre en citant

vbru a écrit:
(..)Groen oppose au principe révolutionnaire le principe chrétien : « La Révolution, n’étant que le renversement systématique de l’Eglise de Jésus-Christ, la résistance véritablement anti-révolutionnaire est le témoignage perpétuel de la foi, dans la forme qui convient à notre époque ; le principe chrétien, dans son application légitime, nécessaire et opportune. »[100] A propos de l’idolâtrie démocratique, que la Révolution entend imposer comme un dogme, Groen déclare : « Le christianisme se résigne à la démocratie, comme à tout autre forme de gouvernement ; mais imposée comme condition nécessaire et universelle de l’ordre social, considérée comme dogme révolutionnaire, et opposée au Droit Divin, dont le souverain quelconque, peuple ou roi, doit respecter l’autorité éternelle, la démocratie du contrat social aura toujours contre elle la foi chrétienne. »[101]


Donc, la démocratie N'EST PAS NÉCÉSSAIREMENT opposée au droit divin ni l'humanisme nécéssairement idolâtrique. L'Humanisme peut très bien émaner d'une juste considération de la "dignification "de la nature humaine par l'Incarnation de Jésus-Christ et pas nécéssairement de l'athéisme théophobe et soi-disant humaniste!(Satan aussi se disait très humaniste:Gn3/1-5) C'est sur cet humanisme-là, laïcisation du christianisme, que je fonde l'idéal politique et démocratique. Enfin, si vous tenez absolument à avoir un Roi, je n'ai rien contre, à une seule condition Idea :reconnaissez-moi comme votre souverain légitime! Alain Ier, Roi, par la grâce du ciel, du S.R.C.! Laughing Laughing Laughing

Son Altesse Christianissime, protestantissime et québécensissime, Alain Ier Cool Wink Laughing Laughing Laughing
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MessagePosté le: Lun Aoû 02, 2004 10:46    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ainsi, je demeure d'avis qu'il vaut mieux imposer une peine de vie"à perpet", "usque ad mortem", que risquer de tuer un innocent dont l'innocence pourrait être reconnue après l'action irréparable du rasoir national, du raccourcissement!Bref, oui à la mort, en théorie, non en pratique:mieux vaut une conversion en VÉRITABLE peine d'emprisonnement à perpétuité! Alain Rioux


Pour revenir à notre sujet de la peine capitale j'ajoute une citation de Pierre Courthial :

"Il faut ajouter encore que le Texte sacré, qui ne demande la prison que lors de la courte attente d'un jugement, requiert toujours la restitution, parfois nécessairement multiple, de ce qui a été volé, ce qui correspond à l'indispensable restauration de l'ordre divin abîmé par le péché." (De Bible en Bible, p. 180)

Bref le principe biblique en matière de pénologie est la RESTITUTION (que cela soit sous forme d'amendes ou autres, selon les cas) plutôt que l'emprisonnement qui ne devrait être envisagé que dans certains cas limites plutôt que comme la norme. Il s'agit de dédommager et de réabiliter d'une manière ou d'une autre la victime -réelle ou potentielle, comme dans les infractions au code de la route- par le coupable lui-même - c'est en cela que consiste sa peine. En cas de meurtre, la restitution est impossible, car la vie humaine n'a pas de prix. D'où la peine capitale. Dans tous les autres cas une restitution -au moins partielle- est a priori toujours possible. Mais ceci n'est qu'un début de réflexion qui est loin de prétendre résoudre tous les problèmes qui se pose à nos magistrats en matière de pénologie...
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MessagePosté le: Lun Aoû 02, 2004 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
C'est sur cet humanisme-là, laïcisation du christianisme, que je fonde l'idéal politique et démocratique.


Un mot quand même... Je fonde l'idéal politique sur le christianisme lui-même, plutôt que sur sa "laïcisation", sans pour autant confondre l'Eglise et le monde, ou l'Etat. L'humanisme, en tant que religion de l'homme prétendument autonome, s'oppose et s'opposera toujours au christ-ianisme -l'antithèse est ici radicale et totale (lire La Cité de Dieu, d'Augustin). Une politique basée sur un christianisme laïcisé -mais peut-on encore parler véritablement de christianisme ?- est certes déjà quelque chose. Mais devons-nous nous en contanter ? Ou bien pousser plus loin et plus haut l'idéal chrétien en ce domaine ? Sans vouloir non plus devancer le temps de la Parousie, car le bon grain côtoiera toujours ici-bas l'ivraie... Croyons-nous aux bienfaits du Christianisme pour tous les domaines de la vie humaine ? Ou bien devons-nous cantonner celui-ci à la seule piété individuelle, au culte, et à la prière ? N'y a-t-il pas une façon chrétienne, théocentrique, de vivre le mandat culturel de l'Eglise ? L'engagement du chrétien dans la Cité ?
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MessagePosté le: Mar Aoû 03, 2004 19:23    Sujet du message: Bible et politique... Répondre en citant

Lorsque je disais que la Bible n'est pas un livre de recette mais le document inspiré de la Révélation de Dieu en J-C, ce n'était pas qu'une clause de style:c'était tout un programme théologique. Programme basé, épistémologiquement sur la théopneustie des Écritures canoniques et, herméneutiquement, sur l'analogie de la Foi!

Si tant est que mon approche méthodologique scripturaire soit la bonne, alors il ne saurait être question de tomber dans la facilité d'une transposition simpliste des règles civiles vétérotestamentaires à la Cité:il faut passer par le Christ, fin de la loi, en qui TOUT est accompli(Jn19/30). Si l'Église est étroitement assujettie à son mari, le Christ(Eph5/22-32), il n'en est pas de même de la Cité, laquelle ne peut être que le pâle reflet de l'Église mais doit tendre à en être le reflet:voilà, à mon humble avis, où se loge le mandat politique et culturel du chrétien dans la Cité.

Pour se faire, il faudra se rendre compte que l'humanité a été "dignifiée" dans le Christ . Pour cette raison, elle mérite le respect des lois:par exemple, l'abolition de l'esclavage ou des supplices inhumains et dégradants! De même, la judaïté du Christ est la meilleure et la seule raison du rejet de tout anti-sémitisme! Aussi, est-ce bien à tort, que les impies de ARTE ont osé accuser le christianisme d'anti-sémitisme:comment peut-on adorer le juif Jésus et le haïr en tant que juif? Voilà leur folie dévoilée au grand jour!

Or, que la Cité ne soit pas l'Église, c'est un fait. Qu'elle puisse être informée par les valeurs spécifiquement chrétiennes,Égalité, Liberté, Fraternité, car basées sur l'égale dignité de tous les membres de la race humaine "dignifiée" dans et par l'Incarnation du Christ, c'est plus qu'une possibilité, c'est une exigence ! Exigence incarnée par la DUDH.

Toutefois, comme le Christ n'est pas venu juger mais sauver le monde et que son royaume n'est pas d'ici-bas, ni le nôtre(Jn3/17,18/36,Héb11/13-16,13/14,Php3/20), il ne faut pas penser à une autre forme d'État qu'humaine et laïque, laquelle, certes, peut et doit être influencée par les valeurs du christianisme, mais DOIT demeurer neutre au plan idéologique ou religieux, sous peine de sombrer dans la théocratie ou la dictature. Neutre:ni pro-religieuse ni anti-religieuse mais pluraliste!

Cela étant, nous obtiendrons un État laïc et neutre,respectant les droits et devoirs de l'homme. A cet effet, il ne saurait être question de transposer, d'une manière simpliste, une pénologie biblique à l'État.Sinon, pourquoi ne pas importer les supplices vétérotestamentaires ou bibliques qui la réalisent: lapidation,crucifixion, pendaison, bûcher, décapitation, sciage, fouet, knut," trucidation", transpercement etc...???

Certes, la justice commutative, commune à la Bible et aux Gentils, s'applique dans la gestion des rapports entre les humains VIVANTS. Une autre question est de savoir si la peine capitale relève de la justice commutative ou loi du talion, ou de la justice distributive, ou rôle de l'État dans la protection de ses membres de tout ennemi, extérieur(guerre)ou intérieur(meurtrier). Ceci dit, ce ne serait pas sous l'angle de la notion de RESTITUTION que se justifierait la peine capitale mais par le rôle de protection de l'État. Sinon, pourquoi s'arrêter à exécuter un meutrier, pourquoi ne pas instituer la mutilation de ceux qui, volontairement ou non, ont mutilé leur prochain? Belle et très chrétienne application de la doctrine pénologique de la restitution:retour aux pires heures du moyen-âge!...

Donc, si la pénologie s'appuie sur une autre forme de justice que strictement commutative, alors il n'y a pas de raison d'obligatoirement infliger la mort de manière directe:on peut tout aussi bien l'infliger de façon indirecte, par la prison à mort. Ce qui aurait l'avantage de préserver la possibilité d'une révision judiciaire, si mince qu'en soit la possibilité: le droit de protection de la victime est ainsi satisfait et la présomption d'innocence virtuelle aussi! C'est , en fin de compte, le christianisme, dans ce qu'il est d'humanitaire ,qui est promu: la présomption d'innocence(Rom13/5) et la protection de la légitime défense(Aime ton prochain comme TOI-MÊME!). Que voulons-nous de plus? Régresser à la loi du talion, qui , certes, était une avancée sur la loi de la jungle mais qui demeure très en deçà d'un christianisme laïcisé, seule forme POLITIQUE possible du christianisme sans dérive théocratique!

Enfin, en quoi l'État providence est-il totalitaire:ne répond-t-il pas plutôt à la fraternité, le devoir de solidarité chrétienne transposé à l'État:"portez les fardeaux les uns des autres"(Gal6/2), sans nécéssairement encourager la fainéantise(IIThess3/10)? Il faut faire attention à ne pas prendre, trop vite, les positions néo-libérales pour des positions chrétiennes...

En résumé, la transposition des valeurs chrétiennes à l'État doit subir une interprétation SÉRIEUSE, basée sur l'analogie de la Foi, et éviter toute dérive simpliste, laquelle nous ferait sombrer dans l'horreur des temps gothiques(moyen-âge ou nazisme: cf. les massacres du livre de Josué)!

Frère Rioux


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MessagePosté le: Mar Aoû 03, 2004 19:57    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne crois guère aux vertus du pluralisme, ni en théologie, ni en politique - autant dire que je ne partage pas la position du frère Rioux sur ce point. Je vous recommande à ce sujet le livre de Stephen C. Perks (Kuyper Fondation http://kuyper.org/main/main.php) - SRC fait sienne la position de Perks sur ce point- : A Defense of a Christian State, commandable en ligne ici :

http://goodtheology.com/inventory.php?target=indiv_book&id=957&thesub=&themain=




Principled Pluralism is the belief that the State should be a religiously neutral institution and that all religions should enjoy civil liberty and equality. In recent years this belief has gained much ground among Christians in both America and the United Kingdom. So much so that literature is now beginning to appear within evangelical circles critiquing the traditional Protestant understanding of the religious calling of the State, arguing that the notion of a Christian State is fundamentally misguided and unjust. In this book Stephen C. Perks provides a detailed critique of the principled pluralist position as recently set forth in The Evangelical Quarterly, a British evangelical theological journal. He sets out to show that religious neutrality in the political sphere is impossible, that all States, including so-called secular States, are religious institutions. The author argues that the evangelical case for principled pluralism fundamentally misunderstands the issues at stake and thus misconceives the proper Christian attitude to the political sphere. He then provides an exposition of the Christian doctrine of the State.
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MessagePosté le: Mar Aoû 03, 2004 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Il faut faire attention à ne pas prendre, trop vite, les positions néo-libérales pour des positions chrétiennes...


Pas plus que le socialo-communisme...
Le socialisme n'est pas l'Evangile.
Le christianisme laïcisé et sécularisé -l'humanisme- n'est pas le Christianisme.
Il faut quand même le dire.
Ou bien ?

Il faut aussi se garder d'une interprétation christomoniste de l'Ecriture sainte - comme c'est souvent le cas chez nos frères luthériens, et dans la théologie de Karl Barth aussi. Christ est le centre de la Révélation. Oui. Mais la Révélation couvre un champ bien plus vaste que celle de notre salut -au sens précis de justification par la foi- en Christ. L'Alliance comporte et a TOUJOURS comporté un aspect Loi et un aspect Evangile. Il faut prendre au sérieux l'ensemble du Texte sacré, Evangile et Loi, et non pas opérer un tri dans celui-ci : ce qui concerne Christ et ce qui ne le concerne-rait pas. Il y a un enseignement à tirer de l'Ecriture sainte sur la pénologie, la peine capitale, la prison, l'Etat, etc. En tenant compte de l'analogie de la foi, de la spécificité d'Israël dans l'histoire du Salut, etc. Ce n'est certes pas à nous de décider ce qui est bien et ce qui est mal. Dieu a parler. Ecoutons-Le !
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MessagePosté le: Mar Aoû 03, 2004 20:38    Sujet du message: Révélation ou le voile est levé... Répondre en citant

Révérend Bru,

Certes, le christianisme laïc n'est pas LE Christianisme, comme l'État n'est pas chrétien mais HUMAIN. Le Christianisme est pour l'Église et l'Humanisme chrétien pour la Cité. Sinon,si tout est religieux, même l'État, comme le prétend "Defence of christian state", alors, c'est le retour à la théocratie:non merci! En outre, je ne suis ni barthien, ni luthérien, je suis un CHRÉTIEN pro-testant qui tente de penser sa Foi. L'analogie de la Foi commande,certes, une lecture christique du texte sacré:A.T, condition de possibilité de J-C, et N.T., description de J-C, mais assume TOUTE l'Écriture canonique inspirée, ce que ne permet pas le christo-monisme, lequel ne peut assumer la notion de niveaux de lecture et fait brèche au concept d'Inspiration divine PLÉNIÈRE du texte sacré.

De plus, la justice sociale n'est pas l'apanage ni du socialisme, ni du communisme:elle peut très bien être" contractualiste" et assumer et propriété privée et devoirs de solidarité dûs à la nécéssaire reconnaissance des bienfaits de l'association étatique.

Enfin, il n'y a aucune interférence entre orthodoxie religieuse dans l'Église et pluralisme politique dans la Cité:celui-là n'est pas du même ordre que celle-ci. A moins de vouloir concurrencer l'intégrisme mahométiste???

Frère Rioux
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MessagePosté le: Mar Aoû 03, 2004 22:18    Sujet du message: Répondre en citant

Les idées qui prévalent aujourd'hui depuis près de deux siècles dans nos sociétés sécularisées, en Occident, sont celles de l'humanisme -l'homme prétendument autonome, au centre de tout- et du rationalisme anthropocentrique des "Lumières" -qui remplacent la Lumière ! "Je suis la lumière du monde" a dit le Christ-, et non plus le Christianisme. Le résultat ? Regardez autour de vous. Sans vouloir noircir le tableau, je ne crois pas que le soi-disant "Moyen Age" - que Pierre Courthial nomme "l'Age de la Foi" comme tentative de fonder une civilisation chrétienne-, malgré ses lacunes et ses dérives, ait quoi que ce soit à envier à ces deux derniers siècles tellement violents, avec ses deux guerres mondiales, ses camps de concentration et ses Goulags, son mépris de la vie (avortements, euthanasie), son a-moralisme (homosexualité, divorces, etc.).

La nouvelle Reformation que nous appellons de nos voeux (voir Le jour des petits recommencements, de Pierre Courthial), devra commencer par l'Eglise, certes, mais pour s'étendre ensuite et conjointement à la société toute entière (la Cité), et à l'Etat -en contraste avec le Piétisme qui réduit le champ du Salut à la seule piété individuelle et à l'Eglise, la communauté des croyants. Car "la terre au Seigneur appartient" (Psaumes) ! Et "Il n'est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire :'c'est à moi'" (Abraham Kuyper) Idéalisme ? Utopie ? Certes non ! Mais bien plutôt confiance dans la promesse du Christ : "Les portes du séjour des morts de prévaudront point contre l'Eglise" ! et "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" ! JOYEUSE ESPERANCE DE LA FOI !

Obéissance jouyeuse et confiante au mandat missionnaire de l'Eglise : "Faites de TOUTES LES NATIONS des disciples" !

Que l'Eglise ne soit pas le monde, que le Royaume du Christ ne soit pas "de ce monde" -le Salut vient d'en-haut, et non d'en-bas, de la terre- ne signifie pas pour autant qu'il faille réduire le Christianisme à la simple prédication du Salut individuel et à l'Eglise -encore qu'il concerne d'abord cela. Le message de l'Evangile a des implications dans tous les domaines de l'existence. Sans être, comme le dit justement Alain Rioux, un livre de recette qu'il faudrait appliquer tel quel sans interprétation et contextualisation, le Texte sacré, l'enseignement du Christ et des Apôtres, la Bible hébraïque plus particulièrement (Décalogue, lois civiles, etc.) contiennent des enseignements (le Loi de Dieu) aussi bien pour la vie de l'Eglise et du croyant que de la société en général et pour toutes les institutions et réalitésque Dieu a instituées (la famille, l'Etat, le travail, l'éducation, la sexualité, l'économie, etc.). Le calvinisme a toujours été particulièrement attaché à cette théologie englobante qui couvre tous les domaines de la vie des hommes, et non pas seulement son âme, son salut individuel. Il faut voir aussi, en cela, une implication de la doctrine de la Souveraineté de Dieu et du Soli Deo Gloria ! Tous les aspects et tous les domaines de la vie des hommes ne doivent en définitive ne viser qu'une seule chose, au-delà de toutes les autres, la Gloire de Dieu !
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