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Immaculée conception

 
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Calvinius

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MessagePosté le: Mar Juil 27, 2004 23:25    Sujet du message: Immaculée conception Répondre en citant

Pour votre information voici deux réactions -trouvées sur le site de la Fédération Protestante de France- à la visite du pape à Lourdes le 15 août prochain, pour les 150 ans de la promulgation du dogme de l'Immaculée conception :

Immaculée conception : positions et propositions protestantes par Michel Leplay, théologien réformé du Groupe des Dombes
Juillet 2004

La visite du pape Jean-Paul II à Lourdes, le 15 août prochain, pour les 150 ans de la promulgation du dogme de l'Immaculée conception, va être cet été un événement important. Au moins pour trois raisons.

D'abord, son amplification médiatique, et cet article y contribue, qui va permettre à un phénomène religieux très particulier d'être porté à la connaissance du plus grand nombre. Comme des Jeux Olympiques de Rome en concurrence avec ceux d'Athènes, mais ce pape a compris en quel temps nous sommes, et il s'y connaît en communication théâtralisée.

Ensuite, le renouveau identitaire catholique apparaît dans toute sa splendeur, avec autant de courage dans l'audace du vieil homme que de précipitation à vénérer la Jeune femme, notamment sa virginité tellement perpétuelle qu'elle aurait été précédée d'une pureté éternelle.

Enfin, cet excès de ferveur mariale et mystique donne quelques arguments aux réticences récentes sur la mention de l'héritage chrétien qui a fait l'Europe : serait-il plus mariologique qu'évangélique, et Notre Dame serait-elle égale à Notre Patrie ?

On fera maintenant sept observations historiques et ecclésiologique :

Sur la conception de Marie elle-même (ce dont il s'agit, et non de son Fils), la réflexion des anciens est tardive, qui n'apparaît qu'aux VIIIème et IXème siècles.
Les théologiens du Moyen-Age sont divisés sur son caractère « immaculé », les dominicains s'y opposant à la suite de leurs maîtres Albert Le Grand et Thomas d'Aquin.
La décision romaine de promulguer le dogme marial de 1854 a été prise dans le climat religieux du siècle, sous la pression populaire et sans la consultation d'un Concile qu'aurait demandé un acte de cette importance.
De plus, les autres Eglises chrétiennes en furent blessées, par le mépris de leur tradition (orthodoxes) ou l'ignorance de leurs convictions (protestants).
En effet, les Eglises d'Orient célébraient sagement une fête de la Naissance de Marie, tandis que celles de la Réforme s'en tenaient à la sobriété évangélique.
Car c'est ici le point névralgique, de la référence à l'Ecriture comme source et norme de la foi chrétienne, et l'application d'un « principe de précaution » au développement souvent incontrôlable de la piété et de ses traditions.
Enfin, une telle orchestration festive d'apparition pontificale et d'immaculée conception pose question à la théologie oecuménique de la modération telle que la propose le Groupe des Dombes.
Pour conclure, trois remarques. L'apologétique catholique du XIXème siècle, et la polémique protestante en retour, ont souligné ou décrié « les trois blancheurs » : celles de l'hostie eucharistique, de la Vierge immaculée et de la soutane du pape. Or, le théologien original Paul Tillich nous aide à faire la distinction entre « la substance catholique » qui affirme la présence de Dieu en certains lieux, du pain consacré, une femme sainte, un homme infaillible, et « le principe protestant », iconoclaste et prophétique, qui récuse le pouvoir sacerdotale d'enclore la grâce, atteste une Parole de vie qui s'inscrit dans l'histoire et dont l'efficacité intime échappe à toute institution. Nous serions alors dans une situation difficile d'opposition, au défi de trouver nos complémentarités, entre les excès religieux « mariolatriques » des uns et le déficit marial des autres . L'issue de cette impasse et un chemin d'avenir nous sont proposés à tous si nous retrouvons la dimension humaine et sociale de nos convictions respectives. D'abord, proclamer le partage du pain, « la messe sur le monde » qui meurt de faim, et l'hospitalité eucharistique à tous les biens de la terre pour tous ses enfants et petits-enfants. Ensuite, la culture respectueuse des valeurs féminines et maternelles de tendresse et de fécondité, dans une Eglise du sacerdoce universel qui permette à toute créature l'épanouissement de sa vocation propre. Enfin, pour autoriser la vie commune, en organiser les débats et régler les conflits, nous aurions à mettre en oeuvre un exercice de l'autorité qui soit vraiment et tout autant personnelle et collégiale que communautaire. Les trois blancheurs, si éblouissantes soient-elles, ne remplacent pas toutes les couleurs de la vie sur la terre, leur culte les occulte. Et trop d'écrins font écran à la beauté du monde.

Petite bibliographie :
« Marie, un parcours dogmatique » Dominique Cerbeleaud (Cerf, 2003)
« MARIE, dans le dessein de Dieu et la communion des saints » (Bayard, 1997)
« Le protestantisme et Marie, une belle éclaircie » (Labor et Fides, 2000)


Immaculée conception. Positions et propositions protestantes par Alain Nisus, professeur à la Faculté de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine
Juillet 2004

Le chrétien évangélique, comme les autres protestants, a un réel respect pour Marie, confessée « Mère de Dieu », avec le concile d'Ephèse (cette formule signifie que Jésus, le fils de Marie, est Dieu, il s'agit en définitive d'une affirmation christologique : Jésus est vrai Dieu et vrai homme).

Les chrétiens évangéliques confessent également la naissance virginale du Christ (qu'il ne faut pas confondre avec l'immaculée conception), et voient par conséquent en Marie un modèle proposé à l'imitation du chrétien : son humilité, sa disponibilité à Dieu, son obéissance, son abnégation, sa foi. Son « fiat » exprime admirablement l'attitude juste du croyant devant son Dieu.

Cependant, le dogme de l'immaculée conception, dont l'Eglise catholique affirme qu'il est révélé de Dieu, pose de sérieuses difficultés au chrétien évangélique.

N'insistons pas sur les dérives de la piété populaire mariale, de mieux en mieux canalisées, du moins en France. Mais, comme les autres protestants, les évangéliques font valoir l'absence totale de base scripturaire d'un tel dogme.

Il leur semble assez éloigné des perspectives de l'Ecriture et ils voient difficilement comment il pourrait être admis, tel quel, comme une conséquence légitime de la réflexion sur le mystère marial, en particulier la participation de Marie au salut.

Pour admettre un tel dogme en effet, il faudrait accepter toute une théologie de la Tradition et du développement du dogme à laquelle les évangéliques ne peuvent souscrire. Il est certes admis que l'Eglise, conduite par l'Esprit Saint, progresse dans son appropriation de la vérité révélée, mais l'Ecriture doit cependant demeurer la norme et l'instance critiques qui juge la foi et la vie de l'Eglise. Délier l'Esprit et l'Ecriture, c'est s'exposer à l'illuminisme, qu'il soit individuel ou collectif.

Pour les évangéliques, Marie, elle aussi affectée par le péché originel, est du nombre des pécheurs. Certes, le dogme catholique ne le contredit pas. Il peut être légitime de comprendre que Marie fait partie des rachetés, mais à un titre singulier, par voie de préservation et non de guérison comme le reste de l'humanité.

Cependant, le chrétien évangélique fera remarquer que non seulement l'attestation scripturaire reste faible, mais encore, considérer Marie comme une pécheresse à qui Dieu a fait une faveur incomparable, permet de faire éclater la grâce et attribuer toute la gloire à Dieu seul. On pourrait certes dire que l'on valorise davantage la grâce en affirmant qu'elle est antécédente à tout acte humain. Mais le chrétien évangélique sera aussi soucieux d'affirmer la nécessité de l'appropriation personnelle de la grâce par la foi. L'initiative vient de Dieu, l'homme est appelé à répondre par la foi à cette grâce offerte librement.

Le protestant évangélique éprouvera aussi un malaise devant une présentation qui lui semble être une fausse symétrie : les catholiques errant par excès et les protestants par défaut au sujet de Marie. Certes, il admettra qu'il doit encore approfondir sa réflexion sur Marie, mais errer par excès, quand l'absolu est en jeu, lui semble beaucoup plus grave ...

Un dogme, une fois promulgué demeure intangible. Mais les réinterprétations du dogme, leurs relectures, « re-réceptions », sont possibles. Le chemin vers une meilleure compréhension serait donc à chercher dans une interprétation plus sobre du dogme.
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Calvinius

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MessagePosté le: Lun Aoû 16, 2004 14:42    Sujet du message: Répondre en citant

Textes : …
Genre : Etude biblique
Auteur : Jules THOBOIS
Source : Le Christianisme au XX° siècle, n° 37, 28.09.1972 (p. 3).



MARIE

La fête de l'Assomption de la Vierge Marie est célébrée au cœur de nos vacances, et les protestants que nous sommes, à vrai dire, n'y prêtent guère attention. Pourtant quatre siècles après la Réforme, ce problème de la Vierge Marie demeure important.

Le rôle de la mère de Jésus, en effet, a été au moment de la Réforme l'une des questions les plus controversées entre les protestants et les catholiques.

Les protestants accusaient les catholiques de mariolâtrie, c'est-à-dire de faire de la Vierge Marie un être divin, une véritable reine du ciel, une mère céleste, comme il est un Père céleste. La prière à Marie, et surtout l'adoration de la Sainte Vierge, leur apparaissaient comme une sorte de sacrilège, un culte idolâtre rendu à une créature, alors que l'adoration est réservée à Dieu seul.

-o-

Les catholiques eux, reprochaient aux protestants d'abaisser la Vierge Marie, et de la mépriser en la ravalant au rang d'une femme quelconque et sans importance.

Ils soupçonnaient même les protestants de ne pas croire à la naissance miraculeuse du Christ et, en tout cas, ils contestaient l'attitude protestante qui affirme que Jésus est l'aîné d'une famille nombreuse, et que, après la naissance du Christ, Marie a eu de Joseph d'autres enfants : les frères et sœurs de Jésus (considérés comme cousins par l'Eglise romaine).

Pour les catholiques, la Réforme était sacrilège à l'égard de la Vierge Marie. Et, il faut bien le dire, lors des coups de mains contre les sanctuaires romains, on brisa souvent, en premier lieu, les représentations de la Sainte Vierge.

-o-

Aujourd'hui, ces prises de positions dures ont été abandonnées, et un climat de compréhension s'est instauré, qui a permis aux uns et aux autres de renoncer aux réactions polémiques qui obscurcissaient les positions des deux confessions.

En effet, les théologiens catholiques précisent eux-mêmes que Marie fut une femme comme toutes les autres femmes, de la race d'Adam et Eve. Elle a compté parmi ses ancêtres des gens qui furent un mélange de grandeur et de bassesse, d'aspiration vers la sainteté et de péché.. Elle est, par exemple, descendante de David qui fut à la fois un roi « selon le cœur de Dieu » et un grand pécheur.

Marie a bien possédé la nature humaine et, parce qu'elle est créature, nous n'avons pas le droit, soulignent encore ces mêmes théologiens, d'outrepasser ce qui est permis dans notre dévotion. Nous ne devons pas l'adorer comme Dieu. Marie n'est pas une déesse égale à Dieu et siégeant à sa droite. Selon eux, il ne faut pas ressusciter un nouveau paganisme en mettant Marie sur un pied d'égalité avec Dieu.

Les théologiens catholiques n'hésitent d'ailleurs pas à ajouter que Marie a été sauvée par la Rédemption du Christ, comme toutes les autres créatures. Le sang du Christ a donc coulé sur la croix pour Marie sa mère, qui est aussi une rachetée.

-o-

Les théologiens protestants confirment, de leur côté, que la Vierge Marie est bien, selon les Ecritures, une créature privilégiée de Dieu, à qui une grâce toute particulière a été faite.

Elle fut choisie et mise à part par Dieu lui-même, « elle est bénie entre toutes les femmes, et le fruit de ses entrailles est béni ».

Elle a donné au monde le Fils de Dieu, le Sauveur des hommes.

Jésus, conçu miraculeusement du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, et « toutes les générations la proclameront bienheureuse ». Ainsi, loin de mépriser la Vierge Marie, nous devons la respecter, et suivre le grand commandement qu'elle nous a laissé, quand, aux « noces de Cana », elle déclara aux serviteurs en leur parlant du Christ, son fils : « Faites tout ce qu'il vous dira ».

Telle est généralement la pensée actuelle des Eglises issues de la Réforme, à l'égard de la Vierge Marie.

-o-

Cependant, il ne s'agit pas d'embellir les choses et d'avancer que tous les problèmes concernant la mère du Christ ont été résolus.

Deux grands points de divergence subsistent, en tout cas, et il ne serait pas honnête de les cacher :

1°) il s'agit de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie ;

2°) de son Assomption en gloire.

L'Immaculée Conception

L'Eglise romaine déclare que Marie est venue au monde dans l'état de perfection où furent créés les premiers hommes avant la chute.

La Vierge Marie n'a pas porté l'atavisme et toutes les conséquences du péché originel qui marque tous les hommes de son empreinte à leur naissance.

Depuis le premier instant de sa conception, où Dieu lui a communiqué son âme, elle n'a jamais été sous l'emprise du mal, semblable en cela au Christ lui-même. L'Eglise romaine applique particulièrement à Marie un texte de l'Ancien Testament : « Je suis la rosée du Saron, un lis des vallées ; comme un lis au milieu des épines, telle est ma bien-aimée parmi les jeunes filles » (Cantique des Cantiques 2/1-2, voir aussi Esaïe 27/6, 37/31 et Osée 14/5-6 & Cool.

En somme, toute cette lourde ascendance de péché que charriait le sang de l'humanité déchue s'est soudain trouvée purifiée en Marie, comme l'eau claire d'une source qu'ont alimentée des torrents de boue.

Dieu a voulu, déclare l'Eglise catholique, « qu'une fleur toute de pureté s'épanouisse sur les fondrières du péché ».

Ce privilège de l'Immaculée Conception dû aux mérites du Christ préservant sa mère de toute atteinte du mal, dès sa conception, fut précisé au siècle dernier sous le pape Pie IX, qui définit ce point de doctrine.

Les Eglises protestantes, quant à elles, ne découvrant pas la doctrine de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie dans les Saintes Ecritures, laissent ce dogme de côté. En réalité, il ne leur semble pas que cela puisse créer un affaiblissement de leur foi.

Ne fallait-il pas, en effet, que le Fils de Dieu fût réellement incarné, c'est-à-dire pleinement introduit et greffé dans l'humanité pécheresse, par une simple femme, choisie sans doute, mais semblable en tous points à toutes les femmes pour que, par son canal, Christ puisse venir sauver tout homme, ici-bas ?

L'Assomption de Marie

Le second point de divergence, c'est celui de l'Assomption de la Vierge Marie. Il découle tout naturellement du premier.

Si Marie a été exemptée du péché par son Immaculée Conception, elle est aussi exemptée de la corruption du tombeau par son Assomption. Ce qui signifie, selon l'Eglise catholique, que le corps de la Vierge a connu une résurrection et un enlèvement glorieux, avant d'avoir été atteint par la désagrégation qui suit la mort.

Le dogme de l'Assomption de la Vierge a été défini par le pape Pie XII en 1950.

Que disent les théologiens protestants à ce sujet ? Là encore, la Bible qui nous parle de la résurrection et de l'Ascension du Christ, ne nous rend aucun témoignage sur l'Assomption de la Vierge Marie.

La foi chrétienne proclame : « Christ est ressuscité, il est vivant, il est assis à la droite de Dieu ».

La position de Marie, sa situation en Christ, restent un mystère qui la concerne.

Celle qui fut la « servante du Seigneur » est cachée en Christ, comme toutes les autres créatures qui furent aussi au service de Dieu.

Ainsi, nous voyons encore une fois deux grands courants se côtoyer :

1°) Celui de la tradition et de la piété de l'Eglise catholique ;

2°) Celui de l'Ecriture Sainte.

L'Eglise romaine puise dans sa tradition pour expliciter le rôle dde Marie, tandis que les chrétiens non-romains restent plus discrets au sujet de la mère de Jésus, ne voulant pas aller au-delà de ce que la Bible nous en révèle.

Le point important reste que, de plus en plus, tous les chrétiens confessent que Jésus-Christ est l'unique auteur de notre salut, et que c'est lui qui doit demeurer au centre de notre foi et de notre adoration.

Cette redécouverte de la personne et de l'œuvre du Christ, dont l'apogée est le sacrifice du Calvaire, n'est d'ailleurs pas destinée à écarter celles ou ceux qui prirent part de près ou de loin à la manifestation du Sauveur, telle sa mère notamment.

Loin de nous également la pensée de minimiser les épreuves de Marie. N'a-t-elle pas souffert patiemment tout au long du ministère de son fils, dont elle ne comprenait pas toujours le cheminement ?

Et quelle terrible épreuve quand son enfant bien-aimé fut finalement arrêté, jugé, condamné, exécuté, sous ses yeux !

Alors s'accomplit la parole du vieillard Siméon qui, lors de la présentation de l'enfant Jésus au temple, quelques jours après sa naissance, déclara à Marie par le Saint-Esprit : « Et à toi-même une épée te transpercera l'âme ».

Peut-être, en effet, passons-nous trop légèrement sur les souffrances de la mère de Jésus, en contraste avec l'allégresse qu'elle ressentit lorsqu'elle magnifia le Seigneur après l'Annonciation. Tout service de Dieu comporte sa part de joie et de tristesse.

Mais nous croyons fermement que l'allégresse l'emporte finalement sur toutes les souffrances. C'est au Saint-Esprit qu'il revient de nous expliquer ces choses et c'est ce qu'il fit pour Marie, certainement.

Que ce même Esprit Saint qui la couvrit de l'ombre du Tout-Puissant vienne aussi sur nous, catholiques et protestants.

Comme Christ fut conçu dans le sein d'une femme, il doit aussi être conçu spirituellement dans le cœur de chaque être humain.

La conception et la naissance de Christ en nous, c'est cela la réalité du salut ; l'expérience de Marie en est certainement le signe.

« Christ en nous l'espérance de la gloire », « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi », « Jusqu'à ce que Christ soit formé en nous », de telles expressions dans la bouche des apôtres, témoignent que le Saint-Esprit est toujours à l'œuvre pour nous donner la personne et la vie de Jésus-Christ que, d'une certaine manière, Marie accepta la première.

Et cela nous ne pouvons pas non plus l'oublier.
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Calvinius

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MessagePosté le: Lun Aoû 16, 2004 15:06    Sujet du message: Répondre en citant

Le sujet est d'actualité, avec la visite du pape à Lourdes à l'occasion du 15 août. Si quelqu'un a des lumières au sujet de la mariologie qu'il n'hésite pas à nous les faire partager ici. Il serait intéressant me semble-t-il par-delà nos divergeances avec le catholicisme romain sur ce point de voir comment la piété protestante et plus particulièrement réformée peut intégrer une certaine mariologie - mais non pas mariolâtrie- dans sa spiritualité propre sans trahir notre théologie évidemment. Ce qui me semble poser problème avec la pratique catholique romaine c'est non seulement les dogmes de l'immaculée conception et de l'assomption de Marie -dont on ne trouve aucune trace dans le Texte sacré-, mais aussi, voire surtout, le fait de s'adresser à Marie et aux "saints" dans la prière -tandis que nous disons nous qu'on ne peut s'adresser, dans la prière, qu'à Dieu seul ! En fait je me demande même si le fond du problème n'est pas précisément là : le culte des saints - qui inclu le fait qu'on puisse les prier et qu'ils puissent intercéder pour nous, etc. ? Par-delà la question de la mariologie, en tant que telle ? Non ?
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Athanasius

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MessagePosté le: Lun Aoû 16, 2004 16:22    Sujet du message: Mariologie officielle et populaire... Répondre en citant

Cher Vincent, relisez le chapitre du concile de Trente sur le culte aux saints:il demeure , tout de même, très mesuré:nous pouvons adresser nos prières aux saint afin qu'ils intercèdent pour nous, auprès du Père, AU NOM DU CHRIST(I Tim2/5,IJn2/1-2,Jn16/23). Donc, le danger d'idôlatrie est évité de JUSTESSE. Toutefois, la question rebondit de savoir si, hors J-C, il y a encore quelqu'un de vivant au ciel? Encore,dans ce cas, on peut citer Élie, Hénoch et Moïse(Gn,Jd,la Transfiguration, I Rois) selon une lecture littérale de la Bible...Pourquoi en exclure, de jure, la Mère de Dieu, puisqu'il est dit, dans le Magnificat, qu'elle sera dit bienheureuse. Or, y a-t-il béatitude plus haute que de résider avec Dieu ,corps et âme, en son paradis(Ps23)??Encore reste le problème de notre communication avec eux. Certes, le Christ ressucité, Vrai Dieu et vrai homme, communique avec nous par sa seule divinité. Or, en tant que membre du corps du Christ, les saints, vivants en Lui, ne peuvent-ils aussi communiquer avec nous et réciproquement? Ici, une différence de taille est à faire:le Saint Esprit, proportionnant sa grâce aux élus(sinon, ceux -ci exploseraient), juste assez pour les enter et les maintenir en J-C, ne semble pas devoir les faire participer aux attributs de la divinité du Christ, participation réalisée dans la personne du Verbe incarné, en vertu de l'unio hypostatica. Aussi, puisque la participation des élus à la divinité du Christ, par leur adhésion fiduciale à sa personne,n'est qu'accidentelle, je ne vois pas comment ils auraient quelque savoir habituel à notre sujet: contrairement à l'humanité de J-C, laquelle est pleinement en communication personnelle, dans le Verbe incarné, avec sa divinité lui communiquant TOUT son savoir. Donc, le Christ et la SainteTrinité , un seul Dieu,peuvent entendre nos prières, pas les saints, sinon exceptionellement, par quelques charismes dont il reste encore à faire la preuve.(Is63/16)... Certes, on pourrait nous rétorquer Jn15/15, que tout ce que le Christ a appris de son Père, il le fait connaître aux saints mais le passage parle du plan général de la rédemption et non d'une quelconque application particulière et individuelle, comme en fait foi: Jn21/20-23.A quoi sert-il alors d'adresser de vaines redites à des fantômes alors que notre salut se trouve en J-C seul(Ac 4/12)? Voilà, à mon avis, la meilleure justification théorique de l'inanité du culte aux saints. Au plan pratique, on pourrait dire que le sola fide met le culte aux saints en chômage technique... Laughing , selon le bel adage qui dit qu'il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints Exclamation

En ce qui a trait à l'immaculé conception, je vous ferai remarquer que, bibliquement, c'est l'homme ,la tête(chef) de la femme(injustice formelle), qui transmet la culpabilité du péché originel et la femme(injustice matérielle), la concupiscence(Rom5/12-21, Eph5/22-32). Cette distinction n'étant opérante que par l'unio carnalis, où l'homme et la femme faisant une seule chair, il faut bien distinguer le statut de l'homme(forme)de celui de la femme(matière) dans le quasi-composé(Tout objectif) que constitue l'unio carnalis. Aussi, le Christ étant né virginalement, le Saint Esprit n'eut qu'à purifier et non "justifier" la chair de Marie. Sinon, sans naissance virginale, le salut eut été impossible, car qui aurait ôté la culpabilité transmise par le mâle,dans le tout constitué par l'unio carnalis,l'enfant, culpabilité source intarissable de la concupiscence? Dieu, ne pouvant supporter le mal(Hab1/13), ne se serait jamais incarné! Voilà l'importance sotériologique du dogme de la naissance virginale Idea ... Et la pertinence de la remarque barthienne de la naissance virginale comme attestation négative de la divinité du Christ. Car, par l'immaculée conception de J-C, on comprend que c'est vraiment Dieu, sans péché et qui en a horreur, qui s'est incarné Exclamation Enfin, si il avait fallut, de surcroît, une immaculée conception pour Marie, alors il aurait fallu, selon les mêmes arguments, une naissance virginale pour Marie et ainsi de suite jusqu'à Adam.
C'est là remettre toute la structure créationnelle en cause. Je vois mal comment les papistes peuvent tenir ensemble le dogme de l'Immaculée conception de Marie et exclure les femmes du sacerdoce:si le mâle n'est pas le chef de la femme dans sa fonction SPÉCIFIQUE de mâle, dans la procréation, alors pourquoi le serait-il pour une question plus secondaire comme le ministère, qui ne l'implique pas substantiellement comme la procréation mais seulement accidentellement comme agir(Icor 6/12-20)?

Enfin, si on nous rétorque que la sainte vierge Marie fut préservée du péché, en vue de l'Incarnation,alors, il faut remarquer que c'est une personne que Dieu justifie et pas une nature, sinon le péché originel n'aurait pu se transmettre après l'acte de foi post-lapsaire d'Adam(Gn3/15,20). Or, si c'est la personne qui est justifiée, c'est selon un acte de foi, un acte personnel qu'elle l'est. Donc, ou bien la vierge fut justifiée sans acte personnel et c'est sa nature qui a été justifiée, alors on ne comprend pas pourquoi il en aurait pas été ainsi dès l'acte de foi du premier homme,donc, la pertinence de l'immaculée conception de Marie puisque, de toute façon, il n'y aurait plus eu de péché originel, ou bien elle fut justifiée par un acte personnel, donc, elle fut pécheresse et eut besoin de la foi, comme l'atteste le Magnificat. Donc, dans les deux cas, l'immaculée conception de Marie reste infondée, soit par superfluité, soit par inefficacité... Rolling Eyes Reste l'arguement selon lequel la vierge Marie fut préservée du péché EN VUE de son acte de foi au Christ sauveur, alors, tous les élus, depuis Adam, doivent, par leur élection même, avoir accès à ce même traitement et on ne comprend plus les affirmations scripturaires où il est dit que le Christ expia LES péchéS du monde, hormis le seul originel...(Héb1/3) Rolling Eyes

Ps.J'adhère, en outre, comme Ephèse, Luther et Calvin, à la maternité divine de Marie(on est mère d'une personne, pas d'une nature, or la personne unique du Christ est Dieu, alors...), à sa sainteté exceptionnelle et au "semper virgo"(Is7/14 la vierge enfantera ET lui donnera le nom d'Emmanuel- donc, Marie est encore vierge après l'accouchement... et Ez 44/12).

En espérant que ces quelques remarques auront aidé à éclairer le débat,
Frère Rioux Cool
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Athanasius

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MessagePosté le: Mer Aoû 18, 2004 13:26    Sujet du message: liturgie et sanctoral Répondre en citant

En premier lieu, la confession d'Augsbourg ne rejette pas une certaine vénération de la mémoire des saints et propose leur foi et leur exemple à la méditation des fidèles(Héb11/1-12/2,Icor4/16,11/1,Php3/17 etI Thess1/6). C.A./21

De plus, puisque par le Saint Sacrement, nous sommes un seul corps, en tant qu'Église(Icor10/16-17), nous devons affirmer que lors du banquet sacré, il y a une certaine communion des saints, anticipation des agapes célestes.

Enfin, il n'est pas interdit de louer Dieu avec les anges et les saints, comme en fait foi le "Sanctus":avec tous les anges et tous les saints nous chantons l'hymne de Ta gloire et sans fin nous proclamons:Saint, Saint , Saint etc.. Il est à noter que le" Sanctus" fut conservé dans les traditions anglicanes et luthériennes... Voilà, à mon avis, la limite extrême de ce que l'on peut intégrer de piété sanctorale dans notre spiritualité pro-testante! SOLUS CHRISTUS Exclamation
Frère Rioux
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Athanasius

Invité





MessagePosté le: Ven Aoû 20, 2004 6:27    Sujet du message: Dérives idolâtriques au sein de l'Église! Répondre en citant

Cher frères, je vous donne ici un contre-exemple de tout mauvais sermon, à saveur mariolâtrique et fondé sur une méchante théologie, digne d'un amateur, donc, de la poubelle Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes , rédigé par un soi-disant pasteur pro-testant:Philippe Volf.

Ce sermon commet deux confusions MAJEURES: en premier lieu, il confond le fait que Marie est la mère de la personne physique du Christ, Mère de Dieu, donc, et non pas mère de la personne morale du Christ, de son rôle de tête ou de Chef UNIQUE de l'Église et de l'Humanité(Jn2/4). Donc, Marie n'est nullement ni notre mère, ni la mère de l'Église, ni celle de l'Humanité.

En second lieu, seule l'Église, parce qu'épouse du Christ, est Reine du ciel et pas Marie(Eph5/22-32,Icor15, Héb1/1-3, Apocalypse)! Sinon, on tomberait dans une "théologie" à la fille de Loth(Gn19/30-3Cool:le Christ incestueux, quel BLASPHÈME Exclamation Mad Mad

Enfin, la commission de Marie à St Jean en Jn19/26-27 s'explique mieux par le semper virgo et le fait que le Christ était le fils unique de Marie, son unique soutien ,que par une analogie accomodatice délirante comme celle de Volf.

Donc, méfions-nous des délires de ceux mêmes qui nous semblent les plus évangéliques:c'est pourquoi, je n'ai pas hésité à reprendre publiquement ce pasteur de l'Église luthérienne du synode de France et de Belgique, de la paroisse de Woerth, en Alsace, afin que les autres en aient de la crainte(ITim5/19-20). Qu'ai-je à faire de ceux du dehors Question Seule l'Église de Jésus-Christ m'importe( I Tim4/16,ICor5/12-13) Exclamation Il a péché publiquement, alors il faut qu'il soit repris publiquement(Gal2/11-21.C.A./28 ). Mad Mad Mad Amen Exclamation Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad


Rév. Philippe Volff, Pasteur à Woerth et Lembach, France
Dimanche 15 août 2004 - St Paul, Lembach
Assumer Marie

Le thème de ce 10ème dimanche après la Trinité est lié à la destruction de Jérusalem par Nébucadnetsar. C’est un évènement qui est marqué par les Juifs, Israël selon la chair et que l’Eglise, Israël selon l’Esprit a intégré à son calendrier liturgique pour que nous en tirions un enseignement.
Mais aujourd’hui, nous allons méditer à partir d’un autre évènement qui ne fait pas partie de notre calendrier évangélique luthérien : en effet aujourd’hui nous sommes aussi le 15 août, et - vous le savez peut-être d’autant plus que le pape visite Lourdes - une grande partie des églises chrétiennes, savoir les églises catholiques et orthodoxes, fêtent Marie en ce jour.
Les orthodoxes appellent cette fête la Dormition de la Vierge - le mot Dormition évoque la mort paisible de Marie, comme un assoupissement.
Les catholiques appellent cette fête l’Assomption, commémorant l’entrée de Marie au paradis, pas seulement son âme, mais corps et âme… Assomption signifie que le Ciel assume Marie corps et âme.
Je ne vais pas vous inviter à rentrer dans le débat " Assomption, vrai ou faux ? ". Je crois qu’il nous faut être prudent avant de nier un tel évènement miraculeux, car non seulement nous croyons et nous affirmons que Jésus est remonté corps et âme au Ciel (Evangile de Luc et Actes des Apôtres), mais c’est aussi ce que nous croyons du prophète Elie (Livre des Rois), et, même si c’est moins clairement dit, du patriarche Hénoch, descendant d’Adam et ancêtre de Noé (Genèse). Evidemment, ces trois évènements sont relatés dans la Bible, alors que l’Assomption est une tradition de l’Eglise du premier millénaire, dont la première trace écrite remonte, si mes sources sont correctes, au Vème siècle, soit environ 400 ans après la mort de Marie. Mais le martyre de Pierre et de Paul nous viennent aussi par la tradition de l’Eglise. Simplement il y est quand même fait allusion dans la Bible, assez clairement pour Pierre (évangile de Jean) et plutôt comme un indice pour Paul, plutôt dans ses épîtres que dans le livre des Actes. Alors que l’apôtre Jean, qui est censé avoir recueilli Marie, ne parle pas de l’Assomption dans les écrits que nous avons reçu de lui dans le Nouveau Testament. Fermez le ban pour aujourd’hui.
Je vais encore moins vous imposer une Messe de l’Assomption, pour cela, il faut remonter Lembach jusqu’à l’église catholique, chez nos frères qui sont sous l’autorité de Rome.
Non, ce que je vous propose, c’est de prendre au mot, littéralement, la fête de l’Assomption, pour assumer Marie. Parce que c’est une personne que les protestants ont du mal à assumer, tout bêtement en réaction à la place que les catholiques font à la " Sainte Vierge ". Or Marie, c’est quand même la mère de notre Seigneur Jésus, celle dont il a reçu son humanité, dont il a " pris chair " comme nous le confessons dans les symboles, Marie c’est un personnage-clé de l’histoire biblique, Marie c’est une des principales figures du peuple des croyants. Tout ça, et même plus, pas mal de protestants l’admettent en théorie, mais en pratique nous faisons peu de place à Marie, nous n’en parlons pas souvent par rapport aux apôtres, ou par rapport à des personnages comme Abraham ou David.
Quant aux protestants, vus de l’extérieur, on dit souvent d’eux qu’ " ils ne croient pas à la Vierge Marie ". Quand on m’interpelle là-dessus, je réponds ainsi : " ça dépend ce que ça veut dire, ne pas croire à la Vierge Marie ". Tous ceux qui croient à l’existence de Jésus croient aussi que Marie a existé. Qu’elle était vierge au moment de donner naissance à Jésus, au moins ceux qui croient encore en toute la Bible le disent, et c’est effectivement crucial de le confesser. Qu’elle soit restée Vierge à jamais, figurez-vous qu’il existe des protestants - des luthériens normalement - qui restent attachés à cette croyance - j’ai des noms. Par contre, les protestants ne placent pas leur foi en Marie, ils ne l’adorent pas, ils ne lui rendent pas de culte, mais à Dieu seul, Père, Fils et Saint-Esprit. Mais un vrai catholique… protestera qu’il ne place pas sa foi en Marie comme il la place en Dieu ou en Christ, et que l’adoration ou le culte qu’il lui rend ne se situe pas au même niveau que l’adoration et le culte qu’il rend au Seigneur.
Alors, êtes-vous prêts à dépasser les clichés et surtout, avez-vous le désir qu’enfin, nous assumions Marie ?
Sommes-nous prêts à assumer " Marie, mère de Dieu " ? Pour ma part j’ai eu beaucoup de mal à l’admettre - même si on me l’a enseigné à Châtenay-Malabry et à Fort Wayne - et aujourd’hui encore, vous ne m’entendrez que rarement employer cette expression. Mais si Marie a été proclamée " Mère de Dieu " par l’Eglise des premiers siècles - en réalité, l’expression originale en grec veut dire " porteuse de Dieu " - ce n’était pas pour élever ou glorifier Marie, mais pour affirmer haut et fort que son fils premier-né, Jésus-Christ, est une personne à la fois vrai Dieu et vrai homme. Marie est mère de Dieu le Fils exactement comme ma femme est mère de Justine ou de Victoire Volff : ma femme n’est pas maman seulement de la partie Diemer de ma fille, elle est maman de ma fille qui tient à la fois des Diemer et des Volff. Ma femme est maman de deux petites Volff, elle est " mèrede Volff ", et Marie est " mère de Dieu ".
Alors oui j’ai encore du mal à parler de Marie, mère de Dieu parce que pour moi c’est une expression ambiguë, j’ai peur qu’on place Marie au-dessus de Dieu, comme je l’avais lu, petit, dans un conte parisien. Marie est plus simplement devenue mère de Dieu le Fils… plus simplement, mais c’est énorme ! C’est énorme, c’est un destin unique, et c’est un destin qui la met effectivement à une place sans égale dans l’humanité - si ce n’est la place du Seigneur Jésus lui-même ! C’est énorme, mais regardez ce que Marie elle-même en dit :
" Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa volonté ! ". Oh, puissions-nous le dire aussi, " je suis la servante / je suis le serviteur Seigneur, qu’il me soit fait selon sa volonté ! " Et Seigneur, quand je n’ai pas envie de répondre ainsi à ton appel, merci pour l’exemple de Marie, loué sois-tu, béni soit-elle. Oh bien sûr, à nous il n’y a pas d’ange Gabriel qui apparaît pour nous faire part de la mission que le Seigneur nous assigne, mais sincèrement, frères et sœurs en Jésus-Christ, sincèrement : vous savez comme moi quand le Seigneur vous appelle clairement, et comme moi vous ne répondez pas toujours " oui, Seigneur, amen ! " Alors Seigneur merci pour l’exemple de Marie, et dans ces moments où tu nous appelles à ton service, fais résonner en nous sa voix qui a dit : " Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa volonté ! ". Parce que peut-être que Marie a eu le droit à la visite de l’ange Gabriel, mais comment était-elle censée le prendre, que Dieu lui dise qu’elle allait devenir apparemment fille-mère ? Qu’allait-elle répondre aux gens qui lui diraient " oui, oui, et t’es devenue enceinte comment, par l’opération du saint-Esprit ? " Dans une société où, à l’extrême, selon la Loi même de Moïse, selon la Bible, elle risquait d’être lapidée parce qu’elle avait un enfant de quelqu’un d’autre que son fiancé Joseph, elle était censée la recevoir comment, cette mission divine ? Eh bien elle l’a reçue comme ça : " Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa volonté ! ".
Frères et sœurs, ne disons pas : " Ah oui mais pour quelque chose d’aussi capital que de mettre au monde le Seigneur, là je me serais quand même senti obligé ! " Si nous ne sommes pas fidèles dans les petites choses, comment le Seigneur nous confierait-il de grandes responsabilités ? Souvenons-nous de la parabole des talents entendue dimanche dernier ! Mais il y a une Bonne Nouvelle : si Marie a pu dire " Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa volonté ! ", c’est par la foi, c’est un don du Saint-Esprit. Or le Saint-Esprit vous a fait exactement le même don, le don de la foi. Cultivez-la, pratiquez-la. Pas seulement 10 mn par jour et 1 heure le dimanche… faites-en votre vie : c’est ça vivre sa foi… c’est vivre par la foi !
Marie est-elle extraordinaire parce qu’elle a accepté de devenir mère de Jésus, Dieu-qui-sauve ? Mais c’est un don de la foi ! Marie est-elle extraordinaire parce qu’elle a accepté de devenir mère de Jésus, Dieu-qui-sauve ? Ce qui est véritablement extraordinaire, c’est que le Père divin lui aie accordé qu’elle porte son Fils ! Quelle grâce entre toutes les grâces ! Et l’ange le dit d’entrée : " je te salue, Marie, toi à qui une grâce a été faite ! "… et Marie s’épanchera un jour en louanges à Dieu dans ce que nous avons reçu comme son cantique, le Magnificat, que nous chanterons tout à l’heure avec elle, après elle !
Quand le Seigneur vous appelle à le servir, puissiez-vous du fond du cœur le recevoir comme une grâce de sa part, et éclater à votre tour en louanges pour sa grâce !
Etre " porteuse de Dieu "… c’est vraiment le privilège entre les privilèges, pour un être humain ! Mais là aussi Marie est un exemple, un modèle, une image pour l’Eglise, parce que l’Eglise est porteuse de Dieu, et chacun d’entre nous est porteur de Dieu.
Comme Marie a porté le Christ et l’a mis au monde, l’Eglise est porteuse du Christ quand elle porte son Evangile au monde et quand elle offre la communion à son Corps et à son Sang. Et si Marie a donné chair au Fils de Dieu, celui qui était la Parole de Dieu avant que le monde soit créé, à votre tour vous portez la Parole de Dieu et vous lui prêtez votre chair, vous lui donnez une bouche, des cordes vocales, et des gestes pour l’accompagner, vous pouvez la mettre en pratique, en actes. Seigneur, nous qui portons ta Parole et ton Salut au monde, donne-nous de regarder à Marie, porteuse de Dieu le Fils, pour le porter toujours, lui la Parole éternelle, et pour l’incarner en étant les membres de son Corps !
Alors si nous sommes prêts à assumer " Marie, mère de Dieu ", serions-nous prêts à assumer " Marie, reine du Ciel " ? Ou notre poil de huguenot se hérisse-t-il d’une sainte horreur ? La même louable crainte d’élever Marie à une place qui n’est pas la sienne, à la place même de Dieu ? Que le Seigneur nous en préserve, car c’est là le péché même de Satan, le serpent ancien !
… si j’emploie cette expression c’est un clin d’œil, car figurez-vous que l’Eglise n’a pas tiré cette expression " reine du Ciel " de sa poche, mais elle prend sa racine dans une vision de l’apôtre Jean dans l’Apocalypse, au chapitre douze : " un grand signe apparut dans le ciel, une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête ; elle était enceinte et criait dans les douleurs de l’accouchement ; autour de sa tête était … elle mit au monde un fils : c’est lui qui doit paître les nations avec une verge de fer ". Ce fils, c’est évidemment le Christ, donc la femme, c’est logiquement Marie. On peut aussi y voir Eve, la mère de tous les vivants dont la postérité triomphe du serpent - mais Marie n’est-elle pas la nouvelle Eve en mettant le Sauveur au monde ? - comme on peut y voir l’Eglise puisque dans cette vision le dragon, le serpent ancien, qui est Satan le diable, est précipité sur la Terre et s’en va faire la guerre au reste de la descendance de la femme, ceux qui gardent les commandements de Jésus - mais si nous sommes en Christ, Marie n’est-elle pas notre mère ?
Et cette femme, si elle est l’Eglise porteuse de Christ, son image n’est-elle pas Marie ? Si elle est l’Eglise peuple de Dieu, l’Eglise du Nouveau Testament qui rassemble les disciples de Jésus, et l’Eglise de l’Ancien, l’Assemblée d’Israël qui va porter le Messie, si elle est la fille de Sion, Marie n’incarne-t-elle pas mieux que quiconque cette fille de Sion, elle qui a porté le Christ mais s’est aussi faite disciple du Christ ?
Car que lisons-nous d’elle, dans l’Evangile de Noël, selon Luc, que lisons-nous d’elle qui est en train de vivre la réalisation de cette grâce unique de mettre au monde le Dieu Sauveur fait homme par sa chair ? " Marie conservait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur ". Pourquoi croyez-vous que nous répétions chaque dimanche : " Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu, et qui la gardent " ? Mais Marie a-t-elle gardé tout cela pour elle ? Elle qui a rendu gloire et honneur à Dieu dans un véritable cantique, elle dont l’âme " magnifie " le Maître ? Certainement pas, et voilà d’ailleurs pourquoi tout cela nous est parvenu à travers l’Evangile de Luc, car, écrit-il en préambule de son Evangile, " il m’a paru bon à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de t’exposer de manière suivie (…) les évènements qui se sont produits parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement, en ont été les témoins oculaires… "
Frères et sœurs, même si l’expression " reine du Ciel " vous semble une dérive dangereuse, pensez-y au moins pour cette raison : c’est que la même Apocalypse nous rappelle que nous règnerons avec Dieu dans les Cieux. Qu’ainsi d’un titre apparemment orgueilleux ou idolâtre, cette expression devienne l’expression d’une autre grâce démesurée, merveilleuse, d’une vraie grâce : nous règnerons avec le Seigneur dans les Cieux !
Alors, sommes-nous prêts à assumer Marie et à lui faire une grande place dans notre piété, au point de la prier ? Frères et sœurs, je ne le crois pas ! Même si on vous explique que prier les saints, c’est comme lorsque je vous demande, à vous qui êtes saints par la grâce de Dieu, de prier le Seigneur pour moi… nous qui regardons à la Bible comme la source de notre foi, la Bible où on ne voit jamais quelqu’un qui prie un saint déjà mort, nous ne franchirons pas ce pas. Même si je prêche tant et plus sur la communion des saints, où nous rejoignons les bienheureux - y compris certainement la bienheureuse Marie - devant le trône de Dieu et de l’Agneau de Dieu pour chanter l’hymne de sa gloire, nous à qui la Bible décrit cette foule sans visage, sans nom, nous à qui elle ne révèle l’identité que d’un petit nombre de ces bienheureux : Hénoc, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Elie… nous n’oserons pas parler à des bienheureux inconnus… il faudrait pour celà embrasser la foi en l’autorité de l’Eglise à révéler qui y est et qui n’y est pas.
Pourtant je vais vous amener à l’Evangile qui - si on admet qu’on puisse prier les morts dans le Seigneur - donne l’exemple de gens allant à Marie pour qu’elle intercède pour eux auprès de son Fils. Aucun homme ou femme ne me l’a soufflé, mais c’est dans l’Evangile des noces de Cana, l’Evangile selon… Jean. Là Marie se fait l’avocate des époux en allant voir Jésus et en lui disant : " ils n’ont plus de vin ". Notez qu’il n’est nullement écrit qu’on l’aie appelée à l’aide, elle, Marie… on peut juste se demander comment elle sait que le vin manque, imaginer donc qu’elle soit intime avec les hôtes et qu’ils lui aient confié leur souci.
Alors puisqu’on ne peut qu’imaginer qu’on l’aie " priée " et qu’elle aie alors interpelé Jésus, regardons plutôt à ce qui est écrit, et à ce que fait Marie. Marie va voir son Fils et lui dit qu’il n’y a plus de vin pour la noce. Jésus lui réplique plutôt sèchement : " femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? Mon heure n’est pas encore venue ! " Et que fait Marie malgré cette réponse vraiment peu engageante ? Elle dit aux servants : " faites tout ce qu’il vous dira ".
Frères et sœurs, n’avez-vous pas envie d’avoir la même intimité avec le Seigneur que Marie, de le connaître si bien que même s’il semble clairement ne pas vouloir vous exaucer, vous ayiez foi qu’il le fera quand même ?
N’avez-vous pas envie d’avoir la même confiance dans l’amour débordant, l’amour sans limites de Dieu qui le contraint presque à faire du bien à ceux qui le sollicitent, à ceux qui sont dans le besoin ? C’est plus fort que lui ! Même quand il veut faire justice sur son peuple rebelle, le voilà qui se repent du châtiment qu’il voulait infliger !
Enfin, n’avez-vous pas envie d’avoir le même culot que Marie qui, après s’être pour ainsi dire fait jeter par Jésus, ne craint pas de dire aux serviteurs : " faites tout ce qu’il vous dira " ?
" Faites tout ce qu’il vous dira "… Plus tard, Jésus donnera cet ordre de mission : " allez et faites de toutes les nations des disciples… et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit ", autrement dit " à faire tout ce que je vous ai dit " !
" Faites tout ce qu’il vous dira " est le message de Marie que l’apôtre Jean nous fait passer. Comme en écho Jésus dira plus tard : " quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère ".
A défaut de croire pouvoir la prier, sommes-nous prêts à assumer Marie au point de l’honorer ?
L’honorer par égard pour Jésus, parce qu’elle est la mère de notre Seigneur, parce qu’il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’il aie accompli ce commandement : " honore ton père et ta mère " ?
L’honorer parce que, si nous sommes en Christ de nouvelles créatures, alors elle est… notre mère ?
L’honorer parce que nous sommes disciples de Jésus, à l’image de Jean à qui Jésus crucifié dit : " voici ta mère ", et à Marie " voici ton fils " ?
En fait, je vais vous donner une raison directement biblique, et déjà laregement suffisante, d’honorer Marie. Elle se trouve dans l’Evangile de Luc.
Là, une cousine de Marie, Elisabeth, une femme bien plus âgée qu’elle, dit à celle qui était encore une jeune fille : " Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? "
Alors, frères et sœurs, ne dénigrons pas Marie, ne rabaissons pas celle que le Seigneur a élevée. Mais honorons la comme la Parole de Dieu nous y invite par la bouche, par l’exemple d’Elisabeth. Elevons-la puisque le Seigneur lui-même l’a élevée.
En réponse à la salutation extraordinaire d’Elisabeth, Marie exalte le Seigneur, Marie se réjouit à cause de Dieu, et elle ose dire, mais comme émerveillée par tant de grâce de Dieu envers elle : " désormais toutes les générations me diront bienheureuse ! "
Alors, frères et sœurs, qu’attendons-nous pour la dire bienheureuse. N’êtes-vous pas fouetté dans votre orgueil de luthériens que ce soient les catholiques et les orthodoxes qui accomplissent cette parole prophétique du Nouveau Testament ? Disons-la bienheureuse, car Dieu a manifesté sa grâce en elle. Dieu a manifesté sa force dans la petitesse de Marie. Par la foi qui est un don du Saint-Esprit, Marie a reçu du Père un don plus précieux que le plus immense talent, le Fils lui-même, et elle a porté ce fruit, le fruit de ses entrailles. Qui peut douter que le Seigneur l’aie établi sur beaucoup, comme il le suggère dans la parabole des talents ?
Elle s’appelait Myriam, c’était une jeune fille apparemment tout ordinaire d’une grosse bourgade, Nazareth, dont on se demandait bien ce qu’il pourrait venir de bon… elle était fiancée et pensait sans doute à rien d’autre qu’au foyer qu’elle allait fonder, à la vie simple et anonyme qu’elle allait être heureuse de mener.
Elle a été faite mère de Dieu, porteuse de Dieu : comme elle, vous qui n’êtes pas non plus importants aux yeux du monde, mais que le Seigneur appelle, portez-le, portez Dieu par sa Parole dans ce monde.
Et un jour, comme à elle, par pure grâce comme à elle - bienheureuse soit-elle et bienheureux soyez-vous - vous règnerez comme elle, avec elle, dans les Cieux, un seul peuple avec Dieu lui-même, Dieu avec nous. A lui soient la gloire et la bénédiction d’éternité en éternité, Amen

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