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Propos sur le Sola Fide

 
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Auteur Message
Athanasius

Invité





MessagePosté le: Dim Juil 18, 2004 5:45    Sujet du message: Propos sur le Sola Fide Répondre en citant

Souvent, nos frères romains croient que nous enseignons l'extrinsécisme en matière de salut:ce n'est que partiellement vrai.En effet, nous sommes sauvés par la foi seule, en J-C seul, en étantdéclarés justes en vertu des mérites infinis du Christ exclusivement(justification forensique ou déclarative). Mais le salut ne s'arrêtepas là! Nous sommes aussi sanctifés, rénovés par la grâcemédicinale, subséquente à la justification(justification médicinaleou sanctification). Car, le Christ, qui n'a pas été divisé, a étéfait pour nous, sagesse, JUSTICE, SANCTIFICATION et rédemption(Icor1/13,30,6/17)et notre prétention est que c'est par la Foi que noussommes incorporés en Lui et recevons ainsi, de Lui, tous ses/cesbienfaits(Col.1/9-23,3/30). De sorte que nous ne pouvons êtrejustifiés sans être également sanctifiés: c'est en ce sens que lafoi ne peut justifier ou sauver sans l'amour(Gal5/6),puisque c'estpar la foi que nous recevons et le pardon et l'amour(Rom5/1-5), enpremier lieu, le pardon, puis ,en second lieu, l'amour.Sansconfusion, sans séparation: la justification et la sanctificationsont distinctes logiquement mais conjointes chronologiquement

De plus, tout bien considéré, notre amour ne saurait être suffisant,même après notre regénération, pour nousépargner l'enfer ! Car, la Bible et l'expérience spirituelle ne sauraient que confirmer le fait que nous ne sommes que de pauvres pécheurs sauvés par grâce(Rom7-8),devant vivre dans la pénitence et la foi quotidiennes(théologale et fiduciale)au Christ(Mt6/9-13,IJn.1/8-2/2, Mt6/9-13,Lc11/1-4,Héb12/14),quoique tendant de toutes nos forces à lasainteté, nous en remettant, néanmoins, aux promesses de Dieu(Jn3/16,Gal2/17).Nousverrons bien, au jugement dernier, si il a mieux valu mettre sa confiance au Christ ou en soi(son amour)pour être sauvé!... Nous devons savoirque lorsque nous nous présenterons devant le trône divin, personne nepourra nousaccuser:que vaudrait une accusation contre les mérites infinis du Christ?(Rom8/28-39; St Bernard.)

Aussi faut-il se croire bien en santé spirituelle pour oser
penser pouvoir y ajouter du nôtre à l'oeuvre de Dieu,pendant toute
la durée de notre vie, sans L'écoeurer(Rom7/24,Icor15/35-58 )!Même
après la regénération, le croyant demeure un pauvre pécheur
qui ,certes, a quelques lumières de justice qui lui permettent de
lutter contre sa nature corrompue mais qui ne pourraient pas lui
permettre de se tenir devant Dieu, sans la médiation de J-C: C'est
tout bon ou tout mauvais pour Dieu, il n'y a pas de place pour la
médiocrité.(Rom7-8,Ga.l5,Hab1/13, Ps 51/7,Eph2/1-3,Col.2/13,IJn1/8-
2/2)Ou bien J-C, ou bien l'enfer! Donc, s'il en est ainsi,
conformément à la Bible, que nos frères catholiques citent
très peu,nous n'avons plus d'autre alternative que de vivre réfugié dans le pardon du Christ, tout en
continuant à lutter et à aimer pour l'amour de Lui!Car, la foi sans
amour est inexistante(Jc2/14-26,Gal.5/6) mais la foi sauve sans
l'amour(Rom3/28) quoiqu'elle soit toujours acompagnée par l'amour
(Rom5/1-5). Que nous soyons sauvés par pure grâce, cela est un fait
et que, malgré tout, certains périssent, cela est un malheur mais la
faute du pécheur,non de Dieu: ses mystères sont impénétrables!
(Rom.11/33-36,Os.13/9, Jc1/13)

En outre, on sera d'accord avec moi pour, à tout le moins,
considérer Saint Augustin comme LE docteur du SOLA GRATIA. Certes,
il serait inutile d'y entrevoir une quelconque systématisation du
sola fide, débat trop ultérieur et décontextualisé. Or, il faut
croire que ce saint docteur croyait au salut par la prière au
Christ, ce qui est ,pour nous , le sola fide en pratique(Lex orandi-
lex credendi Rom10/13-17). Donc, la réalité du sola fide ne date certes pas d'hier ni du seul Luther!

Pourtant, comme le dit l'apôtre des gentils, pourquoi se sanctifier si nous sommes sauvés sans nos oeuvres(Rom6)? Eh bien, notre impératif moral vient de ce que le croyant,
incorporé par la foi seule, en J-C,y trouve non seulement les
ressources "physiques"-la charité-Icor1/30 mais aussi l'obligation
stricte d'aimer Dieu. Car, par la foi en J-C, le croyant entérine
l'alliance d'amour accomplie avec J-C et confirmée lors de la
résurrection(Jn17, 19/5), dont il bénéficie par le pardon divin,
reçu par la foi seule. Or, ce faisant, le croyant AUSSI s'engage à
aimer Dieu,en tant que membre du Christ par la foi en lui, de sorte
que tous ses manquements lui seront imputables, à moins qu'il ne
réactualise toujours son repentir et sa foi en J-C, dont les mérites
infinis seront source de son continuel acquittement. La foi
chrétienne est une porte étroite:" simul peccator et justus, AC
SEMPER PAENITENS",disait Luther! Croire en J-C, s'est s'engager dans
la voie difficile du repentir et de l'amour, avec, pour garantie, la
vie éternelle et la persévérance finale des saints -SOLA GRATIA(Php1/6,Jn10/28-30,Rom8/28-39)-et pour menace, l'enfer pour l'impénitence(Gal6/7-8)!Qu'on se le tienne pour dit...
Alain Rioux


Dernière édition par Athanasius le Dim Juil 18, 2004 13:20; édité 2 fois
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Athanasius

Invité





MessagePosté le: Dim Juil 18, 2004 5:55    Sujet du message: Propos sur le sola fide (suite) Répondre en citant

Je suis fort aise de tout ce petit entretien sur le salut par la
foi, en ce qu'il m'indique que MÖeller et Tresmontant avaient
raison: ce qui sépare catholoiques et pro-testants, c'est
essentiellement une certaine conception du péché originel. En effet,
selon nous, la nature humaine a été radicalement viciée( en
extension mais pas en compréhension, notre nature est corrompue mais
pas démonisée) par la chute, de sorte que seule la grâce et la foi
peuvent sauver et maintenir dans le salut, quoique cet grâce
a,certes, des fruits de charité, base de notre impératif moral.

Aussi,est-ce en nous fondant sur la Bible, à ce que nous croyons
(Ps51/7,Eph2/1-3,Col 2/13,Rom8/7 etc...),avec St Augustin,Luther,
Calvin, jansénius, banès, que nous affirmons le sola gratia,etle
sola fide.Nosfrères catholiques romains ont une vision moins
pessimiste de l'homme, ce qui leur fait croire qu'il peut collaborer
à son salut!
En premier lieu, permettez-moi de vous dire que notre prétention
est que deux épîtres entières,Galates et Romains, nous semblent
suffisamment étayer nos propos quant au salut par la foi seule.
Certes, ultérieurement, il y a lieu ,comme pour toute autre doctrine
biblique, d'éclairer notre propos avec le reste de l'Écriture, par
exemple, à l'aide de la péricope jacobite sur les oeuvres de la foi
(Jc2/14-26). Nous appelons ce procédé: l'analogie de la foi(Rom12/6,
IIpet1/19-21). Néanmoins, si des précisions peuvent être apportées,
il n'est nullement question, d'après nous,d'altérer le sens de deux
épîtres complètes! Au risque de faire dire n'importe quoi au texte
sacré( Jn10/39,II pet3/16).En l'occurrence, l'affirmation du verset
de l'épître aux Colossiens (Col.1/24)ne saurait en aucune sorte
remettre en cause la valeur infinie et parfaite, en compréhension,de
la rédemption opérée par le Christ(Épître aux
Hébreux,Ac20/28,IJn1/7,etc...). Donc, si tant est que le salut reçu
par la foi est parfait, grâce au Christ,il faudra comprendre ce
verset paulinien sous le mode de l'extension de cette rédemption
pour l'édification de l'Église, non pour sa fondation, opérée
totalement par le Christ pour toute l'Église et pour chaque croyant
en particulier(Icor.3/11,Eph2/20).
Dans ce sens, certes, la souffrance de chaque croyant est une
extension de la souffrance du Christ pour la propagation de
l'Église, puisque chaque croyant est appelé à la bâtir et que c'est
le Christ qui souffre en nous et avec nous dans cette oeuvre(Eph5/22-
32,Ac9/1-30)! Mais cela n'altère en rien le salut par la foi
seule:c'est parce que le salut reçu, par la foi seule, est parfait
(Icor.1/13,30,6/17)que nous pouvons , ensuite, agir par la foi et
pratiquer les oeuvres que le Christ a préparées pour nous(Eph2/8-
10), collaborant ainsi, non à notre salut,puisqu'il a déjà été reçu
par la foi(Gal2/17), mais à l'oeuvre du Christ qui consiste en
l'extension de l'Église, par la proclamation de l'Évangile.
En résumé, Col.1/24 s'insère beaucoup mieux au titre des oeuvres
du salut reçu par la foi que dans le contexte d'une illusoire
collaboration,par nos oeuvres, croyons-nous, à notre salut. Alain
Rioux
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