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LA REFORME A METZ

 
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Auteur Message
Zwingli

Stagiaire


Inscrit le: 26 Oct 2007
Messages: 77

MessagePosté le: Dim Mar 02, 2008 22:09    Sujet du message: LA REFORME A METZ Répondre en citant

LA REFORME A METZ

Les thèses de Luther sont connues à Metz dès 1520; elles reçoivent un accueil favorable, dans le clergé et l'aristocratie. La condamnation de ces idées à Worms en mai 1521 est promulgée à Metz. Régulièrement jusqu'en 1552, les autorités messines vont témoigner à Charles Quint leur fidélité au catho-licisme même si depuis 1540 certains membres dirigeants sont favorables à la Réforme. A deux reprises, 1525 et 1542, Metz reçoit la visite de Guillaume Farel qui est à chaque fois expulsé aussitôt.
La Réforme a aussi ses martyrs à Metz ( bûcher pour Jean CHATELAIN et Jean LE CLERC en 1525 ). Par deux fois également, les réformés reçoivent l'ordre ou préfèrent volontairement s'exiler (1525 et 1542).
Par suite de l'accord entre Henri II et les princes réformés allemands, la France occupe à des fins stratégiques les villes de Metz, Toul et Verdun ( avril 1552 ). C'est en vain que Charles Quint tente de reprendre la ville de Metz ( novembre décembre 1552 ) à l'aide de 50 000 soldats. La protection française ne change rien au statut des réformés. A plusieurs reprises les princes allemands interviennent diplomatiquement auprès du roi de France; ils ne reçoivent que des promesses. Le court règne de
François II (juillet 1559 fin 1560) est une période noire pour les réformés messins (expulsion d'une soixantaine de familles vers Strasbourg). Sous la régence de Catherine de Médicis, plus tolérante afin de contre-balancer le pouvoir des Guise, les messins obtiennent l'autorisation de construire un temple en dehors de la ville. Le 6 avril 1561 est ouvert dans la clandestinité le premier registre de baptêmes. Fin décembre, les réformés construisent un temple en ville. C'est l'époque où on compte parfois
jusqu'à 4 000 fidèles aux prêches.
La population grossit des réfugiés de France, d'Allemagne et surtout du duché de Lorraine. Le massacre de Wassy par les soldats de Guise en mars 1562 pro-voque le soulèvement des protestants du royaume. L'Edit d'Amboise de mars 1563 apporte la paix avec la liberté de culte.
En février 1567, le roi Charles IX arrive à Metz. Un mois après son arrivée, il apprend la victoire de son frère le duc d'Alençon sur les protestants à Jamac ; aussitôt il ordonne la destruction des temples et l'interdiction du culte. L'Edit de paix de
Saint Germain (1570), le massacre de la Saint Barthe-lémy (août 1572), la mort du roi Charles IX (mai 1574), ne changent rien pour les messins. La paix de Beaulieu (1676) reconnaît 1' exercice du culte dans tout le royaume. Les registres de baptêmes et de mariages fermés depuis 1569 sont réouverts par les pasteurs messins. La période allant de 1576 à 1597 va être une période de crises et de persécutions: -révocation de l'Edit de Beaulieu (janvier 1577) - Edit de Nemours 1585) : les réformés messins se voient retirer leurs charges après leur refus d'abjurer.
L'assassinat du duc de Guise et de son frère le Cardinal de Lorraine (23 et 24 décembre 1588),
d'Henri III (1 août 1589), l'avènement de Henri de Navarre au trône de France et son abjuration sont sans conséquence positive à Metz.
Ce n'est que le 12 mars 1597 que des lettres royales permettent l'exercice de la religion réformée à Metz. Un temple est inauguré au centre ville dans d'anciens bâtiments (un temple neuf sera construit 18 ans plus tard). Un lieude culte est également accordé pour les habitants des villages.
Un événement politique important a lieu en 1648 : le traité de Westphalie reconnaît la souveraineté de la France sur les Trois Évêchés. En 1662, les réformés sont contraints de construire un nouveau temple dans les faubourgs de la ville.

Les persécutions vont s'amplifier à partir de 1622 :
- 1622, installation d'un colloge de jésuites
- 1642, interdiction pour les parents calvinistes de déshériter leurs enfants qui auraient abjuré
- obligation d'installer dans les temples un banc pour Ies Jésuites et autres ecclésiastiques
- défense aux catholiques d'épouser des réformés
- 1658, construction des nouveaux bâtiments de la Maison de la Propagation de la Foi pour accueillir les jeunes filles juives et calvinistes.
En 1684, un recensement dénombre 4381 réformés en ville. L'ultime persécution est la révocation de l'Edit de Nantes enregistrée par le Parlement de Metz le 22 octobre 1685. Les livres sont saisis et les temples détruits le 20 octobre.
Les 4 ministres quittent la ville par bateau vers Francfort sur le Main le 31 octobre.
Mais dès le 21 octobre, beaucoup de réformés commencent à fuir. Le 24 octobre, des mesures sont prises afin de juguler ce phénomène (emprisonnement des réfu-giés rattrapés, gardes aux portes de la ville). Le nombre des abjurations reste très faible. Alors Louvois prend des mesures : les dragons de Pinsomel arrivent du Languedoc et s'installent chez l'habitant ; conséquence, entre le 29 août et le 03 septembre 1686, près de 1200 réformés de Metz, 325 du village de Courcelles et bien d'autres habitants des villages, abjurent de force.
La plupart de ces abjurations ne sont pas sincères : certains réformés n'atten-dent qu'un moment favorable pour s'enfuir. Des dispositions sont prêtes pour les accueillir notamment en Allemagne où les princes ont promulgué des ins-tructions en ce sens:
- Edit de Potsdam de l'électeur de Brandebourg (29 octobre 1685)
- Edit similaire du Landgrave de Hesse (12 décembre 1685)
Beaucoup de "nouveaux convertis" pratiquent la résistance passive (absence à la communion, instruction religieuse des enfants en secret)
Devant cette situation, le nouveau gouverneur des Trois-Evéchés ordonne l'ar-restation des meneurs qui sont déportés à la Martinique.
Un état de 1699 nous renseigne sur le nombre des "nouveaux convertis" :
- à Metz : 1761
- dans les villages : 1243
Jusque vers le milieu du 18° siècle, on constate, grace aux registres parois-siaux, la présence de nombreux couples illégitimes de nouveaux convertis :pas d'acte de mariage ni de décès les concernant, enfants notés comme bâtards.
Le pouvoir ne laisse rien passer ; deux exemples en témoignent :
- en 1714, un habitant du village de Courcelles qui a craché l'hostie dans son chapeau est condamné à être brulé en chemise.
- en 1739, un habitant du village de Jouy et son épouse sont condamnés à une amende pour"avoir méprisé la Religion Catholique, Apostolique et Romaine et n'avoir pas envoyé leurs enfants au cathéchisme"
Un autre recensement nominatif daté de 1715 mentionne la présence à Metz d'en-viron un millier de nouveaux convertis.
Très souvent, ces personnes vont se marier "hors du royaume", dans des villages ou des villes assez proches de la Sarre ou du Palatinat.
En 1790, un état mentionne la présence de 473 personnes faisant profession de la R P R.
Trois ans auparavant, l'Edit de Tolérance permet la réhabilitation civile d'une soixantaine de mariages pour le bailliage de Metz (dont le plus ancien date de 1747). Ainsi se termine cette première partie de l'histoire du protes-tantisme à Metz. La révocation de l'Edit de Nantes fut catastrophique pour la
ville. Le commerce chuta considérablement. Les meilleurs de ses marchands, artisans, magistrats, militaires, s'installèrent à l'étranger, en Allemagne sur-tout (plus de 500 personnes à Berlin. Leurs descendants actuels en gardent encore le souvenir) .
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