Semper Reformanda
www.vbru.net/src/
Menu
Semper Reformanda Index du ForumIndex
FAQFAQ
FAQRangs
Liste des MembresListe des Membres
Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs
S'enregistrerS'enregistrer
ProfilProfil
Se connecter pour vérifier ses messages privésMessages
ConnexionConnecté/Deconnecté

Qui est en ligne
Administrateur & Modérateur


Liens
Site Réformé Confessant
Livre d'or SRC
Chat SRC
-------------
Créez votre blogg
Votre album photos

Recherche rapide

Recherche avancée
Google

phpBB Group
Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ?

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Semper Reformanda Index du Forum -> Théologie
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Calvinius

Administrateur


Inscrit le: 14 Mar 2004
Messages: 377
Localisation: Nîmes

MessagePosté le: Dim Oct 28, 2007 18:14    Sujet du message: Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ? Répondre en citant

Paru dans un numéro récent du journal Réforme.



Pour Serge Oberkampf de Dabrun, le libéralisme, à force de vouloir être accueillant à l’autre, se perd et devient flou.

par Serge OBERKAMPF de DABRUN

Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ?
Non. « Un club sympa sans avenir »


« Alors ainsi, vous êtes chrétien ?
– Oui, je suis protestant.
– Ah, très intéressant : calviniste ou luthérien ?
– Vous savez, depuis la Concorde de Leuenberg, où, en 1973, calvinistes et luthériens se sont reconnus pleine communion de chaire et d’autel, comme vous dites dans le catholicisme, ces distinctions n’ont plus guère de pertinence… en revanche, ce qui compte beaucoup pour moi, c’est mon appartenance au protestantisme libéral.
– Décidément, vous autres protestants, vous prenez plaisir à tout faire pour décourager ceux qui voudraient faire l’effort de vous comprendre ! Vous me rappelez l’histoire du Noir qui s’assoit dans une synagogue et à qui son voisin demande s’il ne lui suffit pas d’être noir pour qu’il veuille en plus devenir juif... »

Plus sérieusement, il s’agit de se poser la question de savoir si se réclamer aujourd’hui du protestantisme libéral ne consiste pas à regarder l’avenir dans un rétroviseur. Le concept est daté et le mot, aujourd’hui, n’évoque plus ce qu’il signifiait il y a cent cinquante ans. A l’ère de l’« agir communicationnel » cher à Habermas, à quoi bon se raccrocher à un vocable qu’il faut longtemps expliquer pour s’épargner d’inévitables contresens ?

Admettons cependant qu’un esprit bien disposé arrive au terme de son enquête et qu’il se propose de définir ce que sont aujourd’hui les protestants libéraux. Il arrivera au constat qu’il s’agit d’une nébuleuse d’individus que rapproche précisément l’idée qu’il convient d’être une nébuleuse pour être protestants comme ils l’entendent. Tout ce qui pourrait être soupçonnable de pensée unique ou d’obéissance ecclésiastique leur est haïssable.

Il y a ainsi de fortes têtes quasiment athées, des bultmanniens bon teint, des idéologues de la christologie d’en bas, des antitrinitaires, des zwingliens, des partisans de la théologie du Process, des sentimentaux et des rationalisants… Tous peuvent à bon droit se réclamer d’une part de l’héritage et ils conviennent que ce qui les réunit est un commun art de croire, où la question est essentielle et la réponse sinon accessoire, en tout cas toujours transitoire. Peut-on parler de théologie libérale au singulier ? Voilà qui est fort douteux.

Aucun risque de dérive

Les protestants libéraux partagent aussi de solides aversions qui cimentent leur cohésion. Citons pêle-mêle : l’ecclésiologie romaine, le Symbole des Apôtres, la cène hebdomadaire et plus généralement tout ce qui serait rite trop habituel ou discipline trop stricte.

On note aussi très majoritairement chez eux le souci d’éviter la rupture avec les autres, croyants ou non, et la conviction que l’amour de Dieu Lui fait devoir de sauver tous les hommes.

Il y a toute raison de penser que de tels croyants existeront toujours au sein du protestantisme, et tant mieux. Mais faut-il pour autant qu’ils s’organisent en un courant, avec journal et paroisses de référence ? Certes, tout exclusivisme leur étant par nature étranger, il n’y a aucun risque de dérive sectaire. On peut s’interroger toutefois sur la pertinence d’un drapeau brandi sur un champ de bataille désert, voire utopique. L’orthodoxie, au sens du XIXe siècle, ces défenseurs d’un phare assailli par la déferlante de la révolution industrielle et des philosophies du soupçon (le fameux triptyque Marx, Nietzsche, Freud), n’existe plus. Non pas tant que les libéraux aient, comme certains le revendiquent parfois, gagné la bataille. Leur croyance d’antan dans le « progrès » et leur optimisme sur l’homme n’ont pas résisté à la Grande Guerre. Surtout deux phénomènes expliquent que l’on est maintenant ailleurs.

Tout d’abord la mesure de l’opacité du langage qui a rendu caducs les débats sur la « lettre des formules ». Ensuite et surtout la fin de l’hégémonie de l’Histoire comme critère de vérité dans la recherche biblique. Cela dit, il n’est pas nécessaire pour exister qu’il y ait un adversaire.

A mon sens, le protestantisme libéral sera demain ce qu’il a toujours été : un mouvement minoritaire regroupant des intellectuels qui peuvent se permettre d’être attentifs à ce qui vient des marges et des parvis car ils sont assez équipés pour que leur centre ne titube pas. Le passé toutefois a montré qu’une surdose de libéralisme pouvait mener à un athéisme grinçant, il y a des exemples célèbres !

Leur préoccupation d’ouverture, qui les rend plus attentifs à l’accueil des convictions des autres qu’à l’expression des leurs, ce désir de dialogue avec tout et tous laissent une impression de flou, même s’il s’agit en fait de largeur d’esprit. Qui trop embrasse mal étreint. Il ne semble d’ailleurs pas qu’un grand souffle libéral gonfle les voiles des paroisses protestantes ni que cette étiquette soit de nature à faire croître les effectifs.

Mais il n’y a pas lieu de déplorer que des hommes et des femmes se retrouvent pour échanger et travailler ensemble, et forment ainsi une sorte de club dont je sais qu’il est chaleureux et sans exclusive. Mais il m’étonnerait que ce soit là qu’il faille chercher les matières premières de l’avenir du protestantisme.

Renoncer modestement à chercher Dieu partout, car Il risque fort alors de n’être plus nulle part. La théologie chrétienne doit reconnaître qu’elle occupe un champ défini, et donc qu’il y a quantité de domaines de la connaissance et de la culture où elle n’a rien à dire. Cela ne signifie pas pour autant que les chrétiens doivent se désintéresser de ces domaines. Ils doivent seulement se rendre compte que leur foi ne les rend pas là différents des autres. Ceci permet aux chrétiens de se trouver plus détendus et de rester fraternels quand ils sont en désaccord sur des sujets où la théologie ne diffuse aucune lumière.

En revanche, là où elle a quelque chose à dire, elle se doit de le rendre intelligible, c’est-à-dire distinguable des autres discours, ce qui n’est pas facile dans la cacophonie ambiante.

Il s’agit de proclamer dans l’actualité le salut et la vie éternelle, bref, l’Evangile. Et que les libéraux le veuillent ou non, ce sera toujours un discours de rupture. On ne progresse pas vers l’Evangile, on change radicalement ou pas du tout.

Serge Oberkampf de Dabrun est pasteur de l’Eglise réformée.
_________________
" Il n'est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : "c'est à moi"" (Abraham Kuyper)


Dernière édition par Calvinius le Lun Oct 29, 2007 1:09; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Athanasius

Invité





MessagePosté le: Dim Oct 28, 2007 18:31    Sujet du message: Re: Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ? Répondre en citant

Calvinius a écrit:
Parru dans un numéro récent du journal Réforme.



Pour Serge Oberkampf de Dabrun, le libéralisme, à force de vouloir être accueillant à l’autre, se perd et devient flou.

par Serge OBERKAMPF de DABRUN

Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ?
Non. « Un club sympa sans avenir »


« Alors ainsi, vous êtes chrétien ?
– Oui, je suis protestant.
– Ah, très intéressant : calviniste ou luthérien ?
– Vous savez, depuis la Concorde de Leuenberg, où, en 1973, calvinistes et luthériens se sont reconnus pleine communion de chaire et d’autel, comme vous dites dans le catholicisme, ces distinctions n’ont plus guère de pertinence… en revanche, ce qui compte beaucoup pour moi, c’est mon appartenance au protestantisme libéral.
– Décidément, vous autres protestants, vous prenez plaisir à tout faire pour décourager ceux qui voudraient faire l’effort de vous comprendre ! Vous me rappelez l’histoire du Noir qui s’assoit dans une synagogue et à qui son voisin demande s’il ne lui suffit pas d’être noir pour qu’il veuille en plus devenir juif... »

Plus sérieusement, il s’agit de se poser la question de savoir si se réclamer aujourd’hui du protestantisme libéral ne consiste pas à regarder l’avenir dans un rétroviseur. Le concept est daté et le mot, aujourd’hui, n’évoque plus ce qu’il signifiait il y a cent cinquante ans. A l’ère de l’« agir communicationnel » cher à Habermas, à quoi bon se raccrocher à un vocable qu’il faut longtemps expliquer pour s’épargner d’inévitables contresens ?

Admettons cependant qu’un esprit bien disposé arrive au terme de son enquête et qu’il se propose de définir ce que sont aujourd’hui les protestants libéraux. Il arrivera au constat qu’il s’agit d’une nébuleuse d’individus que rapproche précisément l’idée qu’il convient d’être une nébuleuse pour être protestants comme ils l’entendent. Tout ce qui pourrait être soupçonnable de pensée unique ou d’obéissance ecclésiastique leur est haïssable.

Il y a ainsi de fortes têtes quasiment athées, des bultmanniens bon teint, des idéologues de la christologie d’en bas, des antitrinitaires, des zwingliens, des partisans de la théologie du Process, des sentimentaux et des rationalisants… Tous peuvent à bon droit se réclamer d’une part de l’héritage et ils conviennent que ce qui les réunit est un commun art de croire, où la question est essentielle et la réponse sinon accessoire, en tout cas toujours transitoire. Peut-on parler de théologie libérale au singulier ? Voilà qui est fort douteux.

Aucun risque de dérive

Les protestants libéraux partagent aussi de solides aversions qui cimentent leur cohésion. Citons pêle-mêle : l’ecclésiologie romaine, le Symbole des Apôtres, la cène hebdomadaire et plus généralement tout ce qui serait rite trop habituel ou discipline trop stricte.

On note aussi très majoritairement chez eux le souci d’éviter la rupture avec les autres, croyants ou non, et la conviction que l’amour de Dieu Lui fait devoir de sauver tous les hommes.

Il y a toute raison de penser que de tels croyants existeront toujours au sein du protestantisme, et tant mieux. Mais faut-il pour autant qu’ils s’organisent en un courant, avec journal et paroisses de référence ? Certes, tout exclusivisme leur étant par nature étranger, il n’y a aucun risque de dérive sectaire. On peut s’interroger toutefois sur la pertinence d’un drapeau brandi sur un champ de bataille désert, voire utopique. L’orthodoxie, au sens du XIXe siècle, ces défenseurs d’un phare assailli par la déferlante de la révolution industrielle et des philosophies du soupçon (le fameux triptyque Marx, Nietzsche, Freud), n’existe plus. Non pas tant que les libéraux aient, comme certains le revendiquent parfois, gagné la bataille. Leur croyance d’antan dans le « progrès » et leur optimisme sur l’homme n’ont pas résisté à la Grande Guerre. Surtout deux phénomènes expliquent que l’on est maintenant ailleurs.

Tout d’abord la mesure de l’opacité du langage qui a rendu caducs les débats sur la « lettre des formules ». Ensuite et surtout la fin de l’hégémonie de l’Histoire comme critère de vérité dans la recherche biblique. Cela dit, il n’est pas nécessaire pour exister qu’il y ait un adversaire.

A mon sens, le protestantisme libéral sera demain ce qu’il a toujours été : un mouvement minoritaire regroupant des intellectuels qui peuvent se permettre d’être attentifs à ce qui vient des marges et des parvis car ils sont assez équipés pour que leur centre ne titube pas. Le passé toutefois a montré qu’une surdose de libéralisme pouvait mener à un athéisme grinçant, il y a des exemples célèbres !

Leur préoccupation d’ouverture, qui les rend plus attentifs à l’accueil des convictions des autres qu’à l’expression des leurs, ce désir de dialogue avec tout et tous laissent une impression de flou, même s’il s’agit en fait de largeur d’esprit. Qui trop embrasse mal étreint. Il ne semble d’ailleurs pas qu’un grand souffle libéral gonfle les voiles des paroisses protestantes ni que cette étiquette soit de nature à faire croître les effectifs.

Mais il n’y a pas lieu de déplorer que des hommes et des femmes se retrouvent pour échanger et travailler ensemble, et forment ainsi une sorte de club dont je sais qu’il est chaleureux et sans exclusive. Mais il m’étonnerait que ce soit là qu’il faille chercher les matières premières de l’avenir du protestantisme.

Renoncer modestement à chercher Dieu partout, car Il risque fort alors de n’être plus nulle part. La théologie chrétienne doit reconnaître qu’elle occupe un champ défini, et donc qu’il y a quantité de domaines de la connaissance et de la culture où elle n’a rien à dire. Cela ne signifie pas pour autant que les chrétiens doivent se désintéresser de ces domaines. Ils doivent seulement se rendre compte que leur foi ne les rend pas là différents des autres. Ceci permet aux chrétiens de se trouver plus détendus et de rester fraternels quand ils sont en désaccord sur des sujets où la théologie ne diffuse aucune lumière.

En revanche, là où elle a quelque chose à dire, elle se doit de le rendre intelligible, c’est-à-dire distinguable des autres discours, ce qui n’est pas facile dans la cacophonie ambiante.

Il s’agit de proclamer dans l’actualité le salut et la vie éternelle, bref, l’Evangile. Et que les libéraux le veuillent ou non, ce sera toujours un discours de rupture. On ne progresse pas vers l’Evangile, on change radicalement ou pas du tout.

Serge Oberkampf de Dabrun est pasteur de l’Eglise réformée.


Très bel article: pourquoi ne pas affirmer, à la suite des Monod, Lecerf, Marcel et Courthial, que l'on doit en revenir, tout simplement et franchement, à la Gallicana, texto?... Rolling Eyes
Revenir en haut de page
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Nov 09, 2007 18:19    Sujet du message: Re: Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ? Répondre en citant

L'Amyraldien a écrit:


Très bel article: pourquoi ne pas affirmer, à la suite des Monod, Lecerf, Marcel et Courthial, que l'on doit en revenir, tout simplement et franchement, à la Gallicana, texto?... Rolling Eyes


Puis-je rappeler qu'en 1938, les calvinistes qui ont promu l'unité de l'ERF l'ont fait parce qu'ils étaient persuadés que le libéralisme était moribond et ne posait plus le moindre problème? On a vu la suite...

Pour moi, l'ERF demeure une église où l'on ne demande à aucun pasteur d'affirmer son adhésion claire et ferme aux crédos de l'Eglise, où l'universalisme a plus que droit de cité, où les femmes sont ordonnées pasteurs, etc, etc...

Alors, dis-moi Alain, sur ton continent, comment qualifierait-on une telle dénomination: libérale ou pas?
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Athanasius

Invité





MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 13:48    Sujet du message: Re: Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ? Répondre en citant

Ours Martin a écrit:
L'Amyraldien a écrit:


Très bel article: pourquoi ne pas affirmer, à la suite des Monod, Lecerf, Marcel et Courthial, que l'on doit en revenir, tout simplement et franchement, à la Gallicana, texto?... Rolling Eyes


Puis-je rappeler qu'en 1938, les calvinistes qui ont promu l'unité de l'ERF l'ont fait parce qu'ils étaient persuadés que le libéralisme était moribond et ne posait plus le moindre problème? On a vu la suite...

Pour moi, l'ERF demeure une église où l'on ne demande à aucun pasteur d'affirmer son adhésion claire et ferme aux crédos de l'Eglise, où l'universalisme a plus que droit de cité, où les femmes sont ordonnées pasteurs, etc, etc...

Alors, dis-moi Alain, sur ton continent, comment qualifierait-on une telle dénomination: libérale ou pas?


Libérale, évidemment! Néanmoins, ne serait-il pas possible d'affirmer la Gallicana, tout en adoptant une certaine lecture barthienne? Autrement dit, dans la mesure où Barth, ou le barthisme, confesse positivement J-C, Dieu, consubstantiel au Père, et ressucité corporellement, qu'il peut adhérer au catéchisme de Heidelberg et au symbole de Nicée-Constantinople, doit-il absolument être réduit au seul libéralisme?

Si une lecture barthienne demeure possible, alors pourquoi exclure les barthiens de l'Église? Pourquoi, par ailleurs, les barthiens rejettent-ils une adhésion canonique à la Gallicana?
Revenir en haut de page
Calvinius

Administrateur


Inscrit le: 14 Mar 2004
Messages: 377
Localisation: Nîmes

MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 14:48    Sujet du message: Répondre en citant

Au sujet de Barth :
1. Les tenants de la théologie réformée classique, c'est-à-dire confessante, ont montré clairement qu'entre Calvin et Barth, il y a à la fois filiation et trahison. Filiation quant à la revalorisation de l'autorité de la Parole de Dieu, de la transcendance de Dieu, contre l'anthropocentrisme des libéraux, trahison quant à la reconnaissance de la theopneustie, l'inspiration verbale de l'Ecriture sainte, l'identification entre Bible et Parole de Dieu que Barth n'a pas maintenue : la Bible, pour lui, n'est pas en elle-même la Parole de Dieu, elle la contient, elle peut le devenir par l'illumination du SE.
Selon Pierre Courthial, toutes les erreurs de la théologie de Karl Barth - qui comprend aussi, évidemment, de très belles et très nombreuses vérités - proviennent de sa conception non scripturaire de l'Ecriture sainte, de la Parole de Dieu. Voir Fondements pour l'avenir : http://www.xl6.com/detail.php?article=414&voir=rech
2. Barth a contribué à la fois à mettre un frein au libéralisme anthropocentrique dans les Eglises issues de la Réforme, et paradoxalement, il a aussi enrayé l'expansion du renouveau calviniste initié en France par Auguste Lecerf, Pierre Marcel, Pierre Courthial, etc... De nombreux disciples de Barth l'ont d'ailleurs largement "débordé" sur sa gauche et se sont fait les chantres de ce qu'il convient désormais d’appeler la "théologie moderne" (Bultmann, Tillich, etc.)
3. Pour être juste, il faut dire aussi que les plus réformés des barthiens ont rendu de grands services à l'Eglise et ont souvent oeuvré en étroite collaboration avec les réformés confessants "purs et durs" Wink Evidemment que le barhisme ne doit pas être réduit au seul libéralisme. Ce ne serait pas honnête du tout de dire cela. Il faut avoir ici le sens de la nuance... et savoir de quoi on parle. L'ERF comprend en son sein tout un panel de théologies différentes qui va du vieu libéralisme ou libéralisme tout court - revue Evangile et liberté, etc... - à la théologie réformée classique - il y en a quand même des représentants -, en passant par de multiples variations du barthisme, de la théologie moderne, + ou - éloignée de la foi réformée confessante. C'est cela le pluralisme.
_________________
" Il n'est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : "c'est à moi"" (Abraham Kuyper)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Athanasius

Invité





MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

Calvinius a écrit:
Au sujet de Barth :
, trahison quant à la reconnaissance de la theopneustie, l'inspiration verbale de l'Ecriture sainte, l'identification entre Bible et Parole de Dieu que Barth n'a pas maintenue : la Bible, pour lui, n'est pas en elle-même la Parole de Dieu, elle la contient, elle peut le devenir par l'illumination du SE.


Justement, est-il impossible de considérer le canon scripturaire comme le lieu(topos) et la norme(nomos) canonique de toute épiphanie ou manifestation de la Parole de Dieu, de sorte que les credos de l'Église en seraient le contenu et la Bible, la structure? Cette perspective est-elle si incompatible avec l'orthodoxie et le barthisme? Ne serait-ce pas un point de rencontre légitime?
Qu'en dites-vous?

P.S. Ne faut-il pas tout tenter, presque l'impossible, aller à l'ultime limite, pour rapatrier les barthiens de bonne volonté, ainsi que les ss. Hilaire et Athanase le firent avec les homoiousiens?
Revenir en haut de page
Calvinius

Administrateur


Inscrit le: 14 Mar 2004
Messages: 377
Localisation: Nîmes

MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Affirmatif ! Le centre de la foi chrétienne n'est pas la confession de l'inerrance de la Bible mais bien la reconnaissance du Salut par grâce, par le moyen de la foi, de la foi seule ! Ce qui ne doit pas nous dispenser néanmoins du combat pour la vérité, ou orthodoxie, ou de ce que nous croyons qu'elle est.
_________________
" Il n'est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : "c'est à moi"" (Abraham Kuyper)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Athanasius

Invité





MessagePosté le: Sam Nov 10, 2007 15:22    Sujet du message: Répondre en citant

Calvinius a écrit:
Affirmatif ! Le centre de la foi chrétienne n'est pas la confession de l'inerrance de la Bible mais bien la reconnaissance du Salut par grâce, par le moyen de la foi, de la foi seule ! Ce qui ne doit pas nous dispenser néanmoins du combat pour la vérité, ou orthodoxie, ou de ce que nous croyons qu'elle est.


Enfin d'accord, tout amyraldien que je sois... Wink

Evidemment, j'exprimerais les choses autrement: du moment où quelqu'un reconnaît J-C comme Dieu, consubstantiel au Père, et Ressuscité corporellement, accomplissement dernier de l'Alliance entre Dieu et les hommes, dans sa Personne et son Oeuvre, à laquelle alliance chacun est convié par la Foi seule, je suis prêt à communier avec Lui... Idea
Revenir en haut de page
Henri de Vaucluse

Novice


Inscrit le: 21 Avr 2008
Messages: 20
Localisation: Comtat Venaissin

MessagePosté le: Ven Avr 25, 2008 10:42    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Calvinius à écrit : Paru dans un numéro récent du journal Réforme.

Pour Serge Oberkampf de Dabrun, le libéralisme, à force de vouloir être accueillant à l’autre, se perd et devient flou.

par Serge OBERKAMPF de DABRUN

Le libéralisme théologique a-t-il encore un avenir ?


En effet cet article est paru dans la rubrique 'disputatio' du journal Réforme.
N'aurait-il pas été légitime de présenter aussi le texte du contradicteur Question

Je n'ai plus le journal, sinon j'e l'aurais mis en ligne.

Bien cordialement.

Henri
_________________
«Je reconnais à tous les hommes de la terre - sans distinction de race, de culture, de religion - le droit à la liberté. Mais il ne peut y avoir de liberté sans justice ni règles. La première de ces règles est le respect de la liberté de l'autre».
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Calvinius

Administrateur


Inscrit le: 14 Mar 2004
Messages: 377
Localisation: Nîmes

MessagePosté le: Jeu Mai 01, 2008 10:42    Sujet du message: Libéralisme Répondre en citant

Cela peut se faire. Je ne disposais à l'époque que du texte du pasteur Oberkampf sous forme numérique.
Le fait est que le forum de Semper Reformanda entend promouvoir la Foi réformée confessante, comme vous l'aurez compris, et non le libéralisme théologique qui s'inscrit en faux, pour ne pas dire en opposition nette avec les convictions exprimées ici. Il n'y a pas de neutralité possible en matière religieuse...
Si vous allez sur le site Theolib - site officiel du protestantisme libéral en France - vous ne trouverez pas beaucoup de textes prônant nos convictions - en trouveriez-vous du reste ? j'ai des doutes.
Néanmoins, nous ne sommes pas des fondamentalistes, et il faut savoir de quoi on parle - sans compter que tout n'est pas "mauvais" dans le libéralisme, et il convient d'examiner toutes choses, retenir ce qui est bon...
J'ai moi-même suivi des cours du prof Laurent Gagnebin quand j'étais pasteur à Paris. Nous avons eu quelques joutes théologiques, mémorables, mais j'ai su apprécier sa grande ouverture d'esprit et son respect pour le contradicteur que je représentais pour lui.
Si je retrouve ce texte parru dans Réforme je le mettrais en ligne, donc.
Rassuré ?
_________________
" Il n'est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : "c'est à moi"" (Abraham Kuyper)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Henri de Vaucluse

Novice


Inscrit le: 21 Avr 2008
Messages: 20
Localisation: Comtat Venaissin

MessagePosté le: Jeu Mai 01, 2008 12:44    Sujet du message: Répondre en citant

Merci.

J'apprécie.

Je suis moi-même de sensibilité libérale, mais d'un esprit ouvert et sincèrement très respectueux des convictions des autres, d'où ma présence sur ce forum.

Bien cordialement.
_________________
«Je reconnais à tous les hommes de la terre - sans distinction de race, de culture, de religion - le droit à la liberté. Mais il ne peut y avoir de liberté sans justice ni règles. La première de ces règles est le respect de la liberté de l'autre».
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Semper Reformanda Index du Forum -> Théologie Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure ( heure d'hiver )
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com