Semper Reformanda
www.vbru.net/src/
Menu
Semper Reformanda Index du ForumIndex
FAQFAQ
FAQRangs
Liste des MembresListe des Membres
Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs
S'enregistrerS'enregistrer
ProfilProfil
Se connecter pour vérifier ses messages privésMessages
ConnexionConnecté/Deconnecté

Qui est en ligne
Administrateur & Modérateur


Liens
Site Réformé Confessant
Livre d'or SRC
Chat SRC
-------------
Créez votre blogg
Votre album photos

Recherche rapide

Recherche avancée
Google

phpBB Group
Pour quel genre de parti envisagez-vous de voter en 2007?
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Semper Reformanda Index du Forum -> Politique
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2007 23:29    Sujet du message: Répondre en citant

Demande le-lui à l'occasion, et d'ailleurs je ne suis pas sûr que ce soit encore sa position. On peut lire des choses théonomistes et en apprécier cetains aspects sans adhérer. CE fut mon cas avant que je ne vole vers d'autres cieux
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2007 23:42    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, ben, Vincent, si tu reviens un jour... ma question est sur la page 2 Cool Laughing Wink

Citation:
On peut lire des choses théonomistes et en apprécier cetains aspects sans adhérer.


Et en l'occurence, si jamais toi (Ours) tu lis des choses théonomistes et que tu apprécie certains aspects (je demande à tout hasard), lesquels sont-ils? Rolling Eyes
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Athanasius

Invité





MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 0:21    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre Benoit a écrit:
Citation:
Je suis d'avis que la Bible, toute parole de Dieu qu'elle est, en tant que témoignage rendu à Jésus-Christ, n'est pas un livre de recette. Elle est au contraire l'attestation écrite de l'accomplissement intégral de l'Alliance théandrique en Jésus-Christ, Dieu et Ressuscité. C'est donc un contre-sens, plein de tous les totalitarismes et dérives tyranniques, que de considérer le livre saint comme un manuel politique. L'Amyraldien

La théonomie? un système fondé sur une mauvaise éxégèse des textes bibliques. Ours Martin

Que toute l'Alliance fut accomplie en Jésus-Christ et que cette analogie théonomique est judaïsante et fausse la perspective néo-testamentaire qui est la seule compréhension valable de la Bible.

Le sola fide prime ainsi toute morale, qu'il n'exclut pas, et la Bible n'a pas d'intérêt politique direct.

Donc, cette dissertation sur la théonomie est nulle et non avenue... L'Amyraldien



Selon les déclarations des positions Politiques, Théologique, etc. de ce Site Réformée Confessant, et des livres capitaux qui y sont présentés tel que De Bible en Bible de P. Courthial, vous êtes en totale contradiction. Et je me demande si vous ne vous êtes pas trompés de forum rattachée au SRC.



Je considère que c'est plutôt vous qui ne faites pas la distinction entre un forum et un studium. Car, il est question ici de discussion et non de repristination, voire pire:psittacisme... Confused
Revenir en haut de page
Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 15:03    Sujet du message: Répondre en citant

Ours Martin a écrit:
CE fut mon cas avant que je ne vole vers d'autres cieux


Au fait, que penses tu de ce que Pierre Courthial dit au sujet du Psaume 2, et de Matthieu 28.18-20 (dont j'ai remarqué qu'il avance souvent pour appuyer son propos)?
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Pierre Benoit

Stagiaire


Inscrit le: 15 Mar 2004
Messages: 51

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 17:52    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ceux qui s’intéressent et veulent s’instruire…

UNE DÉCLARATION DE PRINCIPES DE LA
FONDATION CHALCEDOINE

Chalcédoine, P. 0. Box 158, Vallecito, CA 95251, États-Unis.
Adapté de l'américain par Jean-Marc Berthoud
Résister et Construire N° 45-46 (octobre-novembre 1999, p. 54)

Chalcédoine travaille à formuler, dans les termes les plus clairs possibles, des solutions chrétiennes explicitement bibliques aux maux qui assaillent le monde moderne. Notre objectif n'est rien moins que de développer la vision et un programme permettant la reconstruction des fortifications théologiques de la civilisation chrétienne. Au cours des trois derniers siècles, ces fortifications se sont érodées par l'effet de l'action conjuguée de l'humanisme et du sécularisme. Nous ne consacrons pas cependant nos efforts à cette tâche impossible qui consiste à vouloir faire revivre un passé chrétien révolu, même si, par bien des aspects, il fut glorieux. Nous cherchons plutôt à promouvoir l'application des exigences du christianisme historique comme la structure biblique dans laquelle doivent s'exprimer tous les aspects de la vie humaine. Nous cherchons à atteindre ce but par les voies suivantes :
Premièrement, Chalcédoine s'est engagée à travailler à récupérer les fondements intellectuels de la civilisation chrétienne. Nous y parvenons principalement de deux manières distinctes. De façon négative, nous exposons à la vue de tous la banqueroute de tous les systèmes de pensée et d'action non chrétiens, ainsi que ceux pratiqués par un christianisme qui se serait compromis avec la pensée et l'action du monde. De manière positive, nous proposons un système de pensée et d'action qui soit explicitement biblique, ceci comme base exclusive du développement de la civilisation. Le chrétien peut espérer le rétablissement d'une civilisation chrétienne uniquement là où prévaudra la restauration de la Foi, dans la fidélité à son dépôt original et, dans la soumission aux exigences de la loi biblique comme norme de toute vie chrétienne véritable.
Deuxièmement, Chalcédoine se consacre à fournir les outils nécessaires à la reconstruction d'une civilisation d'inspiration chrétienne. Nous travaillons à aider les individus, les familles et les institutions, en leur offrant des réponses explicitement bibliques aux idées et aux pratiques antichrétiennes qui aujourd'hui prévalent partout. De cette façon, nous cherchons à appuyer l'action des chrétiens dans l'accomplissement de leur tâche spécifique, qui n'est rien d'autre que celle de gouverner les sphères d'activités qui leur sont propres, conformément aux enseignements contenus dans toute la Bible: ceci dans la famille, dans l'Église, dans l'école, dans la sphère d'activité précise de la vocation de chacun, dans les arts, dans l'économie, dans les affaires, dans les médias, dans l'État, et ainsi de suite dans tous les domaines de la vie contemporaine.
Nous croyons que tout changement de conduite permettant à l'homme de vivre une vie qui plait à Dieu, ne peut avoir d'autre source que dans la régénération opérée par l'action du Saint-Esprit dans le cœur de l'homme. Ce ne sont ni les forces de la révolution, ni celles déchaînées par l'action violente des hommes, ni, encore moins, celle de l'Etat, qui peuvent susciter de tels changements. Au fur et à mesure que Dieu régénère davantage d'individus, et, en conséquence, que la vie de ces hommes et de ces femmes sera réorientée de manière à se conformer toujours davantage aux exigences des enseignements de la Bible (ceci tant dans leur vie personnelle que dans l'activité qu'ils exercent dans tous les domaines), ces chrétiens manifesteront leur influence bénéfique grandissante sur la société. Dieu les utilisera ainsi pour faire avancer son Royaume et, par le moyen de l'obéissance de leur foi, à rétablir dans nos diverses nations une civilisation véritablement chrétienne.
Nous croyons que si la loi de Dieu est bien la norme divine pour la sanctification du chrétien dans tous les aspects de sa vie, par contre elle est totalement impuissante comme moyen de justification. L'homme est sauvé par la grâce, au moyen de la foi, et non par son obéissance à la loi. Le rôle de tout gouvernement terrestre - le gouvernement exercé par l'homme sur sa famille, sur l'Église, sur l'école, sur la société et dans l'exercice de sa propre vocation - est de se soumettre dans chacun de ces domaines aux exigences de la loi biblique. Aucun gouvernement, sous quelque forme que ce soit, n'est capable de fabriquer des chrétiens ou de faire d'eux des citoyens obéissants ; ceci est la tâche exclusive de la grâce souveraine de Dieu. Le gouvernement de la société n'a pas non plus comme tâche d'imposer la loi biblique à une société qui serait incrédule, car on ne peut adhérer à la loi biblique (qui est spirituelle) par la contrainte. C'est de cœur qu'il faut s'y attacher.
Un des principes directeurs de Chalcédoine est, en effet, son attachement au développement d'une liberté maximale pour les citoyens, ceci évidemment dans les limites définies par la loi de Dieu. Chalcédoine doit son nom au grand concile ecclésiastique qui s'est tenu dans la ville byzantine de Chalcédoine en 451, et qui y formula la définition dogmatique des relations entre les deux natures de la Personne unique de Jésus-Christ, tout à la fois vrai Dieu de vrai Dieu et vrai homme de vrai homme, sans mélange, sans confusion, sans division, sans séparation, une seule Personne divine. Cette formule dogmatique attaque directement toute prétention attribuée à une institution humaine quelconque, que ce soit l'État, l'Église, une secte, l'école, ou n'importe quel groupe humain, à exercer un pouvoir à caractère divin, souverain et absolu. Seul Christ est à la fois Dieu et Homme ; il est, Lui, le seul lien entre le ciel et la terre. Tout pouvoir humain a, en conséquence, un caractère dérivé, car seul Jésus-Christ peut, de plein droit, affirmer que : Tout pouvoir (autorité) m'est donné dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28: 1Cool. On peut, en conséquence, affirmer que, historiquement, le credo chalcédonien est, par ses distinctions précises, devenu le fondement des libertés civiles de notre civilisation. Car cette formulation, par sa reconnaissance de l'autorité divine de Celui qui est la source de toute liberté humaine (Galates 5.1), établit des limites précises dans l'exercice du pouvoir par les institutions humaines qui, toutes, sans exception, sont sujettes aux tentations de la tyrannie. En conséquence, nous nous opposons à tout système de gouvernement qui se laisserait infecter par le poids d'une bureaucratie centralisatrice, source inévitable de cette oppression politique si caractéristique de tout pouvoir d'inspiration antichrétienne. Nous envisageons plutôt le développement d'institutions indépendantes les unes des autres et aptes à collaborer entre elles dans le cadre d'un ordre politique largement décentralisé.
La Fondation Chalcédoine est une institution à but éducatif. Elle s'efforce de soutenir les initiatives des chrétiens et des organisations chrétiennes en vue de mettre en pratique la vision du renouveau de la civilisation chrétienne ici présentée. Bien que de confession franchement réformée, Chalcédoine soutient tous ceux qui, dans toutes les dénominations et Églises à caractère doctrinalement orthodoxe, oeuvrent au développement du Royaume de Dieu. Chalcédoine est constituée en une Fondation chrétienne indépendante, dirigée par un Conseil d'administration composé de chrétiens qui approuvent notre déclaration de buts. Cette Fondation est indépendante de toute organisation dénominationnelle et ecclésiastique.
_________________
Veritas Vulnere Viret, Sous les coups la Vérité se renforce. (Pierre Viret)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Pierre Benoit

Stagiaire


Inscrit le: 15 Mar 2004
Messages: 51

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 17:59    Sujet du message: Répondre en citant

...suite

Une très belle recension,

De Bible en Bible
Doyen Pierre Courthial
L'Age d'Homme, 2002, 208 pages
Recension
Nemini placere !
Un ouvrage didactique

Après avoir, il n'y a pas si longtemps, établi l'actualité de la Parole (Évangile-Loi) de Dieu (1), le Doyen Pierre Courthial développe dans un nouveau livre, De Bible en Bible(2) la défense et l'application des principes exposés il y a sept ans. Il inaugure une nouvelle épaisseur de ce saint tronc théonomique, ayant planté un arbre comme l'octogénaire de la fable qu'il citait(3).
En 1996, ses lecteurs souriaient de cette facétie littéraire.
Or, hélas !, il semble, tout comme pour le vieillard de La Fontaine, que c'est lui qui gravera les épitaphes - morales, du moins - des « jeunes » qui se rient de lui(4). A ce propos, d'ailleurs, dans une Église dévastée par le modernisme et le « jeunisme », point n'est besoin de grands discours : brandir les deux ouvrages magistraux de Pierre Courthial suffira pour mettre en lumière le triste conformisme et la stérile inanité de nombre de blanc-becs infatués. La vigueur quasi-mosaïque de notre auteur est telle, que nous ne doutons pas que De Bible en Bible ne soit que le second volet d'une trilogie théocosmonomiste !
Puisqu'il en est ainsi, oublions un instant les vicissitudes de notre époque, et ouvrons ce nouveau volume de la collection Message, dirigée par J.-M. Berthoud aux éditions L'Age d'Homme. M. Courthial, qui n'est plus à présenter, ne s'arrête pas au « monde tel qu'il ne va pas », mais prépare les outils nécessaires au «jour des petits recommencements ». Dans un souci de clarté, notre approche en sera synthétique, et ne se limitera pas à une analyse linéaire.
L'introduction est émouvante, car, discrètement autobiographique, elle révèle le profond enracinement des catholiques-réformés - dont le Doyen Courthial n'est pas le moindre représentant ! - dans la Théologie orthodoxe qui est celle des Jean Chrysostome, Thomas d'Aquin et autres Anselme (p. 10). Pourquoi donc ? Parce que « ni le schisme du Ier siècle entre un Israël aveugle et sourd et le Reste fidèle d'Israël, ni le schisme du XIe siècle entre l'Église d'Orient et l'Église d'Occident, ni le schisme du XVF siècle, en Occident, entre l'Église de Rome et les Églises de la Reformation, ne portèrent atteinte à cette certitude de Foi du peuple de Dieu : la Bible - de la Bible juive à la Bible chrétienne qui lui adjoignit la Tradition apostolique -est le Texte sacré d'origine divine ayant pleine et souveraine autorité. » (p. 11)
Elle donne le ton de la suite. Nous avons sous nos yeux le rarissime exemple d'une maturité intellectuelle, spirituelle et ecclésiale, heureusement exprimée en deux cents pages limpides. P. Courthial inaugure, en terre française, l'amorce
d'un retour aux « anciens sentiers » par la voie royale de « Jésus-Christ et du Texte sacré » (p. 153).
Avant de voir en quoi De Bible en Bible est un ouvrage proprement précurseur, il nous faut dire un mot sur son caractère didactique. De Bible en Bible n'est pas un pensum ; trois chapitres bien structurés suffisent à dire l'essentiel, de sorte que le lecteur « inconnu » (p. 9) qui débute, sot, la lecture, l'achève - si non sage, du moins capable de se sortir aussi bien des antinomies d'un modernisme horizontaliste que d'un ultra-piétisme myope. Oculatus abis !
Le premier chapitre, « Ouvrages et parties du Texte sacré de l'Alliance » traite du contenu du Texte qui, rappelle P. Courthial, se compose de la « Bible juive et des Apôtres ». La question de l'inspiration des Écritures est moins compliquée (?) qu'on le dit : de toute évidence, l'autorité intrinsèque du Canon ne pose problème que pour les modernes. « Le Seigneur-Sauveur a d'abord établi, par son Souffle, son Esprit, les ouvrages et parties du Texte sacré de l'Alliance. Il a conduit ensuite son peuple, par le même Souffle, le même Esprit, à reconnaître, confesser et faire savoir quel était ce Texte sacré théopneuste. Il a, enfin, persuadé, et persuadera tout fidèle au long des siècles, à croire fermement, toujours par son Souffle, son Esprit, qu'il en est bien ainsi. » (p. 36)
Le deuxième chapitre, « Le Texte sacré de l'Alliance et les critiques », est capital. Il est à souhaiter que De Bible en Bible soit rapidement adopté comme ouvrage d'étude dans les institutions théologiques reformées-confessantes (ou « catholiques-réformées », pour peu qu'il en existe). Un exposé accompagné d'un commentaire adéquat du livre de M. Courthial ne pourrait faire que le plus grand bien à des étudiants débarqués du chaos de la Modernité, dont les idées seraient d'autant plus éclaircies que De Bible en Bible est sans contredit l'un des ouvrages les plus « bibliques » qui aient paru ces derniers temps. La magnifique synthèse et la non moins belle réfutation - par la Parole de Dieu, la saine Tradition et le bon sens - des stupidités libérales peut donc très bien servir de manuel pour les étudiants en Théologie, lesquels, après avoir pris connaissance de ce qu' il est nécessaire de savoir sur les aberrations libérales, pourront se plonger dans l'étude constructive des théologiens orthodoxes, dont P. Courthial brosse les portraits et dresse des notices historiée-doctrinales souvent inaccessibles au lecteur moderne (voir pp. 115,119 et s.). Aussi impensable que cela puisse paraître, il y a des institutions académiques où l'on peut obtenir sa licence en ayant rarement ouï, et sans avoir jamais lu une ligne de F. Turretin, B. Pictet, J. Owen, W. Ames, R. Baxter, A. Kuyper, H. Dooyeweerd, A. Lecerf, J. Murray, A. Kayayan, J.-M. Berthoud, R. J. Rushdoony ou même... P. Courthial...
Alors qu'on leur farcit la cervelle de Bultmann, Käsemann, et autre Cullmann, et qu'ils deviennent de vrais têtes de lards cyniques, ces futurs dispensateurs des mystères de la Foi chrétienne ne feraient-ils pas mieux de s'imprégner de la vision biblique, orthodoxe des choses, afin au pire d'éviter l'apostasie, et au mieux de contribuer tant soit peu à l'affirmation du Règne du Christ-Roi sur sa création, par le biais de la prédication et de la direction spirituelle ?
Nous aborderons le troisième chapitre, « Une vision 'théocosmonomique' », un peu plus loin.

Un ouvrage précurseur

Solus contra mundum : M. Courthial aime à rappeler la mémoire de saint Athanase d'Alexandrie : et pour cause ! Ils sont frères.
Cette affirmation, loin d'être une boutade de potache, ne fait qu'exprimer la constatation suivante : quelle vigueur, dans ces Anciens qui nous ouvrent le chemin au travers des ténèbres d'une Modernité maudite ; et quelle décrépitude, chez ces théologastres « évangéliques », qui claironnent impunément leur progressisme du haut de leur piédestal de diplômes d'État...
Quelle simplicité, quelle puissance patristique chez ce théologien octogénaire, discrètement inhumé vif par ceux-là mêmes qu'il a nourris de sa fidélité à la Parole-Loi de Dieu ; et quelle moisissure déjà verdit l'embonpoint de ceux qui emplissent les sépulcres blanchis de leurs péroraisons creuses...
De son inimitable simplicité, il dresse le panorama de la relation de cause à effet qui produit la décadence des universités théologiques : « II ne faudrait jamais oublier que toute institution chrétienne... reformata, peut vite devenir deformata jusqu'à ne plus pouvoir même être reformanda (capable de reformation). Par la ruse des hommes et la déloyauté des hommes. » (p. 121)
Poursuivons. Avec De Bible en Bible, nous touchons du doigt les limites du travail « académique ». Ce n'est nullement ici une critique que nous faisons. Bien au contraire, le Doyen Pierre Courthial ne se cantonne pas à l'abstraction, pas plus qu'il ne s'emploie à résoudre la question « Que faire ? ». Loin de là. Pierre Courthial parle de la RÉALITÉ, qui consiste dans « l'unique univers créé et régi par Dieu et soumis à sa (ses) Loi(s) » (p. 142) : cette réalité n'est ni à inventer ni à créer. Nous devons bien plutôt, dit cet infatigable pasteur, l'arracher des mains des « experts » et des « savants », pour la restituer à Dieu, et à son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.
De Bible en Bible n'est donc pas un ouvrage « intello ». Il ne vise nullement à perpétuer le mythe de « tout chrétien est théologien », pas plus qu'il n'invite à un « investissement dans la vie quotidienne » au mépris des fondements(5) - même provisoirement impraticables.
Rien ne sert, en effet, d'inonder les églises d'autant d'apprentis-sorciers. C'est là le sens de Jacques 3.1. A quoi bon suivre le cursus théologique, chrétiens, si votre vocation n'est pas d'enseigner ? Il y a par trop de « théologiens » amateurs, de diplômés « sauvages » errants dans la nature ! Laissons l'Église former son propre contingent de Ministres ordonnés, afin qu'ils scrutent pour les fidèles les Écritures de façon à prodiguer à ces derniers le suc quintessenciel, la manne divine, afin que, ainsi nourris, ils soient capables d'aller dans le monde, de le combattre, de le vaincre et de le transfigurer, jusqu’à ce que le Règne du Christ-Roi s'établisse dans sa plénitude ! (6)
L'objectif, sinon du livre, du moins que P. Courthial propose aux chrétiens antimodernes comme une nécessité pour l'avenir, il l'a déjà évoqué dans Le jour, p. 257 et suivantes. L'importance en est telle, qu'il le répète : « Nous pouvons espérer qu ' un jour viendra où un Concile œcuménique vraiment « catholique »(7) rassemblera les représentants des Églises catholiques (orientales, romaines, reformées) en vue de reformer, de remettre d'aplomb, tous ceux qui voudront de tout cœur écouter et su i vre ce que dit le Texte sacré, sans plus y mêler nos diverses traditions d' « anciens » ; nous en avons tous. » (p. 2Cool.
Lorsque la pression de la Nécessité rendra absolument vitale la convocation de ce Concile, alors se produira l'Instant providentiel, et il ne fait aucun doute que le Roi interviendra lui-même dans les affaires de Son Royaume. « Soyons patients... Il est infiniment probable que Dieu ne fera rien de ce que nous avons rêvé... : il fera mieux. »(Cool.
Les chrétiens doivent se reformer, comme une armée en déroute. Les choses vont
lentement ; et il n'est pas rare de voir coexister le crépuscule des insensés avec
l'aurore des rachetés. ,

Un ouvrage de combat

IL devient de plus en plus évident que la Modernité est de nature intrinsèquement antichristique. « Tout ce qui est moderne est diabolique » disait déjà Léon Bloy. Or, face à cette Modernité, somme toute récente, il y a l’Évangile éternel (Apocalypse 14, 6), qui ne s'oppose pas directement à elle, mais qui la condamne tout en établissant la normalité des choses. Bien plus, la Révélation, intrinsèquement vraie, est le « point d'Archimède » à partir duquel tout peut toujours être rebâti. Mais pour rebâtir, il faut d'abord déblayer ordures et ruines.
De Bible en Bible est, en outre, un livre qui déculotte et fouaille en toute légitimité k-s « réformés confessants » et autres « évangéliques » qui se croient obligés de passer sous les fourches caudines du libéralisme, et de brûler de l'encens à l'autel des Experts.
On est frappé par l'autorité toute naturelle qui émane du texte. Un lecteur inattentif pourrait, à la rigueur, survoler indifféremment la partie bibliciste, mais ne manquerait pas de voir son esprit soudain captivé par le ton résolu de la plume du maître. L'autorité, la force de Pierre Courthial est telle, que la victime hypnotisée des « sciences humaines » se trouve tout à coup saisi de stupeur et rougit de honte, à la vue sublime du Doyen de la Faculté d'Aix-en-Provence fessant impitoyablement un Benjamin B. Warfield, dont l'excellence ne peut occulter les errements catastrophiques (p. 124). En même temps l'adorateur malgré lui (?) de la lubrique Putain du Diable découvre un libérateur : Pierre Courthial, par sa calme assurance - appuyé qu'il est par vingt siècles de théologie fidèle à la Tradition apostolique - dénoue les liens de la servitude de l'iniquité (Ésaïe 58, 6) qui enserrent de plus en plus ceux qui s'aventurent dans la (fausse) Théologie (9).
Dans ce sens, Pierre Courthial est un authentique juste.
A l'image de cette même Parole qu'il sert et serre dans son cœur (et ses écrits !), il blesse et guérit (Dt 32, 39) dans la même page. Autant on se sent humilié et fessé d'importance par sa main assurée, autant cette même main nous relève et nous indique avec non moins d'assurance que le statu quo n'est pas inévitable, et que les choses peuvent être différentes. Quelle consolation ; que dis-je ? Quel réconfort, quelle motivation, quel sain coup de pied au derrière ! Ah ! si nous voulions nous laisser rosser pour notre bien, quels avantages en retirerions-nous... (Ps 141, 5)

La théocosmonomie

Dans un Occident doublement décadent, et du fait d'une Église romaine « ajournée », championne de la « civilisation de l'amour », et par le spectacle d'un « Protestantisme » rendu odieux par ses audaces et sa lâcheté, - dans un Occident ravagé par l'Humanisme et vendu par des dirigeants politiques enchaînés, - dans un Occident où chaque petit reste fidèle commence doucement à percevoir la présence de ceux qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal, De Bible en Bible est plus qu'un « testament » (p. 9). De Bible en Bible est un legs.
Pierre Courthial retrouve la mentalité de Martin Luther au moment de sa prise de conscience de l'écart grandissant de l'Église de la Voie étroite : il ne conteste nullement la vision des choses, ni la hiérarchie apostolique (p. 27) : son attention est tournée vers l'ennemi commun : l'« apostasie présente » (p. 147). Il voit les fondements de la Chrétienté sapés par cette Renaissance qu ' encouragent et parrainent les papes humanistes et mécènes, cette masse de présupposés antichristiques - qui se manifeste tout d'abord plaisamment dans l'Art, et qui donnera au cœur spirituel de la chrétienté occidentale, Rome, l'aspect atrocement païen, d'une impiété mégalomane, qui devait finir par constituer son propre carcan et devenir le moule spirituel de sa vision des choses - en dépit des efforts d'un homme de Dieu comme Pie X, par exemple.
Pierre Courthial a le don des formules. « Deux grandes œuvres de Dieu : sa création et son Texte sacré (la première, cadre de la seconde ; la seconde interprétant la première) ont, comme leur centre vivant, la troisième œuvre : celle de son incarnation en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, pour nous et pour notre salut. » (p. 137) Dieu est Dieu, nom de Dieu ! Dieu est Maître chez lui - « le Dieu Créateur-Recteur-Sauveur en qui croient les Églises fidèles et les chrétiens fidèles, est un Dieu cohérent en tout ce qu'il est, fait et dit. » (p. 152)
Un esprit médiéval, en somme. Sans doute ces mots discréditeront l'auteur de De Bible en Bible aux yeux des progressistes narquois qui avaient cru bon, lors de la publication du Jour des petits recommencements (1996), d'en souligner le contenu « rétrograde » ; et ce n'est pas là le but d'une recension ! Mais qu'importe ! Le Doyen Courthial n'écrit pas pour plaire, et sans doute ce que nous écrivons ne le marginalisera pas plus qu'il ne l'est déjà.
Autant dire, avec Nicolas Berdiaev, que « l'appel au nouveau Moyen Age à notre époque est aussi l'appel à la révolution de l'esprit, à une nouvelle conscience. L'humanisme de l'histoire moderne est périmé, et dans toutes les sphères de la culture et de la vie publique, il passe à son opposé, il mène à la négation de l'image de l'homme. »(10).
Cesser le « dialogue » avec les Modernes, qui se sont jusqu'à présent occupés de nier le Règne universel de Jésus-Christ sur le monde sur lequel Dieu lui a donné tout pouvoir, et qui continuent à le faire avec l'aide bénévole des chrétiens, et reprendre les citadelles à eux livrées sans combat. Contrairement à Maritain, qui voyait s'ouvrir un « troisième âge » joachimite, théâtre de l'épanouissement de « l'humanisme intégral, l'humanisme de l'Incarnation... qui ne comporterait d'autre théocratie que celle du divin amour »(11), les chrétiens théocosmonomistes reconnaissent que s'il est un ordre des choses, cet ordre est le même (mutatis mutandis) et ne saurait intégrer le nouveau fondement posé par la Révolution. Ce point d'Archimède, fixe et inébranlable, duquel découle la « progression doctrinale » (p. 154) qui consiste à définir la Foi en fonction de l'émergence des hérésies, c'est la Parole-Loi de Dieu. « Le Texte sacré nous présente, nous donne, à la fois une vision du monde (cosmonomie) et une vision de Dieu (théonomie) constituant ensemble la théocosmonomie. » (p. 155)
Le malheur du temps fait que la Modernité est perçue comme inévitable et désormais constitutive de la réalité. Or, il n'en est rien - sinon Dieu aurait changé, se serait laissé dépouiller de son Droit et réduire à trouver de nouvelles solutions en contradiction avec son action dans le passé. La « vision théocosmonomique » s'oppose à l'antichristianisme de la Révolution (12). « A la question des hommes, lancinante : « Que faire, et comment ? » Dieu répond d'en Haut, à chaque aujourd'hui, par sa Loi, par son Texte sacré. » (p. 182)
Contrairement à ce qu'insinuent les « progressistes », la « culture » n'est ni neutre ni indifférente en soi. Et comme la nature a horreur du vide, là où le théocosme est battu en brèche par les chrétiens honteux de Dieu et de sa Loi, le technocosme prend immédiatement sa place (13).
Si donc nous devons retrouver une mentalité saine, qui diffère du tout au tout d'avec la mentalité moderne - subjective et antinomienne - c'est à l'Église d'assurer la prise en charge effective des hommes. Non pas l'Église apostate, mais bien l'Epouse du Christ-Roi : le temporel n'est pas autonome par rapport au spirituel, l'État n'est pas neutre. La renonciation à ces deux affirmations pourtant capitales a fait la ruine spirituelle sinon temporelle de la Rome moderniste. Ne la suivons pas !
« Mais, peuvent demander certains : « Les chrétiens et les Églises fidèles sont-ils tenus aujourd'hui, pour en vivre, de sonder, de scruter, tous les commandements qui se trouvent dans la Bible d'Israël, dans la Torah ? » Je réponds : « Certainement ! » (p. 184)
Pas de doute, Pierre Courthial est courageux. Nous avons là un chrétien qui n'a pas honte de l'Évangile, qui confesse notre Seigneur Jésus-Christ devant les hommes.
Donc un antimoderne, donc un théocosmonomiste conséquent avec lui-même.
Alors, rétrograde, Pierre Courthial ? En avance sur son temps, dirions-nous, si ce n'était pas faire là preuve d'intoxication progressiste. Précurseur, plutôt ; à classer non parmi les « penseurs » et autres « intellectuels » modern (ist) es, mais bien parmi la glorieuse cohorte de « ceux dont le monde n' est pas digne », des Confesseurs de la Foi et des Docteurs de l'Église ! Avis aux périmés !
C'est donc de « ce christianisme gigantesque d'autrefois dont ne veulent plus nos générations avortées »(14), que le Doyen Courthial est en train de parler, rappelant aux chrétiens français issus de la Réformation les principes immuables du règne de Dieu sur sa création et sur ses créatures.
Lecteur, cours acquérir De Bible en Bible, et lis-le - et tu verras que tu ne connaissais jusque-là qu'une infime parcelle de la Parole de Dieu !

Quelques remarques...

Il est inutile de répéter ce qui a si bien été écrit : que le lecteur s'y reporte lui-même ! Nous conclurons à présent ce bref aperçu de De Bible en Bible. Bien évidemment, les quelques remarques un peu plus critiques qui suivent n' engagent que leur seul auteur.
Le Doyen Courthial désire qu'un œcuménisme « fidèle, vigoureux et confessant » voit le jour (p. 153) entre les fidèles du Christ-Roi « encore dispersés en plusieurs dénominations » (p. 102) autour de ce qui fait le propre du christianisme véritable : la foi en le « Dieu trinitaire Créateur-Recteur-Sauveur » (p. 23) qui s'est révélé dans les Saintes Écritures, infaillibles.
Occidentaux, Français, c'est donc entre catholiques-réformés et catholique-romains que doit se produire ce rapprochement, les catholiques-orthodoxes étant majoritairement Orientaux.
Or, les romains sont définitivement hors du coup, à moins de revenir sur la « révolution en tiare », et de cesser d'entretenir l'idée que « l'Église se montre incapable de défendre efficacement la morale évangélique, parce qu'elle se tient obstinément attachée à des doctrines immuables qui ne peuvent se concilier avec les progrès actuels. »(15) On regrette amèrement que Pierre Courthial n'ait fait aucune allusion au courage d'un Mgr Ducaud-Bourget, d'un Mgr Lefebvre, au sein d'une Église en proie à l'action subversive des modernistes. Ils V'ont découronné ! Au contraire, on a parfois l'impression que sa vision de l'Église de Rome ne tient pas vraiment compte de l'apostasie officielle formulée au « Concile » Vatican II, qui l'a définitivement placée en-dehors de la communion des autres Églises (qu'elle tente d'attirer à elle, donc de corrompre). Face à ce triste état de fait, les catholiques-réformés ne devraient-ils pas plutôt saluer d'une geste fraternel le radeau traditionaliste qui cherche à s'écarter du maelstrom post-conciliaire, sous les torrents réprobateurs des modernistes installés ? Ainsi pourra se produire sans risque de pourrissement cet « œcuménisme vigoureux » (p. 1Cool, qui ne peut avoir lieu qu'entre ennemis purs et durs de la Modernité - ce que n'est assurément plus l'Église romaine ! La « cri¬tique » romaine de l'Humanisme vise à promouvoir l'« humanisme intégral » de la « nouvelle chrétienté » - ce que tout théocosmonomiste conséquent ne saurait approuver, tandis qu'à quelques détails près il pourra adhérer en toute bonne foi à toute la doctrine sociale, voire politique, formulée par les papes jusqu'au dernier et non moins courageux Pie XII.
L'œcuménisme viril existe du moment où les partisans de chaque confession se sont assurés qu'ils ne sont ni indifférents ni mollement condescendants les uns envers les autres, et qu'ils possèdent bien plutôt toutes les raisons passionnelles de s’entr’égorger. Car la haine superficielle est d'autant plus vive que les fondements respectifs sont plus rapprochés. Et inversement.
I .a deuxième remarque porte sur un point très important. P. Courthial ne veut pas laisser croire qu'il prône une action violente, une imposition de la Loi de Dieu par lu force, comme le serinent les piétistes, les libéraux et les lâches. (Quel théocosmonomiste l'a jamais dit ?) C'est louable à lui de réfuter d'avance les sottes objections.
Cependant, tant dans Le jour des petits recommencements (p. 259) que dans De Bible en Bible, on constate une obstination à vouloir voir la Reformation s'effectuer par le bas. « Cette transformation personnelle et sociale ne peut et ne pourra pas, ne doit et ne devra pas, être imposée de haut en bas, comme si l'un ou l'autre de ces « gouvernements » légitime (celui de l'État ou de l'Église, par exemple) avait le droit de dominer les autres ; mais, au contraire, doit et peut se réaliser de bas en haut, en partant du plus proche, le gouvernement de soi, pour s'étendre, peu à peu à tous les autres. » (p. 197) Quitte à passer pour un pinailleur, nous ne pouvons être d'accord avec lui, pour l'unique raison que cela n'a jamais été la façon de procéder de la Providence. Car sans doute n'est-il pas trop hardi de le dire, la Reformation, la métanoïa universelle - personnelle, institutionnelle, sociale, ecclésiale - ne partira de nulle part ailleurs que du Centre. Qu'est-ce à dire ? Elle partira bien du cœur, comme l'écrit notre cher Maître, mais du Cœur du Nouvel Adam, notre Seigneur Jésus-Christ.
Mystérieusement, ce sera par la sainteté d'un nombre infime d'élus, par la sainteté contemplative de quelques-uns qui auront entièrement gravi l'Echelle sainte -secondés par la fidélité des individus et des familles au mandat culturel et missionnaire (p. 191 et s.), que tout recommencera. Car rien de théonomique ne s'acquiert sans crucifiement.
Le lecteur voit cependant bien qu'il s'agit là plus d'une précision que d'une divergence.
« Le jour vient où la plus petite de toutes les semences s’épanouira en un arbre immense où joueront les oiseaux du ciel ! Le jour vient où le levain mis dans la pâte fera tout lever. Amen ! Alléluia ! » (p. 199)

Simon Scharf,
6 février de l'an de grâce 2003.

Notes

(1)Dans son Jour des petits recommencements, paru à L'Age d'Homme en 1996.
(2)De Bible en Bible, Lausanne : L'Age d'Homme, 2002.
(3) Op. cit., exergue.
(4)Jean de la Fontaine, Fables, « Le vieillard et les trois jeunes hommes », fin.
(5)Comme on peut le lire dans S. BERNAL, Mgr Escriva de Balaguer, Paris, 1978, p. 292 et s., où l'on sent l'angoisse des catholiques-romains déchirés entre le devoir de fidélité et la vue de l'apostasie perpétrée par Vatican II.
(6)D'autre part, notons que la promotion du « laïcat » par le « Concile » Vatican II ne mène pas à la propagation de la Doctrine dans la vie « quotidienne » (contrairement aux apparences), mais bien à la destruction de toutes les élites - clergé ou professions temporelles - par la dispersion et l'émiettement des vocations. N'y aurait-il pas même parenté idéologique entre le développement de l'activité des « laïcs » au sein de l'Eglise, et la « laïcité » et la « démocratie » telles que nous les connaissons ? Le sujet est à approfondir, et sort du cadre de cette recension.
(7)Rappelons que la définition de catholique est : « selon le tout de la Vérité révélée » (p. 12).
(CoolLéon Bloy, Lettres à l'abbé Cornuau et au frère Dacien, Paris, 1926, p. 10
(9)En même temps, P. Courthial réhabilite la Théologie aux yeux des « évangéliques » qui la méprisent et la honnissent, n'ayant d'elle que l'exemple abject des arguties libérales qui « font perdre la foi ».
(10)Nicolas Berdiaev,Le nouveau Moyen Age, Lausanne : L'Age d'Homme, 1985, p. 58.
(11)Jacques Maritain, Humanisme intégral, Paris : Aubier, 1968, p. 147-8.
(12)La « nouvelle chrétienté » est la « cité de la Révolution », remarque l'Abbé Julio Meinvielle, dans son magnifique De Lamennais à Maritain, Bouère : DMM, p. 241 s.
(13)Nous faisons allusion au livre de J. Marejko, La cité des morts, avènement du technocosme, Lausanne : L'Age d'Homme, 1994.
(14)Léon Bloy, La femme pauvre, I, xv.
(15) L'une des erreurs dénoncées dans l'estimable décret Lamentabili de Pie X, 1907, § LXIII.









_________________
Veritas Vulnere Viret, Sous les coups la Vérité se renforce. (Pierre Viret)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 18:36    Sujet du message: Répondre en citant

Merci de nouveau Pierre pour ces interventions qui permettent de mieux saisir la pensée théonomiste, même si, apparement, les réponses aux objections tardent à venir.
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

Patriarche Timothéos Ier a écrit:


Et en l'occurence, si jamais toi (Ours) tu lis des choses théonomistes et que tu apprécie certains aspects (je demande à tout hasard), lesquels sont-ils? Rolling Eyes


Je n'ai plus rien lu des théonomistes depuis des années et de toute façon cette école n'existe plus vraiment. Par ailleurs, sache que je m'intéresse peu à ce qui vient de la "Christian Right" américaine; ma maman m'a toujours dit de ne pas fréquenter les voyous. Cool
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Pierre Benoit

Stagiaire


Inscrit le: 15 Mar 2004
Messages: 51

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 19:14    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Merci de nouveau Pierre pour ces interventions qui permettent de mieux saisir la pensée théonomiste, même si, apparement, les réponses aux objections tardent à venir.
_________________
Par ailleurs, sache que je m'intéresse peu à ce qui vient de la "Christian Right" américaine; ma maman m'a toujours dit de ne pas fréquenter les voyous.
_________________


Si vous aviez lu entièrement la recension De Bible en Bible qui répond parfaitement à toutes les objections sur ce sujet vous ne poseriez pas la question…
Mais concernant la Fondation Chalcedoine ainsi que la vision biblique du monde il est évident comme le dit M. P.Courthial, que les réformés confessants ont toujours plus à se reformés.
Maintenant de là a traiter ces chrétiens de voyous, plein de tous les totalitarismes et dérives tyranniques… qu’ils considèrent le livre saint comme un manuel politique… La théonomie? un système fondé sur une mauvaise éxégèse des textes bibliques…etc. vous devez vous tromper de cible ou bien vous êtes dans l’erreur, or (citation) :


L'erreur engendre la division.
Ce n'est pas celui qui dénonce l'erreur qui cause la division,
mais celui qui la prêche

LOUIS-HUBERT REMY
_________________
Veritas Vulnere Viret, Sous les coups la Vérité se renforce. (Pierre Viret)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 19:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
L'erreur engendre la division.
Ce n'est pas celui qui dénonce l'erreur qui cause la division,
mais celui qui la prêche


Cette sentence me plaît beaucoup Wink

Citation:
de toute façon cette école n'existe plus vraiment.


Ce qui n'est pas surprenant quand on voit l'attrait exercé sur les esprits par les choses les plus hétérodoxes...
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 20:13    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre Benoit a écrit:
Citation:
Merci de nouveau Pierre pour ces interventions qui permettent de mieux saisir la pensée théonomiste, même si, apparement, les réponses aux objections tardent à venir.
_________________
Par ailleurs, sache que je m'intéresse peu à ce qui vient de la "Christian Right" américaine; ma maman m'a toujours dit de ne pas fréquenter les voyous.
_________________


Si vous aviez lu entièrement la recension De Bible en Bible qui répond parfaitement à toutes les objections sur ce sujet vous ne poseriez pas la question…
Mais concernant la Fondation Chalcedoine ainsi que la vision biblique du monde il est évident comme le dit M. P.Courthial, que les réformés confessants ont toujours plus à se reformés.
Maintenant de là a traiter ces chrétiens de voyous, plein de tous les totalitarismes et dérives tyranniques… qu’ils considèrent le livre saint comme un manuel politique… La théonomie? un système fondé sur une mauvaise éxégèse des textes bibliques…etc. vous devez vous tromper de cible ou bien vous êtes dans l’erreur, or (citation) :


L'erreur engendre la division.
Ce n'est pas celui qui dénonce l'erreur qui cause la division,
mais celui qui la prêche

LOUIS-HUBERT REMY



Les citations, c'est très joli, mais ça ne remplace pas les idées et la pensée claires.

Je n'ai pas traité les théonomistes de voyous, mais, les gens de la Christian Rigth qui ne sont pas tous théonomistes. Quant au livre de P. Courthial,je n'ai guère besoin d'en lire sa recension, puisque je l'ai déjà lu il y a plusieurs années, merci.

Quant à la soit-disant "vision biblique du monde" du théonomisme, je ne vois pas comment on peut conjuguer la défense de l'ultra-capitalisme le plus acharné avec la prétention d'être scripturaire. D'autre part, savez-vous que nombre de théonomistes, au premier rand desquels Rushdoony, étaient opposés aux mariages interacieux que vous avez défendus sur ce forum il y a quelques mois?

Puisque vous n'accpetez pas de placer le débat sur le terrain scripturaire ou il serait aisément réglé, et puisque vous ne smeblez guère désireux de répondre VRAIMENT (et non pas en nous abreuvant de textes hors-sujet)à mes objections d'ordre historique (Mgr Pie, vous vous souvenez), je vais vous en livrer une d'ordre politique:


il est clair pour n'importe quel observateur attentif que la théonomie et les mouvement affiliés sont une idéologie d'extrême-droite paradant sous des oripeaux bibliques. Je n'ai rien contre l'extrême-droite. Non, vraiment, c'est plutôt elle qui a des problèmes avec les gens comme moi.
Mais il faut quand même reconnaître que le fait même de se placer dans le prisme droite-gauche vous place dans l'héritage de la Révolution française qui est à son origine. La théonomie, ce sont des protestants courant après le rêve d'une "chrétienté" qui n'a d'ailleurs jamais existé.

Quand comprendrez-vous que l'attitude de Jésus, loin d'être apolitique, était en fait "anti-politique" au sens du refus de la recherche de puissance?
Comment justifiez-vous l'identifiaction complète de l'Israël national avec l'Eglise qu'implique la théonomie? Il est bien sûr plus facile de flatter la volonté de puissance de certains chrétiens déboussolés par l'évolution de nos sociétés et de prêcher une théologie de la gloire qui, comme Luther l'a bien montré, s'oppose toujours à la théologie de la croix.

J'attends vos réponses circonstanciées.
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Mais alors, un électeur chrétien doit-il mettre ses convictions dans sa poche lorsqu'il est devant les urnes?
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

Patriarche Timothéos Ier a écrit:
Mais alors, un électeur chrétien doit-il mettre ses convictions dans sa poche lorsqu'il est devant les urnes?


Je te trouve frnachement excessif pour le coup! Refuser de se laisser bercer par les illusions théonomistes, ce n'et pas refuser l'implication reponsable du chrétien dans le processus électoral, et plus largement, dans la vie de la Cité. Maintenant, encore faut-il le faire de façon réaliste (parce que la poltique est quand même l'art du REEL) et biblique.
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 21:00    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas voulu être excessif. Seulement, il se pose ici (pour moi en tous cas) une question délicate (qui est d'ailleurs stimulée par ce que tu dis sur le réalisme):
Jusqu'où le Chrétien doit-il aller dans la mise en pratique de ses convictions dans la vie de la Cité?
Jusqu'ou une société civile doit être ''chrétienne''?
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Pierre Benoit

Stagiaire


Inscrit le: 15 Mar 2004
Messages: 51

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quand comprendrez-vous que l'attitude de Jésus, loin d'être apolitique, était en fait "anti-politique" au sens du refus de la recherche de puissance?


Comme le Christ l’a dit : "Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre" (Mat 28, 1Cool, il possède le triple pouvoir : exécutif, législatif et judiciaire.

Le fait d’annoncer qu’un parti politique dispose des valeurs chrétiennes dans son programme ne constitue aucunement des propos partisans.
Par ailleurs, le chrétien doit être partisan des valeurs chrétiennes et il va de soi qu'il choisit prioritairement dans son vote le parti qui en témoigne le maximum. Quand à votre façon de parler sur la vision biblique du monde, il n'existe en effet, aucun parti politique au monde qui le partage, ni même la majorité des églises chrétiennes qui tendent plutôt vers le communautarisme.
Dans la rubrique: Politique du SRC, est présenté trois excellents auteurs antirévolutionnaires qui démontre parfaitement bien le mécanisme idéologique de l'antichristianisme dont partage la plupart des partis politiques.

Or le Christ est roi de droit sur les individus comme sur les sociétés.
Comme seconde Personne de la Sainte Trinité, le Christ possède en commun avec le Père et le Saint-Esprit l’empire souverain sur le monde.
Mais c’est au Christ en tant qu’Il est homme qu’est attribué le titre de Christ-Roi car la notion de royauté est une notion liée à la nature humaine.
C’est ce qui ressort de la vision du prophète Daniel : "Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur les nuées vint comme un Fils d’homme. Il s’avança jusqu’au vieillard et on l’amena devant lui. Et celui-ci lui donna puissance, gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent, sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son royaume ne sera jamais détruit".
Ainsi que des paroles de l’archange Gabriel à Marie : "Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils... Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son Père. Il régnera à jamais sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin".
A Pilate qui le questionne à ce sujet, Jésus répondit sans hésitation : "Tu l’as dit, je suis roi".
A Saint Jean, il apparaît comme le "prince du roi de la terre" (Apocalypse 1, 5) et le "Roi des rois et Seigneur des Seigneurs" (19, 16).
Ce pouvoir royal du Christ découle de l’union de sa nature humaine avec sa nature divine à laquelle tout est soumis. Il découle de l’Incarnation.
Et cette même union fonde également le second titre que le Christ a à être notre roi, à savoir le droit de conquête.
Par son sacrifice rédempteur, Jésus a délivré les hommes de l’esclavage du démon.
Il avait aussi annoncé : "Le prince de ce monde va être jeté dehors".

Puisque par nature et par conquête le Christ possède la royauté sur le monde entier, c’est sur tous les hommes que s’étend sa royauté.
Son empire ne s’étend pas seulement aux nations chrétiennes, il embrasse aussi tout ce qu’il existe d’hommes n’ayant pas la foi chrétienne, de sorte qu’en toute vérité l’universalité du genre humain est soumise à la puissance de Jésus-Christ.

Du fait que le pouvoir du Verbe incarné est illimité, il ressort également que sa royauté s’exerce non seulement sur l’homme privé ou sur l’homme en tant qu’il possède une dimension religieuse - privée ou publique - mais encore sur l’homme en tant qu’il est animal social dans les domaines familial et politique.
Aussi Sa royauté exige que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens aussi bien dans la législation que dans la façon de rendre la justice et que dans l’éducation des jeunes à une doctrine saine et à une bonne discipline des mœurs.

Le Christ est donc notre roi de droit, mais l’est-il autant de fait ? En effet, peut-on dire que le Christ règne vraiment lorsque tant d’hommes lui désobéissent, lorsque tant de lois humaines contredisent sa loi ?
Et donc faut-il attendre la fin du monde pour voir Jésus régner de fait sur tous les hommes ?
Non, car nous dit l’apôtre Paul : "Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds" (1Co.15, 25) et qu’alors il manifeste sa gloire aux yeux de tous.
En vérité tout advient comme le Christ le permet. S’il le voulait, il pourrait manifester sa puissance en réduisant à néant tous ceux qui lui désobéissent ou se révoltent contre lui.
C’est ce qu’il a voulu signifier à l’apôtre Pierre lorsque ce dernier avait dégagé l’épée au moment de la Passion au Jardin des Oliviers : "Crois-tu que je ne pourrais pas invoquer mon Père, qui me fournirait immédiatement douze légions d’anges et plus ?" (Mat. 26, 53).
Mais Jésus veut procéder autrement.
Dans le gouvernement du monde, il désire respecter le grand bien dont il a doté la nature humaine, à savoir : la liberté.
C’est donc une libre réponse que Dieu attend de l’homme à la suite de son appel à organiser le monde selon sa Loi. Sans doute l’homme peut faire un mauvais usage du don qui constitue la dignité de sa nature et se soustraire à cette Loi, avec les conséquences que cela peut entraîner pour lui-même et pour la société. Mais si le Christ intervenait chaque fois que l’homme usait mal de sa liberté, ce ne serait plus le traiter comme un être libre et responsable.

Jésus sait mieux que personne qu’on ne peut faire évoluer positivement les hommes et les sociétés, surtout après le péché originel, en faisant l’économie du facteur temps.
C’est en prenant en compte cet aspect des choses que Dieu a élaboré un plan de salut vis-à-vis de l’humanité en général.
"La loi conduisant d’une manière parfaite tous les hommes au Salut n’a pu être donnée qu’après la venue du Christ. Auparavant, il fallait donner au peuple où le Christ devait naître une loi qui préparerait à recevoir le Christ, dans laquelle seraient contenus les rudiments de la justice qui assure le Salut" (Saint Thomas d’Aquin).
C’est donc de cette façon de faire que tous ceux qui ont influence sur les lois civiles doivent s’inspirer :
"La loi humaine a pour but d’amener les hommes à la vertu, non point d’un seul coup, mais progressivement. C’est pourquoi elle n’impose pas de suite à la foule des gens imparfaits ce qui est l’apanage des hommes déjà parfaits, à savoir de s’abstenir de tout mal. Autrement, les gens imparfaits, n’ayant pas la force d’accomplir des préceptes de ce genre, tomberaient en des maux plus graves, selon ces mots du Livre des Proverbes : "Celui qui se mouche trop fort fait jaillir le sang", et il est dit dans Saint Matthieu que "si le vin nouveau", c’est-à-dire les préceptes d’une vie parfaite, "est mis dans les outres vieilles", c’est-à-dire en des hommes imparfaits, "les outres se rompent et le vin se répand", c’est-à-dire que les préceptes tombent dans le mépris, et par le mépris, les hommes tombent en des maux plus graves" (Saint Thomas d'Aquin).

Ce qui est premier dans l’ordre ontologique ne l’est pas forcément dans l’ordre chronologique : C’est tout un monde qu’il faut refaire depuis les fondations; de sauvage, il faut le rendre humain; d’humain, le rendre divin, c’est-à-dire selon le cœur de Dieu.
Pour être roi d’une cité, Jésus-Christ, en effet, demande d’abord la fidélité au droit naturel pris dans son ensemble et non pas seulement un hommage public aux ministres de sa religion et aux Sacrements de son Corps et de son Sang.
Les pouvoirs publics ne peuvent fonctionner sans une adhésion minimale des citoyens, sans un certain consensus social (qui n’est pas nécessairement synonyme d’élection). S’emparer des rênes du pouvoir afin de proclamer ex abrupto la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ est une chimère pour nostalgiques coupés de la vie concrète de la société civile.
Il a fallu plusieurs siècles longs et douloureux pour que l’Empire romain devienne chrétien, par la conversion de Constantin. L’Eglise primitive a su, avec patience, réalisme et héroïsme, attendre le moment choisi par Dieu.

C’est donc en se mettant au service du Christ Roi de la cité temporelle que le chrétien fidèle répondra le mieux possible aux exigences propres du sacerdoce commun des fidèles reçu par notre Seigneur Sauveur et Rédempteur.
_________________
Veritas Vulnere Viret, Sous les coups la Vérité se renforce. (Pierre Viret)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Semper Reformanda Index du Forum -> Politique Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure ( heure d'hiver )
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5  Suivante
Page 3 sur 5

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com