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Un inédit de Jacques Ellul

 
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Auteur Message
Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Mar 14, 2007 20:30    Sujet du message: Un inédit de Jacques Ellul Répondre en citant

Vous trouverez ici un texte que j'ai trouvé sur le site de Pierre Patrick Kaltenbach. Il est dû à la plume de Jacques Ellul, le grand penseur chrétien. Le contexte imédiat a changé, mais certains aspects de ce txte me semble encore pertinents. Vos réactions?

Réflexions de Jacques Ellul sur le projet d’Etats Généraux du Protestantisme


Inédit de Mars 1987


" Ce projet va rencontrer des difficultés clairement analysées par Marie.Louise. Fabre. Je ne prétends pas apporter des réponses mais des suggestions et des mises au point

Je retiendrai d’abord quatre affirmations positives du projet qui me semblent essentielles.

- Le mouvement pour les Etats Généraux ne correspond pas à un projet unique et unifiant ayant pour objectif principal une immense réunion.
- Le mouvement doit provoquer une « foire aux idées ».
- Il faudrait faire un recueil des choses faites ici ou là ( et il y en a beaucoup plus qu’on ne m’imagine) et inciter à des rencontres régionales.
- Nous avons à être un comité d’incitation.

Ceci dit passons aux craintes et aux réactions négatives .


1 Beaucoup sont hésitants à cause du flou de nos propositions. On voudrait un cadre plus précis. Des objectifs clairs. Il y a un certain désarroi devant le fait que rien n’est téléguidé. Qui sera la locomotive si on ne veut rien diriger d’en haut ? Et tout ceci est parfaitement précisé dans la formule selon laquelle le spontanéisme n’existe pas .



a) Je suis bien d’accord avec cette dernière formule, mais nous n’avons jamais pensé à un spontanéisme pur : le comité doit être un lieu d’incitation, de propositions, d’appel à la mise en mouvement Je pense qu’il faut résister à la tentation du jacobinisme et de l’institutionnalisation. Nous avons clairement dit qu’il ne s’agit pas de créer des institutions parallèles ou concurrentes avec celles de la FPF ou de l’ERF et autres églises .



b) Le flou est typique de tout ce qui est issus de la Réforme ! La théologie de la grâce est floue. L’appel à la foi individuelle et à l’interprétation personnelle de l’Ecriture est flou. L’absence d’une morale instituée autoritaire avec sanctions écclésiastiques est flou. Le changement de l’homme dans ses racines profondes par le Saint Esprit, et conduisant à des œuvres diverses qui peuvent paraître contradictoires ( aux yeux de ceux pour qui il y a un « tu dois » clair) est flou.



c) Mais il faut nous rappeler que la liberté est toujours floue. ( Et c’est pour effacer ce flou que l’on institutionnalise, aussi bien l’Eglise au III°siècle que les Jacobins avec la Convention, aussi bien que Lénine en 1919 ) . Le mouvement des E.G.P. est un appel à la liberté, à l’égard des traditions anciennes ou des structures d’églises dépassées. Mais ce flou de la liberté est celui qui nous demande des initiatives et des prises de responsabilité.( non pour entrer dans un… office…… déjà tout prêt mais prendre des responsabilités dans des domaines inexplorés).
Le mouvement pour les EGP doit être un appel pour que chacun se sente responsable d’abord du groupe de chrétiens qu’il rencontre, ensuite de ceux qui sont potentiellement intéressés, pour aboutir à un projet commun.


d) Le projet commun, nous n’avons pas à le tracer à l’avance, article par article.( il n’y aurait plus alors ni invention ni initiative). Mais ceux qui prennent des initiatives doivent savoir :- qu’il y a un lieu de rencontre- un lieu de reflexion théologique sur tous les thêmes qui pourraient être évoqués- un point d’appui (s’ il est nécessaire d’obtenir un tract, un conférencier etc..) un lieu d’échanges des expériences effectuées ailleurs.


2 Je rapellerai que les grands lignes du projet existent.


a) Se rencontrer pour évaluer nos différences (théologiques, écclésiologiques… ceci semble avoir effrayé certains, j’y reviendrai) non pour les supprimer mais pour évaluer le chemin qui est possible ensemble. Je dirai par exemple que pendant toute une période, l’Eglise officielle a perdu le sens eschatologique, et qu’il a été trés bien que certains se séparent et s’unissent pour redonner à l’eschatologie sa place essentielle. De même en ce qui concerne le Saint Esprit. Ce que l’on a appelé de sectes a finalement souvent ramené l’Eglise dans le droit chemin. Saint Augustin disait déjà « Oportet haeres esse » " il convient d'être hérétique" Mais entre nous, il n’y a plus d’hérétiques.


b) Arriver à joindre, à intéresser, à faire parler ceux qui se sont écartés des Eglises et sont « marginaux ».Il ne s’intéresseront jamais à une réforme institutionnelle venant des autorités. Ils peuvent être intéressés et peuvent coopérer s’ils ont le sentiment qu’il s’agit d’un mouvement, destiné à aboutir à un résultat qui n’est pas donné d’avance mais qui est à inventer et auquel leur « invention » peut être utile. Compte tenu qu’il ne peut pas s’agir d’une nouvelle définition ou organisation de l’Eglise : il ne s’agit pas de l’ »ESSE » de l’Eglise mais du « Bene ESSE »


c) Si l’on sent un mouvement de la base dans les Eglises dans le sens de grandes rencontres, genre Kirchentag, il faudra être assez audacieux pour le tenter. Mais cela ne peut paraître qu’après avoir compris (et connu) ce que chacun pense de son Eglise, et quel peut être son souhait des apports nouveaux dans son Eglise.

d) Formuler un projet ( naissant à partir de l’actuel projet d’EGP) qui puisse engager les Eglises à évoluer. Ce qui menace le plus toutes les Eglises, c’est la tendance à l’installation et à la répétition. , Il ne s’agit pas de faire du nouveau pour le plaisir de changer, il s’agit de réfléchir ensemble à ce qui paraîtrait souhaitable dans tous les domaines, évangélisation, présence au monde, adoration, liturgie , éthique. Par exemple : comment exprimer concrètement une théologie de la grâce, ou de l’espérance ?

e) Ceci me conduit à aborder un point sensible et délicat : il existe dit-on des « Eglises séparées autocéphales », habituées à travailler seules et qui seront difficilement intéressées par le projet. C’est très bien d’être une église autocéphale et auto suffisante. Mais est-il légitime de se satisfaire, quand on est l’Eglise de Jésus Christ, de ce que l’on est ? N’est- il pas bon quelque soit le régime, de se considérer d’un œil critique ? N’est-il pas bon de concrétiser les relations entre Eglises, dans la perspective de l’Eglise Universelle ? N’est-il pas bon d’accepter le dialogue avec les autres, sans que cela engage si peu que ce soit sur le plan institutionnel ? Et inversement est-il bon de se satisfaire de ce que l’on est, en considérant comme suffisant ce que l’on fait pour être l’Eglise du Christ ? Il faut arriver à poser ces questions à ces Eglises habituées à travailler seules.

3) Ceci nous conduit à considérer le troisième obstacle que nous rencontrons : la peur de chaque Eglise de « perdre son identité » et d’entrer dans une tentative plus ou moins larvée d’oecuménisme ressenti comme une « rapprochement ». Faut-il alors faire passer le souci de notre « identité écclésiologique » avant ce qui devrait être notre seule préoccupation ; la proclamation de l’Evangile de Jésus Christ ?. Chaque Eglise peut-elle se déclarer satisfaite de ce qu’elle fait pour cette proclamation ? Je comprends parfaitement l’importance attachée à l’ »identité », mais il faut se rendre compte qu’il s’agit d’une fidélité au passé, qui est louable, mais qui n’est, peut être, plus tout à fait adéquate à notre temps. IL serait regrettable que notre souci de conserver nos dénominations et nos coutumes empêche d’engager un dialogue avec les autres Eglises pour s’apprendre réciproquement à annoncer l’Evangile. Je crois que chaque groupement chrétien, chaque Eglise porte son trésor de vérité (Et Calvin reconnaissait que, dans l’Eglise catholique même, il subsistait quelques « restes d’Eglise), mais aucune ne détient la vérité entière.

Pourquoi ne pas s’interroger, partager, échanger ? Et comment nous rendre compte qu’il nous manque quelque chose si nous n’acceptons pas le dialogue avec les autres ? Rapellons nous que pendant des siècles, ce qui a été la plus grande erreur de l’Eglise Romaine a été d’identifier son être avec la Totalité de la vérité révélée, étant seule détentrice du Saint Esprit. Rapellons nous enfin que certes « l’identité » de notre Eglise est important ( Et je tiens à mon Eglise Réformée !) mais qu’elle ne peut en rien être assimilée à l’Eglise de Jésus Christ ; considérons que toutes les églises fondées par Paul on été anéanties, comme toutes les églises d’Afrique du Nord si florissantes aux III° et IV° siècles. Mais cela n’a pas empêché l’Eglise de Jésus Christ de se développer….. ailleurs. Si mon Eglise Réformée devait disparaître, je le regretterais beaucoup, mais j’ai l’assurance absolue qu’ailleurs naîtrait une autre Eglise , reprenant ce qu’elle pouvait contenir de vérité.

Enfin on a posé la question de savoir si nous sommes un comité Théologique » ou un comité Révolutionnaire. Pour les deux, j’aurais une réponse ambivalente. Comité théologique ? Oui, dans la mesure où il doit y avoir des confrontations théologiques et où nous recherchons un dénominateur commun . Non, dans la mesure où nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une réflexion théologique intellectuelle. Comité révolutionnaire ? Oui dans la mesure où nous cherchons à faire parler la « base », et où nous nous risquons à bousculer les traditions . Non dans la mesure où nous ne remettons pas en cause les autorités instituées des diverses Eglises, leurs Institutions et leurs Raisons d’être.””
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
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