Semper Reformanda

[Jean-Philippe Bru]

UNE ANNEE DE GRACE

Luc 4.14 Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée, et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour.
15 Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous.
16 Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,
17 et on lui remit le livre du prophète Esaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit:
18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé
19 Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur.
20 Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.
21 Alors il commença à leur dire: Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie.

En ce début d’année 2004, vous avez sans doute commencé à recevoir des vœux de bonne année de la part de vos parents et amis.
Cette tradition est louable, mais il nous faut bien reconnaître qu’il n’est pas en notre pouvoir de faire en sorte que ces vœux se réalisent.

Quand Jésus proclame au début de son ministère public une année de grâce du Seigneur, ce n’est pas un simple vœu sans lendemain, mais une annonce officielle : une période de grâce a commencé, profitez-en !

Or cette période de grâce inaugurée par Jésus ne s’est pas achevée avec son départ, mais elle se poursuit par le Saint-Esprit jusqu’à son retour pour juger les vivants et les morts.
Il faut donc en profiter tant qu’il est encore temps, comme on profite de la période des soldes pour faire de bonnes affaires.
2 Corinthiens 6:2 Car il dit: Au temps favorable je t’ai exaucé, Au jour du salut je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut.

Chaque nouvelle année est une année de grâce, une année où nous sommes tous invités à demander à Dieu sa grâce et à nous faire grâce les uns aux autres.
Mais pour bien comprendre en quoi consiste cette grâce, revenons sur la déclaration de Jésus dans la synagogue de Nazareth…

(1) Une année de restitution

Quand Jésus parle d’une année de grâce, il fait sans doute allusion à la fameuse année du Jubilé, qui revenait tous les cinquante ans en Israël et qui avait ceci d’extraordinaire qu’à cette occasion :
1. Toutes les dettes devaient être effacées.
2. Celui qui avait dû vendre son héritage familial le récupérait.
3. Celui qui s’était vendu comme esclave retrouvait sa liberté.

Eh bien c’est une telle année que Jésus est venu inaugurer !
Bien sûr si vous avez dû vendre la maison familiale, ne comptez pas la récupérer : il faudrait pour cela que l’acheteur joue le jeu.
De même si vous vous êtes endettés.

Mais qui est notre principal créancier ? Combien de fois avons-nous offensé Dieu en 2003 ? A combien s’élève votre dette envers lui ?
Eh bien sachez que Dieu est prêt à jouer le jeu et à effacer votre dette.
Il suffit de le lui demander.

Peut-être avez-vous le sentiment d’avoir perdu du terrain en 2003, d’avoir bradé votre héritage spirituel pour un plat de lentilles.
Sachez que vous pouvez tout récupérer en Jésus-Christ, votre héritage et votre liberté :
Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle !
Reconnaissez votre misère, et laissez Dieu vous restituer tout ce que vous avez perdu ou gaspillé :
Joël 2.25 Je vous remplacerai les années Qu’ont dévorées la sauterelle, Le jélek, le hasil et le gazam, Ma grande armée que j’avais envoyée contre vous.
26 Vous mangerez et vous vous rassasierez, Et vous célébrerez le nom de l’Eternel, votre Dieu, Qui aura fait pour vous des prodiges; Et mon peuple ne sera plus jamais dans la confusion.

Comment Dieu peut-il remplacer ce que nous avons perdu ?
1. Il commence par effacer notre dette.
2. Là où le péché a abondé, sa grâce surabonde : autrement dit Dieu utilise nos échecs pour manifester l’ampleur de sa grâce.
3. Un échec vaut parfois mieux qu’une réussite : celui à qui on pardonne peu aime peu, mais celui à qui on pardonne beaucoup aime beaucoup.

N’essayez surtout pas de vous améliorer sans vous appuyer sur la grâce de Dieu : ce serait peine perdue !
L’année du Jubilé était une bonne nouvelle surtout pour les pauvres, pour ceux qui avaient tout perdu.
De même aujourd’hui l’évangile est pour les pauvres, pour ceux qui reconnaissent leur indigence spirituelle.
Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.
Jésus n’est pas venu appeler des justes, mais des pêcheurs !
Ceci nous amène à notre deuxième point :

(2) Une année de guérison

Bien que Jésus ait accompli de nombreuses guérisons physiques pendant son ministère terrestre, ce qu’il est venu guérir en priorité ce sont les cœurs brisés.
Mt 11.28 Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

Votre cœur a-t-il été brisé en 2003 par un drame familial, un échec personnel, l’indifférence ou l’injustice.
Cette année 2004 peut devenir pour vous une année de guérison.
Peut-être vous sentez-vous comme l’homme de la parabole que des brigands avaient laissé pour mort au bord de la route.
Luc 10.33 Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
34 Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.

Laissez le Seigneur Jésus verser de l’huile et du vin sur vos blessures, et prendre soin de vous.
Son pouvoir de guérison n’a pas diminué.
Celui qui a remis en place l’oreille du serviteur du souverain sacrificateur peut recoller les morceaux de votre cœur brisé.

(3) Une année de délivrance

Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour annoncer aux captifs la délivrance.
Les Juifs avaient connu la captivité babylonienne : 70 années d’exil sur une terre étrangère, jusqu’à ce que Cyrus les autorise à retourner dans leur pays.
Imaginez la joie des exilés quand l’édit de Cyrus fut publié.
Chose étonnante, la majorité des exilés décida de rester en Babylonie.

De même aujourd’hui, beaucoup de ceux qui entendent la bonne nouvelle restent indifférents et se privent de la grâce de Dieu.

Car pour recevoir la grâce de Dieu, il faut d’abord avoir été éclairé.
De même que seuls les exilés dont Dieu réveilla l’esprit retournèrent à Jérusalem, de même aujourd’hui seuls les aveugles dont Dieu ouvre les yeux saisissent vraiment la portée du salut et en profitent.

Beaucoup hésitent à quitter une vie confortable pour se risquer sur les routes parsemées d’embûches qui conduisent à Jérusalem.
D’autant que la ville est en grande partie détruite, tout est à reconstruire.
C’est le prix de la liberté !
Il faut renoncer à son ancienne vie de captif et repartir à zéro en homme libre.

Que choisissez-vous ? le confort de la captivité ou le risque de la liberté ?
Vous qui avez rejoint la communauté des rentrants, regrettez-vous déjà votre vie passée, comme ces Irakiens qui regrettent la période Saddam.

Sachez cependant qu’un enfant de Dieu ne peut être heureux que dans sa patrie.
Comment chanterions-nous le cantique de l’Eternel sur un sol étranger ? Ps 137.4
Un chrétien n’a pas besoin de se rendre à Jérusalem pour être heureux, car sa patrie est dans les cieux.
Nous avons besoin de demeurer en Christ.
Car les vrais adorateurs adorent Dieu en Esprit et en vérité.
Ils n’ont pas besoin de se trouver dans un lieu particulier.
Il leur suffit de fixer les yeux sur celui qui est venu délivrer tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l’esclavage. Hb 2.15

Christ a fait tout ce qu’il fallait pour que cette nouvelle année soit pour nous une année de grâce, de guérison et de délivrance.
Ne nous privons pas d’une telle bénédiction, mais approchons-nous avec assurance du trône de la grâce, car un roi plein de compassion nous y attend !
Puisez de l’eau avec joie aux sources du salut !

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