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Phil 3.8-14

 
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Ours Martin

Modérateur


Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Aoû 04, 2006 21:58    Sujet du message: Phil 3.8-14 Répondre en citant

PHILIPPIENS 3.8-14

FIXES SUR LE BUT

Que la grâce et la paix de notre seigneur Jésus Christ soit avec chacun d’entre vous. Amen.

Le passage que je vous invite à méditer ce matin se trouve dans l’épître de Paul aux Philippiens.

Je vous invite à prier- PRIERE

Mes chers frères et soeurs, comme la plupart d’entre vous certainement, je connais plusieurs personnes en recherche d’emploi. Toutes insistent sur l’importance de leur CV. Toutes, en fait, possèdent plusieurs CV, adaptés aux divers profils d’emploi auxquels elles peuvent postuler. Un CV, cela doit faire bonne impression. Il s’agit de montrer ses compétences, sa formation, son expérience, sa capacité d’adaptation. Dans un CV, on veut se présenter sous son meilleur jour, avec toutes ses forces, tous ses atouts.
Dans notre passage d’aujourd’hui, Paul, lui, nous explique qu’il a déchiré son « CV religieux ». Tout ce qu’il contenait, l’apôtre dit qu’il n’en a plus rien à faire. Comment expliquer cette attitude ? Paul ne parle plus de religion, pour lui, l’important, c’est de connaître Jésus, et de continuer à poursuivre ce but.

L’excellence de connaître Christ :
Paul écrit aux Philippiens dans un contexte particulier. Il veut les
remercier pour leurs dons. Mais il s’inquiète aussi de l’influence des enseignements de « mauvais ouvriers ». Très probablement, des gens qui affirmaient aux chrétiens de Philippe que, pour être sauvés, ils devaient se conformer aux exigences de la Loi juive, notamment la circoncision. Paul connaît ces thèses. Il sait quel danger mortel elles représentent pour l’Evangile. Alors, il invoque son propre parcours pour montrer à ses frères la folie de s’engager sur un tel chemin. Au verset 4-6, l’apôtre dresse le catalogue impressionnant de son pedigree impeccable dans le judaïsme : « Moi aussi (…) j’aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelqu’un croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage,5 moi, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien 6 quant au zèle,persécuteur de l’Eglise ; irréprochable, à l’égard de la justice de la loi. ». Luther disait que si quelqu’un pouvait être sauvé par les moineries, c’était bien lui. Ici, Paul nous dit : si quelqu’un pouvait mettre sa confiance dans son arrière-plan religieux, dans ses bonnes œuvres, dans son obéissance minutieuse à la Loi, c’est moi ! Et bien, tout cela, je n’y accorde plus la moindre importance ! 7 Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ., nous dit-il.
Durant des années, Paul a cherché à gagner son salut par ses œuvres. Aujourd’hui, tous ses efforts passés, ses accomplissements, ne signifient plus rien pour lui. Pourquoi ? « à cause de Christ ». Un jour, Paul, le pharisien fanatique, a rencontré Jésus, qui s’est révélé à lui, qui l’a « saisi » (v.12). Paul a alors compris qu’il ne pouvait être sauvé par ses œuvres ; mais qu’il pouvait9 être trouvé en lui, non avec (sa) justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. Paul a compris que Jésus est le seul chemin du salut, à l’exception de tout autre. Du coup, connaître son sauveur est devenu à ses yeux la chose essentielle, son but, sa motivation. A tel point qu’il peut dire que non seulement, il a cessé de voir un quelconque avantage à toute son observance religieuse, mais qu’il va jusqu’à la considérer comme une « perte ». Bien plus, il regarde tout cela comme de la « boue », comme quelque chose absolument sans aucune valeur, et même répugnant. Tout cela ne vaut rien face à quelque chose d’infiniment supérieur :« l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ ».
Mais cela veut dire quoi, « connaître Christ ? ». Il ne s’agit pas de savoir des choses, même exactes, sur Jésus et son message. Cela, Paul l’avait sans doute quand il persécutait l’église de Dieu. Non, il s’agit, comme Paul, d’avoir rencontré ce Jésus qui vient au devant de nous. Car Jésus vient à nous, frères et sœurs, pour nous tirer de notre misère. Il vient à nous dans sa Parole prêchée fidèlement, il vient à nous dans notre baptême, qui donne le salut éternel à tous ceux qui croient. Le Saint Esprit se sert de la parole que nous entendons pour faire naître en nous la repentance et la foi (ro10.17,1co4.15, jn17.20)…Jésus se donne à connaître dans l’Evangile(1jn4.9). Cette connaissance est semblable à celle d’un parent avec son enfant, ou celle de deux époux. Il s’agit d’une relation intime, d’une expérience personnelle vécue au long des années, dans la confiance et le respect mutuels. Il s’agit de rien moins que de connaître Christ intimement. C’est cette intimité que souligne Paul, lorsque, au lieu de parler de « notre seigneur Jésus Christ », comme il le fait normalement dans ses lettres, il évoque « Jésus-Christ mon Seigneur ». Paul passe à la première personne. Et c’est ce que nous aussi, nous devons faire. C’est cette vérité que Luther a voulu nous enseigner lorsqu’il écrit dans son catéchisme : « Je crois que Jésus Christ, vrai Dieu, né du Père de toute éternité, vrai homme, né de la Vierge Marie, est mon Seigneur. Il m’a racheté, moi perdu et condamné en me délivrant du péché, de la mort et de la puissance du diable ; non point à prix d’or ou d’argent, mais par son saint et précieux sang, par ses souffrances et sa mort innocentes afin que je lui appartienne et que je vive dans son Royaume ». La vie chrétienne véritable, c’est celle où l’on connaît vraiment Jésus. Cette vie, Paul continue à nous la décrire dans les versets qui suivent.
II. Continuer la course.
L’apôtre utilise aux versets 12-14 l’image d’une course. 12 Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus–Christ.13 Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant,14 je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus–Christ. Paul continue à courir. Il se compare à un athlète qui, au cœur de l’effort, garde les yeux rivés sur la ligne d’arrivée, son esprit et son corps portés, focalisés sur ce but. Paul ne se considère pas comme arrivé. Lui, l’apôtre, le fondateur d’églises, l’enseignant du peuple de Dieu se sait encore bien loin de la perfection. Mais cela ne l’empêche pas d’avancer, bien au contraire ! Paul oublie ce qui est en arrière et se porte vers ce qui est en avant. Il ne se laisse pas encombrer par le passé, mauvais ou glorieux. Il n’est pas paralysé par le souvenir de ses péchés (il se sait pardonné) et refuse de se laisser endormir par les grandes réussites dans le ministère. Oui, Paul continue à courir pour remporter le prix. Ce prix, quel est-il ? parler ici du prix que l’on obtient : couronne, salut complet 1pi1.5,phi 1.6,pc 157Celui que l’apôtre évoque en Romains 8.29, ou il nous dit que Dieu nous a « prédestinés à être semblables à l’image de son Fils ». Ressembler de plus en plus à Jésus, être conformé à son image, voilà ce que Dieu a commencé en nous en nous sauvant, voici le but de la course du chrétien, voici ce qu’est la véritable sanctification. pc136
Paul nous invite nous aussi à demeurer dans la course, à rester fidèles à l’appel qui nous a été adressé. Mais cette course-là, comme toute les autres suppose rigueur et vigilance. Je me souviens de cet ami de fac, ancien membre de la fédération régionale d’athlétisme, où il était spécialiste de la course d’obstacles. Un jour où nous parlions de son sport, il m’a dit « ce n’est pas difficile, tu sais : tu regardes bien la ligne d’arrivée, et tu cours. Entre-temps, tu fais attention aux haies !! ». Voilà je crois un bon résumé de notre vie spirituelle. Les obstacles sont nombreux sur notre route, mais nos yeux doivent être fixés vers le but. Il y a beaucoup d’obstacles devant nous pourquoi le nier ? Il y a le péché et le Diable qui font la guerre à l’âme. Il y a l’environnement de notre société, de plus en plus hostile à la foi biblique. Parfois, aussi, les motifs d’encouragement sont rares, lorsque nous voyons peu de progrès visibles pour nos paroisses. Et puis, il y a ces pièges plus pernicieux sans doute de la vie courante. Les préoccupations de la vie de famille. Les obligations professionnelles et le désir de réussir. Les sorties entre amis et la vie sociale. Tout cela est bien sûr légitime, mais peut aussi tendre à phagocyter complètement notre temps, à réclamer notre attention de façon indue, à nous faire perdre de vue ce qui est vraiment essentiel. Le résultat ? Le triste spectacle de chrétiens immatures. Frères et soeurs, si la vie est une question de priorités, la vie spirituelle l’est encore plus. J’ai ainsi toujours été surpris d’entendre des chrétiens me dire qu’ils n’avaient pas de temps pour lire la Bible, même brièvement, chaque jour et que l’on pouvait entendre disserter durant des heures sur les programmes télé de la semaine. Il ne s’agit pas là de porter un jugement, mais bien de souligner une nécessaire discipline dans les choses de Dieu. Pas de légalisme ici, mais il faut que nous soyons convaincus nous aussi de « l’excellence de la connaissance de Christ ». Alors, toutes les autres choses peuvent reprendre leur vraie et juste place dans notre vie ou, si besoin, en être chassées. Alors aussi, nous serons des chrétiens forts, plus mûrs, capables de faire face aux fausses valeurs du monde, centrant nos vies sur ce qui importe vraiment.
Mais la course est difficile. Nos forces tellement faibles, malgré les bonnes dispositions. Les « points de côté », cela existe aussi dans cette course-là. Faut-il céder au découragement ? Non, car ce ne sont pas nos forces qui comptent ici, mais celles que le Seigneur, par son Esprit et ses Sacrements va nous donner. Contre les points de côté spirituels, Dieu nous donne le médicament de son corps et de son sang, contre les coups de pompe dans notre course, il nous dit « prenez et mangez pour la rémission de vos péchés ». Le Seigneur sait bien que nous ne sommes pas des athlètes de niveau olympique, ou même régional, comme mon ami. C’est pourquoi il nous dit « venez à moi vous qui êtes fatigués et chargés ».

Ainsi donc, frères et sœurs, rappelons nous l’excellence de connaître Christ et de courir vers le but. Christ qui nous a saisis, comme il avait saisi Paul, et il ne va pas nous lâcher. Ainsi donc, frères et sœurs, rappelons nous l’excellence de connaître Christ Nous pouvons être certains du secours de celui que nous désirons connaître, aimer et servir de plus en plus chaque jour.
« Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Christ » dit Paul. Que cette assurance bénie soit aussi la nôtre dans la course que le Seigneur nous demande de mener. Amen

Et que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde vos cœurs et vos esprits en JC pour la vie éternelle, amen.
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
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