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Luc 7.1-10

 
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Ours Martin

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Inscrit le: 16 Sep 2005
Messages: 289
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Juin 20, 2006 21:13    Sujet du message: Luc 7.1-10 Répondre en citant

2ème dimanche après la Pentecôte, année B
LUC 7.1-10
Que la grâce et la paix de notre seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous. Amen.
Un centurion. Un officier dans les légions romaines, une des armées les plus puissantes de l’histoire, qui assure alors la Pax Romana sur un immense territoire, allant de l’Angleterre à la Palestine. L’officier d’une armée d’occupation, avec tout ce que cela veut dire, qui se retrouve en garnison à Capernaüm. Mais il y a plus que cela dans la vie de cet homme. Il y a une rencontre. Une rencontre avec Jésus.
I
Jésus vient d’achever le Sermon sur la Montagne. Il retourne à Capernaüm, où il réside habituellement. C’est alors qu’un groupe d’anciens des Juifs vient vers lui ; pas des rabbins, certes, mais des gens influents dans leur communauté, des conseillers presbytéraux de l’époque, pour ainsi dire. Il est déjà assez étrange de voir de tels hommes s’approcher de Jésus, car ils ne l’apprécient en général pas beaucoup. Mais la raison de leur venue est plus surprenante encore. Ils viennent de la part…d’un Romain, un centurion qui plus est !! L’équivalent du commandant en charge de la Kommandantur dans une ville de province entre 40 et 44. Un Romain, un étranger au peuple d’Israël, qui vient demander à Jésus de guérir son esclave, qui est dans un état désespéré, et auquel il est très attaché.
Etrange préoccupation de la part du centurion ; les romains ne sont pas connus pour s’attendrir, et surtout pas sur les esclaves. Cet homme a l’air différent. Différent, il l’est bel et bien. Il aime le peuple juif et a fait construire la synagogue de Capernaüm (bâtiment que les archéologues ont d’ailleurs retrouvé). Voilà qui change quand même beaucoup de choses !! Alors les anciens assaillent Jésus « d’instantes supplications ». S’il te plaît, Jésus, guéris son serviteur « il mérite que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et c’est lui qui a bâti notre synagogue ».
Notre texte présente deux attitudes. Celle de l’officier et celle des Juifs. « Il le mérite ». Voilà ce qui est au cœur de la religion des chefs juifs, leur échelle de valeurs est déterminée par cette phrase, et elle montre quel est leur esprit. Notez bien que rien ne permet de dire que les anciens croient en Jésus. Ils reconnaissent sans doute son pouvoir de guérison, certes, mais cela ne veut pas dire qu’ils acceptent son message. Il s’agit pour eux de répondre à la requête du centurion, d’essayer d’obtenir pour cet « homme vraiment bien » la récompense auquel il a droit. Bien sûr, il n’est pas juif, bien sûr il ne peut sans doute même pas entrer dans la synagogue qu’il a fait construire, mais il mérite bien que Dieu lui accorde quelque chose. Il lui doit bien ça.
Au soir d’une lourde défaite militaire, Louis XIV a dit « j’avais rendu à Dieu suffisamment de services pour pouvoir espérer être traité autrement ! ». Telle est la pente naturelle des hommes, et la source de toutes les religions : s’attribuer la paix avec Dieu (et ses faveurs) par l’accomplissement de telle ou telle obligation rituelle, morale, etc, etc…Faire de Dieu son débiteur, marchander avec lui.
Nous rendons-nous compte de la folie de cette attitude ? Avons-nous bien conscience qu’à ce jeu-là, l’homme sera toujours perdant ? Souvenez-vous des paroles de Jacques (2.10) « Quiconque observe toute la Loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous ». C’est comme si Dieu disait « Bien, tu veux être apprécié sur tes œuvres ? Allons-y, mais je te préviens : un seul faux pas te disqualifie ! ». Notre catéchisme nous le rappelle : Dieu veut que nous obéissions à ses commandements de façon parfaite, en pensées, en paroles et en actes. La parole de Jacques, que nous avons citée, le prouve. Et que dire de cet ordre du Seigneur en Mt 5.48 « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait ! ». Voilà le barème de notation qui est devant nous. Si je dis « Dieu, tu me dois quelque chose », Dieu répond « homme, tu me dois tout ». C’est le piège dans lequel étaient tombés les Galates que nous avons écouté tout à l’heure. L’Evangile de Dieu est grâce de A à Z. Si l’homme y introduit ne serait-ce qu’un part infime de Loi (ou de mérite) Paul nous dit que nous sommes face à « un autre Evangile » (1.6).En vérité, si l’homme naturel avait la force et la volonté d’observer les commandements de Dieu comme ils doivent l’être, Christ n’aurait pas eu à mourir sur la Croix.
L’Ecriture nous dit clairement que nous ne méritons qu’une chose de la part de Dieu : sa colère et son jugement. Nous n’avons aucun droit vis-à-vis de lui, et nous n’en aurons jamais, nous ne pourrons jamais nous approche de lui sur la base de nos œuvres car comme le dit le prophète « ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et Dieu ; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter ».
II
Le centurion, lui, ne vient pas à Jésus sur la base d’un quelconque mérite, en présentant la note. Bien au contraire, il envoie ses amis dire qu’il se sent indigne de recevoir la visite du Seigneur. Ses paroles font échos à celles de Jean-Baptiste « moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers ». C’est dans cette humilité véritable qu’on reconnaît la première marque d’une vraie foi. Car la foi sait qu’elle n’a rien à apporter à Dieu, qu’elle n’a qu’une pauvre main vide à tendre vers lui (voilà pourquoi Luther disait que nous sommes tous des mendiants devant Dieu).
Nous avons vu que les Juifs voyaient les œuvres de l’officier comme une monnaie d’échange. Grave erreur. Mais ne passons pas trop vite sur ce point. Comment l’intéressé lui-même voyait-il ses œuvres ? Ont-elles quelque chose à nous dire au sujet de sa foi ? Sans doute. Le comportement de cet homme témoigne très clairement de la repentance : son humilité, alors que tout l’avantage dans la société de son temps : grade, autorité, force militaire ! Son amour pour un serviteur malade, attitude tout à fait étonnante, nous l’avons déjà vu. Et nous ? « Si vous avez de l’amour les uns pour les autres, nous dit le Seigneur, tous sauront que vous êtes mes disciples » Jn 13.35. Cet amour se manifeste t il dans notre vie communautaire, dans nos actions personnelles ?
Et le centurion continue de parler. Peut-être n’a-t-il jamais vu Jésus. Mais il est évident qu’il en a entendu parler, et qu’il a reconnu en lui l’envoyé de Dieu. Et il a confiance en Jésus, confiance au point de pouvoir dire au v.7 « dis un mot et mon serviteur sera guéri ». La foi, c’est aussi croire que rien n’est impossible à Dieu. L’officier a cette foi humble mais forte qui fait confiance au pouvoir de Dieu et à sa volonté de lui venir en aide. C’est ce que le centurion explique, en utilisant une image tirée de sa vie quotidienne (v.Cool : moi, dit-il, qui ne suis qu’un homme, mais je suis revêtu de l’autorité impériale, et il suffit que j’ordonne une chose pour qu’elle s’accomplisse. A combien plus forte raison Jésus, le Fils du Dieu vivant, peut-il faire toute chose par sa parole, une parole sur laquelle le centurion fonde sa foi. De nombreux chrétiens confessent que Dieu agit par sa Parole, mais sans saisir toutes les dimensions de cette vérité. Ici, la parole de Jésus, physiquement absent du chevet du malade, le guérit à distance, par la puissance de sa parole ! Jésus enseigne et guérit. Le verbe porte le salut. Quand vous avez entendu tout à l’heure l’annonce du pardon à tous ceux qui se repentent, pensez-vous que c’étaient des paroles en l’air ou quelque chose qu’il faut bien caser dans la liturgie ? Non, nous avons bel et bien reçu, par le ministère de l’Eglise le pardon complet de nos fautes. Comme si Dieu nous disait « nous sommes quittes, tu n’es pas parfait, mais quelqu’un l’a été à ta place : mon fils, mort et ressuscité pour toi ». Cette même parole, qui a chassé les démons et calmé les tempêtes, vous purifie quand vous recevez l’absolution. Marc Amilhat, pasteur de notre paroisse de Prailles-Beaussais, s’est vu un jour demandé par une pasteur « comment oses-tu prononcer l’absolution ? ». C’est qu’elle oubliait, ou ne savait pas, qu’il ne s’agit pas d’une formule prononcée par un homme, mais de la parole de pardon du Seigneur lui-même, prononcée en son nom !
Le centurion croit en la miséricorde de Jésus, il croit que le Seigneur est toujours prêt à venir aider ceux qui crient vers lui, qu’ils soient juifs ou non.
III
Notre texte dit qu’en entendant ces paroles, Jésus « admira le centenier ». Jésus prend enfin la parole, et c’est pour louer la foi du centenier : « Je vous le dis, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. ». Est-ce que Jésus n’avait pas trouvé la foi en Israël ? Si, bien sûr. Mais ici, le Seigneur est dans la joie devant la foi d’un non-Juif, d’un de ceux qui étaient « privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Eph 2.12).
La signification de notre histoire dépasse de loin celle d’une guérison. Elle est aussi l’illustration d’une des vérités les plus glorieuses du Nouveau Testament : l’ouverture du salut par la foi à toutes les nations. Plus loin dans son évangile, Luc rapporte cette parole de Jésus : « Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi ; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu »(Lc 13.29). C’est là l’accomplissement de la grande promesse faite par Dieu au patriarche Abraham : « toutes les nations seront bénies en toi » (Gen 22.1Cool.
Pour terminer, je voudrais vous poser deux questions ce matin. La première est : nous rendons-nous toujours bien compte de ce qu’est l’Eglise ? Le livre de l’Apocalypse contient ce chant de louange à Christ :
« Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation » (Ap 5.9). Avons-nous tendance à oublier la merveille que représente l’union en un seul corps de peuples si divers, unis par la foi en Jésus ? L’Eglise est le nouvel Israël, le peuple que le Seigneur s’est acquis parmi une multitude de nations, et il suffit de regarder notre assemblée pour saisir cette réalité et être poussé à la louange.
Mais le centurion nous apprend autre chose. Lui qui venait du monde païen, il a reçu avec joie l’Evangile alors que les Juifs, auxquels la Bonne Nouvelle avait été annoncée en premier l’ont souvent rejeté. Cela rappelle un peu la situation actuelle, où des missionnaires coréens ou brésiliens viennent évangéliser notre pays, qui s’est depuis longtemps coupé de ses racines chrétiennes. Il y a là sujet à réflexion, et même à humiliation, et cela nous fait-nous poser la question « faisons-nous tout ce que nous pouvons pour que la Bonne Nouvelle soit annoncée de façon claire et pertinente dans les villes et les villages de notre pays ? ».
« Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice, reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham (…) ainsi ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant » (Ga 3.6,9).
Oui, c’est bien par la foi en Christ et par elle seule que, comme Abraham, nous sommes sauvés et que nous avons le pardon de nos fautes, quelque soit notre origine ethnique. Et aujourd’hui encore, n’oublions pas de soutenir l’annonce de l’Evangile de Christ à toutes les nations. Qu’elle puisse être l’objet de notre joie et celui de nos prières.

Et que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde vos cœurs et vos esprits en JC pour la vie éternelle, amen.
_________________
L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.
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Athanasius

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MessagePosté le: Mer Juin 21, 2006 7:10    Sujet du message: Re: Luc 7.1-10 Répondre en citant

[quote="Dallaeus"]2ème dimanche après la Pentecôte, année B
LUC 7.1-10
Que la grâce et la paix de notre seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous. Amen.
Un centurion. Un officier dans les légions romaines, une des armées les plus puissantes de l’histoire, qui assure alors la Pax Romana sur un immense territoire, allant de l’Angleterre à la Palestine. L’officier d’une armée d’occupation, avec tout ce que cela veut dire, qui se retrouve en garnison à Capernaüm. Mais il y a plus que cela dans la vie de cet homme. Il y a une rencontre. Une rencontre avec Jésus.
I
Jésus vient d’achever le Sermon sur la Montagne. Il retourne à Capernaüm, où il réside habituellement. C’est alors qu’un groupe d’anciens des Juifs vient vers lui ; pas des rabbins, certes, mais des gens influents dans leur communauté, des conseillers presbytéraux de l’époque, pour ainsi dire. Il est déjà assez étrange de voir de tels hommes s’approcher de Jésus, car ils ne l’apprécient en général pas beaucoup. Mais la raison de leur venue est plus surprenante encore. Ils viennent de la part…d’un Romain, un centurion qui plus est !! L’équivalent du commandant en charge de la Kommandantur dans une ville de province entre 40 et 44. Un Romain, un étranger au peuple d’Israël, qui vient demander à Jésus de guérir son esclave, qui est dans un état désespéré, et auquel il est très attaché.
Etrange préoccupation de la part du centurion ; les romains ne sont pas connus pour s’attendrir, et surtout pas sur les esclaves. Cet homme a l’air différent. Différent, il l’est bel et bien. Il aime le peuple juif et a fait construire la synagogue de Capernaüm (bâtiment que les archéologues ont d’ailleurs retrouvé). Voilà qui change quand même beaucoup de choses !! Alors les anciens assaillent Jésus « d’instantes supplications ». S’il te plaît, Jésus, guéris son serviteur « il mérite que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et c’est lui qui a bâti notre synagogue ».
Notre texte présente deux attitudes. Celle de l’officier et celle des Juifs. « Il le mérite ». Voilà ce qui est au cœur de la religion des chefs juifs, leur échelle de valeurs est déterminée par cette phrase, et elle montre quel est leur esprit. Notez bien que rien ne permet de dire que les anciens croient en Jésus. Ils reconnaissent sans doute son pouvoir de guérison, certes, mais cela ne veut pas dire qu’ils acceptent son message. Il s’agit pour eux de répondre à la requête du centurion, d’essayer d’obtenir pour cet « homme vraiment bien » la récompense auquel il a droit. Bien sûr, il n’est pas juif, bien sûr il ne peut sans doute même pas entrer dans la synagogue qu’il a fait construire, mais il mérite bien que Dieu lui accorde quelque chose. Il lui doit bien ça.
Au soir d’une lourde défaite militaire, Louis XIV a dit « j’avais rendu à Dieu suffisamment de services pour pouvoir espérer être traité autrement ! ». Telle est la pente naturelle des hommes, et la source de toutes les religions : s’attribuer la paix avec Dieu (et ses faveurs) par l’accomplissement de telle ou telle obligation rituelle, morale, etc, etc…Faire de Dieu son débiteur, marchander avec lui.
Nous rendons-nous compte de la folie de cette attitude ? Avons-nous bien conscience qu’à ce jeu-là, l’homme sera toujours perdant ? Souvenez-vous des paroles de Jacques (2.10) « Quiconque observe toute la Loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous ». C’est comme si Dieu disait « Bien, tu veux être apprécié sur tes œuvres ? Allons-y, mais je te préviens : un seul faux pas te disqualifie ! ». Notre catéchisme nous le rappelle : Dieu veut que nous obéissions à ses commandements de façon parfaite, en pensées, en paroles et en actes. La parole de Jacques, que nous avons citée, le prouve. Et que dire de cet ordre du Seigneur en Mt 5.48 « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait ! ». Voilà le barème de notation qui est devant nous. Si je dis « Dieu, tu me dois quelque chose », Dieu répond « homme, tu me dois tout ». C’est le piège dans lequel étaient tombés les Galates que nous avons écouté tout à l’heure. L’Evangile de Dieu est grâce de A à Z. Si l’homme y introduit ne serait-ce qu’un part infime de Loi (ou de mérite) Paul nous dit que nous sommes face à « un autre Evangile » (1.6).En vérité, si l’homme naturel avait la force et la volonté d’observer les commandements de Dieu comme ils doivent l’être, Christ n’aurait pas eu à mourir sur la Croix.
L’Ecriture nous dit clairement que nous ne méritons qu’une chose de la part de Dieu : sa colère et son jugement. Nous n’avons aucun droit vis-à-vis de lui, et nous n’en aurons jamais, nous ne pourrons jamais nous approche de lui sur la base de nos œuvres car comme le dit le prophète « ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et Dieu ; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter ».
II
Le centurion, lui, ne vient pas à Jésus sur la base d’un quelconque mérite, en présentant la note. Bien au contraire, il envoie ses amis dire qu’il se sent indigne de recevoir la visite du Seigneur. Ses paroles font échos à celles de Jean-Baptiste « moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers ». C’est dans cette humilité véritable qu’on reconnaît la première marque d’une vraie foi. Car la foi sait qu’elle n’a rien à apporter à Dieu, qu’elle n’a qu’une pauvre main vide à tendre vers lui (voilà pourquoi Luther disait que nous sommes tous des mendiants devant Dieu).
Nous avons vu que les Juifs voyaient les œuvres de l’officier comme une monnaie d’échange. Grave erreur. Mais ne passons pas trop vite sur ce point. Comment l’intéressé lui-même voyait-il ses œuvres ? Ont-elles quelque chose à nous dire au sujet de sa foi ? Sans doute. Le comportement de cet homme témoigne très clairement de la repentance : son humilité, alors que tout l’avantage dans la société de son temps : grade, autorité, force militaire ! Son amour pour un serviteur malade, attitude tout à fait étonnante, nous l’avons déjà vu. Et nous ? « Si vous avez de l’amour les uns pour les autres, nous dit le Seigneur, tous sauront que vous êtes mes disciples » Jn 13.35. Cet amour se manifeste t il dans notre vie communautaire, dans nos actions personnelles ?[/b]
Et le centurion continue de parler. Peut-être n’a-t-il jamais vu Jésus. Mais il est évident qu’il en a entendu parler, et qu’il a reconnu en lui l’envoyé de Dieu. Et il a confiance en Jésus, confiance au point de pouvoir dire au v.7 « dis un mot et mon serviteur sera guéri ». La foi, c’est aussi croire que rien n’est impossible à Dieu. L’officier a cette foi humble mais forte qui fait confiance au pouvoir de Dieu et à sa volonté de lui venir en aide. C’est ce que le centurion explique, en utilisant une image tirée de sa vie quotidienne (v.Cool : moi, dit-il, qui ne suis qu’un homme, mais je suis revêtu de l’autorité impériale, et il suffit que j’ordonne une chose pour qu’elle s’accomplisse. A combien plus forte raison Jésus, le Fils du Dieu vivant, peut-il faire toute chose par sa parole, une parole sur laquelle le centurion fonde sa foi. De nombreux chrétiens confessent que Dieu agit par sa Parole, mais sans saisir toutes les dimensions de cette vérité. Ici, la parole de Jésus, physiquement absent du chevet du malade, le guérit à distance, par la puissance de sa parole ! Jésus enseigne et guérit. Le verbe porte le salut. Quand vous avez entendu tout à l’heure l’annonce du pardon à tous ceux qui se repentent, pensez-vous que c’étaient des paroles en l’air ou quelque chose qu’il faut bien caser dans la liturgie ? Non, nous avons bel et bien reçu, par le ministère de l’Eglise le pardon complet de nos fautes. Comme si Dieu nous disait « nous sommes quittes, tu n’es pas parfait, mais quelqu’un l’a été à ta place : mon fils, mort et ressuscité pour toi ». Cette même parole, qui a chassé les démons et calmé les tempêtes, vous purifie quand vous recevez l’absolution. Marc Amilhat, pasteur de notre paroisse de Prailles-Beaussais, s’est vu un jour demandé par une pasteur « comment oses-tu prononcer l’absolution ? ». C’est qu’elle oubliait, ou ne savait pas, qu’il ne s’agit pas d’une formule prononcée par un homme, mais de la parole de pardon du Seigneur lui-même, prononcée en son nom !Le centurion croit en la miséricorde de Jésus, il croit que le Seigneur est toujours prêt à venir aider ceux qui crient vers lui, qu’ils soient juifs ou non.
III
Notre texte dit qu’en entendant ces paroles, Jésus « admira le centenier ». Jésus prend enfin la parole, et c’est pour louer la foi du centenier : « Je vous le dis, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. ». Est-ce que Jésus n’avait pas trouvé la foi en Israël ? Si, bien sûr. Mais ici, le Seigneur est dans la joie devant la foi d’un non-Juif, d’un de ceux qui étaient « privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Eph 2.12).
La signification de notre histoire dépasse de loin celle d’une guérison. Elle est aussi l’illustration d’une des vérités les plus glorieuses du Nouveau Testament : l’ouverture du salut par la foi à toutes les nations. Plus loin dans son évangile, Luc rapporte cette parole de Jésus : « Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi ; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu »(Lc 13.29). C’est là l’accomplissement de la grande promesse faite par Dieu au patriarche Abraham : « toutes les nations seront bénies en toi » (Gen 22.1Cool.
Pour terminer, je voudrais vous poser deux questions ce matin. La première est : nous rendons-nous toujours bien compte de ce qu’est l’Eglise ? Le livre de l’Apocalypse contient ce chant de louange à Christ :
« Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation » (Ap 5.9). Avons-nous tendance à oublier la merveille que représente l’union en un seul corps de peuples si divers, unis par la foi en Jésus ? L’Eglise est le nouvel Israël, le peuple que le Seigneur s’est acquis parmi une multitude de nations, et il suffit de regarder notre assemblée pour saisir cette réalité et être poussé à la louange.
Mais le centurion nous apprend autre chose. Lui qui venait du monde païen, il a reçu avec joie l’Evangile alors que les Juifs, auxquels la Bonne Nouvelle avait été annoncée en premier l’ont souvent rejeté. Cela rappelle un peu la situation actuelle, où des missionnaires coréens ou brésiliens viennent évangéliser notre pays, qui s’est depuis longtemps coupé de ses racines chrétiennes. Il y a là sujet à réflexion, et même à humiliation, et cela nous fait-nous poser la question « faisons-nous tout ce que nous pouvons pour que la Bonne Nouvelle soit annoncée de façon claire et pertinente dans les villes et les villages de notre pays ? ».
« Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice, reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham (…) ainsi ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant » (Ga 3.6,9).
Oui, c’est bien par la foi en Christ et par elle seule que, comme Abraham, nous sommes sauvés et que nous avons le pardon de nos fautes, quelque soit notre origine ethnique. Et aujourd’hui encore, n’oublions pas de soutenir l’annonce de l’Evangile de Christ à toutes les nations. Qu’elle puisse être l’objet de notre joie et celui de nos prières.

Et que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde vos cœurs et vos esprits en JC pour la vie éternelle, amen.[/quote]
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Quant à l'Amour, j'espère que vous vous appliquez ce texte:à voir votre riposte sur l'autre rubrique, on pourrait croire à Jc2/14-28, selon Icor13/5!... Rolling Eyes

En ce qui a trait à l'absolution, ce n'est que la formule qui nous exaspère:elle doit toujours ne demeurer qu'une annonce et ne jamais devenir le pouvoir du clerc! Sinon, il y aurait blasphème(Mt9/1-8,Ac12/20-23). De plus, selon C.A.11, elle doit demeurer [b]privée
. Donc, l'introduire dans la liturgie publique est une faute canonique.
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