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Baptême des enfants

 
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Augustinus

Consacré !


Inscrit le: 30 Juin 2004
Messages: 1298
Localisation: Patriarcat Virtuel

MessagePosté le: Mer Avr 19, 2006 13:14    Sujet du message: Baptême des enfants Répondre en citant

Hem...

Vous allez croire que ça tourne à l'obsession, mais pas du tout Exclamation Embarassed Cool
C'est presque par hasard que j'ai trouvé cette étude sur le net, en provenance vraissemblablement de l'Eglise Réformée du Quebec Wink
En la lisant, j'ai trouvé pas mal d'allusion, voir même de citations de différents autres écrits Réformés(Dordrecht, Calvin, P. Marcel, etc;).

Une bonne petite mine, donc, pour comprender la pensée Réformée à ce sujet Cool

Voici donc le texte (assez long j'en convient):

__________________________________________________________






Un résumé

de l'enseignement biblique

sur la question du

baptême des enfants

des croyants









Etude préparée par Mario Veilleux

-1-

Table des matières



Introduction 2


1. Dieu est Dieu! 3


2. La Bible nous enseigne très clairement que Dieu a pris
l'initiative de faire une alliance avec Abraham et avec
ses descendants, pour les sauver. 4


3. Le Dieu souverain a décrété que cette alliance allait inclure
les enfants des croyants. 8


4. Le Dieu souverain a décidé dans Sa sagesse que le signe
de cette alliance est, dans l'Ancien Testament, la circoncision. 9


5. Le Dieu souverain a commandé d'appliquer aussi aux
enfants des croyants le signe de l'alliance. 11

6. Dans le Nouveau Testament, le signe de l'alliance est changé
par Jésus qui institue le baptême à la place de la circoncision. 12

7. Tout comme dans l'Ancien Testament les enfants des
croyants recevaient le signe de l'alliance, c'est-à-dire la
circoncision, de même dans le Nouveau Testament, les
enfants des croyants continuent de recevoir le signe de l'alliance,
c'est-à-dire le baptême. 20

Conclusion 42

Annexe 1 - Une liste de théologiens qui, au cours de l'histoire, ont exposé leurs
convictions bibliques en faveur du baptême des enfants de croyants 47
Annexe 2 - Quelques extraits de Confessions de foi 49
Annexe 3 - Une liste de quelques ouvrages que j'ai consultés pour préparer la présente
étude 51
-2-



Introduction

I.1 L'Eglise réformée du Québec baptise les enfants des parents croyants pour obéir à la Parole de Dieu, et pour rester fidèle à la pratique constante de l'Eglise à travers les siècles. Elle agit de la sorte, certaine que c'est la volonté du Seigneur. Il importe d'étudier avec le plus grand sérieux devant Dieu la question du baptême des enfants de parents croyants. Nous découvrons alors que les fondements bibliques et théologiques du baptême des enfants des parents croyants sont très solides. Je vous invite donc à considérer avec beaucoup d'attention ce qui suit.

I.2 Dans la visée du Seigneur, le baptême n'a pas été donné pour créer des divisions (Ephésiens 4:2-6). En abordant dans cette étude le sujet du baptême des enfants de parents croyants, je ne cherche aucunement à faire naître, à entretenir ou à amplifier des mésententes entre nous, ni entre diverses dénominations. Mais mon but est de susciter la réflexion, l'humilité et la prière. Les chrétiens doivent s'humilier devant leur Seigneur, ils doivent se repentir d'avoir souvent traité cette question à la légère, ils doivent se repentir d'avoir causé de nombeuses divisions à ce sujet dans l'histoire, et encore aujourd'hui au Québec. Au yeux du monde, ce genre de "chicane" n'est-elle pas un scandale? Demandons au Seigneur qu'Il nous accorde la sagesse de Son Esprit!

I.3 Puisque Jésus-Christ a jugé bon d'instituer le baptême pour qu'il soit pratiqué dans Son Eglise, cette question mérite notre étude la plus sérieuse. Ce n'est pas qu'une petite question secondaire sans grande importance. Nous ne pouvons négliger d'y réfléchir sous prétexte que des chrétiens ont des points de vue différents à ce sujet. Ces divergences indiquent bien sûr la difficulté de la question pour plusieurs, mais ne signifient pas qu'il soit impossible d'arriver à une connaissance certaine du sens que Jésus a voulu donner au baptême. Ce n'est pas parce qu'une question est débattue qu'il n'y a pas de vérité accessible sur cette question. Refuser de considérer la question et de prendre position serait manifester de la nonchalance à l'égard de la méditation de la belle Parole de Dieu. Nous avons la responsabilité de méditer la Parole de Dieu, et d'exprimer ouvertement notre compréhension de la Bible.

I.4 Il est évident que dans la présente étude deux points de vue opposés se feront face. Il y a d'abord le point de vue pédobaptiste, c'est-à-dire le point de vue de ceux qui croient que les enfants des croyants doivent recevoir le baptême. Et il y a le point de vue anabaptiste, c'est-à-dire ceux qui croient que seuls les adultes peuvent recevoir le baptême.





-3-


1. Dieu est Dieu!

1.1 Oui, il faut commencer par cela. Dieu est Dieu! D'éternité en éternité, Il est Dieu (Psaume 90:2). Dieu fait tout ce qu'Il veut, partout, toujours (Psaume 115:3 / 135:6). Dieu opère tout selon la décision de Sa volonté (Ephésiens 1:11). Il créé (Genèse 1). Il sauve (Jonas 2:10 / Apocalypse 19:1). Il jette dans la perdition éternelle (Luc 12:5). Dieu est Dieu!

1.2 Du fait que tous ont péché en Adam et se sont rendus coupables de la malédiction et de la mort, Dieu n'eût fait tort à personne s'Il eut voulu laisser tout le genre humain dans le péché et dans la malédiction, et le condamner à cause du péché, suivant ces paroles inspirées: "Le monde entier est coupable devant Dieu... Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu... Le salaire du péché, c'est la mort" (Romains 3:19,23 / 6:23).

1.3 Mais Dieu, selon le très libre et bon plaisir de Sa volonté, par pure grâce, dans Son amour, a élu au salut, d'entre tout le genre humain déchu par sa propre faute de sa première intégrité dans le péché et la perdition, une certaine multitude d'hommes, ni meilleurs ni plus dignes que les autres, mais qui, avec ceux-ci, gisaient dans une même misère. Si Dieu n'avait pas choisi certains pour le salut, nul n'aurait été sauvé, car nul ne cherche Dieu (Romains 3:11).

1.4 Ce premier point, qui consiste à rappeler que Dieu est Dieu, est très important, particulièrement à l'époque de déclin spirituel où nous vivons actuellement, époque où l'homme est partout exalté et devient une sorte de "Superman". L'église réformée croit que l'accent doit être mis sur le fait glorieux de la suprématie de Dieu. La doctrine de la souveraineté de Dieu est fondamentale. Il y a deux alternatives qui s'offrent à nous: Dieu gouverne, ou Il est gouverné; Dieu dirige, ou Il est dirigé; Dieu arrive à Ses fins, ou les hommes aux leurs.

1.5 Notre but est d'exalter le Créateur. La tendance actuelle, quasi universelle, consiste à exalter l'homme tout en déshonorant et abaissant Dieu. Dans les discussions d'ordre spirituel, le côté humain est souvent mis en relief alors que le côté divin , sinon ignoré, est, du moins, rélégué au second plan.

1.6 Beaucoup d'enseignement évangélique nous donne l'impression que le salut du pécheur repose entièrement en son pouvoir. On entend dire souvent: "Dieu a fait Sa part, maintenant l'homme doit faire la sienne". Hélas, par nature, l'homme est mort par ses offenses et par ses péchés (Ephésiens 2:1)! Que peut faire un homme privé de la vie? Quand ils s'adressent aux inconvertis, plusieurs prédicateurs font souvent une analogie entre le don de l'Evangile que Dieu offre aux pécheurs, et un homme malade dans un lit, avec le médicament miracle sur sa table de nuit: il n'a qu'à étendre la main et saisir le médicament. Mais cette illustration n'est pas conforme à l'image de l'homme déchu et corrompu donnée par la Bible. La Bible dit que "le malade" est aveugle (Ephésiens 4:1Cool et donc incapable de voir le médicament; il a la main paralysée (Romains 5:6) et est donc incapable de saisir le remède; son coeur est dénué de toute confiance dans le remède et rempli de haine envers le médecin lui-même (Jean 15:18 / Romains 8:7). Jésus n'est pas venu ici-bas pour aider ceux qui sont disposés à s'aider eux-mêmes, mais pour accomplir ce que Son peuple est incapable de réaliser, Il est venu libérer les aveugles captifs que nous sommes (Esaie 42:7).
-4-


2. La Bible nous enseigne très clairement que Dieu a pris l'initiative de faire une alliance avec Abraham et avec ses descendants, pour les sauver.

2.1 Certains ici froncent les sourcils et s'empressent de dire: "Abraham, c'est dans l'Ancien Testament! Pourquoi regarder l'Ancien Testament ? Moi, je suis un chrétien du Nouveau Testament !" Cette remarque parfois entendue dans la bouche de chrétiens témoigne d'une mauvaise compréhension quant à la place de l'Ancien Testament dans la Parole de Dieu, la Bible, et dans la vie chrétienne.Le Nouveau Testament parle d'Abraham à au moins 79 reprises!

2.2 En réalité, l'enseignement du Nouveau Testament a ses racines dans l'Ancien Testament. Par exemple, si nous voulons comprendre adéquatement la doctrine du péché, il nous faut absolument considérer Genèse 3. Si nous voulons saisir tout le sens de la croix de notre Sauveur Jésus-Christ, il nous faut absolument étudier le Pentateuque (=les cinq premiers livres de la Bible) écrit par Moïse, et les écrits des prophètes, car "tous les prophètes rendent de Jésus le témoignage que quiconque croit en Lui reçoit par Son nom le pardon des péchés" (Actes 10:43). Et Jésus Lui-même a dit: "Moïse a écrit à mon sujet" (Jean 5:46). De même, si nous voulons comprendre ce que la Bible enseigne à propos du baptême, il nous faut absolument aussi commencer dans l'Ancien Testament; c'est essentiel. NOUS SOMMES DES CHRÉTIENS DE LA BIBLE, ET NON PAS DES CHRÉTIENS DU NOUVEAU TESTAMENT SEULEMENT.

2.3 A Babel, le péché prend son caractère radical et définitif. L'homme veut se rebeller contre Dieu en affirmant son autorité absolue. La préhistoire d'Israël s'achève avec l'histoire de Babel. La confusion des langues et la dispersion des hommes sur toute la surface de la terre semblent sceller définitivement le sort de l'humanité. Genèse 3 à 11 montre qu'une humanité qui se détourne de Dieu se détruit, et qu'une société qui va au-delà des limites que Dieu lui a fixées se suicide. Que va devenir cette humanité? Qui la sauvera de la destruction? La réponse apparaît en Genèse 12. Dans ce chapitre merveilleux, l'histoire du monde rencontre le salut. Dieu appelle Abraham du milieu des nations et lui promet que toutes les familles de la terre seront bénies en lui. A partir de ce moment, la Bible ne s'attache plus qu'à l'histoire d'Abraham et à la postérité qui lui a été promise. Dieu demeure bien sûr toujours le maître de ce qui se passe dans le monde; mais Il y réalisera Son dessein au travers d'un homme, d'un peuple, d'un Médiateur. Après avoir raconté l'histoire de l'appel de Dieu à Abraham, le livre de la Genèse ne s'intéresse plus qu'à une seule question: Dieu peut-Il, ou veut-Il tenir Sa promesse: donner à Abraham une postérité qui servira Dieu - Israël, l'Eglise?

2.4 L'Ancien Testament nous enseigne que Dieu a sauvé Abraham. En Romains 4, l'apôtre Paul nous explique que le salut d'Abraham s'est fait par la grâce de Dieu au moyen de la foi. Nous lisons dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament: "Pour Abraham la foi fut comptée comme justice" (Genèse 15:6 / Romains 4:9). Ainsi, Abraham est notre contrepartie dans l'Ancien Testament. Tout comme nous sommes des pécheurs sauvés par grâce au moyen de la foi, Abraham était un pécheur sauvé par grâce au moyen de la foi.

2.5 Alors, la Bible nous enseigne très clairement que Dieu a pris l'initiative de faire une alliance avec Abraham et avec ses descendants, pour les sauver. La doctrine de l'alliance de grâce

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est l'un des pivots centraux de toute la charpente de la Révélation biblique. Elle est le principe organisateur de toute la théologie. Voici ce qui est écrit en Genèse 17:1 à 14, un texte biblique fondamental: "Lorsqu'Abram fut âgé de 99 ans, l'Eternel lui dit: Je suis le Dieu Tout-Puissant. Marche devant ma face et sois intègre. J'établirai mon alliance avec toi, et je te multiplierai à l'extrême. Abram tomba face contre terre et Dieu lui parla en ces termes: Pour moi, voici mon alliance avec toi: Tu deviendras le père d'une foule de nations. On ne t'appellera plus du nom d'Abram, car je te rends père d'une foule de nations. Je te rendrai extrêmement fécond, je ferai naître de toi des nations, et des rois sortiront de toi. J'établirai mon alliance avec toi et ta descendance après toi, dans toutes leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et Celui de tes descendants après toi. Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays dans lequel tu viens d'immigrer, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. Dieu dit à Abraham: Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, dans toutes leurs générations. Voici comment vous garderez l'alliance que je traite avec vous et avec ta descendance après toi: tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez comme signe d'alliance entre vous et moi. A l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, dans toutes vos générations, qu'il soit né dans la maison ou qu'il soit acquis à prix d'argent de la part d'un étranger qui n'est pas de ta descendance (Notons donc bien ici que la circoncision n'est pas une marque raciale). On devra circoncire celui qui est né dans ta maison et celui qui est acquis avec ton argent; ce sera dans votre chair la marque d'une alliance perpétuelle. Un mâle incirconcis, qui n'aura pas subi la circoncision dans sa chair, sera retranché du milieu de son peuple: il aura rompu mon alliance."
Relisez bien les mots que j'ai souligné, et vous verrez très bien l'initiative du Seigneur dans cette alliance.

2.6 Cette alliance que Dieu prend l'initiative de faire est en réponse au péché, en réponse à la progression du mal dans la création. Après la révolte du premier couple au jardin d'Eden, le livre de la Genèse nous décrit la progression du mal et la manière dont Dieu freine le mal: le déluge, et la confusion des langues à Babel. Ici, avec Abraham, Dieu intervient d'une manière spéciale pour réparer Sa création déchue. Notez soigneusement les termes quasi identiques qui se retrouvent en
* Genèse 1:28: "Dieu les bénit et leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre."
et
* en Genèse 17:2,4,5,16: "Je te multiplierai à l'extrême. Tu deviendras père d'une foule de nations. Je vous bénirai."
Lors de la création, Dieu donne l'ordre à Adam et Eve de se multiplier pour former un peuple sur la terre. Avec Abraham, Dieu promet. Il ne dit pas: "Multipliez-vous"; mais Il promet: "Je te multiplierai". Dieu montre ainsi qu'Il va Lui-même former un nouveau peuple dans lequel le péché sera vaincu.

2.7 Selon le Nouveau Testament, ce peuple a pour Chef Jésus-Christ, et pour modèle de foi Abraham, le père des croyants (Romains 4:16). Nous qui croyons sommes donc inclus dans ce peuple promis à Abraham. Galates 3 est très clair à ce sujet: "Ceux qui ont la foi sont fils d'Abraham... Ceux qui ont la foi sont bénis avec Abraham le croyant... Si vous êtes à Christ, alors vous êtes la descendance d'Abraham, héritiers selon la promesse." (versets 7,9,29).

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2.8 Les fils d'Adam se sont révoltés contre leur Créateur. Le péché a envahi le monde entier. En réponse au péché, Dieu se créé un peuple à qui Il donne Son pardon et la vie éternelle. Il promet Sa grâce dans le but de créer une relation d'amour entre Lui et Son peuple. C'est le genre de relation pour laquelle l'homme fut d'abord créé, et qui est de nouveau possible dans cette alliance de grâce avec Abraham. Dieu fera naître la foi en Abraham et en ses descendants. Abraham va s'engager, bien sûr; mais son engagement envers Dieu n'est possible que parce que la promesse de l'alliance de grâce a d'abord été donnée.


2.9 Plusieurs personnes pensent que les bénédictions promises à Abraham sont purement d'ordre terrestre ou matériel, soit un pays (Canaan) et un peuple (les Juifs). Mais en réalité, ces bénédictions symbolisent, typifient, préfigurent, annoncent des bénédictions plus grandes. C'est l'ombre de la réalité. La réalité est en Christ, la véritable postérité d'Abraham (Galates 3). Abraham a reçu la justification, le pardon des péchés. Les bénédictions promises à Abraham sont donc d'ordre spirituel. "J'établirai mon alliance avec toi.. Je serai ton Dieu". Ce n'était pas seulement des promesses familiales, nationales ou raciales qui étaient ainsi signifiées et scellées par la circoncision, mais aussi et d'abord des promesses spirituelles abondantes et profondes; celles de l'union et de la communion avec Dieu, celles de l'enlèvement de toute souillure par Sa miséricorde, celles de la justice et de la foi. Il faut lire, entre autre, dans l'Ancien Testament: Lévitique 19:23 et 26:41; Deutéronome 10:16 et 30:6; Jérémie 4:4, 6:10 et 9:25; et, dans le Nouveau Testament: Romains 4:11; Colossiens 2:11-12; Romains 2:25-29 et Philippiens 3:3; Hébreux 11:8,16.

2.10 L'alliance faite avec Abraham est essentiellement spirituelle. Si les promesses concernant la nation juive ne s'appliquent pas à nous, les gentils, les sauvés de la présente dispensation, il en va autrement des promesses spirituelles. Romains 4:16 est clair à ce sujet. Le verset 13 évoque la promesse que Dieu a faite à Abraham et le verset 16 précise que nous en sommes le plein accomplissement: "Donc c'est par la foi, pour qu'il s'agisse d'une grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la descendance, non seulement à celle qui a la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham notre père à tous". Ainsi la promesse était bien d'abord spirituelle avant d'être d'intérêt national. Galates 3:7,8,13,14 et 25 indiquent exactement la même chose. Nous, les chrétiens d'origine païenne, sommes l'accomplissement de la promesse faite à Abraham, qui est, non pas avant tout nationale, mais spirituelle. Ces textes expriment aussi l'unité spirituelle des dispensations successives. La promesse qui a été faite à Abraham est immuable et principalement spirituelle. Nous sommes au bénéfice de cette promesse, et l'unité de l'alliance demeure.

2.11 Cette alliance est fondée sur Dieu. C'est Dieu qui en a eu l'idée et l'initiative. C'est Lui qui S'est d'abord engagé. Dieu apparaît à Abraham et lui parle. "Je suis le Dieu tout-puissant. J'établirai mon alliance avec toi." L'engagement de Dieu précède et fonde l'engagement de l'homme. Cela est capital. Nous n'avons rien à nous attribuer dans le salut: Dieu oeuvre du début à la fin. L'alliance que Dieu prend l'initiative de faire avec des pécheurs est une alliance gratuite, c'est-à-dire qu'elle ne dépend d'aucune condition humaine, elle n'est pas un don en échange de quelque service. Du commencement à la fin, elle est grâce pour le pécheur. C'est le Dieu trinitaire tout entier qui opère dans l'alliance de grâce, et qui, après avoir projeté l'oeuvre de la régénération, la réalise. L'alliance de grâce a son origine dans l'amour et la grâce électifs du Père, trouve son fondement juridique dans la caution du Fils et est pleinement
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réalisée dans la vie des pécheurs par l'oeuvre efficace du Saint-Esprit (Jean 1:16 / Ephésiens 1:1-14 / 1 Pierre 1:2). La doctrine de l'alliance de grâce maintient et met en évidence de manière admirable la souveraineté de Dieu dans toute l'oeuvre du salut.

2.12 Il faut insister encore: l'alliance de grâce est une relation que Dieu impose dans Sa souveraineté. Abraham n'a pas le choix. Il plait à Dieu de faire alliance avec Abraham, que ça plaise à Abraham ou non. C'est le Seigneur qui décide. Souvent, on entend des prédicateurs proclamer: "Dieu ne peut pas nous sauver malgré nous". Une telle affirmation n'est pas biblique. Israël n'est pas consulté, de génération en génération, au sujet de l'opportunité de cette alliance. Elle lui est imposée par le Dieu souverain. Dieu choisit comme Il veut les héritiers de la promesse. L'attitude de Dieu est indépendante du comportement de l'homme, de son inclination ou de son aversion, de son amour ou de son antipathie à l'égard de cette relation-là. La réalité de l'alliance ne dépend pas du comportement de l'homme: elle le précède. L'homme est placé dans l'alliance, qu'il le veuille ou non. Il ne peut pas empêcher Dieu de lui dire: "Je suis ton Dieu". Le décret libre de Dieu est antérieur à toute démarche de l'homme, à toute foi. L'alliance précède la foi. En réalité, ultimement, la condition pour faire partie de l'alliance dépend de Dieu seul. En d'autres mots encore, l'alliance de grâce n'est pas établie avec l'homme en sa qualité de croyant, parce que la foi elle-même est le fruit de l'alliance. La foi n'est pas une condition de l'alliance, mais une condition dans l'alliance. L'alliance précède la foi.



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3. Le Dieu souverain a décrété que cette alliance inclut les enfants des croyants.

3.1 En Genèse 17:7, Dieu dit: "J'établirai mon alliance avec toi et ta descendance après toi, dans toutes leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et Celui de tes descendants après toi". Les enfants sont donc inclus dans l'alliance sous l'autorité de la famille. En Abraham, Dieu fait une alliance avec un peuple tout entier. Cette alliance a une dimension familiale, collective.

3.2 Dans certaines campagnes d'évangélisation, nous sommes habitués d'entendre des invitations du genre suivant: "Crois en Jésus et tu seras sauvé", ou encore: "Accepte Jésus comme ton Sauveur et Seigneur de ta vie." Si de telles invitations sont bibliques, et elles le sont, elles sont très souvent faites dans un contexte d'un individualisme qui n'est pas biblique. Dieu ne fait pas plusieurs alliances avec plusieurs individus, cherchant de peine et de misère à faire autant d'alliances qu'il y a d'individus. Mais Il a établi une seule alliance, conclue avec Abraham, mais une alliance qui a une dimension collective.

3.3 Une fois bien établie, cette alliance demeure éternellement. Si le péché est, en quelque sorte "héréditaire", si le péché s'étend d'une génération à l'autre, à bien plus forte raison la grâce est-elle promise et disponible d'une génération à l'autre. Dieu a voulu la famille dans l'ordre de la création. Dieu accorde aussi une place importante à la famille dans Son Eglise. Les enfants des parents croyants naissent dans l'alliance de grâce. Dieu dit à Abraham que ses enfants sont incorporés dans l'alliance. Quant à l'ancienne dispensation, il ne fait pas de doute, selon la volonté déclarée de Dieu, que les enfants nés en Israël font partie de l'alliance de grâce. Il suffit de lire Genèse 17:1-14 pour s'en rendre compte.



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4. Le Dieu souverain a décidé dans Sa sagesse que le signe de cette alliance est, dans l'Ancien Testament, la circoncision.

4.1 En Genèse 17:7, il nous est enseigné que Dieu a appelé cette relation salvatrice avec Abraham "une alliance perpétuelle". Le Dieu tout puissant a décidé de faire une alliance avec une créature pécheresse et ses descendants. Comme signe ou symbole de cette alliance, Dieu a institué la circoncision. La circoncision était le signe de l'alliance avec Abraham. Circoncire signifie littéralement "couper autour", enlever le prépuce.

4.2 En Genèse 17:10 à 14, voici ce qui est écrit: "Voici comment vous garderez l'alliance que je traite avec vous et avec ta descendance après toi: tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez comme signe d'alliance entre vous et moi. A l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, dans toutes vos générations, qu'il soit né dans ta maison ou qu'il soit acquis à prix d'argent de la part d'un étranger qui n'est pas de ta descendance. On devra circoncire celui qui est né dans ta maison et celui qui est acquis avec ton argent; ce sera dans votre chair la marque d'une alliance perpétuelle. Un mâle incirconcis, qui n'aura pas subi la circoncision dans sa chair, sera retranché du milieu de son peuple: il aura rompu mon alliance."

4.3 Dieu, dans Sa parfaite sagesse, a donné à Son peuple non seulement Sa Parole, non seulement Ses promesses, mais aussi des signes visibles qui viennent certifier Sa bonne Parole. Après avoir reçu les promesses de Dieu, Abraham reçoit le signe de la circoncision (Romains 4:11). Ce signe est donné par Dieu. Il accompagne Sa Parole. Il confirme Ses promesses.

4.4 La circoncision est un signe qui représente visiblement les bénédictions de l'alliance. Et nous avons vu que ces bénédictions sont ultimement d'ordre spirituel. La circoncision n'a pas pour but premier de rendre d'abord témoignage à l'expérience subjective de la foi d'Abraham; mais elle rend d'abord témoignage à la justice objective que Dieu lui donne, et qu'Abraham a reçu par la foi. Le signe visible veut élever nos yeux vers une réalité invisible plus grande que Dieu offre.

4.5 La circoncision est aussi un sceau. Dieu la prescrit pour Abraham et pour les générations à venir, de sorte que ce signe de l'alliance est une ferme garantie. Dieu veut donner la certitude aux générations suivantes que l'alliance établie avec Abraham demeure. Elle est toujours en vigueur. Ses promesses sont encore valables. La justice gratuite que Dieu a garantie à Abraham par le sceau de la circoncision est également garantie aux générations suivantes, pour tous ceux qui auront la foi d'Abraham.

4.6 La circoncision signifie et certifie donc l'engagement de Dieu. Dieu appose Sa signature au contrat d'alliance. Comme la circoncision dans la chair demeure pour la vie, de même la promesse de Dieu demeure efficace pour les générations futures.

4.7 Pourquoi Dieu a-t-Il choisi la circoncision comme signe d'alliance? Parce que la circoncision représente la purification. En Esaïe 52:1, les mots "incirconcis" et "impur" sont synonymes. Il semble donc que le Seigneur a utilisé un signe extérieur de purification pour illustrer une purification intérieure et spirituelle. "L'Eternel, ton Dieu, circoncira ton coeur et le coeur de ta descendance, pour que tu aimes l'Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute


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ton âme afin que tu vives" (Deutéronome 30:6). "Vous circoncirez donc votre coeur et vous ne raidirez plus votre nuque" (Deutéronome 10:16). "Soyez circoncis pour l'Eternel, circoncisez vos coeurs, hommes de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma fureur n'éclate comme un feu et ne s'enflamme, sans qu'on puisse l'éteindre, à cause de la méchanceté de vos agissements" (Jérémie 4:4). "Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est celle du coeur, selon l'esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes mais de Dieu" (Romains 2:29).

4.8 Le signe extérieur de la circoncision nous renvoie à notre besoin d'être purifié par le Seigneur: devant Sa sainteté, nous sommes pécheurs et coupables. En faisant une alliance avec nous, le Seigneur nous donne un signe, la circoncision, qui indique que Lui va nous purifier, Il va nous donner Sa justice. "Abraham reçut le signe de la circoncision, comme secau de la justice qu'il avait obtenue." (Romains 4:11).

4.9 L'Ancien Testament identifie tellement le signe avec la réalité que Dieu utilise parfois le mot "circoncision" plutôt que le mot "salut". La personne sauvée est appelée "circoncis", la personne non sauvée est appelée "incirconcis": "Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel: Aucun étranger, incirconcis de coeur et incirconcis de chair, n'entrera dans mon sanctuaire" (Ezéchiel 44:9). La circoncision sauvait-elle ? NON ! Mais la foi, oui. Dieu a donc commandé la circoncision comme un signe du salut: "Et Abraham reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu'il avait obtenue par la foi" (Romains 4:11).


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5. Le Dieu souverain a commandé d'appliquer aussi aux enfants des croyants le signe de l'alliance.

5.1 En Genèse 17:12, il est écrit: "A l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis." Cela signifie que si nous avions vécu à l'époque de l'Ancien Testament, nous qui croyons aurions tous circoncis nos enfants; nous aurions tous appliqués à nos enfants le signe de l'alliance, comme Dieu le commandait.

5.2 Lorsque nous soulignons la vérité biblique que le Seigneur de l'alliance a prescrit que la circoncision soit le signe de l'alliance, certains disent:"Et puis après ? La circoncision était le signe du salut dans l'Ancien Testament; qu'est-ce que cela a à voir avec nous ?" Si nous continuons à lire Genèse 17, nous trouvons un commandement des plus étonnants pour l'individualisme moderne: Dieu commande à Abraham d'appliquer le signe du salut aux enfants nés dans sa maison ! C'est quelque chose de renversant pour beaucoup d'oreilles évangéliques du vingtième siècle. Comment le signe du salut pouvait-il être appliqué à un enfant qui n'a pas encore cru ? Pourtant, c'est bel et bien l'ordre divin: "A l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis dans toutes vos générations" (Genèse 17:12).


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6. Dans le Nouveau Testament, le signe de l'alliance est changé par Jésus qui institue le baptême à la place de la circoncision.

6.1 Ayant parfaitement accompli cette alliance pour nous, Jésus institue le baptême à la place de la circoncision. Cette notion du baptême chrétien qui est l'accomplissement de la circoncision n'est pas une invention. Cette interprétation est explicitement contenue dans Colossiens 2:11 et implicitement dans Romains 2:25 ss; 4:1 ss; Galates 3:6 ss et Ephésiens 2;11 ss. Ce qui prouve une parenté essentielle et fondamentale entre circoncision et baptême chrétien. Nous trouvons sur tous les points une correspondance entre l'acte d'admission à l'Ancienne Alliance et l'acte d'admission à la Nouvelle, correspondance qui ne peut s'expliquer que par l'unité essentielle entre circoncision et baptême.

6.2 Quiconque ayant parlé à des anabaptistes au sujet du baptême des enfants aura perçu que notre appel à la circoncision dans l'Ancien Testament, remplacée par le baptême dans le Nouveau Testament, ne les impressionne pas. Car pour un grand nombre d'anabaptistes, la circoncision n'était rien de plus qu'une circoncision "charnelle" et un signe extérieur de l'appartenance du circoncis au peuple d'Israël. Selon les anabaptistes, dans le Nouveau Testament, tout cela n'a plus aucune importance. Pour eux, il n'est pas possible de tracer une ligne de la circoncision au baptême. Selon eux, il n'existe pas de relation entre une affaire strictement nationale dans l'Ancien Testament et le baptême dans le Nouveau Testament. Pour nous, la conviction que le baptême est venu remplacer la circoncision est d'une importance décisive. Si nous ne pouvons pas maintenir cela, notre défense du baptême des enfants devient précaire. Nous voyons dans la circoncision plus qu'un signe "national" et une affaire "externe", parce que nous ne voulons nier à aucun prix l'unité de l'Ancien et du Nouveau Testament. Car l'enjeu est l'alliance unique que Dieu a faite avec Abraham et qu'Il a scellée pour Ses enfants par la circoncision, une alliance qui continue dans la dispensation du Nouveau Testament. Nous maintenons, Bible en mains, que l'alliance faite avec Abraham est encore en force. Nous croyons que nous, ainsi que nos enfants, pouvons être appelés la postérité d'Abraham, et qu'ainsi non seulement les parents croyants, mais aussi leurs enfants, peuvent recevoir le signe de l'alliance. Puisque nos enfants sont des enfants de l'alliance, le signe de l'alliance, le baptême dans le Nouveau Testament, ne peut leur être refusé.

6.3 Après avoir accompli l'oeuvre de réconciliation promise par les prophètes, après avoir reçu l'approbation du Père par Sa résurrection, Jésus institue le baptême pour Son Eglise. En Matthieu 28:18-20, il est écrit: "Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde."

6.4 Avec cet ordre missionnaire universel s'accomplit la promesse qu'Abraham serait une source de bénédiction pour toutes les nations de la terre. Puisque Jésus règne tous les jours jusqu'à Son retour, l'Eglise des générations à venir est liée à l'institution du baptême. Si l'on compare, dans la perspective de l'alliance, le texte de la Genèse où Dieu établit la circoncision, et les ordres de Jésus en Matthieu 28:19-20 et Marc 16:15-16, nous voyons très bien que le baptême est substitué à la circoncision dont il n'est plus question. La circoncision ne peut plus subsister. Elle doit laisser sa place au baptême.

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6.5 Examinons à ce sujet la déclaration très importante de l'apôtre Pierre au début de la formation du nouvel Israël: "Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera." (Actes 2:38-39).
* A qui Pierre s'adresse-t-il? A des Juifs.
* Comment ces Juifs comprenaient-ils la phrase: "La promesse est pour vous et pour vos enfants"? Certainement ils ont pensé à la circoncision de l'Ancien Testament, circoncision qui était le signe de l'alliance. Or, Pierre leur commande de se faire baptiser!

6.6 Il semble que certaines personnes dans l'Eglise primitive avaient du mal à concevoir l'alliance avec Dieu sans la pratique de la circoncision. Ils avaient du mal à accepter que les apôtres laissent entrer dans l'Eglise des non Juifs convertis, sans exiger qu'ils soient circoncis. Ce problème est abordé en Actes 15. Ces judaïsants, non mandatés par les apôtres, causaient du trouble aux églises naissantes en voulant forcer les non Juifs à se faire circoncire. Le synode de Jérusalem aboutit à la conclusion que la circoncision ne doit pas être administrée aux païens convertis. Pour eux, d'abord, l'usage en est aboli. Dans l'épître aux Galates (2:3-5 / 5:2,6 / 6:12,13,15), combattant la notion judaïque de la circoncision, Paul déclare: "Si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien".

6.7 L'apôtre Paul aborde ce problème dans son épître aux Colossiens. Il répond ainsi: "En Jésus, vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas faite par la main des hommes; c'est-à-dire le dépouillement du corps de la chair; la circoncision du Christ. Ensevelis avec Lui par le baptême, vous êtes aussi réconciliés en Lui et avec Lui, par la foi en la puissance de Dieu qui L'a ressuscité d'entre les morts" (Colossiens 2:11-12). Il faut comprendre l'argument de Paul de la façon suivante:
a) La circoncision telle que pratiquée dans l'Ancien Testament est une figure, une ombre de la réalité qui est maintenant en Christ. La circoncision extérieure était une figure annonçant la circoncision spirituelle opérée intérieurement par Jésus.
b) Puisque maintenant, sous la nouvelle disposition de l'alliance de grâce, la réalité est pleinement manifestée, la figure n'a plus sa raison d'être. La pratique de la circoncision extérieure doit être abandonnée, sinon ce serait nier que nous avons maintenant tout pleinement en Christ (Colossiens 2:10).
c) Paul continue en prévoyant une contre-attaque des judaïsants. Ceux-ci pourraient dire à Paul: "Abraham avait reçu la circoncision spirituelle, ayant été régénéré intérieurement, ayant obtenu la justification par la foi. Pourtant, cette circoncision intérieure ne l'a pas empêché d'être circoncis dans la chair. Pourquoi alors les chrétiens qui reçoivent pleinement la circoncision intérieure ne peuvent-ils pas être circoncis extérieurement?" Paul, inspiré de Dieu, répond: "Parce que les chrétiens sont ensevelis avec Jésus par le baptême." L'union dans la mort et dans la résurrection de Jésus est maintenant signifiée par le baptême, que Jésus a institué à la place de la circoncision. La circoncision extérieure n'a plus sa raison d'être, puisque Jésus Lui-même l'a remplacée par un autre signe visible: le baptême.
d) Il faut bien noter que, si Paul affirme que nous avons été ensevelis avec Christ par le baptême, il s'empresse d'ajouter que nous sommes ressuscités en Lui et avec Lui par la foi. Ce n'est pas l'eau du baptême qui est efficace pour régénérer, comme ce n'était pas la circoncision extérieure qui opérait la circoncision intérieure dans l'Ancien Testament. Seule l'action intérieure du Saint-Esprit régénère, purifie, sanctifie. Cette purification, signifiée et promise

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par le baptême, doit être reçue par la foi. La grâce seule sauve, par le moyen de la foi seule.
e) La circoncision selon la chair est tombée en désuétude et est parvenue, par le baptême, à son accomplissement parfait. Etant un type, la circoncision doit disparaître avec la venue de l'antitype. La circoncision anticipait sur la mort de Jésus-Christ; le baptême s'y reporte et s'y réfère. Si le baptême n'a pas remplacé la circoncision, la circoncision doit être encore la cérémonie habituelle de l'admission dans l'Eglise de Dieu comme signe de l'alliance de grâce. Or, tout le monde sait très bien que ce n'est pas le cas.

6.8 Seuls peuvent nier ces faits néo-testamentaires ceux qui dénaturent la circoncision en la rayant de la liste des sacrements de l'Ancien Testament. Ces gens font alors du baptême un sacrement essentiellement nouveau, spécifique du Nouveau Testament, sans aucun lien avec l'Ancien Testament. Nous ne devons pas séparer ce que Dieu a uni.

6.9 Il est évident que ceux qui sont contre le baptême des enfants de croyants ont l'intuition que s'ils donnent à la circoncision la place que lui donne la Bible, sa parenté avec le baptême des enfants devient alors si évidente et si naturelle, qu'ils seront dans l'impossibilité totale de refuser à ceux qui baptisent les enfants de croyants la légitimité de leurs conclusions. Et donc, ils seront dans l'obligation de se remettre en question. Et, avouons-le: se remettre en question n'est jamais facile ni agréable!

6.10 Certains demandent pourquoi Jésus a-t-Il choisi l'eau comme signe? Probablement parce que c'est un agent nettoyant universellement reconnu. De même que l'eau lave nos impuretés extérieures, la saleté de notre corps, de même le baptême symbolise le lavage des impuretés de nos âmes que le Seigneur opère dans Sa grâce. L'eau pointe vers le lavage, le nettoyage, la purification; comme la circoncision aussi, d'ailleurs.

6.11 La Bible nous enseigne donc que le baptême est l'accomplissement de la circoncision. Il signifie pour les chrétiens du Nouveau Testament la même chose que signifiait la circoncision pour les chrétiens de l'Ancien Testament. Ce que la circoncision signifiait dans l'Ancien Testament, le baptême le signifie dans le Nouveau Testament. Le baptême a exactement le même sens que la circoncision; il remplace donc la circoncision, il a pris sa place. Certains disent que la circoncision et le baptême sont totalement différents dans leur signification et concernant leurs bénéficiaires. Mais je n'ai jamais eu une démonstration convaincante de telles idées. Le fardeau de la preuve est sur ceux qui affirment cela.

6.12 Notre méditation de la Parole de Dieu nous amène à affirmer ceci:
* Comme la circoncision, le baptême est signe et sceau de l'alliance. Il indique la souveraine initiative de Dieu dans notre salut.
* Comme la circoncision, le baptême présente à nos yeux des bénédictions spirituelles: la purification des péchés et la vie éternelle.

6.13 La circoncision a été donnée à Abraham comme signe de la justice qu'il avait obtenue par la foi en croyant aux promesses de l'alliance de grâce, donc comme signe de la purification des péchés, de la même manière que le baptême l'exprime aujourd'hui. Il y a une parenté très étroite entre la circoncision et le baptême. L'efficacité de la circoncision est identique à l'efficacité du baptême parce que l'un et l'autre est un signe de la bonne volonté de Dieu pour le salut de Son peuple. Si on regarde à l'apparence visible, il y a bien sûr une différence entre la

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circoncision et le baptême; mais si on regarde à la signification intérieure et spirituelle, ils sont identiques. Comme sacrement d'entrée dans l'alliance, le baptême a pris la place de la circoncision. Le baptême correspond exactement à la circoncision prise dans son sens spirituel.

6.14 Etant un acte sanglant, la circoncision a trouvé sa finalité en Jésus-Christ, qui l'a remplacé par le baptême. Avec Jésus, ce qui est sanglant prend fin. Jésus a tout accompli par Son sang versé. Après Jésus, un sacrement ne peut plus être sanglant. Jésus a mis fin une fois pour toutes à l'aspersion du sang, grâce à Son oeuvre de rédemption. Les sacrements de l'Ancien Testament, qui sont la circoncision et la Pâque, sont sanglants; ceux du Nouveau Testamnt, le baptême et la cène, ne le sont pas. C'est remarquable. Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi cette harmonie et cette homogénéité parfaites? Parce que le sang de l'alliance a été versé une fois pour toutes. "Là où il y a pardon, il n'y a plus besoin d'oblations (c'est-à-dire d'offrandes sanglantes) pour le péché" (Hébreux 10:1Cool.

6.15 Dit autrement, à la place des actions sanglantes de la circoncision et de la Pâque, le Seigneur a ordonné, pour l'Église de la nouvelle dispensation, les actions non-sanglantes (le sang du Seigneur Jésus-Christ ayant été versé une fois pour toutes sur la croix) du baptême et de la cène. Si le baptême est autre chose, en portée et en richesse, que la circoncision, et la cène autre chose, en portée et en richesse, que la Pâque, il y a néanmoins une continuité certaine entre la circoncision et le baptême comme "sacrements" de l'entrée dans l'alliance de grâce d'une part, et la Pâque et la cène comme "sacrements" de la progression dans l'alliance de grâce d'autre part.

6.16 La Confession de foi des Pays-Bas dit à l'article 34: "Nous croyons et confessons que Jésus-Christ, qui est la fin de la loi, par Son sang répandu, a mis fin à toutes autres effusions de sang qu'on pourrait ou voudrait faire pour propitiation ou satisfaction des péchés, et, ayant aboli la circoncision qui se faisait par sang, a ordonné, au lieu d'elle, le sacrement du baptême."

6.17 On nous dit parfois: "Si le baptême a remplacé la circoncision, si l'on est autorisé à le donner aux enfants parce qu'on leur donnait la circoncision, il faut nécessairement que ce que signifie le baptême ait été figuré par la circoncision. Or, nous le demandons, quel rapport y a-t-il entre la circoncision et la purification de l'âme, le pardon des péchés, la mort au monde et la résurrection à la vie spirituelle?"

Considérons, pour répondre à cela, les questions suivantes:

1. Quand quelqu'un croyait au Dieu d'Abraham dans l'Ancien Testament, que se passait-il ?
IL ETAIT CIRCONCIS, LUI ET SES ENFANTS.
2. Quel était le signe extérieur qui représentait la purification du coeur dans l'Ancien Testament ?
LA CIRCONCISION.
3. Quel était le signe extérieur qui marquait l'entrée de quelqu'un dans la communauté des croyants dans l'Ancien Testament ?
LA CIRCONCISION.
4. Quand une personne croyait au Dieu d'Abraham dans le Nouveau Testament, que se passait-il ?
ELLE ETAIT BAPTISEE, ELLE ET SES ENFANTS.
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5. Quel était le signe extérieur qui représentait la purification du coeur dans le Nouveau Testament ?
LE BAPTEME.
6. Quel était le signe extérieur qui marquait l'entrée de quelqu'un dans la communauté des croyants dans le Nouveau Testament ?
LE BAPTEME.

C'est pourquoi ceux qui deviennent croyants aujourd'hui ne se font plus circoncire et les enfants des croyants ne sont plus circoncis: la circoncision n'est plus signe du salut. Le baptême est l'accomplissement de la circoncision. Circoncision et baptême ont fondamentalement la même fonction.

6.18 Ce n'est pas quelque chose d'étrange que le baptême accomplisse la circoncision; chaque doctrine du Nouveau Testament a ses racines dans l'Ancien Testament. Quand nous regardons la vie du Seigneur Jésus-Christ, nous Le voyons accomplir l'Ancien Testament. Jésus n'a pas contredit ou annulé l'Ancien Testament, comme plusieurs semblent le penser. Comment voyait-Il Lui-même Son ministère face à l'Ancien Testament ? Il le dit: "Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. En vérité je vous le dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu'à ce que tout soit arrivé" (Matthieu 5:17-1Cool.

6.19 Des sacrifices étaient constamment offerts à travers l'Ancien Testament; mais quand Jésus est apparu, l'Agneau de Dieu s'est offert au calvaire, et les sacrifices prirent fin. Les sacrifices d'animaux étaient le symbole du Christ, ils pointaient vers Lui. Le soir de la Pâque, alors que les Juifs se rappelaient comment Dieu les avait délivré de l'ange de la mort, ils mangeaient l'agneau pascal. La veille de la mort de Jésus, le Seigneur a mangé l'agneau symbolique avec Ses disciples. Après le souper, Il leur a donné le pain, leur disant que c'était symbole de Son corps brisé pour eux, et le vin, leur disant que c'était symbole du sang répandu pour eux. Tout comme ils mangeaient l'agneau pascal dans l'Ancien Testament, maintenant ils "mangeaient" l'Agneau de Dieu offert pour leurs péchés.

6.20 Exactement de la même façon, le baptême prend la place de la circoncision en tant que signe du salut. Le baptême est l'accomplissement de la circoncision, tout comme, d'ailleurs, la cène est l'accomplissement de la Pâque. Jésus a institué deux sacrements qui correspondent aux deux sacrements de l'Ancien Testament. La plupart des anabaptistes récusent le terme sacrement. Ils préfèrent parler d'ordonnances. Notre Sauveur a bien ordonné qu'on célèbre le baptême et la cène (Mathieu 28:19 / 1 Corinthiens 11:24-25). Mais l'inconvénient, c'est que le mot ordonnance n'est pas adéquat en tant que dénominateur commun spécifique pour les deux cérémonies comportant l'usage d'un élément matériel; en effet, le Seigneur nous a laissé bien d'autres ordres, en particulier celui d'aimer, qui est Son commandement par excellence (Jean 15:12 / 1 Jean 4:21 / 2 Jean 5).

6.21 Il faut souligner la continuité de la ligne qui va de l'alliance contractée par Dieu avec Abraham en faveur de sa postérité à celle de l'Eglise. Celle-ci, en tant que corps du Christ, seule vraie postérité d'Abraham (Galates 3:16), achève et accomplit la première alliance. Dans Romains 4:11 son signe, la circoncision, est désigné comme un sceau: celui de la justice
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qu'Abraham avait obtenue par la foi, afin d'être le père de tous les croyants (versets 11 b et 12). Or ce terme de sceau désigne dans le Nouveau Testament le baptême, car c'est à ce sacrement que fait allusion le sceau de 2 Corinthiens 1:22; Ephésiens 1:13 et 4:30. Comme la circoncision, le sceau du baptême est plus qu'une "image" ou un "signe"; il est le sceau par lequel Dieu scelle l'alliance qu'il conclut avec une communauté librement élue.

6.22 Certains disent que la circoncision et le baptême n'ont pas de rapport entre eux puisque la circoncision s'adressait seulement aux hommes; elle devait être administrée seulement aux garçons. On demande: "Mais pourquoi cela, si la circoncision scelle une promesse spirituelle ? Est-ce que les filles n'ont pas besoin de grâces spirituelles ? " C'est une mauvaise conclusion à tirer. Bien que la circoncision n'était pas appliquée aux femmes, les femmes étaient quand même comprises sous ce signe et participantes à part entière de l'alliance de grâce. Les femmes étaient comprises sous les hommes. Dans la semence de l'homme sont inclus aussi bien les mâles que les femelles. Les femmes étaient filles d'Abraham (Luc 13:16). L'alliance était aussi pour la parenté d'Abraham. Le baptême est plus riche et s'applique aux femmes comme aux hommes (Galates 3:2Cool.

6.23 Dans Colossiens 2:11, Paul ne tient compte, il est vrai, que de cette fausse interprétation de la circoncision. Car il vise ceux qui, après l'institution du baptême chrétien, veulent imposer la circoncision aux chrétiens. Nous arrivons ainsi à la critique de l'apôtre à l'endroit de la survivance de la circoncision dans l'Eglise chrétienne. Maintenant que l'alliance conclue avec Abraham en vue du Christ a trouvé son accomplissement au Calvaire, maintenant que c'est par le baptême qu'on entre dans cette alliance, la circoncision en tant qu'acte d'admission a perdu sa raison d'être. Elle est accomplie dans la "circoncision du Christ (Colossiens 2:11). Par le baptême se fait désormais l'admission à l'alliance de la grâce de Dieu et en même temps la purification du baptisé de tout le poids de son péché par la participation à la mort et à la résurrection du Christ. Il ne serait pas seulement insensé, mais blasphématoire de continuer à pratiquer la circoncision de l'ancienne alliance. Ce serait combattre le plan de Dieu, nier le déroulement de l'histoire du salut, oublier que le Christ est mort et ressuscité. La circoncision, alors, cesserait de tendre vers le Christ. Elle se détacherait du plan de salut de Dieu, elle ne scellerait plus la foi d'Abraham en une postérité croyante, mais arrachée de tout ce qui lui donnait son sens, elle serait rabaissée au niveau d'un rite extérieur, d'un signe racial. C'est pourquoi maintenant Paul doit aussi dire aux Juifs "qu'ils ne doivent plus circoncire leurs enfants" (Actes 21:21). Car si l'on s'en tient encore à la pratique de la circoncision maintenant que pour tous les hommes le baptême dans la mort du Christ constitue le signe de leur incorporation dans l'Eglise chrétienne, celle-ci cesse d'être un acte de Dieu. Elle ne peut plus être, en effet, qu'un acte extérieur "fait de main d'homme" (Colossiens 2:11 / Ephésiens 2:11). Paul peut même la comparer aux mutilations que se font les adeptes de certains cultes païens (Galates 5:12).

6.24 On comprend ainsi la sévérité extraordinaire de l'apôtre à l'égard de la circoncision dont il avait dit pourtant, en se plaçant sur le terrain du judaïsme d'avant Jésus-Christ, qu'elle était utile (Romains 2:25). Après le baptême général accompli par le Christ sur la croix, et maintenant que depuis la Pentecôte le baptême est offert à tous, ceux qui exigent et pratiquent encore la circoncision font comme si Christ était mort en vain (Galates 2:21 / 5:2). Or si la circoncision n'est abolie que parce que pour entrer dans la nouvelle alliance il existe maintenant le baptême dans la mort et la résurrection du Christ, si par conséquent le baptême n'est pas le

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don d'une grâce radicalement nouvelle, mais l'accomplissement de la circoncision, l'un des sceaux ne peut assurément pas comporter des éléments essentiellement différents de l'autre. La continuité de l'un à l'autre d'après Romains 4, c'est précisément la foi ! Les descendants d'Abraham, ses descendants naturels aussi bien que les prosélytes, sont tous appelés, avant ou après la venue du Messie, à une même foi dans la puissance divine de résurrection. Ils doivent leur existence de croyants à cette foi d'Abraham dans le miracle de Dieu qui peut lui susciter une postérité (Romains 4:19; Galates 4:21). Postérité qui naîtra, s'il le faut, "de ces pierres" (Matthieu 3:9 / Luc 3:8 pour rappeler un passage qui a également sa place ici). C'est pourquoi la place occupée par la foi demeure la même. Comme Abraham a répondu par la foi à la promesse de Dieu, de même tous ses descendants doivent répondre par la foi à la grâce divine qui leur a été faite sans leur concours, souverainement, au moment, où, soit par la circoncision, soit par le baptême, Dieu les a placés à l'endroit choisi par lui pour être le lieu de son alliance. Le baptême, tout en accomplissant la circoncision, la dépasse par le fait qu'il ne s'applique pas seulement à des hommes, mais encore à des femmes. Prétendre que pour cette raison, il est impossible d'établir une analogie entre la circoncision et le baptême est un argument qui ne tient pas. Paul ayant précisément en vue le baptême peut ainsi affirmer qu'il n'y a plus "ici ni homme, ni femme" (Galates 3:2Cool. On ne saurait donc prétendre, parce que des femmes sont baptisées, qu'il n'y ait aucun lien entre la circoncision et le baptême et par conséquent qu'il n'y ait pas d'analogie entre la circoncision des enfants et le baptême des enfants, la circoncision s'appliquant seulement à des enfants mâles.

6.25 Ceux qui s'opposent au baptême des enfants de croyants disent que le baptême n'a pas pris la place de la circoncision puisque Timothée s'est fait circoncire bien longtemps après que le baptême soit institué (Actes 16:3). Donc, le baptême ne remplace pas la circoncision. On nous demande aussi comment ça se fait, si le baptême a remplacé la circoncision, que les deux existent ensemble à un certain moment donné. Il faut savoir que jusqu'à la destruction du temple de Jérusalem, en 70, plusieurs Juifs chrétiens ont gardé certaines pratiques juives. Ce n'est pas du jour au lendemain que tout le système juif a été mis de côté! La raison est donc qu'il y a eu une clarification progressive, une période d'adaptation, un temps d'ajustement. C'est bien normal. Puisque le baptême a remplacé la circoncision, pourquoi les deux pratiques, baptême et circoncision, ont-elles coexisté un certain temps parmi les chrétiens d'origine juive ? De nombreux croyants juifs de l'Église chrétienne primitive ont conservé, en effet, plusieurs pratiques de l'Ancien Testament, au moins jusqu'à l'époque de la destruction de Jérusalem. Cela a été toléré dans la mesure où ces pratiques n'étaient pas considérées comme ajoutant quelque chose à l'oeuvre parfaite de Christ. C'est ainsi qu'en Actes 16:3, il est rapporté que Timothée fut cironcis par Paul, et en Actes 21:20,26, que Paul a participé aux rites du temple. La Bible précise que Paul a fait cela par égard pour les croyants juifs. Le baptême et la circoncision ont coexisté un certain temps parce que les changements d'une dispensation à l'autre se sont opérés graduellement. Pour un temps, bien sûr, il y a eu un chevauchement de l'ère ancienne qui se terminait avec l'ère nouvelle qui commençait; c'est cela qui explique que les deux pratiques, circoncision et baptême, ont coexisté un certain temps parmi les chrétiens d'origine juive. Les changements d'une administration à l'autre se sont opérés graduellement.

6.26 La circoncison des enfants illustrait magnifiquement que la grâce du Saint-Esprit précède la foi; de même, le baptême des enfants illustre aussi cette réalité. Ce n'est pas la foi qui précède la grâce du Saint-Esprit, mais c'est la grâce du Saint-Esprit qui précède la foi.

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6.27 En résumé de ce point, nous voyons que la Bible enseigne très clairement que le baptême signifie exactement ce que signifiait la circoncision dans l'Ancien Testament: c'est le signe du pardon de Dieu offert dans Sa grâce aux croyants avec qui Dieu fait alliance, et leurs enfants. Le baptême a exactement le même sens qu'avait la circoncision; il est l'équivalent de la circoncision dans l'Ancien Testament.

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7. Tout comme dans l'Ancien Testament les enfants des croyants recevaient le signe de l'alliance, c'est-à-dire la circoncicion, de même dans le Nouveau Testament, les enfants des croyants continuent de recevoir le signe de l'alliance, c'est-à-dire le baptême.

7.1 Les enfants des croyants de la nouvelle dispensation devraient-ils être exclus de l'alliance de grâce dont n'étaient pas exclus ceux de l'ancienne dispensation ? Et, par suite, serait-il impossible de leur administrer validement le baptême, signe et sceau de l'alliance ? La nouvelle dispensation de l'alliance est-elle plus pauvre que l'ancienne ? Nos enfants sont-ils en dehors de l'Église ? Les réformés ont toujours cru, pensé et affirmé que cette exclusion et cette impossibilité constituerait un tel renversement dans l'histoire de l'alliance de grâce qu'une telle volonté nouvelle de Dieu serait explicitement inscrite et prescrite dans le Nouveau Testament, si tel était le cas.

7.2 Or, non seulement la volonté divine d'un tel renversement n'est exprimée nulle part dans le Nouveau Testament, non seulement le commandement d'administrer le signe de l'alliance aux enfants nés dans l'alliance n'est nulle part révoqué dans les écrits apostoliques, mais les livres néo-testamentaires enseignent, au contraire, le maintien du principe de l'inclusion des enfants dans l'alliance de grâce. Les premiers membres de l'Eglise du Nouveau Testament étaient des Juifs. Et rien n'indique qu'ils aient changé leur manière d'administrer l'alliance; au contraire, ces premiers chrétiens Juifs considéraient les enfants des croyants inclus dans l'alliance. Ces enfants ont donc droit au signe de l'alliance qu'est le baptême. Tout argument contre le baptême des enfants est un argument contre la circoncision des enfants.

7.3 Si nous croyons à l'unité des promesses spirituelles au cours des générations successives, nous croyons inévitablement que les enfants des croyants doivent être baptisés. Si nous rejetons le baptême des enfants, nous disons que le Nouveau Testament est moins efficace que l'Ancien; nous disons aussi que les enfants des croyants d'aujourd'hui reçoivent moins de bénédictions que les enfants de l'Ancien Testament; et nous disons que la famille est moins importante maintenant qu'aux temps bibliques. Or, la vérité, c'est que la grâce de Dieu n'est pas moindre dans la nouvelle disposition de l'alliance que dans l'ancienne disposition.

7.4 La notion familiale de l'alliance perpétuée à travers les siècles depuis Abraham est tellement enracinée dans la pensée de Dieu que si les enfants des croyants ne doivent pas recevoir le baptême, le Nouveau Testament doit nécessairement contenir une interdiction explicite, claire et nette de les baptiser. Mais tel n'est pas le cas. Si Jésus avait exclu du baptême les enfants de Ses disciples, comme Il s'adressait à des Juifs, ne l'aurait-Il pas dit expressément, pour prévenir toute erreur à ce sujet ? Car Il n'a pas aboli la loi et les prophètes, et quand Il les modifie sur un point, Il prend soin d'en avertir Ses auditeurs. Le Nouveau Testament ne parle pas explicitement du baptême des enfants des croyants. Mais ce silence est significatif, considérant tout ce que nous avons dit jusqu'à maintenant. Quiconque voit la nouvelle alliance comme l'accomplissement de l'ancienne (l'accomplissement est une chose différente de la dissolution!), prend pour acquis que les enfants, eux aussi, peuvent à nouveau participer à la plus grande richesse de la nouvelle alliance.

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7.5 Disons les choses autrement, en essayant d'être le plus clair possible. Dans l'Ancien Testament, les enfants étaient membres de l'Eglise visible et ils recevaient le signe de cette alliance, la circoncision. Pourquoi ne le seraient-ils plus dans le Nouveau Testament? Pourquoi? Les bénédictions du Nouveau Testament seraient-elles moindres que celles de l'Ancien Testament? Les fidèles de l'Ancien Testament étaient sans cesse exhortés à regarder vers Jésus-Christ qui devait apporter la plénitude de la grâce. Avec la venue de Jésus, la promesse que Dieu veut être le Père de tous ceux qui croient et de leurs enfants n'est-elle plus valable? Où donc en est la preuve? Si les enfants des Juifs étaient appelés la sainte postérité parce qu'ils étaient héritiers de l'alliance, et qu'ils étaient séparés des infidèles, la condition des enfants des chrétiens est-elle inférieure? Sous le Nouveau Testament, comment la grâce de Dieu serait-elle moins large et moins assurée qu'elle ne l'était sous les ombres de la loi? Les enfants des Juifs avaient la circoncision pour confirmation de la grâce; pourquoi nos enfants n'ont-ils pas aujourd'hui le baptême comme confirmation de la grâce? Pourquoi? Si Dieu n'inclut plus les enfants dans Son alliance, la nouvelle dispensation de l'alliance est donc en régression par rapport à la dispensation précédente. Où le Nouveau Testament enseigne-t-il que les enfants qui étaient autrefois dans l'alliance doivent-ils maintenant être poussés dehors? Nous attendons des réponses claires à ces questions.

7.6 Dieu avait donné l'ordre solennel de circoncire les enfants des croyants pour les incorporer dans l'alliance. Lorsque l'alliance abrahamite fut solennellement confirmée sous la forme de l'alliance mosaïque, Dieu ordonna que les petits enfants fussent présents solidairement avec tout le peuple (Deutéronome 29:10-12). Puisque les enfants étaient membres de l'Eglise d'Israël, les enfants sont encore aujourd'hui membres de l'Eglise chrétienne, cette Eglise chrétienne qui est le prolongement de l'Eglise d'Israël. A moins que le Nouveau Testament ne nous prouve le contraire. Y a-t-il quoi que ce soit, dans le Nouveau Testament, qui puisse justifier l'exclusion des enfants des croyants de leur incorporation dans l'Eglise? Non. Il n'y a rien de tel.

7.7 Il faut très bien considérer ce point. C'est un point capital. Si les enfants des croyants (nous ne baptisons pas chaque enfant qui est amené dans l'église, mais nous baptisons seulement les enfants de croyants) ne doivent plus faire partie de l'Eglise ni recevoir le signe de cette appartenance, s'ils n'ont plus ce privilège dont ils jouissaient depuis qu'il y avait une Eglise sur la terre, donc depuis des millénaires, il doit bien y avoir quelque part un commandement qui ordonne leur exclusion, ou il doit bien y avoir quelque modification clairement révélée qui rende leur exclusion nécessaire et inévitable. Or, une étude méticuleuse du Nouveau Testament nous démontre que le Seigneur, comme les apôtres, n'ont jamais donné un commandement par lequel il était interdit de considérer plus longtemps les enfants des croyants comme membres de l'Eglise. Le comportement de notre Sauveur à l'égard des enfants est à cet égard remarquable et il doit retenir notre attention. Bien loin d'exclure les enfants de l'Eglise dans le sein de laquelle ils avaient toujours été chéris, Jésus les appelle les agneaux de Son troupeau, Il les prend dans Ses bras, Il les bénit, Il déclare que le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent, Il dit que leurs anges voient sans cesse la face du Père, Il dit qu'être en scandale à l'un de ces petits mérite un châtiment éternel (Matthieu 11:25 / 18:1-6,10,14 / 19:13-15 / 21:15-16 / Marc 10:13-16 / Luc 17:1-2 / 18:15-17). Il ne faut pas négliger cela.

7.8 Attention ici. Je ne dis pas qu'en accueillant les enfants, Jésus nous commande de les baptiser. Mais je dis qu'il faut bien méditer l'enseignement de notre Sauveur dans ces passages.
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Il dit que le royaume des cieux est pour ceux qui ressemblent aux petits enfants. Le royaume des cieux ou de Dieu désigne ici soit le ciel, soit l'Église visible Si Jésus appelle à Lui et dans ce royaume les enfants, avant qu'ils puissent éprouver le repentir et exercer la foi, conditions d'admission dans l'Eglise et de salut pour les adultes, ils font partie par cela même de la nouvelle alliance. Ils doivent en recevoir le signe et le sceau. C'est notre devoir de les faire baptiser. Dieu nous appelés, nous et nos enfants, dans Son alliance. Pour cette raison, nos enfants ont une place dans Son alliance. L'appel de Dieu précède toute foi, toute conversion, toute régénération, chez les adultes et chez les enfants. Tous ceux qui sont appelés par l'Evangile sont sérieusement appelés par Dieu. Lorsqu'il dit que la promesse de l'alliance est pour les croyants et leurs enfants, nous n'avons plus alors aucune incertitude quant à l'appel de nos enfants. Ils sont des enfants de l'alliance. Par conséquent, nous baptisons nos enfants; pas parce que quelque chose est présent en eux (régénération, foi, conversion), mais parce que quelque chose a été exprimé à leur sujet: la promesse de la rémission des péchés et de la vie éternelle. Nous ne considérons pas non plus nos enfants comme des enfants régénérés. Nous les considérons comme des enfants de l'alliance que nous devons instruire afin qu'ils comprennent leur baptême. La promesse est pour eux aussi bien que pour les adultes. Mais l'exigence de la foi et de la conversion s'applique tout autant à eux. Ils devront dire "Amen" à leur baptême en croyant et en se convertissant. Partant de leur richesse, nous nous adressons à eux en leur montrant leur responsabilité. Ils font partie de la famille des enfants de Dieu, mais ils doivent également vivre comme enfants de Dieu. Pensez-y bien: est-il possible que les adultes doivent aller à Dieu comme des petits enfants, et que ces enfants, que Jésus prend pour modèles, soient exclus du royaume de Dieu?

7.9 Pendant au moins vingt siècles, soit d'Abraham jusqu'à Jésus, tous les enfants des croyants étaient formellement accueillis dans l'Eglise, dès leur naissance. Vingt siècles non pas de tradition humaine rituelle, mais vingt siècles de pensée religieuse et théologique façonnée
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
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Augustinus

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MessagePosté le: Mer Avr 19, 2006 13:20    Sujet du message: baptême des enfants partie II Répondre en citant

par les promesses et les prescriptions de l'alliance, doctrine fondamentale de l'Ancien Testament, confirmée en tous points dans le Nouveau Testament. Se représente-on vraiment la force et la vigueur de cette conception selon laquelle les enfants devaient recevoir le sacrement de l'alliance? En vérité, quand on y pense bien, le soi-disant "silence" du Nouveau Testament sur le baptême des enfants des croyants milite bien davantage en sa faveur que contre lui. Car pour bouleverser de fond en comble des notions aussi capitales, imprimées depuis près de deux mille ans dans l'âme du peuple, pour ne pas accorder aux enfants le sacrement de l'entrée dans l'alliance, l'Eglise apostolique aurait dû recevoir du Seigneur une interdiction explicite, tellement révolutionnaire en soi qu'on en aurait, sans l'ombre d'un doute, conservé la trace dans le Nouveau Testament. Mais non seulement l'alliance éternelle demeure intacte dans le Nouveau Testament, mais elle parvient par Jésus-Christ à son accomplissement suprême. Si Jésus avait voulu que la réception des enfants des croyants dans cette alliance, toujours valable, ne fut plus célébrée, Il l'aurait dit clairement, afin que nul ne puisse en douter.


7.10 Imaginez un juif habitué à marquer ses enfants du signe visible de la circoncision. Riche de cet enseignement, il s'attend donc à ce que son nouvel enfant soit baptisé. S'il lui avait été refusé, qu'auriez-vous fait à la place de ce juif ? Vous auriez demandé aux apôtres la raison de ce refus. Et les milliers de chrétiens d'origine juive de l'époque auraient fait de même. Le problème aurait été soulevé dans des centaines de réunions. Pierre, Jean, Paul et les autres auraient pris le temps de traiter le sujet dans leurs épîtres afin de tout clarifier, comme ils l'ont fait à propos d'autres questions, qui ont surgi à l'époque. Ainsi le Nouveau Testament

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expliquerait nettement pourquoi, dans l'Ancien Testament, le signe de l'alliance était appliqué aux enfants de croyants, et pourquoi il fallait que cela cesse désormais. Le Nouveau Testament traiterait largement ce sujet. La seule explication probable au silence du Nouveau Testament est qu'il n'y avait pas de problème. Les juifs de cette époque ne se posaient aucune question et appliquaient le signe de l'alliance à leurs enfants. Ils faisiaent baptiser leurs bébés de la même façon qu'ils les auraient faits circoncire dans la dispensation de l'Ancien Testament.

7.11 Dans l'Eglise-mère de Jérusalem, composée en majeure partie d'anciens Israélites, il allait de soi que le sacrement du baptême, signe et sceau de la même justice par la foi qu'exprime le sacrement de la circoncision, fut destiné aux petits enfants des chrétiens. Cette façon si simple d'administrer le baptême des enfants, quand une famille juive passait à la foi chrétienne, nous permet de comprendre pourquoi les Actes des apôtres et les Epîtres n'en parlent jamais de manière expresse et détaillée.

7.12 Il convient maintenant ici d'aborder certaines objections qui sont souvent soulevées au sujet du baptême des enfants. Certains disent: "Il ne faut pas baptiser les enfants des croyants parce qu'il n'y a pas de commandement explicite de le faire dans le Nouveau Testament. " On nous dit : "L'Evangile ne renferme pas un mot qui insinue qu'il faille baptiser les enfants. Le baptême des enfants n'est pas clairement commandé, donc Dieu ne veut pas qu'on les baptise. C'est clair comme le jour. Baptiser des enfants est une profanation, un péché. Est-il possible de croire que si Jésus voulait que des enfants soient baptisés, l'Evangile n'en dise pas un seul mot ?" Attention. Calmons-nous un peu.

7.13 C'est vrai qu'il n'y a pas de commandement explicite de le faire. Mais le silence du Nouveau Testament ne doit-il pas être interprété en faveur du baptême des enfants plutôt que contre lui ? Pensez bien à ceci: en Actes 2:38-39, il est manifeste que l'apôtre Pierre a à l'esprit exactement la même conception organique de l'alliance que l'Ancien Testament. Il dit: "Car la promesse est pour vous et pour vos enfants." Dans le contexte Juif de l'Eglise primitive, n'aurait-il pas fallu que les apôtres précisent très clairement: "Les enfants des croyants ne sont désormais plus concernés par la nouvelle alliance ?" Si les enfants doivent être exclus du baptême chrétien, les apôtres ne l'auraient-ils pas laissé entendre ? Les apôtres n'ont pas fait du baptême des enfants des croyants un commandement spécifique positif parce que cela aurait été inutile et superflu: il était évident pour tous que les enfants des croyants devaient recevoir le signe de l'alliance. On ne développe pas en détails ce qui est connu, accepté et pratiqué par tous dans le contexte judéo-chrétien. Puisque Dieu a promis à Abraham une alliance éternelle, puisqu'Il lui a ordonné de placer un signe sur ses enfants, puisque ce commandement a été observé près de 2000 ans avant la venue de Jésus, alors le "silence" du Nouveau Testament n'est pas un contre-ordre, mais une indication claire que la pratique doit se poursuivre. Ceci est capital.

7.14 Le fardeau de la preuve appartient à ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants. Il faut leur demander: " Où la Bible commande-t-elle d'exclure les enfants des croyants du baptême ? Où commande-t-elle de leur refuser le baptême ? Où ? Où est-ce que la Bible commande aux enfants des croyants de professer leur foi avant d'être baptisés ?" Ils ne peuvent pas répondre à cela. Ceux qui sont contre le baptême des enfants des parents croyants nous répètent sans cesse: "Il n'y a pas de commandement de baptiser les enfants, donc c'est la preuve qu'il ne faut pas le faire. Si le Seigneur avait voulu qu'on fasse cela, Il nous l'aurait dit."

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"Nous leur répondons: "S'il n'y a pas de commandement de ne pas baptiser les enfants des croyants, c'est la preuve qu'il faut les baptiser. Si le Seigneur avait voulu qu'on arrête de faire ce qu'on faisait depuis Abraham, Il nous l'aurait dit." Cette objection fondée sur l'absence d'une claire indication à notre avis signifie le contraire de la conclusion anabaptiste d'après laquelle les enfants ne devaient pas être baptisés. Ce silence s'explique par une pratique tellement répandue qu'il n'y avait nulle raison de la mentionner.

7.15 Ajoutons deux choses importantes encore ici. D'abord, cette objection fondée sur l'absence d'un commandement s'appuie sur une règle que ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants ne respectent pas toujours eux-mêmes. Par exemple, il n'y a dans la Bible aucun commandement clair à l'effet que les femmes chrétiennes doivent participer à la cène. La Bible ne donne pas de commandement spécifique, direct là-dessus. Elle est silencieuse. Pourtant, ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants admettent à la cène les femmes chrétiennes. Ils ont raison de le faire; mais ils devraient reconnaître que s'ils le font, ce n'est pas parce qu'ils ont en main un commandement clair et explicite à cet effet. Autre exemple: il n'y a pas de commandement strict de transférer le jour du Seigneur du septième jour au premier jour de la semaine. Pourtant, ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants adorent le Seigneur le premier jour de la semaine, et ils ont raison de le faire. Mais ils devraient reconnaître que s'ils font cela, ce n'est pas parce qu'ils ont en main un commandement clair et explicite à cet effet. Autrement dit, il ne faut pas se servir de l'argument du silence seulement lorsque ça fait notre affaire.

7.16 Ensuite, ceux qui rejettent le baptême des enfants font une coupure non légitime entre les deux Testaments, alors que la Bible ne cesse de nous faire apprécier la continuité entre les deux. Nous croyons et confessons qu'il y a dans la Bible une unité; autrement dit, l'Ancien Testament et le Nouveau Testament forment un tout inséparable, ils constituent ensemble la Parole de Dieu. C'est très important de les laisser ensemble, et de ne pas couper la Bible en morceaux, en disant par exemple que le Nouveau Testament rend nul l'Ancien ou que l'un peut se comprendre sans l'autre, etc... (Voir Matthieu 5:17-20 / Jean 10:35 / 2 Timothée 3:16-17). Nous croyons et confessons que les principes et les commandements contenus dans l'Ancien Testament continuent dans le Nouveau Testament, à moins que Dieu nous avertisse clairement du contraire parce qu'Il les a accompli, réalisé en Jésus-Christ, comme par exemple les sacrifices d'animaux en Hébreux 9 et 10. Pour l'Église, donc, les principes et les commandements de l'Ancien Testament sont encore en vigueur à moins que Dieu ait décidé du contraire pour des raisons qu'Il nous explique dans Sa Parole. Pour notre part, nous considérons l'Ecriture Sainte comme un tout et l'alliance comme unique. La Bible nous enseigne que l'alliance de grâce est unique, tant à travers l'Ancien Testament qu'à travers le Nouveau Testament. Ceci est super important. La doctrine de l'alliance est le germe, la racine, la sève de toute la révélation, par conséquent de toute la théologie; elle est le fil conducteur de toute l'histoire du salut. Toute autre doctrine, quelle qu'elle soit, s'y articule en quelque manière. Survolons brièvement les précieuses données bibliques à ce sujet:
a) Jésus a été annoncé comme étant Celui qui doit réaliser l'alliance avec le peuple (Esaïe 42:7).
b) Jésus est le Médiateur promis de l'alliance (Esaïe 49:8-9).
c) Jésus est l'ange de l'alliance qu'on attend dans la foi (Malachie 3:1).
d) La promesse étant accomplie, Jésus est le Médiateur de l'alliance et confessé comme tel (Hébreux 8:6 / 9:15 / 12:24).

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e) Jésus est le garant de l'alliance (Hébreux 7:22).
f) Selon les paroles mêmes de Jésus, le sang versé pour la rémission des péchés est le sang de l'alliance (Matthieu 26:28 / Marc 14:24 / Luc 22:20 / 1 Corinthiens 11:25).
g) C'est par le sang d'une alliance éternelle que Jésus est devenu le grand Berger des brebis (Hébreux 13:20).
h) Si Jésus est ressuscité, c'est en vertu de la promesse de l'alliance (Actes 13:32-33).
i) La théologie de l'alliance de grâce est constamment présente à la pensée des apôtres et des disciples; en annonçant l'Evangile, ils ne sont rien de plus que ministres de l'alliance (2 Corinthiens 3:6).
* l'alliance forme le thème central des premiers discours de Pierre après la Pentecôte; ce sont les promesses de l'alliance et leur accomplissement qui sont évoquées (Actes 2:14-41 / 3:12-26). Du commencement jusqu'à la fin, ces discours sont un exposé de la théologie de l'alliance.
* l'alliance est aussi un thème qui sert de point de départ au discours d'Etienne (Actes 7:2-Cool.
* l'alliance est aussi le point de départ de la justification de Paul devant Agrippa (Actes 26:6-7).
* dans son épître aux Galates, Paul affirme la pérennité de l'alliance et la vitalité actuelle de ses promesses (3:17). Pour Paul, les chrétiens sont les enfants nés selon la promesse (4:21,23,2Cool. Ils sont les fils d'Abraham (3:7). Ceux qui croient aujourd'hui sont bénis avec Abraham, le croyant (3:9). Le croyant est justifié par la foi; comme Abraham, il entre dans la même alliance et reçoit les mêmes promesses.
j) Lorsque, à la fin des temps, la nouvelle Jérusalem descend des cieux, d'auprès de Dieu, et que le tabernacle de Dieu est établi au milieu des hommes, la promesse de l'alliance est pleinement réalisée: "Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple". Le dernier écho de l'alliance se retrouve donc en Apocalypse 21:3.

7.17 L'alliance de grâce est essentiellement la même dans toute la Bible, quoique sa forme d'administration change. Bien saisir cela est capital pour comprendre les passages bibliques qui parlent d'une alliance nouvelle (par exemple Jérémie 31:31 / Luc 22:20 / 2 Corinthiens 3:6 / Hébreux 8:8-9 / 9:15 / 12:24). Le mot "nouvelle" souligne que les formes d'administration de l'alliance diffèrent après Jésus, de ce qu'elles furent avant Lui. Ecoutons à ce sujet la Confession de foi de Westminster, à l'article VII. 5-6: "Cette alliance de grâce a été diversement administrée au temps de la loi et à celui de l'Evangile (2 Corinthiens 3:6-9). Sous la loi, elle a eu comme dispositions: des promesses, des prophéties, des sacrifices, la circoncision, l'agneau pascal et autres types et ordonnances données au peuple juif pour signifier à l'avance le Christ à venir (Hébreux 8 à 10 / Romains 4:11 / Colossiens 2:11-12 / 1 Corinthiens 5:7); durant ce temps, ces dispositions ont été suffisantes et efficaces, par l'action du Saint-Esprit, pour instruire et édifier les élus dans la foi au Messie promis (1 Corinthiens 10:1-4 / Hébreux 11:13 / Jean 8:56), par lequel ils avaient l'entière rémission de leurs péchés et leur salut éternel... Sous l'Evangile, depuis que le Christ, la substance (Colossiens 2:17), S'est montré, les dispositions selon lesquelles l'alliance est administrée sont: la prédication de la Parole et la célébration du Baptême et de la Sainte Cène (Matthieu 28:19-20 / 1 Corinthiens 11:23-25). Bien que ces dispositions soient peu nombreuses et administrées plus simplement et avec moins de faste, l'alliance est présentée cependant avec plus de plénitude, d'évidence et d'efficacité spirituelle (Hébreux 12:22-27 / Jérémie 31:33,34), à toutes les nations - juifs et païens (Luc 22:20). Ainsi il n'y a pas deux alliances

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de grâce dont la substance serait différente, mais une seule et même alliance avec des dispositions diverses (Galates 3:14-16 / Actes 15:11 / Romains 3:21-23,30 / Psaume 32:1 avec Romains 4:3,6,17,23,24 / Hébreux 13:Cool."

7.18 L'unité de l'alliance à travers les différentes époques est prouvée par des considérations comme les suivantes:
a) L'expression résumée de l'alliance est la même à travers l'Ancien comme le Nouveau Testament: "Je serai votre Dieu". Le Nouveau Testament est rempli de textes qui démontrent que Dieu et Son Christ veulent un peuple qui leur appartient (Matthieu 1:1/ 2:6/ 28:19/ Marc 13:10/ Luc 1:17/ 2:31/ 24:47/ Actes 15:14/ Romains 4:17 / 2 Corinthiens 6:16 / Galates 3:8 / Tite 2:14 / Hébreux 4:9 / 8:10 / 1 Pierre 2:9-10 / Jude 5 / Apocalypse 21:3,24).
b) Dans les Ecritures, le mot "évangile" signifie l'annonce du salut par Christ pour quiconque croit. Jésus dit qu'Abraham s'est réjoui en voyant Son jour (Jean 8:55-56 / Luc 24:27).
c) Abraham est le père de tous les croyants de tous les siècles (Romains 4:9-25).
d) Le Médiateur de l'alliance, Celui qui a opéré le salut des croyants sous l'Ancien Testament et qui opère le salut des croyants sous le Nouveau Testament est le même hier, aujourd'hui et éternellement (Hébreux 13:Cool: c'est Jésus-Christ.
e) Les conditions du salut révélées dans l'alliance restent toujours les mêmes. Un juif converti au début de l'ère chrétienne sait qu'il est justifié par la seule foi comme, deux mille ans auparavant, Abraham l'a été. Ceci ressort nettement de Romains 4:1-3: "Que dirons-nous donc d'Abraham, notre ancêtre selon la chair ? Qu'a-t-il obtenu ? Si en effet Abraham a été justifié par les oeuvres, il a sujet de se glorifier. Mais devant Dieu, il n'en est pas ainsi: en effet, que dit l'Ecriture ? Abraham crut à Dieu et cela lui fut compté comme justice". Galates 3:6 est tout aussi limpide: "Ainsi Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice." Il est clair que la Bible insiste sur le fait qu'Abraham a été justifié par la foi, et par la foi seule, exactement comme nous le sommes aujourd'hui. C'est une grave erreur de croire que, dans une dispensation, on a pu ou on peut être sauvé autrement que par le moyen de la foi, par la foi seule Quelle que soit la dispensation, le respect des lois religieuses ou morales n'est pour rien dans la réalisation du salut personnel. Les écrits de Paul insistent fortement sur ce point. Le mot "dispensation" indique une période dans l'histoire du salut au cours de laquelle la grâce de Dieu est "dispensée" selon des formes et des pratiques particulières. En grec, le mot économie est utilisé: Ephésiens 1:10/ 3:2/ Colossiens 1:25.
f) Les sacrements ont essentiellement la même signification. Oui, ils sont différents dans leur forme extérieure, mais ils ont exactement le même sens.
g) L'alliance est immuable. Le juif converti au début de l'ère chrétienne est convaincu, ensuite, que l'alliance faite avec Abraham est immuable, c'est-à-dire qu'elle ne peut pas être modifiée. En Hébreux 6:13-18, il est écrit: "En effet, comme Dieu, en faisant la promesse à Abraham, ne pouvait jurer par un plus grand que Lui, Il jura par Lui-même en disant: "Certainement je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance." Et c'est ainsi qu'après avoir patiemment attendu, Abraham obtint ce qui lui avait été promis. Car les hommes jurent par ce qui est plus grand qu'eux, et le serment, en confirmant leur parole, met un terme à toute contestation. En ce sens, Dieu, voulant donner aux héritiers de la promesse une preuve supplémentaire du caractère immuable de Sa décision, intervint par un serment, afin que, par deux actes immuables, dans lesquels il est impossible que Dieu mente, nous ayons un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée." Ce passage montre bien, premièrement, que l'alliance faite avec Abraham ne peut pas être modifiée

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et, deuxièmement, qu'elle est aussi pour nous, les sauvés de la nouvelle dispensation. Je redis donc que l'alliance dans l'Ancien Testament est essentiellement la même que l'alliance dans le Nouveau Testament. Il existe deux administrations différentes, mais un seul et unique fondement.

7.19 Certains disent: "On ne doit pas baptiser les enfants de parents croyants parce qu'il n'y a pas d'exemple de baptême d'enfants dans le Nouveau Testament."

7.20 Attention ici. Le Nouveau Testament nous présente des cas de maisons entières qui furent baptisées:
* Actes 10:47-48 et 11:14 nous enseignent que Corneille et toute sa maison furent baptisés.
* Actes 16:15 dit que Lydie fut baptisée avec sa famille.
* Actes 16:30-34 dit que le geôlier de Philippes fut baptisé, lui et tous les siens. L'invitation à la foi (Actes 16:31) n'est adressée qu'à lui seul, alors que le salut est promis à lui et à sa maison: "Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison". Sur quoi, à cette heure nocturne, il est baptisé avec tous les siens, et "il se réjouit avec toute sa famille de ce qu'il avait cru en Dieu" (v.34).
* 1 Corinthiens 1:16 nous parle de la famille de Stéphanas qui a été baptisée.

Ces passages revêtent une grande importance. Notez les mots utilisés. Ces mots montrent bien que personne appartenant à ces maisonnées n'a été exclu du baptême. L'emploi du terme oikos (maison) dans les cas similaires dans l'Ancien Testament pointe dans la même direction (1 Samuel 22:16, 19 / Genèse 45:18,19 et 46:7 / 1 Samuel 1:21,22 et Genèse 17:12, 23). Dans le langage biblique, la maison se réfère principalement aux enfants. Il est probable que le terme oikos dans le Nouveau Testament a été emprunté dans l'Ancien Testament et possède la même connotation dans les cas similaires. Cela ne veut pas obligatoirement dire que dans chaque baptême de familles mentionnés dans le Nouveau Testament, des jeunes enfants étaient effectivement présents. Mais sans doute que Paul et Luc n'auraient pas eu recours à ce mot s'ils avaient voulu dire que le baptême est pour adultes seulement.

7.21 Qui sait avec certitude qu'il n'y avait aucun enfant dans ces maisons ? Qui peut le dire ? Est-il naturel de supposer qu'il ne se trouvait pas un seul enfant dans ces familles baptisées ? Ces passages bibliques de baptêmes de familles embêtent plusieurs de ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants. L'époque à laquelle ces textes font référence rend très improbable le fait que toutes ces familles ne contenaient que des adultes. On nous dit souvent qu'il faut absolument conclure de ces passages que toutes ces familles sans exception, toutes ces maisons ne se composaient que de personnes assez âgées pour être capables de se convertir et de croire. Mais ce n'est pas si sûr. Toute la Bible témoigne de l'importance de la famille. Toute la Bible démontre que le Seigneur aime faire alliance avec des familles. Toute la Bible démontre que la famille agissait à la suite du père de famille, qui était le chef. La solidarité familiale est une valeur biblique extrêmement importante, et elle est une considération décisive quand on réfléchit au baptême des enfants des croyants. De nos jours, plusieurs ont perdu cela de vue à cause de l'individualisme extrême. La mode est de dire: "On se convertit et on est sauvé pour soi-même, et non pour ses enfants." Mais c'est faux. La Bible ne fait pas la promotion de sauvés isolés.
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7.22 Mais pourquoi n'y a-t-il pas plus d'exemples précis ? Ce silence s'explique très facilement du fait que le Nouveau Testament nous rapporte l'oeuvre missionnaire des apôtres plutôt que l'oeuvre des églises organisées. Par exemple, le livre des Actes des apôtres, d'où sont tirés la plupart des exemples de baptêmes d'adultes, nous présente l'avancée missionnaire à partir de Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'à Rome, selon le plan céleste d'Actes 1:8. Dans un tel contexte, il est très normal de trouver plutôt des baptêmes d'adultes, Juifs ou païens, nouvellement convertis.

7.23 Encore une fois ici, le fardeau de la preuve appartient à ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants. Il faut leur demander: "Pouvez-vous nous montrer dans le Nouveau Testament un exemple de quelqu'un né et élevé dans une famille chrétienne, qui a reçu le baptême seulement à l'âge adulte ?" Ils ne le peuvent pas ! C'est impossible. Nulle part le Nouveau Testament ne commande à un enfant né et élevé dans une famille chrétienne de professer sa foi avant d'être baptisé.

7.24 Certains disent: "Il ne faut pas baptiser les enfants des parents croyants parce que selon le Nouveau Testament, le baptême est conditionné par une foi active manifestée dans une profession de foi valable."

7.25 Il est vrai que certains passages bibliques indiquent que la foi est un pré-requis au baptême, que le baptême n'est donné qu'après avoir cru en Jésus. Par exemple: Marc 16:15-16 / Actes 10:44-48 / 16:14-15 / 16:31-34. La Bible indique clairement que seulement les adultes qui croyaient furent baptisés; aucun adulte incroyant ne peut se faire baptiser.

7.26 Mais cela n'implique pas nécessairement qu'une foi active est toujours essentielle pour recevoir le baptême. Cette foi est essentielle pour ceux qui sont en âge de pouvoir la manifester, certes; mais rien ne dit qu'il en est de même pour les enfants des croyants. La Bible ne dit nulle part: "Les enfants ne doivent pas recevoir le baptême parce qu'ils ne peuvent pas encore croire." Mais elle nous enseigne que les adultes doivent croire pour recevoir le baptême, car ils sont en mesure, eux, de répondre aux promesses de l'alliance.

7.27 En Marc 16:15 et 16, Jésus donne un commandement missionnaire: il est évident qu'une foi active est nécessaire pour que les païens adultes reçoivent le baptême. Mais Jésus n'apporte pas ici un argument contre le baptême des enfants. Les paroles de Jésus impliquent que la foi est un prérequis au baptême de ceux qui sont amenés au Sauveur par les efforts missionnaires de l'Eglise; mais ces paroles de Jésus n'impliquent pas que c'est également un prérequis au baptême des enfants des croyants dans l'Eglise. Marc 16:16 ne concerne pas le baptême des enfants nés dans l'Eglise de parents croyants. Par conséquent, aucune conclusion ne peut être tirée de ce texte par rapport au baptême des enfants.

7.28 Dit autrement, il va de soi qu'aux premiers jours de la prédication apostolique faite aux païens, ceux qui croyaient en Jésus-Christ étaient forcément baptisés à l'âge adulte, car l'enseignement du Nouveau Testament était tout récent et nouveau pour eux, personne n'ayant pu être baptisé enfant parmi eux. Il en est de même à toute époque, sur chaque nouveau champ de mission. Il ne peut pas y avoir de baptêmes d'enfant de parents croyants tant qu'il n'y a pas de parents croyants ! A une époque missionnaire telle que le fut celle de l'âge apostolique, c'est naturellement le baptême des adultes qui est mis en valeur.

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7.29 Pourquoi le Nouveau Testament rapporte-t-il tant de cas dans lesquels la foi précède et semble autoriser le baptême ? Parce que les seuls récits précis que nous ayons mettent en scène des païens et des Juifs convertis à l'âge adulte. Pour eux, il est de rigueur qu'ils ne soient admis dans l'Eglise du Christ qu'à la condition d'affirmer, sur la base de leur foi, leur intention sincère de répondre à l'avenir à la grâce du baptême par une foi et une vie dignes d'elle. La foi du candidat, dans ce cas, n'est pas une condition humaine qui rendra possible l'oeuvre divine. Elle n'est pas non plus une garantie de la persévérance future du baptisé. Elle constitue un signe, un critère permettant à l'Eglise de faire un choix entre les hommes qu'elle va s'agréger par le baptême. Ainsi pour un païen ou un Juif convertis adultes, comme il n'est pas né dans une famille chrétienne, c'est sa foi personnelle qui montre à l'Eglise que Dieu veut accroître le corps de Son Fils en lui ajoutant un nouveau membre. C'est pour cela qu'on s'enquiert de la foi d'un adulte lors de son baptême. Ce serait, en effet, contraire à la volonté de Dieu concernant le baptême, que l'Eglise baptisât indistinctement tout le monde, c'est-à-dire sans avoir un signe divin lui donnant à espérer que le baptisé vivra fidèlement en son sein. La foi est nécessaire dans le cas - le plus fréquent, bien entendu, aux premiers temps de l'Eglise - où le candidat au baptême est un adulte venant du judaïsme ou du paganisme. Si la foi qui suit le baptême est requise de tous les baptisés, la foi qui le précède n'est donc conditionnelle du baptême que dans le cas des adultes n'ayant pas d'attaches naturelles avec l'Eglise chrétienne. Il faut rappeler avec insistance que le Nouveau Testament ne contient aucune trace de la pratique d'un baptême d'adultes dont les parents auraient été chrétiens et qui auraient été élévés par eux.

7.30 On peut comparer l'application du baptême dans le Nouveau Testament à l'application de la circoncision dans l'Ancien Testament: les étrangers, c'est-à-dire les non Juifs hors du peuple d'Israël, devaient accepter les conditions de l'alliance pour se faire circoncire et entrer dans le peuple de Dieu. Ils devaient croire avant de recevoir le signe et le sceau de l'alliance. Mais cela n'était pas exigé des enfants d'Israël: enfants de la promesse, ils étaient circoncis à l'âge de huit jours.

7.31 Nous croyons et confessons que, tout comme dans l'Ancien Testament la circoncision exigeait la foi d'Abraham, de même le baptême exige la foi de la part des adultes qui veulent se faire baptiser; pour les adultes, la foi précède le baptême, mais la grâce de Dieu précède toujours la foi. Encore, tout comme dans l'Ancien Testament la circoncision exige la foi des parents qui font circoncire leur enfant, de même le baptême exige une confession de foi de la part des parents qui veulent faire baptiser leur enfant. Les enfants de parents croyants sont donc baptisés sur la base de la foi de leurs parents, comme signe de leur inclusion dans l'Eglise sous l'autorité de la famille. Pour les enfants, la foi suit le baptême, mais tout comme pour les adultes, la grâce de Dieu précède la foi, toujours.

7.32 Puisque la nouveauté du Nouveau Testament est d'élargir la dimension nationale du peuple de Dieu (les Juifs) à la dimension universelle tel que promis à Abraham (toutes les nations), l'accent porte sur les conditions d'entrée des étrangers dans l'Eglise: "Si tu crois tu peux être baptisé" (Actes 8:37); mais rien n'indique que, dans l'Eglise, la place des enfants des croyants ait changée par rapport à l'Ancien Testament.

7.33 Les enfants des parents croyants doivent donc, sur le commandement de circoncire les enfants de l'alliance dans l'Ancien Testament, recevoir le baptême comme signe et sceau de l'alliance de grâce. En d'autres mots encore, il va de soi qu'aux premiers jours de l'ère

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chrétienne, les païens adultes qui croyaient en Jésus-Christ étaient baptisés à l'âge adulte, car l'enseignement du Nouveau Testament était tout récent pour eux, personne d'entre eux n'ayant été baptisé enfant. Il en est de même à toute époque, sur chaque nouveau champ de mission. Il ne peut pas y avoir de baptême d'enfant tant qu'il n'y a pas de parents chrétiens.

7.34 Les pages du Nouveau Testament où il est question du baptême se placent historiquement dans la situation missionnaire de l'Eglise apostolique appelant à la foi en Jésus-Christ des Juifs et des Gentils dont les parents n'étaient pas des chrétiens croyants, mais des Juifs et des Gentils. Les baptêmes d'enfants ne pouvaient apparaître que très exceptionnellement dans cette situation missionnaire-là.

7.35 La doctrine réformée du baptême des enfants des croyants se réfère non pas à une situation missionnaire - qui était celle de l'Église de la nouvelle dispensation à son départ, et qui est aujourd'hui encore celle de l'Eglise dans les champs de mission - mais à la situation de l'Eglise en suite de la situation proprement missionnaire, lorsqu'apparaissent en nombre les enfants de chrétiens croyants.

7.36 Dieu a dit à Abraham de croire en Lui et d'être circoncis; mais le signe de sa foi personnelle devait être appliqué également à son fils. "Abraham circoncit son fils Isaac, âgé de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné" (Genèse 21:4). Isaac, âgé de huit jours, croyait-il? Pouvait-il remplir toutes les conditions exigées par ceux qui ne baptisent que les adultes? Certes non! Mais Dieu exigeait, dans Sa sagesse, que les enfants nés dans les familles de l'alliance reçoivent le signe de l'alliance. Par quelle autorité ceux qui sont contre le baptême des enfants excluent-ils maintenant les enfants du signe de l'alliance? Par quelle autorité? L'Eglise serait-elle composée uniquement d'adultes? On nous dit: "Le baptême est une cérémonie morte et sans valeur morale pour l'enfant, puisque celui-ci n'y prend aucune résolution, n'y reçoit aucune instruction et n'a pas plus conscience du fait lui-même qu'une pierre arrosée par la pluie du ciel n'a conscience de l'eau qu'elle a reçue". N'est-ce pas combattre contre Dieu de parler ainsi? Chose certaine, un juif qui devenait chrétien aurait été bouleversé d'apprendre que ses enfants ne doivent pas recevoir le signe de l'alliance. Il aurait tout de suite posé la bonne question suivante: "Si les enfants de l'alliance pouvaient recevoir la circoncision, pourquoi ne peuvent-ils plus recevoir le baptême? S'ils étaient les bienvenue dans l'Eglise de l'Ancien Testament, pourquoi ne le sont-ils plus dans l'Eglise du Nouveau Testament? Pourquoi? Qu'est-ce qui a causé cela? Où sont les preuves?" Car il était bien établi que leur progéniture faisait partie intégrante de la communauté.

7.37 Encore une fois ici, le fardeau de la preuve appartient à ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants: peuvent-ils nous certifier hors de tout doute que tous les cas bibliques où des familles ont été baptisés étaient des baptêmes où était exigé de tous une profession de foi intelligente? Ils ne le peuvent évidemment pas. Où est-ce que la Bible commande aux enfants des croyants de professer leur foi avant d'être baptisés? Nulle part! Il n'y a pas un seul exemple dans la Bible d'un baptême d'un adulte qui est né et a grandi dans un foyer chrétien. Et il n'y a aucun danger qu'on en trouve jamais un.

7.38 Notez bien que nous ne sommes pas contre le baptême des adultes. Il est bien certain que dans l'Eglise primitive, le baptême des adultes était pratiqué. Le livre des Actes des apôtres nous en rapporte neuf exemples. Dans notre présente étude, la question du baptême des enfants

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concerne les enfants des parents croyants, et n'exclut nullement le baptême des adultes qui n'ont pas été baptisés enfants et qui se convertissent par la suite; le baptême de ces adultes ne pose pas de problèmes. La question porte sur les enfants des parents chrétiens. Les familles chrétiennes doivent-elles attendre que leurs enfants grandissent et manifestent des signes de conversion avant de les faire baptiser? C'est la position anabaptiste. Ou bien doit-on les baptiser dès leur naissance? C'est la position pédobaptiste.

7.39 A ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants, je demande: "Quand faut-il baptiser les enfants des parents croyants ? A quel âge ? A trois ans ? A sept ans ? A quinze ans ? A dix-huit ans ? A vingt-deux ans ? Quand ces enfants se qualifient-ils pour le baptême ? A quel degré de compréhension, à quel degré de maturité sont-ils prêts ? Selon qui ? Pourquoi ? Comment savoir ? Qui peut lire les coeurs ? Avec quelle certitude ?

7.40 Acceptons la solidarité spirituelle de la famille, et repoussons l'individualisme moderne. Jésus a considéré la famille comme un tout solidaire devant Dieu. La Bible parle beaucoup de la famille comme d'un tout spirituellement solidaire de son chef. La famille forme une entité collective dont le sort est lié à celui d'un de ses membres, pour le temps présent et même pour l'éternité. Il en va ainsi, par exemple, de la famille de
a) Zachée (Luc 19:9)
b) l'officier du roi (Jean 4:53)
c) Corneille (Actes 10:2)
d) Lydie (Actes 16:14-15)
e) le geôlier (Actes 16:30-33)
f) Crispus (Actes 18:Cool
g) Onésiphore (2 Timothée 1:16).

7.41 Ces familles viennent à la foi et sont sauvées par la foi d'un de leurs membres, généralement le père, mais aussi la mère lorsqu'elle est veuve (Luc 7:11-17), ou sans que nous sachions si elle l'était (Actes 16:14-15). C'est ainsi qu'avait été sauvée la famille de Noé, auquel Dieu avait dit: "Entre dans l'arche, toi et toute ta famille, car j'ai vu que TU es juste devant moi au milieu de cette génération" (Genèse 7:1 / Hébreux 11:7-11). Jésus a opéré de nombreux miracles pour des enfants à cause de la foi des parents; ces enfants appartenaient à une maison (Matthieu 8:5-13 / 9:18-19, 23-26 / 17:14-18 / Luc 7:2-17/ Jean 4:46-54). Avez-vous déjà réfléchi au rôle joué par la foi dans les miracles accomplis par Jésus ? Il est légitime de rappeler, non pas comme une preuve, mais en confirmation de notre interprétation, que lors des miracles de Jésus - effectués en faveur d'adultes ou d'enfants - ce n'était pas toujours la foi des miraculés qui fut décisive. Souvent la foi de ceux qui amènent le malade ou parlent du mort est prise en considération: "Jésus voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés" (Marc 2:5). Dans de nombreux récits évangéliques de miracles, on voit la foi de ceux qui implorent Jésus en faveur d'un membre de leur famille précéder le miracle. "Chez aucun homme en Israël, je n'ai trouvé une telle foi" (Matthieu 8:10), dit Jésus du centenier de Capernaüm avant de guérir son serviteur. Les évangélistes ont raconté la guérison de l'enfant lunatique (Marc 9:14-29) pour montrer que le Christ peut guérir là où il trouve la foi. Dans ce passage, c'est le père de l'enfant qui croit: "Toutes choses sont possibles pour celui qui croit, dit Jésus. Aussitôt le père de l'enfant s'écria: Je crois" (Marc 9:23). De plus, parce qu'ils manquaient de foi, les disciples ne purent guérir cet enfant: "Alors les disciples s'approchèrent de Jésus et le prenant à part, ils lui dirent: "Pourquoi

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n'avons-nous pas pu chasser ce démon ?" Il leur répondit: "C'est parce que vous manquez de foi; car je vous le dis, en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde..." (Matthieu 17:20). Dans ce même ordre d'idées, la foi de la communauté assemblée est décisive lors de l'acte baptismal.

7.42 Dieu a établi la famille dès le commencement du monde; la famille fait partie du plan de la création (Genèse 1:27-2Cool. C'est intéressant de noter que la famille est l'institution la plus ancienne de la société; elle est universelle et antérieure à l'état. Les textes relatant le baptême de maisons entières ne se comprennent bien qu'en ayant à l'arrière-plan la doctrine biblique de l'alliance de grâce. Souvent, ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants refusent de considérer ces passages. Ils sautent par-dessus, ou bien ils les nient tout simplement.

7.43 Qui est certain que ces familles ne contenaient aucun enfant? Personne ne peut être certain de cela. Est-il possible qu'aucune de ces familles ne contenait de petits enfants? C'est possible. Est-ce probable? Non. Que ces maisons entières croient et soient baptisées n'apporte pas LA preuve que le baptême des enfants était pratiqué par les apôtres; mais étant donné le silence des textes, on peut encore moins en déduire le contraire.

7.44 Jésus-Christ n'est pas un Roi sans sujets. La mort de Jésus-Christ n'est pas vaine. Elle est efficace. Dieu a promis à Son Fils qu'Il ne serait pas un Roi sans royaume et sans sujets. Ces sujets, Dieu les prend d'abord et normalement dans l'alliance, donc dans l'Eglise, en promettant à tous ceux qui y sont nés qu'Il veut être leur Père. L'alliance de grâce révèle donc que Dieu ne choisit pas Ses élus n'importe où, Il les choisit d'abord normalement dans l'alliance. C'est la volonté formelle de Dieu, révélée dans l'Ecriture, de compter au nombre des membres de l'alliance qu'Il établit librement dans Sa souveraineté, les enfants des croyants: Genèse 9:8-17 / 17:7,9-12 / Deutéronome 5:2-3 / 29:29 / Nombres 18:19 / 25:10-12 / Psaume 90:16 / 102:28-29 / 103:18 / 112:1-2 / 115:14-15 / Esaïe 44:2-5 / 59:21 / 65:23 / Jérémie 32:38-41 / Aggée 2:5 / Luc 1:50, 54-55 / Galates 3:16 / Hébreux 11:9 / etc... L'alliance est la pépinière de l'élection. Dieu a décidé qu'Il agirait d'abord et surtout dans la postérité des croyants qu'Il revendique comme Sa propriété personnelle. Qui osera le Lui reprocher?

7.45 Dans le baptême, c'est Dieu d'abord qui parle. Il est essentiel de comprendre que le baptême est d'abord un acte de Dieu, et non pas d'abord un acte de l'homme. C'est pourquoi on parle de "recevoir" le baptême. Les hommes n'ont pas inventé le baptême. Ce fut l'idée de Dieu. Le baptême n'est pas d'abord notre profession de foi, mais il est l'annonce de la miséricorde divine. Le baptême n'est pas quelque chose que nous disons à Dieu, mais Dieu nous dit quelque chose dans le baptême. Et Dieu a le droit de dire ce qu'Il veut à qui Il veut, même aux enfants qui ne comprennent pas. Nous ne voyons pas le baptême comme une action où l'homme est au centre. Dans le baptême biblique, c'est Dieu qui est au centre. Quels parents ou quels grands-parents, quelles tantes ou quels oncles, quels grands frères ou quelles grandes soeurs ne parlent pas aux bébés ? Nous leur disons que nous les aimons, nous prions pour eux et avec eux, nous communiquons avec eux bien qu'ils ne comprennent pas ce que nous leur disons. De même, Dieu, dans le baptême, dit Son amour, Ses promesses de grâce envers les héritiers de Son alliance, même s'ils ne comprennent pas encore. Qui sommes-nous pour Lui reprocher d'agir ainsi ? Qui sommes-nous?

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7.46 Certains objectent ceci: "Puisque les enfants sont incapables de repentance, ils n'ont pas droit au baptême. Un enfant ne peut pas être un véritable membre du corps du Christ, un véritable disciple. Un enfant disciple? Ce n'est ni évangélique, ni français!"

Je répondrai en soulignant six éléments.

7.47 Premièrement, ceux qui formulent cette objection savent très bien que, selon les textes du Nouveau Testament, la foi et la repentance ne sont pas manifestées dans tous les cas avant le baptême, par ceux qui sont baptisés. Il est donc illégitime de tirer la conclusion absolue que, dans tous les cas, la foi et la repentance ont été exigées et obtenues des baptisés.

7.48 Deuxièmement, et voici un fait capital: malgré tout ce qu'impliquait la circoncision pour un adulte, Dieu ordonne qu'elle soit appliquée aux petits enfants de l'alliance. Dans Sa sagesse parfaite, Dieu prescrit donc d'administrer à des enfants de huit jours un sacrement qui implique, pour les adultes, la foi et la repentance, dont les jeunes enfants sont incapables: ils reçoivent ce signe, sans qu'il soit pour eux lié à la foi ou à la repentance préalables. Pourquoi Abraham doit-il croire pour recevoir le signe de la circoncision, ou pourquoi le signe lui a-t-il été communiqué seulement après qu'il ait cru, alors que son fils Isaac le reçoit avant qu'il ait pu croire et se repentir? C'est parce que l'adulte qui n'est pas membre de l'alliance doit d'abord savoir ce qu'elle est pour y entrer et pour en recevoir le signe: c'est la première règle. Mais l'enfant qu'il engendre, étant héritier de l'alliance selon la promesse faite par Dieu à son père, est apte à en recevoir le signe avant qu'il puisse comprendre quoi que ce soit: c'est la seconde règle. Autrement dit, la circoncision était administrée sur l'ordre de Dieu selon deux règles distinctes: 1° elle ne pouvait l'être aux adultes sans qu'ils aient la foi et la repentance, car c'est à cette seule condition qu'ils peuvent être reçus dans l'alliance. 2° pour qu'elle le fut aux enfants, il suffisait qu'ils soient nés dans l'alliance. Dans les deux cas, le fondement de la circoncision est le même: le signe de l'entrée dans l'alliance. Les adultes y entrent par la foi, les enfants y sont placés par une décision souveraine de Dieu. Pour rester dans cette alliance, les enfants devront saisir à leur tour les promesses de l'alliance et exercer la foi, la repentance et l'obéissance. Du point de vue subjectif, il y a donc, pour les enfants de l'alliance, un décalage voulu par Dieu entre le moment où ils reçoivent le signe et le moment où ils en saisissent la vérité. S'il eut été incompatible ou contradictoire que la circoncision soit administré aux petits enfants, le Seigneur tout sage n'aurait pas donné un tel commandement. En la prescrivant pour les petits âgés de huit jours, Dieu nous montre assez que, sur le plan de sa signification subjective, la circoncision leur était donné pour le temps à venir. Nul ne peut nier qu'il y ait là un ordre divin formel, ni que Dieu soit souverainement sage, juste et raisonnable en tout ce qu'Il ordonne.

7.49 Troisièmement, le baptême est un acte de Dieu. Il signifie d'abord un acte de la grâce de Dieu. Il faut souligner résolument ce fondement du baptême. Le fondement du baptême n'est pas la foi et la repentance du croyant, mais l'alliance en vertu de laquelle cette foi et cette repentance ont été rendues possibles. Foi et repentance sont déjà des conséquences. On n'est pas d'abord baptisé sur la base de sa foi et de sa repentance. Le baptême n'illustre pas d'abord les sentiments subjectifs de l'homme, sa réponse à la grâce de Dieu; mais il illustre d'abord l'oeuvre de la grâce de Dieu et l'appel de Dieu à entrer dans Son alliance et à y vivre selon Sa promesse. Toute tentative pour fonder le baptême sur l'une des conséquences, sur l'un des fruits

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de la promesse (par exemple la connaissance du salut, la foi personnelle, le changement du coeur, etc...) est d'avance vouée à l'échec. Elle s'embrouillera dans des difficultés insurmontables, dans des contradictions insolubles et, fait décisif, elle ne rendra pas raison de l'ensemble des données bibliques se rapportant ou se référant au baptême, sacrement de l'alliance de grâce. Le principal acteur dans le sacrement du baptême, ce n'est pas l'homme, mais c'est Dieu, exactement de la même manière que dans la prédication de la Parole. En recevant le baptême, nous ne méritons aucune louange; Dieu fait tout et nous ne faisons que recevoir.

7.50 Quatrièmement, le baptême, comme autrefois la circoncision, appelle et exige la foi et l'obéissance de tous les membres de l'alliance de grâce. Mais le baptême est d'abord pour eux tous un signe et un sceau de Dieu, porteurs des promesses, des demandes et des avertissements du Seigneur de l'alliance, leur attestant que leur salut est en la mort et en la résurrection du Christ, en leur union avec Lui et, par Lui, avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qu'ils sont purifiés de la souillure du péché par la régénération de l'Esprit et qu'ils ne sont purifiés de la culpabilité du péché que par le sang du Christ. Quand l'église baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, elle ne baptise pas dans la certitude que celui qu'elle baptise est ou sera régénéré. Cela, elle l'ignore. Elle baptise des adultes qui veulent entrer dans l'alliance en professant leur foi. Elle baptise des enfants nés dans l'alliance dont les parents professant la foi demandent le baptême. Aux uns comme aux autres, les mêmes promesses sont faites, les mêmes avertissements sont donnés, promesses et avertissements dont ils prendront de plus en plus conscience au fur et à mesure que l'Eglise, par la Parole de Dieu, les enseignera. Les uns comme les autres apprendront de plus quelles sont les responsabilités particulières que confère le fait d'être dans l'alliance. En de nombreuses époques d'apostasie, comme celle que nous vivons aujourd'hui, des personnes baptisées adultes à leur demande se montreront infidèles et apostates aussi bien que des personnes baptisées enfants. Les promesses et les avertissements de Dieu provoquent aussi bien la bénédiction des uns et la malédiction des autres. Ceux qui sont dans l'alliance, c'est-à-dire dans l'église visible, ne sont pas tous de l'alliance, de l'église véritable (1 Jean 2:19). Les responsabilités de chacun et de tous demeurent et s'amplifient. Il sera plus demandé à ceux qui ont plus reçu. Le signe devient un jugement contre ceux qui ne croient pas.

7.51 La doctrine biblique et réformée n'identifie d'aucune manière le cercle de l'alliance de grâce et le cercle de l'élection. Signe et sceau de l'alliance de grâce, le baptême (qu'il s'agisse d'adultes, d'adolescents ou de nourissons) doit être demandé, donné, reçu et compris comme une action ambivalente chargée à la fois de promesses divines de bénédictions pour celui qui vivra par la foi, et d'avertissements divins de malédictions pour celui qui rejettera et méprisera l'Evangile. Le baptême demandé et reçu par des adolescents ou par des adultes, pas plus que le baptême conféré à des petits enfants, ne comporte aucune garantie d'élection au salut ou de régénération. Ce n'est pas le baptême qui sauve, mais l'Esprit Saint et le Christ du Père selon le mystère de l'élection divine et de la vraie foi. Il n'empêche qu'il y a une efficacité sacramentelle du baptême pour le croyant comme il y a un jugement efficace de Dieu sur le baptisé apostat. Le Seigneur de l'alliance est fidèle aussi bien aux promesses qu'aux avertissements de l'alliance signifiée et scellée par le baptême. C'est cette souveraineté et cette fidélité du Seigneur que la doctrine réformée, et en particulier la doctrine réformée du baptême, a toujours confessées et soulignées. Le baptême place tous les membres du peuple de l'alliance: adultes, adolescents, enfants, sous le glaive seigneurial de Dieu et de Sa Parole. Tous les baptisés, qu'ils l'aient été selon le principe premier de leur profession de foi ou selon le principe second de l'autorité

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légitime sur eux de leurs parents croyants, ont reçu le signe et le sceau de leur incorporation dans la sphère de l'alliance du Seigneur Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, qui pronconcera justement sur eux, au dernier jour, le verdict final de Sa bénédiction ou de Sa condamnation éternelle.

7.52 Il est faux de dire que l'Eglise ne comprend que des croyants. Regardons ceux qui furent baptisés dans le Nouveau Testament, et portons d'abord attention aux adultes. En 1 Corinthiens 1:2, Paul parle de "ceux qui ont été sanctifiés en Christ-Jésus, appelés à être saints". C'est Paul qui le dit. Nous présumons donc que ces saints furent baptisés correctement. Mais combien d'entre eux étaient incroyants dans leur doctrine et leur vie, comme on le voit dans le reste de la lettre, par exemple l'homme de 1 Corinthiens 5? Paul doit leur dire: "Vous êtes encore charnels" (1 Corinthiens 3;2). Prenez, par exemple, la façon dont ils célébraient la sainte cène à Corinthe: allez-vous les considérer comme des chrétiens baptisés? Et que dire des Galates? Que dire de Démas qui abandonna Paul par amour pour le monde présent? Et que dire d'Alexandre le forgeron qui lui causa beaucoup de tort? (2 Timothée 4:10, 14) Tous ceux-là n'ont-ils pas été baptisés et admis dans l'Eglise du Christ? Appelés à être saints! L'appel du Christ les a unis; mais ce ne sont pas tous les appelés qui sont élus. Ceux qui étaient incroyants parmi les juifs sont appelés enfants du Royaume (Matthieu 8:12). Ils sont des enfants qui seront jetés dans les ténèbres du dehors, mais des enfants tout de même. La promesse de Dieu leur fut également donnée et l'on ne peut pas nier que le salut fut offert à tous.

7.53 Il est écrit en Genèse 18:19: "J'ai choisi Abraham afin qu'il ordonne à ses fils et à sa famille après lui de garder la voie de l'Eternel, en pratiquant la justice et le droit." Il est de la plus grande importance que les parents chrétiens qui font baptiser leur enfant voient leur responsabilité de vivre pour le Seigneur et d'enseigner à leur enfant à vivre pour le Seigneur. Donc des vies de repentance et de foi. Il nous appartient à nous aussi d'ordonner à nos enfants de garder la voie de l'Eternel, en pratiquant la justice et le droit.

7.54 Cinquièmement, puisque l'ordre de circoncire les petits enfants est raisonnable; puisque les deux sacrements du baptême et de la circoncision sont identiques quant à la promesse, à la chose représentée, au contenu, à la raison, au motif, à l'usage et à l'efficacité, je demande à ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants: "Quels arguments décisifs peut-on invoquer pour affirmer que ce qui était bon et raisonnable dans l'administration de la circoncision aux enfants est mauvais et déraisonnable quant au baptême?" Seule une interdiction formelle, explicitement formulée dans le Nouveau Testament pourrait contraindre les croyants à ne pas accorder aujourd'hui le baptême aux enfants. Refuser de baptiser les enfants, n'est-ce pas disputer contre Dieu? Les contradicteurs ne s'opposent-ils pas à l'ordre de Dieu et à Sa sagesse?

7.55 Sixièmement, le Saint-Esprit peutIil agir dans un nouveau-né malgré son incapacité de croire? Le Saint-Esprit, qui est SOUVERAIN, a le pouvoir de se communiquer à un nouveau-né aussi bien qu'à tous ceux qui, comme dit Paul, "par un seul Esprit sont baptisés en un seul corps". N'est-ce pas la marque d'une petite foi que de déclarer impossible le miracle invisible de l'introduction, par l'Esprit, d'un enfant dans la communion du Christ? Les Réformateurs ont admis la possibilité de l'oeuvre régénératrice du Saint-Esprit dans le coeur des petits enfants. Il faut rejeter avec fermeté toute tentative de fixer et de lier l'oeuvre de l'Esprit à un moment donné, comme si la possibilité et la validité du baptême dépendaient d'un moment précis fixé par

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nous. Soyons très prudents à cet égard. En réalité, nous ignorons à quel moment l'Esprit entreprend Son oeuvre de régénération. En fait, nous n'avons pas à le savoir. Le baptême administré aux enfants des parents croyants n'est pas fondé sur une hypothèse concernant si oui ou non l'Esprit a accompli Son oeuvre; il est fondé sur un ordre et une promesse. Il est dit que Jean-Baptiste fut rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère (Luc 1:15)!

7.56 Certains objectent: "Il ne faut pas décider pour l'enfant. Le baptiser à sa naissance, c'est faire violence à sa liberté, il devrait avoir le droit de déterminer lui-même son choix. Nous ne devons pas baptiser quelqu'un sans lui demander son avis et sans obtenir son accord. Il faut attendre qu'il demande le baptême. A l'enfant de se donner sa patrie spirituelle!"

7.57 Cette façon de penser trahit un individualisme outrancier et un subjectivisme qu'il faut dénoncer. A première vue, on pourrait penser que c'est une attitude respectueuse de l'enfant, de sa liberté et de sa décision personnelle. Mais en réalité, cette façon de penser ne tient pas du tout compte de ce que la Bible nous apprend de notre corruption personnelle de naissance, ni de la manière dont elle considère les enfants et l'éducation chrétienne.

7.58 L'individualisme contemporain considère la religion et le spirituel comme un domaine dans lequel il ne convient pas de guider un autre, ou comme un champ qui ne peut pas être fertilisé, ni labouré, ni ensemencé par personne. Aujourd'hui, des parents croyants mariés devant Dieu ne font pas baptiser leurs enfants et ne leur transmettent aucun enseignement religieux craignant de brimer la liberté de leur descendance. Lorsqu'on cherche à comprendre la raison de leur attitude, ils répondent presqu'invariablement par cet attrape-nigaud qui a fait fortune: "Ils choisiront librement quand ils seront grands". Comme s'il était possible de choisir sans connaître au moins deux visions de la vie et du monde: celle que véhicule la société dominée par l'argent et n'ayant maintenu avec ses sources chrétiennnes que de rares et minces liens, et celle transmise par la foi des pères qui refusent le silence et s'efforcent d'entraîner à leur suite leur descendance.

7.59 On nous demande souvent: "Avons-nous le droit d'orienter ainsi la vie de notre enfant ? De porter atteinte à sa liberté ? Chacun est libre de choisir sa religion. Ne devrions-nous pas attendre qu'il ait l'âge de choisir lui-même son baptême ? Ne faut-il pas leur laisser l'entière liberté de choisir leur religion en temps et lieu ? Nous ne faisons pas baptiser nos enfants et nous ne les influençons pas chrétiennement; ils choisiront plus tard. De nos jours, il faut laisser aux jeunes la liberté de faire leur choix quand ils comprennent. Ils choisiront quand ils seront en âge. Nous sommes larges d'esprit Nous ne voulons pas les influencer chrétiennement."

7.60 Or, nous ne demandons pas à notre bébé son avis pour lui donner la vie, et un nom ! N'est-ce pas? Nous n'attendons pas qu'il ait l'âge de raison pour lui apprendre à marcher, à parler, à lire. Dans tous les domaines, nous nous efforçons de discerner ce qui est le mieux pour nos enfants. Nous choisissons leur nourriture, leurs vêtements, leurs conditions de vie, leur langue, un pays, un style de vie. Le plus tôt possible, nous lui communiquons le meilleur de ce que nous connaissons. Or, le meilleur de tout, c'est Jésus-Christ! C'est une chose très bizarre que dans le domaine spirituel, nous n'aurions pas un mot à dire et que nous ne pourrions pas engager notre enfant sur la voie qui est la meilleure selon nous. Si la foi chrétienne nous

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tient à coeur, nous n'avons pas à rougir d'éduquer nos enfants selon nos convictions.

7.61 La neutralité est impossible. C'est une illusion. Opter pour l'abstention, c'est opter quand même. C'est piéger les petits enfants que de les soustraire à la grâce du Sauveur. C'est un mensonge que d'affirmer: "Nous les laisserons choisir", puisque de prime abord, on les soustrait à Jésus-Christ tout en permettant au monde incrédule de les influencer. C'est un scandale que de ne pas les apporter au Sauveur du monde qui veut les bénir; c'est un scandale que de ne pas les instruire dans la vraie foi; et c'en est encore un que de ne pas leur donner l'exemple d'une vie chrétienne. Et quel scandale que de leur donner l'impression qu'ils pourraient faire fausse route en suivant Jésus, le seul Sauveur ! Connaissez-vous des enfants qui puissent échapper à la mauvaise influence d'un monde incrédule ? Si nous admettons que la société est responsable de tant de malheurs, n'est-il pas grand temps d'amener nos enfants à Jésus pour qu'Il puisse les sauver?

7.62 Si nous aimons nos enfants, nous leur choisirons le meilleur médecin du monde: le Seigneur Jésus. Un jour, l'enfant aura la possibilité de répondre positivement à l'appel de Dieu. Bien sûr, il devra faire lui-même une démarche de foi personnelle, afin de prendre à son propre compte son baptême. Il exprimera à ce moment-là sa liberté. Il ratifiera ou refusera son baptême. Il optera personnellement. Et il devra ensuite en assumer les conséquences.

7.63 Questions: demande-t-on à l'enfant de prendre une décision quant à son appartenance à la race d'Adam et au péché dont il hérite par sa naissance? Non. Peut-il faire un choix? Non. Sa solidarité avec l'humanité toute entière n'est-elle pas l'une des premières données objectives de sa vie? Certes! Le Nouveau Testament nous apprend que, par notre naissance, nous sommes d'abord tous fils de la colère, nés dans la servitude et incapables par nous-mêmes d'aucun bien. Est-ce là un sujet de réflexion qui puisse être donné à l'enfant lorsqu'il grandit, pour qu'il ait à prendre une décision personnelle et à faire connaître son avis? Evidemment non, à moins de nous faire du péché une notion toute autre que ce que nous révèlent les Ecritures. La solidarité, la communauté des parents et des enfants dans le péché et dans la misère existe; c'est un fait objectif, sur lequel personne, petit ou grand, n'est consulté, et qui est imposé à tous, comme une règle inexorable.

7.64 Par la volonté de Dieu, pourtant, et dans l'alliance, la communauté des enfants et des parents dans la grâce et la bénédiction nous est révélée comme une autre loi, une ordonnance de Dieu. Les enfants, dans l'Ecriture Sainte, sont toujours comptés avec leurs parents et considérés solidairement avec eux. Des bénédictions nombreuses leur sont accordées en vertu de la foi et de l'obéissance de leurs parents: Exode 20:6 / Deutéronome 1:36-37 / 4:40 / 5:29 / 12:25,28 / Ezéchiel 37:25 / Zacharie 10:8. Dans l'alliance, les bénédictions se transmettent de génération en génération: Genèse 9:12 / 17:7,9 / Exode 3:15 / 12:17 / 16:32 / Deutéronome 7:9 / Psaume 105. Dans l'Ecriture Sainte, les petits enfants sont solidaires du culte que leurs parents rendent à Dieu. Ils sont dans l'obligation d'apprendre à servir Dieu à la suite de leurs parents: Deutéronome 6:1-9 / 30:2 / 31:12-13 / Josué 24:15 / Jérémie 32:39-41. Les enfants doivent être enseignés dès leur plus jeune âge par leurs parents des oeuvres et des commandements de Dieu, et cela en vertu des exigences de l'alliance: Exode 10:2 / 12:24-27 / Deutéronome 4:9-10 / 7:5-7 / 11:18-21 / 29:29 / Josué 4:6-7, 21-23 / 22:24-27. Les petits enfants sont exhortés dans le Seigneur par les apôtres: Ephésiens 6:1-3 / Colossiens 3:20 / 2 Timothée 3:15 / 1 Jean 2:13. La Bible ne connaît absolument rien d'une

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éducation neutre, qui laisserait les enfants choisir d'une manière libre et autonome qui ils veulent servir lorsqu'ils seront devenus grands.

7.65 Où le Nouveau Testament enseigne-t-il que le baptême doit être administré aux enfants des chrétiens seulement lorsqu'ils sont parvenus à l'âge de discernement et qu'ils le réclament? Où? Nous ne trouvons pas dans le Nouveau Testament la moindre allusion à une telle pratique. Sans hésitation aucune, nous devons rappeler avec insistance que le Nouveau Testament ne contient aucune trace de baptême d'adultes dont les parents auraient été chrétiens et qui auraient été élevés par eux. Ceux qui nient que le baptême des enfants des croyants soit une doctrine biblique devraient se rendre à l'évidence. Ce qu'ils préconisent, à savoir le baptême à l'âge adulte des enfants nés de parents chrétiens et élevés par eux, n'est pas attesté du tout par le Nouveau Testament. Autrement dit, des baptêmes d'adultes dont les parents seraient déjà des croyants au moment de leur naissance ne sont mentionnés en aucun endroit du Nouveau Testament (on parle de parents croyants. Si les parents ne sont pas croyants, le Nouveau Testament, alors, ne justifie pas seulement, mais exige le renvoi du baptême à l'âge adulte). Différer le baptême à l'âge adulte est, dans un tel cas, incompatible avec la vérité néotestamentaire.

7.66 Certains nous accusent de ne pas nous être assez coupés du catholicisme romain et de pratiquer la même chose que Rome. Cela est inexact. Le catholicisme romain enseigne la régénération baptismale, c'est-à-dire que le baptême sauve, fait enfant de Dieu et produit la nouvelle naissance ex opere operato, c'est-à-dire de manière automatique ou magique. Nous ne croyons pas que cela est biblique. La Bible enseigne que la nouvelle naissance est du Saint-Esprit qui oeuvre par la Parole de Dieu. Nous ne croyons pas, comme Rome le croit, à la nécessité absolue du baptême pour être sauvé. Nous ne croyons pas, comme Rome le croit, que le baptême efface automatiquement la tache du péché originel. Nous ne croyons pas, comme Rome le croit, que le baptême est le sacrement de la régénération (Voir "Le Catéchisme de l'Eglise Catholique", à partir du point 1213 + 1992 où il est écrit: "La justification est accordée par le baptême"). Le baptême n'est pas le moyen d'être sauvé; c'est le sang de Jésus qui nous purifie de tout péché (1 Jean 1:7). Nous ne croyons pas, comme Rome le croit, que l'objet propre du baptême est de donner à l'homme une nouvelle naissance.

7.67 Je vais le dire encore: l'église réformée ne croit pas que baptiser un enfant le sauve ou que baptiser un adulte le sauve. Dans l'Ancien Testament, il y a des exemples d'Israélites circoncis mais perdus; Dieu les appelle incirconcis de coeur (Jérémie 9:26). Dans le Nouveau Testament, il y a des exemples de personnes baptisées mais perdues.

7.68 Je vais le dire encore une fois: je ne crois pas à la régénération par le baptême. Pour être sauvé, il faut aller à Jésus-Christ par la foi. Les réformés insistent non pas sur le baptême d'eau, mais sur le baptême du Saint-Esprit qui intervient au moment où une personne accepte Christ comme son Sauveur. Le baptême en lui-même ne sauve pas. L'église réformée n'enseigne pas la régénération par le baptême. Notre confession de foi dit: "La grâce et le salut ne sont pas si étroitement attachés au baptême que nul ne puisse être régénéré ou sauvé sans lui, ou que tout baptisé soit indubitablement régénéré." (Westminster #28-5)

7.69 Pour nous, le baptême n'est pas le passeport qui mène droit au ciel; sans le baptême, le brigand crucifié à côté de Jésus est entré au paradis! En baptisant nos enfants, nous

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n'accomplissons rien de magique. Mais nous obéissons au Seigneur et nous déclarons notre confiance en Lui pour tout. Le baptême administré aux enfants de parents croyants n'est pas fondé sur une hypothèse si oui ou non l'Esprit a ou va accomplir Son oeuvre; mais il est fondé sur l'ordre de Dieu. Il n'existe pas de grâce baptismale spéciale. Le contenu de la Parole et des sacrements est exactement le même. Parole et sacrement contiennent, présentent et offrent le même Médiateur: Jésus-Christ, la même alliance, les mêmes bienfaits, la même communion avec Dieu, le même salut.

7.70 Cette idée très répandue que le baptême des enfants des croyants dans l'église réformée est la même chose que le baptême dans l'Eglise catholique romaine est une preuve que la plupart de ceux qui sont contre le baptême des enfants de parents croyants n'ont jamais pris la peine de vraiment nous écouter attentivement expliquer nos raisons théologiques et bibliques pour baptiser les enfants de parents croyants. Ils n'ont montré aucune ouverture. N'est-ce pas là de la malhonnêteté intellectuelle, voir même de la calomnie? Où bien est-ce que ça cache une peur terrible de peut-être devoir se remettre en question?

7.71 Certains disent: "Si on baptise les enfants, alors on doit nécessairement les admettre à la cène." C'est faux. Remarquons d'abord qu'il est essentiel pour la cène d'être répétée, alors qu'en ce qui concerne le baptême, il doit absolument être accompli, pour chaque individu, une seule et unique fois. La participation réitérée de l'église à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ, lors de la cène, trouve précisément son sens dans le fait que ce sont ceux qui croient déjà qui s'assurent toujours à nouveau de leur salut, à l'exclusion des incrédules. Das le baptême, c'est l'individu qui, pour la première et unique fois, est placé dans l'Eglise, c'est-à-dire là où, selon la volonté de Dieu et son histoire du salut, la mort et la résurrection du Christ, le pardon des péchés et le don du Saint-Esprit agissent en sa faveur, dans le temps séparant l'ascension du retour de Jésus. Ce qui distingue, donc, le baptême de la cène est son caractère unique, alors que ce qui leur est commun, c'est la relation avec la mort et la résurrection du Seigneur.

7.72 Certains disent: "La Bible nous enseigne à présenter les enfants au Seigneur, les Lui dédier, les Lui consacrer, et non pas les baptiser?" Notre réaction est un ferme: "NON!", c'est faux. Mais pourquoi? Parce que de l'institution d'une telle cérémonie dite de bénédiction, on ne trouve pas la moindre trace dans le Nouveau Testament.

7.73 A ceux, nombreux, qui avancent qu'il serait préférable d'avoir un acte de bénédiction des nouveau-nés qui marquerait l'
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6


Dernière édition par Augustinus le Mer Avr 19, 2006 13:29; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mer Avr 19, 2006 13:27    Sujet du message: baptême des enfants partie III Répondre en citant

l'accueil fait à l'enfant par l'Eglise, qui le considère alors comme sien et par lequel les parents s'engagent à instruire l'enfant, je demande: "Mais pourquoi un tel acte serait-il nécessaire? Pour quels motifs l'introduire? Où la Bible commande-t-elle aux parents de présenter leurs enfants au Seigneur dans le sens où certains le pratiquent? Où?" Il n'y a aucun ordre relatif à cela dans la Bible. Je sais très bien que plusieurs ici disent s'appuyer sur la Bible, plus précisément sur Luc 2:21-24 pour soutenir cette pratique. Voici ce qui est écrit en Luc 2:21-24: "Quand le huitième jour fut accompli, il fut circoncis et fut appelé Jésus, du nom indiqué par l'ange avant Sa conception. Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, on L'amena à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, - suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, - et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme c'est prescrit dans la loi du Seigneur."

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7.74 En Luc 2:21-24 nous est rapportée une cérémonie par laquelle tout garçon premier-né était consacré au Seigneur, selon:
- Exode 13:1,2,12-15: "L'Eternel parla à Moïse et dit: Consacre-moi tout premier-né, tant des hommes que des bêtes, tout aîné chez les Israélites; il m'appartient... Tu présenteras à l'Eternel tout fils aîné, même tout aîné des portées du bétail que tu auras: les mâles appartiennent à l'Eternel... Tu rachèteras tout premier-né de l'homme parmi tes fils. Et lorsque demain ton fils te demandera: Que signifie cela ? tu lui répondras: Par la puissance de Sa main, l'Eternel nous a fait sortir de l'Egypte, de la maison de servitude; et, comme le Pharaon refusait avec dureté de nous laisser partir, l'Eternel fit mourir tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu'aux premiers-nés du bétail. Voilà pourquoi j'offre en sacrifice à l'Eternel tout aîné parmi les mâles, et je rachète tout premier-né de mes fils."
- Nombres 18:15-16: "Tout premier-né de toute chair, qu'ils offriront à l'Eternel, hommes et bêtes, sera pour toi. Seulement, tu prendras une rançon pour le premier-né de l'homme, et tu prendras une rançon pour le premier-né d'un animal impur. Leur rançon que tu prendras dès l'âge d'un mois, d'après ton estimation, sera de cinq sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire qui est de vings guéras."

7.75 Je demande à ceux qui s'appuient sur Luc 2:21-24 et ses parallèles en Exode et Nombres les questions suivantes:
- pratiquent-ils cela lorsque l'enfant a un mois, comme dit le texte ? Sinon, pourquoi ?
- présentent-ils (ou consacrent-ils) seuls les fils aînés ? Sinon, pourquoi ?
- paient-ils la rançon ? Si non, pourquoi ?
- à qui paient-ils la rançon ? Et pourquoi ?
- cette rançon s'élève à combien ?
- donnent-ils à ce geste le sens qu'Exode 13:14-15 dit qu'il faut donner ?
- quelle preuve ont-ils que cette cérémonie doit encore se pratiquer maintenant que l'Agneau parfait de Dieu a tout accompli ?
- si Joseph et Marie ont racheté Jésus avec cinq sicles, pour nous montrer que Jésus était sous la loi (Galates 4:4), mais que Jésus a depuis racheté tous ceux qui se confient en Lui, d'où vient cette pratique moderne très différente de ce que dit la Bible ?

7.76 L'enfant de croyants est un enfant de l'alliance, et donc Dieu veut qu'il ait la marque de l'engagement qui est pris pour lui pour entrer dans l'alliance. Dieu nous demande de baptiser nos enfants. Le baptême des enfants fait partie des privilèges des chrétiens; recevons-le avec actions de grâces, exactement comme les autres bonnes choses données par le Seigneur. En discutant cette question, n'oublions pas d'où sont partis ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants: principalement du fait que le baptême des enfants des croyants n'est pas commandé dans le Nouveau Testament. Or, les voici qui veulent maintenant introduire d'une part le baptême à l'âge adulte seulement des enfants nés de parents chrétiens, qui n'est pas commandé dans l'Ecriture Sainte, et, d'autre part, une cérémonie ecclésiastique de présentation d'enfants dont nous n'avons pas la moindre trace dans le Nouveau Testament. N'est-ce pas étrange?

7.77 Après nous avoir reproché de nous fonder sur l'Ancien Testament (ce qui n'est vrai qu'à moitié) pour légitimer le baptême des enfants des croyants, ceux qui sont contre le baptême surgissent avec une cérémonie de présentation d'enfant nouveau-né. D'où prennent-ils cela? Lorsqu'on les pousse, ils finissent par reconnaître qu'ils s'appuient en réalité sur une

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cérémonie de la loi... abolie par le Nouveau Testament! Si donc on se réfère à l'Ancien Testament pour remettre en vigueur une cérémonie ecclésiastique qui a été supprimée dans le Nouveau Testament, pourquoi nous reproche-t-on de nous référer à l'Ancien Testament pour nous fonder sur une doctrine qui a au moins l'avantage d'avoir été confirmée par le Nouveau Testament? Comment ne pas voir dans quel cercle vicieux s'engagent ceux qui sont contre le baptême des enfants de parents croyants?

7.78 Selon leur "logique", ils disent que le baptême des enfants est interdit. Puisque le Nouveau Testament ne commande rien d'autre, pourquoi ne disent-ils pas qu'il n'y a aucune cérémonie pour les enfants des croyants jusqu'à ce qu'ils demandent eux-mêmes le baptême? Pourquoi introduire une cérémonie dont le Nouveau Testament ne souffle pas un seul mot? Par quelle autorité? Dans quel but? Pourquoi? En réalité, ceux qui sont contre le baptême des enfants des croyants sentent bien qu'il manque quelque chose. Ils sentent bien au plus profond d'eux-mêmes que ce vide n'est pas correct. Ils en ont le vertige. Ils décident donc d'opter pour une espèce de "baptême sans eau". Ils sentent bien que la première cérémonie qui concerne les enfants ne peut pas attendre qu'ils aient atteints l'âge de 16 ou 17 ans, ou plus encore. Dans cette volonté d'instituer une cérémonie de présenttion pour les nouveaux-nés, nous avons, une fois de plus, la preuve du caractère parfaitement objectif de l'alliance de grâce qui s'adresse à notre être tout entier, et englobe notre postérité. Autrement dit, l'alliance nous oblige à penser au sujet de nos enfants selon les promesses de Dieu, même si théologiquement nous rejetons l'alliance! C'est fort!

7.79 Présenter nos enfants à Dieu? Pour quel motif autre qu'un motif qui se situe en dehors de la réflexion théologique? Par sentimentalisme? Au nom de quoi instituer cette cérémonie? Sur l'ordre de qui? Une telle cérémonie de présentation des nouveaux-nés n'est ni commandée, ni justifiable. Elle ne fait qu'apporter de la confusion pour tous.

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Conclusion

C.1 En m'efforçant de ne pas avoir un esprit de vaine dispute, j'ai essayé, au meilleur de mes capacités, de résumer quelques preuves directes et concluantes du fait que le baptême des enfants de parents croyants est tout à fait légitime, il est bibliquement fondé, il est parfaitement compatible avec l'ensemble des données bibliques. Nous avons bien vu que la doctrine biblique du baptême des enfants des croyants ne peut pas être établie sur un seul et unique petit verset: elle nécessite une réflexion biblique systématique solide. Nous avons vu que la doctrine biblique du baptême des enfants de parents croyants n'est pas basé sur quelques bouts de textes isolés ou sortis de leur contexte. La clarté sur cette question se trouve ailleurs que dans les combats de versets; elle se trouve dans un enseignement biblique dans son ensemble. Le baptême des enfants des croyants est conforme à l'Evangile. Les arguments invoqués en sa faveur ne sont aucunement forcés, mais ils coulent tout naturellement de l'ensemble de la Révélation.

C.2 On nous dit souvent que le baptême des enfants de parents croyants est destitué de toute preuve biblique et qu'il n'y a pas une seule ligne, pas un seul mot en sa faveur dans la Bible. Nous avons vu, au contraire, que le baptême des enfants s'harmonise infiniment plus avec ce que l'ensemble de la Bible enseigne qu'avec la position qui limite le baptême aux seuls adultes croyants. Nous devons tirer nos conclusions sur la base de l'ensemble du témoignage de l'Ecriture Sainte. Et l'ensemble du témoignage de l'Ecriture Sainte nous conduit très clairement à la conclusion que la question à se poser n'est pas: "Pourquoi baptisons-nous les enfants des parents croyants?", mais c'est: "Pourquoi, sur quelle base oserions-nous refuser le baptême aux enfants des parents croyants ?" Les négateurs, anciens et nouveaux, du caractère biblique du baptême des enfants de parents croyants, ont tort. Je crois avoir démontré que cette doctrine est solidement fondé sur l'Ecriture Sainte.

C.3 Il est évident que les réformés et les anabaptistes ne mettent pas l'emphase sur la même chose dans le baptême. Je vais maintenant essayer d'exprimer brièvement les contrastes entre les emphases des uns et des autres.

C.4 L'anabaptiste met l'emphase sur l'acte de foi accompli par l'homme, sur la confession de sa foi, sur le témoignage de sa conversion. Le réformé met l'emphase sur l'alliance que Dieu prend l'initiative de faire avec des pécheurs, par amour, sur le témoignage de Son amour.

C.5 L'anabaptiste voit comme le facteur dominant de son baptême la proclamation de ce qu'il a fait pour être sauvé: "J'ai cru". Le réformé voit comme le facteur dominant du baptême ce que Dieu a fait pour lui: "Il m'a fait grâce!"

C.6 L'anabaptiste met l'accent sur la décision de l'homme, la réponse au Christ, la conversion. Le réformé met l'accent sur ce que Dieu a d'abord fait, c'est-à-dire qu'Il nous a pris dans Son alliance. "Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi, je vous ai choisis" (Jean 15:16). Ceci peut également être dit au sujet de nos enfants. Leur conversion est deuxième. Leur appel, accompagné du baptême, est premier. C'est le coeur de l'Evangile, non?

C.7 L'anabaptiste dit: "Si je suis sauvé, ça dépend de Dieu à 99%, et de moi à 1%; si je n'avais pas dit mon OUI, ce qui est mon 1%, Dieu n'aurait pu rien faire. Mon baptême, c'est la

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preuve de mon oui." Le réformé dit: "Si je suis sauvé, ça ne dépend pas de moi. Ca dépend uniquement de Dieu, qui sauve de A à Z, à 100%. J'étais mort, Il m'a rendu à la vie". Dans le fin fond des choses, je me demande si tous ne sont pas réformés puisque je n'ai jamais entendu quelqu'un prier en disant: "Seigneur, je ME remercie de m'avoir sauvé"!

C.8 L'anabaptiste croit qu'il faut absolument attacher le baptême à la réponse de foi d'un adulte seulement. Pour lui, il faut recevoir dans l'église uniquement ceux qui croient et marchent selon l'Evangile, et personne d'autre. Le réformé croit qu'il faut attacher le baptême à l'initiative de Dieu, et donc la porte est ouverte pour les enfants des parents croyants.

C.9 L'anabaptiste dit que le baptême pointe surtout à ce que lui a fait pour être sauvé. Le réformé dit que le baptême pointe surtout à ce que Dieu a fait pour lui. Il importe ici de souligner, à nouveau, que c'est Dieu qui agit premièrement dans le baptême. Cette adjonction est un acte souverainement libre de Dieu, qui ne dépend ni de notre comportement humain, ni même de notre foi. En réalité le baptême est une oeuvre divine totalement indépendante du concours humain. L'apôtre Paul utilise la voix passive quand il parle du baptême: "nous avons été baptisés" (par exemple Romains 6:3). Cette voix passive démontre que le baptême n'est pas un acte accompli par le sujet. C'est Dieu, par l'Eglise, qui l'accompli sur vous. Enfant ou adulte, vous restez un récipiendaire passif du baptême.

C.10 L'anabaptiste souligne davantage l'aspect subjectif de notre rapport avec Dieu. Le réformé souligne davantage l'aspect objectif de notre rapport avec Dieu.

C.11 Quand l'anabaptiste entend le mot "baptême", il pense à "confession de foi". Quand le le réformé entend le mot "baptême", il pense à "signe de l'alliance de Dieu". Le baptême est la démonstration que notre salut vient de Dieu, pas de nous. "Le salut est à notre Dieu" (Psaume 37:39 / Jonas 2:10 / Apocalypse 7:10 / 19:1).

C.12 Pour l'anabaptiste, le baptême est son oeuvre à lui; il en est le personnage principal. Le réformé, lui, dit que le baptême est l'oeuvre de Dieu, et non pas la sienne. Dieu en est le personnage principal, Lui, le Seigneur du baptême. On raconte que Martin Luther, à certaines heures, ne savait plus trop que penser de rien: la Réforme, sa foi, et les multiples adversités qui s'abattaient sur lui. C'est alors qu'il avait recours, et c'est effectivement un merveilleux recours!, à ceci: écrire à la craie sur la table deux mots: "baptizatus sum": "Je suis baptisé". Luther ne trouvait pas encouragement en disant :"J'ai cru", ou "Je me suis repenti", mais "Je suis baptisé."

C.13 L'anabaptiste prend pour acquis que le sens premier du baptême est le rôle de l'homme dans le salut. Le réformé prend pour acquis que le sens premier du baptême est l'oeuvre que Dieu promet de faire, de Sa propre initiative, dans la vie des hommes. Le baptême n'existe pas d'abord pour montrer une quelconque collaboration humaine au salut, mais plutôt pour insister sur ce que Dieu a fait, continue de faire et fera. Cela veut donc dire dans un sens que mépriser le baptême des enfants de parents croyants revient à mépriser la grâce de Dieu.

C.14 L'anabaptiste pense que le Nouveau Testament est moins efficace que l'Ancien Testament, que les enfants de parents d'aujourd'hui reçoivent moins de bénédictions que les enfants de parents croyants dans l'Ancien Testament, et que la famille est moins importante

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aujourd'hui qu'il y a 2000 ans. Le réformé pense que suite à la venue de Jésus-Christ, la grâce de Dieu est augmentée et non pas diminuée; Jésus-Christ ne nous a pas fait connaître Sa grâce, qui était anciennement réservée aux Juifs, pour la restreindre ou la rendre plus obscure, mais plutôt pour l'étendre et la rendre plus claire.

C.15 Pour l'anabaptiste, son baptême est un acte par lequel il professe de se repentir; c'est sa réponse, son acte d'obéissance, sa déclaration publique, l'expression de sa décision; pour le réformé, il se voit plutôt l'objet passif de l'action de Dieu. Comme il est écrit en Actes 2:41, "il est ajouté" (notez bien la tournure éminemment passive). Pour lui, le baptême est avant toute chose le témoignage de ce que Dieu a fait, et qui rend par la suite possible la réponse humaine.

C.16 Lors de son baptême, l'anabaptiste témoigne qu'il prend position pour Jésus; il a pris une décision pour le Seigneur. Lors de son baptême, le réformé témoigne que Dieu, dans Son amour, a pris position pour lui. Dieu a pris une décision en sa faveur

C.17 L'anabaptiste enseigne que l'Eglise est le rassemblement de ceux qui ont fait une expérience de conversion et de la nouvelle naissance; le baptême est le signe qui rend témoignage de cette expérience. Le réformé esnseigne que l'Eglise est le rassemblement de ceux que Dieu appelle par Sa Parole; le baptême est le signe qui rend témoignage de l'initiative de Dieu et de Sa promesse.

C.18 L'anabaptiste ne fait pas de lien entre circoncision et baptême, parce qu'il ne fait pas de lien entre Israël de l'Ancien Testament et l'Eglise du Nouveau Testament. Pour lui, l'Eglise commence à la Pentecôte. Le réformé, au contraire, établit une continuité entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. Il croit qu'une seule et même Eglise se manifeste sous l'ancienne disposition de l'alliance comme sous la nouvelle disposition. La Bible nous enseigne qu'il n'y a qu'une seule Eglise à travers l'histoire du monde. Cela ne veut pas dire l'Eglise catholique romaine, l'Eglise réformée, ou l'Eglise baptiste. Cela veut dire plutôt que dans l'Ancien Testament et dans le Nouveau Testament, l'Eglise de Jésus-Christ a toujours existée.

C.19 * Selon Actes 7:38, le peuple de Dieu dans l'Ancien Testament (Israël) est appelé "l'Eglise". D'ailleurs, la Bible nous dit que l'Eglise du Nouveau Testament se fonde sur la promesse que Dieu avait faite à Abraham dans l'Ancien Testament. Cette promesse est ce que la Bible appelle une "alliance", et cette alliance est le fondement de l'Eglise dans le Nouveau Testament.
* Selon Romains 11:16 à 21, l'Eglise n'est pas faite de deux organismes séparés et sans lien l'un avec l'autre, l'un de l'Ancien Testament et l'autre du Nouveau Testament, qui se développeraient à partir de deux racines différentes. Mais elle est une, tel un arbre ayant plusieurs rameaux, tous portés par un seul tronc, en vue de former une vie organique unique.
* Selon Ephésiens 2:11 à 22, les païens, autrefois séparés d'Israël par un mur, sont à présent incorporés dans la maison d'Israël. Christ a renversé le mur de séparation afin d'unir en Lui juifs et paiëns, comme Esaïe en avait parlé à plusieurs reprises.
* Selon Galates 3:9-14: "Abraham a cru et il fut béni; ainsi tous ceux qui croient sont bénis comme il a été... ll en fut ainsi pour que la bénédiction promise par Dieu à Abraham soit accordée aux non-Juifs grâce à Jésus-Christ, et pour que nous recevions par la foi l'Esprit

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promis par Dieu."
* Dans l'Ancien Testament aussi bien que dans le Nouveau Testament, l'Eglise existe parce que Dieu a promis "Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple." (Hébreux 8:10 / Jérémie 31:33).

C.20 La Bible est une. Le même Dieu qui a appelé Abraham à la foi et à l'obéissance nous appelle aujourd'hui à la foi et à l'obéissance. Romains 4 et Galates 3 enseignent que lorsque nous croyons en Jésus-Christ, nous devenons enfants d'Abraham. Quelle unité ! C'est une grave erreur de dire que l'Ancien Testament ne nous concerne plus aujourd'hui, et que ce que Dieu a dit à Abraham et à sa famille n'est pas important pour nous et nos familles. Séparer de la sorte l'Ancien et le Nouveau Testament, c'est construire un mur là où Dieu ne veut pas qu'il y en ait un. La Bible est une. La théologie anabaptiste, souvent, donne vraiment l'impression que Dieu a fait une erreur et qu'Il essaie de rectifier les choses dans le Nouveau Testament; cela nous apparaît une façon lamentable de recevoir les données bibliques.

C. 21 Aucune définition autorisée de l'Eglise ne peut exclure de l'Eglise le peuple de Dieu sous l'Ancien Testament. L'Eglise chrétienne est la continuation de l'Eglise d'Israël. Elle n'est pas une Eglise nouvelle, mais identiquement la même. L'oliver est unique et il subsiste (Romains 11:16-17). L'Eglise est fondée sur la même alliance, sur le même Evangile: la promesse du salut par Christ. Dieu n'a jamais eu qu'une seule Eglise dans le monde. Le Dieu de l'Ancien Testament est notre Seigneur. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob est notre Dieu et Père. Notre Sauveur a été le Sauveur des saints qui vivaient avant Sa venue dans la chair. La nation d'Israël était l'Eglise. L'Eglise est l'Israël de Dieu (Galates 6:16).

C.22 Pour l'anabaptiste, la foi doit obligatoirement précéder le baptême, et donc les enfants sont nécessairement exclus. Pour le réformé, la foi peut précéder ou peut suivre le baptême, et donc les enfants des parents croyants ont accès au baptême. L'efficacité spirituelle du baptême, comme celle de la circoncision, n'est pas liée au moment où il est administré. Appartenir à l'alliance de grâce, et avoir reçu le signe et le sceau de cette appartenance est une chose (avec les promesses et les avertissements de Dieu comme avec les responsabilités humaines particulières qu'elle implique). Vivre dans la foi et dans l'obéissance au sein de cette alliance de grâce est autre chose. Cette distinction entre "appartenir à l'alliance" et "vivre dans la foi et dans l'obéissance" a toute son importance et toute sa vérité aussi bien pour ceux qui ont été baptisés (ou, dans l'ancienne dispensation, circoncis) enfants, que pour ceux qui ont volontairement et consciemment demandé et reçu le baptême (ou, dans l'ancienne dispensation, la circoncision).

C.23 La doctrine anabaptiste fait de la régénération (ou conversion) la condition indispensable du baptême, et le baptême devient le signe et le sceau de cette régénération; le croyant demande le baptême lorsqu'il a décidé que sa conversion est suffisante. La doctrine réformée prétend que le croyant n'est jamais appelé à décider si sa régénération est assez accomplie ou non; il n'a pas à en observer les manifestations, à en vérifier les titres, pour finalement s'accorder orgueilleusement un certificat de conversion, qui serait le baptême. Il est au contraire détourné de cette introspection; son regard est dirigé vers Jésus-Christ, vers la volonté de Dieu qui s'y incarne, vers Son oeuvre rédemptrice accomplie pour lui. Il est appelé à croire ce que Dieu a dit en Jésus-Christ; c'est ce que le sacrement lui a répété, à lui, intervanant selon sa manière propre, actualisant et concrétisant cette "parole" de Dieu

-46-

prononcée en Christ.

C.24 Pour l'anabaptiste, le baptême représente d'abord l'engagement de l'homme, un acte d'obéissance humaine, "par ce geste, je vous prouve ma foi et mon obéissance". Pour le réformé, le baptême représente d'abord l'engagement de Dieu, une attestation divine du pardon. 1 Pierre 3:21 concerne le fruit de notre baptême, et la meilleure traduction est la suivante: "...le baptême qui, maintenant, vous sauve consiste dans l'attestation d'une bonne conscience devant Dieu." C'est-à-dire l'attestation donnée par Dieu, de la pleine et entière rémission de nos péchés, qui libère totalement notre conscience devant Lui.

-47-

Annexe 1

Une liste de théologiens qui, au cours de l'histoire, ont exposé leurs convictions bibliques en faveur du baptême des enfants des croyants

Un auteur anabaptiste très connu écrit dans son livre sur le baptême qu'il n'y a plus qu'une ou deux personnes sur la planète terre qui défend encore la doctrine biblique du baptême des enfants des croyants. C'est une affirmation assez incroyable, pour ne pas dire malhonnête, ou encore la marque d'une très grande ignorance de la réalité. Il y a dans le monde des centaines de milliers de croyants qui sont profondément convaincus que la doctrine exposée dans les pages précédentes est la vérité biblique. Parmi ces croyants se trouvent bien sûr des milliers de pasteurs, théologiens, professeurs de théologie, chercheurs et écrivains renommés. J'ai voulu lister ici une centaine de ces croyants.

1. Augustin (354-430): Il a dit ceci: "Cette doctrine est soutenue par l'Eglise toute entière; elle n'a pas été instituée par un concile, mais elle a toujours été maintenue". Il faut dire ici que des plus anciens écrits de Pères de l'Eglise mentionnent le baptême des enfants de parents croyants comme étant d'usage apostolique et universellement pratiquée. Irénée (130-202) défend cette pratique. Origène (né en 185) écrit: "L'Eglise a reçu des apôtres la tradition de baptiser les petits enfants." Tertullien (vers 160), qui condamnait cette pratique, prouve qu'elle était en vigueur à son époque puisqu'il l'attaque. Hyppolyte (170-236) la défend. Au concile de Cathage en 253, le baptême des enfants est considéré comme allant de soi. Cyprien (258) le défend. Joachim Jérémias, professeur de théologie en Allemagne, écrit: "Avant le quatrième siècle, nous ne connaissons aucune indication que l'Eglise chrétienne ait administré un autre baptême aux enfants des chrétiens que celui des nourissons." Ce n'est qu'en 1633 que des gens appelés "anabaptistes" ont commencé à refuser de baptiser les enfants. Cela signifie que pendant environ 1600 ans, il y avait une quasi complète unanimité sur ce sujet. Cela est important car de nombreux écrits baptistes répètent que dans les 500 premières années de l'Eglise, il n'y a pas eu un seul baptême d'enfant. C'est une erreur historique de dire cela.
2. Martin Luther
3. Jean Calvin 30. Daniel Coussirat 57. Robert Booth
4. Francis Schaeffer 31. Ulrich Zwingli 58. Francis Foucachon
5. John Stott 32. Steve Cavallaro 59. Harold Kallemeyn
6. James I. Packer 33. Jeff Marlowe 60. Oscar Cullmann
7. Michael Green 34. J.C. Ryle 61. J. Douma
8. R.C. Sproul 35. Gérald Bray 62. Jean Zoëllner
9. D. James Kennedy 36. Joseph C. Holbreak Jr. 63. J. Gresham Machen
10. Aaron R. Kayayan 37. D. Small 64. Benjamin B. Warfield
11. Paul Wells 38. John H. Piet 65. John Owen
12. John Gerstner 39. G.E. Meulemann
13. John Murray 40. Henri Bruston
14. William Hendricksen 41. G.C. Berkouwer
15. Christian Adjemian 42. Y. Feenstra
16. Louis Berkhof 43. Kurt Aland
17. William Edgar 44. Othmar Heggelbacher
18. Peter Jones 45. H. Jochums
19. Pierre Courthial 46. H. Diem
20. Pierre Berthoud 47. T. F. Torrance
21. Pierre Marcel 48. J. Héron
22. Jean-Marc Daumas 49. W.F. Flemington
23. Wilbert M. Van Dyk 50. John Sartelle
24. Geoffrey W. Bromiley 51. J.H. Merle d'Aubigne
25. David Craig 52. Paul Lobstein
26. Jay E. Adams 53. Joachim Jérémias
27. Paulin Bédard 54. Douglas Wilson
28. Ruben Kwint 55. Steve Wilkins
29. Loraine Boettner 56. R.C. Sproul Jr.


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-51-

Annexe 3

Une liste de quelques ouvrages que j'ai consultés pour préparer la présente étude


1. Apartian, Dibar, Pourquoi vous faire baptiser, U.S.A., 1992, 14 pages.

2. Barth, Karl, La doctrine ecclésiastique du baptême, dans "Foi et vie", France, 1949, 50 pages.

3. Beasley-Murray, George R., Baptism in the New Testament, U.S.A., 1962.

4. Bédard, Paulin, Etude biblique donnée à Ste-Croix de Lotbinière en 1983.

5. Berkhof, Louis, Systematic Theology, U.S.A., 1984, pages 631 à 643.

6. Berney, Jean-Paul, Le baptême chrétien, 11 pages.

7. Bird, Herbert S., Professor Jewett on Baptism - A Review Article, dans "Westminster Theological Journal" XXX1 , 1969 - 2, pages 145 à 161.

8. Booth, Abraham, Infant Baptism Examined, U.S.A., 1980, 39 pages.

9. Booth, Robert, A Journey Home, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., pages 8-10, 52.

10. Bromiley, Geoffrey W., Children of Promise - The Case for Baptizing Infants, U.S.A., 1980, 116 pages.

11. Buhler, F.M., The Doctrine of Baptism, dans "The Gospel Witness", Octobre 1982, pages 9 à 13.

12. Calvin, Jean, Institution chrétienne, Tome 4, U.S.A., 1978, pages 314-346.

13. Catéchisme de l'Eglise catholique, France, 1992, pages 265 à 277.

14. Cavallaro, Steve, Children of Promise, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., page 62.

15. Clark, Olive L., Why a christian should be baptized, Bible School Lesson Outline Volume 43, Fourth Quatret, Lesson 12, September 21, 1980.

16. Courthial, Pierre, Quelques réflexions sur le baptême - Un point de vue réformé, dans "Ichtuus" N° 11, 1971, pages 6-9.

17. Coussirat, Daniel, Du baptême chrétien - Réponse à deux questions, 1952, 12 pages.

Craig, David, Notes personnelles du cours d'ordre et discipline ecclésaistiques.

-52-

18. Cullmann, Oscar, Le baptême des enfants et la doctrine biblique du baptême, Paris, 1948, 71 pages.

19. Dez, A., Justification du baptisme strict, France, 1857, 79 pages.

20. Douma, J., Le baptême des enfants et la conversion - Etude comparative des diférences entre la foi réformée et les conceptions baptistes, 1979, 17 pages.

21. Faber, Jelle / Schilder, Klass, American Secession Theologians on Covenant and Baptism / Extra-Scriptural Binding - A New Danger, U.S.A., 1996, 173 pages.

22. Fédération des Eglises protestantes de la Suisse, Le baptême et ses implications, Novembre 1979, 50 pages.

23. Foi et Constitution, Baptême, eucharistie, ministère, 1982, pages 13 à 27.

24. Green, Michael, Baptism - Its Purpose, Practice & Power, U.S.A., 1987, 141 pages.

25. Gurr, Eric T., Baptism, dans "The Gospel Witness", Volume 59, N°12, August 20, 1980, pages 1 à 6.

26. Hamman, A., Le baptême d'après les Pères de l'Eglise, France, 1962, 302 pages.

27. Hanko, Herman, God's Everlasting Covenant of Grace, U.S.A., 1988, 236 pages.

28. Jérémias, Joachim, Infant Baptism in the First Four Centuries, 1960.

29. Kamphuis, J., An Everlasting Covenant, Australia, 1985, 124 pages.

30. Kayayan, Aaron R., Le baptême biblique, U.S.A., 1978, 72 pages.

31. Kayayan, Eric, Pourquoi baptisons-nous les enfants?, 7 pages

32. Kline, Meredith G., By Oath Consigned - A Reinterpretation of the Covenant Signs of Circumcision and Baptism, U.S.A., 1967, 110 pages.

33. Kuen, Alfred, Le baptême, France, 1970, 196 pages.

34. Le Cossec, Clément, Le baptême biblique - Le privilège d'obéir à Jésus-Christ, dans "Vérités bibliques" N°5, France, 1985, 48 pages.

35. Leenhardt, Franz J., Le baptême chrétien - Son origine, sa signification, France, 1944, 75 pages.

36. Le solide fondement - Canons de Dordrecht, France, 1988, 112 pages.

37. Luther, Martin, Du Baptême, dans "Le grand catéchisme" - 1529 - Oeuvres VII, Genève,

-53-

Labor et Fides, 1962.

38. Marcel, Pierre C.H., Le baptême - Sacrement de l'alliance de grâce, dans "La Revue réformée" N° 28, octobre 1950, 212 pages.

39. Marcel, Pierre C.H., Face à la critique, Jésus et les apôtres - Esquisse d'une logique chrétienne, dans "La Revue Réformée" N° 147, France, 1986, page 145.

40. Murray, John, Christian Baptism, U.S.A., 1952, 93 pages.

41. Pink, A.W., La souveraineté de Dieu, Angleterre, 1987, 141 pages.

42. Quel est le but principal de la vie de l'homme? Les textes de Westminster, France, 1988, 116 pages.

43. Ritchie, John, Baptism - An Address to Young Believers, dans "The Berean Ambassador", July 1992, pages 1 à 6.

44. Sartelle, John, What Christian Parents Should Know about Infant Baptism, 1985, 28 pages.

45. Sartelle, John, Beyond Hope, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., pages 11-13.

46. Schaeffer, Francis, Le baptême, France, 1986, 31 pages.

47. Schilder, K., The Main Points of the Doctrine of the Covenant, Canada, 1992, 18 pages.

48. Schümmer, Léopold, La famille sanctuaire et le culte de famille, ou comment transmettre la foi aux enfants, dans "La Revue Réformée" N° 160, Juillet 1989, France, pages 15-17, 22-23.

49. Shirreff, William, Lectures on Baptism, 1878, 232 pages.

50. Sproul, R.C., Signs and Seals, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., pages 4-7.

51. Sproul Jr, R.C., And Baby Makes Six, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., pages 23-24.

52. Van Dyk, Wilbert M., The Baptism of infants, U.S.A., 1985, 24 pages.

53. Van Genderen, J., Covenant and Election, U.S.A., 1995, 110 pages.

54. Westerink, H., A Sign of Faithfulness, U.S.A., 1997, 128 pages.

55. Wilkins, Steve, It Takes a Congregation - A Pastor's perspective, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., pages 54-55.

56. Wilson, Douglas, Grab them by their Baptism, dans "Tabletalk", June 1998, U.S.A., pages 58-59.

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57. Zoëllner, Jean, Etude biblique donnée à St-Georges de Beauce en 1984.

30. Daniel Coussirat
31. Ulrich Zwingli
32. Steve Cavallaro
33. Jeff Marlowe
34. J.C. Ryle
35. Gérald Bray
36. Joseph C. Holbreak Jr.
37. D. Small
38. John H. Piet
39. G.E. Meulemann
40. Henri Bruston
41. G.C. Berkouwer
42. Y. Feenstra
43. Kurt Aland
44. Othmar Heggelbacher
45. H. Jochums
46. H. Diem
47. T. F. Torrance
48. J. Héron
49. W.F. Flemington
50. John Sartelle
51. J.H. Merle d'Aubigne
52. Paul Lobstein
53. Joachim Jérémias
54. Douglas Wilson
55. Steve Wilkins
56. R.C. Sproul Jr.
57. Robert Booth
58. Francis Foucachon
59. Harold Kallemeyn
60. Oscar Cullmann
61. J. Douma
62. Jean Zoëllner
63. J. Gresham Machen
64. Benjamin Warfield
65. John Owen
66. Cornelius Plantinga Jr.
67. R.L. Dabney
68. T.C. Hammond
69. Jelle Faber
70. H. Bavinck
71. Michael Horton
72. J.M. Boice
73. G. Vos.
74. Charles Hodge
75. Klaas Schilder
76. J. Kamphuis
77. J. Van Genderen
78. H. Ridderbos
79. C. Van der Waal
80. Meredith G. Kline
81. H. Westerink
82. Robert Godfrey
83. Abraham Kuiper
84. R.B. Gaffin Jr.
85. Edmund Clowney
86. P. Y. De Jong
87. J. Van Bruggen
88. Cornelius Van Til
89. Eugène Boyer
90. Christian Rouvières
91. N.D. Kloosterman
92. Jonathan Edwards
93. George Whitefield
94. R.J. Rushdoony
95. Herman Hoeksema
96. J. Bannerman
97. S. Greijdanus
98. N.H. Gootjes
99. Roclof A. Janssen
100. Sinclair Ferguson

C.26 Certains considèrent la pratique du baptême des enfants de parents croyants comme l'apostasie capitale, le blasphème contre l'Esprit, l'esclavage de l'Antichrist et le péché impardonnable. N'est-ce pas ridicule? Ecoutons Jules-Marcel Nicole, un adversaire du baptême des enfants de parents croyants: "Il y a des points de doctrine ou de conduite où les divergences entre les chrétiens sont légitimes, voire complémentaires. Pour le baptême, force est de constater, que si les uns ont raison, les autres ont tort. C'est humiliant qu'un geste qui devrait être le symbole de notre union soit devenu un objet de controverse. Cependant parmi les pédobaptistes, comme parmi les baptistes, il y a des hommes et des femmes manifestement employés par Dieu. Le succès n'est certes pas une garantie de fidélité. Toutefois la conclusion qui s'impose, c'est qu'une pratique erronnée du baptême ne constitue pas une entrave absolue à la bénédiction divine. Cela nous permet d'avoir de l'estime pour des frères attachés comme nous à l'autorité de la Bible, et qui sur ce point, en toute bonne conscience, l'interprètent autrement que nous. Même s'il est difficile, et peut-être même un peu souhaitable, que des théories divergentes sur le baptême coexistent, une collaboration occasionnelle et loyale s'avère possible et féconde entre chrétiens qui sont en désaccord sur ce point particulier. Nous l'avons maintes fois expérimenté avec joie et reconnaissance." Francis Schaeffer, un défenseur du baptême des enfants de parents croyants, écrit: "Les chrétiens réformés ont de bons rapports avec leurs frères baptistes. La communion fraternelle ne doit pas dépendre du point de vue sur le baptême. Dans une église réformée, ceux qui sont favorables au baptisme sont les bienvenus à la table du Seigneur comme tous les vrais croyants. Que le Seigneur permette qu'il en soit de même dans de nombreuses église de nos frères baptistes."
_________________
Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.

Psaume XXX.5-6
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