Semper Reformanda

[Augustinus]

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LUTHÉRANISME AUX ÉTATS-UNIS:
UN PASTEUR DU SYNODE DU MISSOURI
SUSPENDU POUR PARTICIPATION
A UN SERVICE INTERRELIGIEUX

Religioscope - 10 juillet 2002

La décision de l'Eglise luthérienne - Synode du Missouri met en lumière les tensions entre climat multireligieux et affirmations confessionnelles strictes: le pasteur David Benke, président du district du Synode couvrant la région de New York, a été suspendu pour participation à un service de prière interreligieux qui s'était tenu en mémoire des victimes du World Trade Center une douzaine de jours après l'attentat.

Né dans une famille luthérienne, âgé de 55 ans, le pasteur David Benke est le président de l'Atlantic District du Synode du Missouri, une circonscription ecclésiastique qui regroupe 41.000 fidèles. Comme nous l'avions signalé déjà au mois de février, sa participation à un service national de prière au Yankee Stadium le 23 septembre 2001, après l'attentat contre le World Trade Center, lui a valu une accusation de syncrétisme (avec des religions non chrétiennes) et d'unionisme (avec d'autres communautés chrétiennes) de la part de 17 de ses confrères, puisqu'il se trouvait à cette occasion en prière aux côtés de non luthériens. Dès le mois de novembre 2001, plusieurs plaintes furent formellement déposées contre lui auprès du Synode.

Sur l'accusation de syncrétisme, du fait de la participation de groupes non chrétiens, les accusateurs de Benke estiment que sa présence à ce service de prière donne l'impression que toutes les religions adorent le même Dieu, voire qu'il y aurait plusieurs dieux. Quant à la question de l'unionisme, les critiques de Benke admettent que les réformés, catholiques romains, méthodistes et orthodoxes qui participaient au service de prière doivent être considérés comme des chrétiens, mais que leurs enseignements sont antiluthériens et qu'il ne saurait être agréable à Dieu de prier avec eux, puisque cela tend à suggérer publiquement qu'il y aurait accord entre ces différents groupes (en tout cas ceux de la tradition protestante) sur les croyances fondamentales du christianisme.

Le 25 juin 2002, le Synode du Missouri a notifié au pasteur Benke sa suspension. A vrai dire, la direction du Synode est loin d'être unanime: le pasteur Geradl Kieschnick, président du Synode, soutient ouvertement son confrère Benke, avec lequel il s'était trouvé à deux reprises en contact avant sa participation au service national de prière et qu'il avait approuvé dans sa démarche. A son avis, des raisons pastorales justifiaient la présence du pasteur Benke. Selon plusieurs observateurs, l'offensive lancée contre le pasteur Benke ne vise en fait pas que ce dernier...

C'est donc le pasteur Wallace Schulz, second vice-président du Synode, qui a examiné l'affaire et conclu que les accusations à l'encontre de Benke étaient justifiées. C'est lui également qui signe la lettre du 25 juin, enjoignant à Benke de faire acte de pénitence dans un délai de 15 jours, faute de quoi il serait définitivement exclu du Synode. Benke a cependant fait appel de la décision, comme l'y autorise la Constitution du Synode. Par ailleurs, le 9 juillet 2002, le président Kieschnick a exprimé son désaccord avec les conclusions de Schulz et lui a écrit pour lui demander de revoir sa décision.

La bataille juridique qui s'annonce pourrait avoir de sérieuses conséquences au sein du Synode du Missouri. Mais l'affaire soulève des questions qui vont au-delà de ce groupe: comme le soulignait le Washington Post (6 juillet 2002), elle illustre aussi "la tension croissante entre deux principales tendances dans la religion américaine: les efforts oecuméniques ou interreligieux [...] et les mouvements de 'renouveau' ou de retour à la tradition" qui se sont développés dans différentes communautés chrétiennes.

Jean-François Mayer

Site de l'Eglise évangélique luthérienne - Synode du Missouri:
http://www.lcms.org/

Site de l'Atlantic District du Synode, sur lequel on trouve également les réponses et prises de position du pasteur Benke:
http://www.ad-lcms.org/

Reformation Today, site critique à l'égard du pasteur Benke et de plusieurs dirigeants du Synode du Missouri:
http://reformationtoday.tripod.com/

Site de l'International Lutheran Council, association internationale d'Eglises luthériennes confessionnelles:
http://www.ilc-online.org/

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Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.
Psaume XXX.5-6

[Athanasius]

D'un côté, je pense que ce synode a raison de reprocher au révérend incriminé une participation syncrétiste de prière avec des non-chrétiens. En effet, notre Dieu est la sainte Trinité, lequel n'a rien à voir ni avec le panthéisme des païens ni avec l'idole uniciste des mahométants et autres monothéistes!(Dt6/4-5, Ijn2/22-23) Donc, nous ne pouvons prier avec ces infidèles puisque notre prière ne s'adresse pas au même Dieu .

D'un autre côté, l'incrimination d'unionisme est sectaire Car ,entre chrétiens qui confessent tous le Symbole de Nicée-Constantionople et, mutadis mutandis,la même Bible, nous avons tous la même fin à nos prières:Dieu-Trinité. Or, comme toute action est déterminée par sa fin, alors, nous avons tous une même prière. Même Luther disait de ceux qui priaient l'Oraison dominicale, qu'ils invoquaient le même Dieu et Père:il ne faudrait quand même pas être plus luthérien que Luther...

De plus, il est dit que:" quiconque invoquera le Seigneur sera sauvé"(Rom10/13).Alors, quelle plus belle occasion d'évangéliser les chrétiens égarés que d'invoquer avec eux le Seigneur ... Il n'y aurait syncrétisme qui si il y avait service de communion commun-communicatio in sacris- conformément à Icor10/16-17 Car, la commune participation au Très Saint Sacrement signifie que nous sommes tous incorporés de même façon au Christ, ce qui est faux car tous ne confessent pas le sola fide. Cependant, la prière commune au même Dieu ne signifie pas automatiquement l'exaucement, conformément à Is 59/1-3. Donc, nous pouvons prier ensemble le même Dieu sans confesser une quelconque unité doctrinale, de par la possiblité d'un inexaucement. Mais, parce que la possibilité d'un exaucement est aussi présent, il faut tenter de convertir ainsi les hérétiques. Tandis que la communion, elle, signifie le nécéssaire salut commun, la prière, elle , n'en indique que la possibilité Or, c'est un abîme qui sépare possibilité et nécessité, cet abîme ne pouvant être comblé que par la valeur infinie des mérites du Christ effectivement reçus par la Foi seule. Aussi,prier ensemble entre chrétiens ne signifie pas unionisme, seule la communion le pourrait.

Donc, il faut d'une part, saluer le courage doctrinal des luthériens face aux non-chrétiens mais déplorer leur sectarisme obtus face aux autres chrétiens. Il a toujours été évident que Luther, s'il avait le charisme prophétique, n'était pas un théologien de la trempe de Calvin... Ses adeptes en sont encore la preuve vivante: bons chrétiens mais piètres théologiens...

[Augustinus]

Je trouve aussi que l'attitude de ces luthériens a quelque chose de sectaire, en ce qu'ils ont refusé que leur pasteur prie avec des Réformés, des baptistes, etc;
Pour ce qui concerne la prière avec les catholiques et les orthodoxes par contre, je dois dire que je partage assez leur avis...
Doit-on, peut-on, prier avec ces gens?
Certes, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Actes 2.21), mais je ne vois pas en quoi cela entrainnerait que l'on prie avec les roamins ou les grecs;
car les uns comme les autres ont renié le salut sola fide, et, par là même, se retranchent du Seigneur (Gal 5.1).
Que reste-t-il alors, sinon des chrétiens qui ne le sont que de nom, et avec qui nous n'avons rien à faire?
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Chantez à l'Eternel, vous qui l'aimez,
Célébrez par vos louanges Sa Sainteté!
Car sa colère dure un instant,
mais sa grâce toute la vie;
le soir arrivent les pleurs,
et le matin l'allégresse.
Psaume XXX.5-6

[Jean Marc]

Nous ne connaissons certainement pas tous les tenants et aboutissants de cette affaire, a t'il prié avec ou seulement à côté de, mais qui sommes nous pour nous immiscer dans la discipline interne d'une autre église ?

Prier avec des individus quelle que soit leur origine religieuse se fait sur l'acceptation de bases communes ou sur l'acceptation de l'un sur les bases de l'autre.

Ainsi, contrairement à toi Timothée, je peux prier avec un catholique, du moment qu'au cours de notre prière commune il n'invoque pas l'immaculée conception, ou je ne sais quelle autre divinité paienne déguisée en "Saint".

Avec un orthodoxe , je sais pas trop quelle est la conception du dieu trinitaire orthodoxe ?

[Ours Martin]

En fait cette histoire fait grand bruit dans le synode de Missouri, ne serait-ce que parce que la polémique a aussi servi à la branche la plus conservatrice de cette dénomination pour s'opposer à des dirigeants vus comme plus...souples (que cette perception soit exacte ou non n'est pas la question).
Je pense que qu'il faut aussi replacer ce débat dans la perspective proprement américaine d'une religion civile, qui me paraît être profondément relativiste: IN GOD WE TRUST, certes, mais quel Dieu??? Chacun fait son choix. Dans ce contexte, les églises luthériennes américaines, très sensibles à tout ce qui pourraît être de l'unionisme ou du syncrétisme ont de façon traditionnelle tendu à se distinguer de ce type de manifestation. C'est aussi pour cette raison qu'à ma connaissance, elles condamnent l'idée des prières publiques dans les écoles, car elles voient bien que cela ne peut mener qu'à voir des petits Catholiques, des petits Baptistes, des petits Boudhistes, des petits Luthériens, des petits Juifs...prier Dieu comme si leurs religions partageaient une vision commune de Dieu.
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L'Ecriture sainte toute entière, du début jusqu'à la fin, indique et montre uniquement le Christ.
Luther.